La villégiature sur les terres publiques : un mode d'accès méconnu

Richard Dominique


La villégiature sur les terres publiques

Les détenteurs d'un bail de villégiature sur les terres publiques

Les villégiateurs sur les terres publiques

Les villégiateurs et la pêche sportive sur les terres publiques

Les villégiateurs et la chasse sportive sur les terres publiques

Les villégiateurs et l'accès aux terres publiques

Perceptions et attitudes des détenteurs de bail de villégiature

Discussion

Références bibliographiques


La villégiature demeure un phénomène social relativement peu étudié par les spécialistes des sciences sociales. Au Québec, les premières recherches sur le sujet ont principalement porté sur l'aménagement du territoire (St-Amour, 1979) et sur l'aspect socio-économique (Laterrière, 1983). En 1988, la revue TEOROS a consacré un numéro spécial sur la villégiature comme étant un volet méconnu et pourtant important du développement touristique.

À ce jour, bien que des rapports à l'intérieur d'études d'impact mentionnent qu'il faille considérer les villégiateurs comme des utilisateurs du territoire, aucune publication scientifique ne procure une ethnographie des villégiateurs et de leur univers. Toutefois, des chercheurs ont abordé cette activité losqu'ils ont mené une recherche sur les loisirs. Leur apport réside surtout dans la formulation d'hypothèses de recherche. Par exemple, Tremblay et Fortin (1964) ont été parmi les premiers à livrer des observations sur l'importance des loisirs pour la famille salariée du Québec ainsi que sur ses préférences. Ils ont, entre autres, fait ressortir que :

C'est beaucoup plus au niveau des relations sociales intimes, chargées de signification, qu'à celui de l'effort créateur que le salarié canadien-français se définit et cherche à démontrer sa valeur et son utilité. (p. 201)

Selon leur typologie, le loisir restructurateur serait davantage prisé et recherché parce que « l'ouvrier redonne un sens à sa vie non plus par le geste créateur ou par une évasion mais par la recherche constante de relations primaires, émotivement satisfaisantes ». (p. 196) De façon plus particulière, ces auteurs ont découvert que, lorsque se présente une amélioration du niveau de vie, les salariés intensifient leurs loisirs restructurateurs plutôt que d'adopter de nouvelles activités de type création ou évasion.

La villégiature sur les terres publiques

À l'époque de la vaste enquête Tremblay-Fortin, la villégiature sur les terres publiques était peu répandue. Mais avec l'amélioration des conditions de travail, l'expansion de l'exploitation forestière et l'augmentation des revenus à partir de l'année 1965, les demandes pour obtenir un bail de villégiature sur les terres publiques ont considérablement augmenté de telle sorte qu'on a assisté :

- en 1967, aux premières études d'aménagement par le ministère des Terres et Forêts ;

- en 1970, à des manifestations pour « déclubber » les terres publiques ;

- en 1974, à la mise en place du Service d'aménagement des terres au ministère de l'Énergie et des Ressources (MER) ;

- en 1977, à l'énonciation d'une politique sur l'accessibilité des terres publiques ;

- en 1980, à l'adoption de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme par laquelle l'État planifie l'usage des terres publiques ;

- en 1982, à l'émission de nouvelles directives pour l'aménagement des sites de villégiature ;

- de 1984 à 1990, à l'imposition d'un moratoire pour permettre au ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (MLCP) et au MER de s'entendre sur les modalités de développement de la villégiature en regard de la capacité de soutien du territoire. (Laflamme, 1988 : 27-29)

En novembre 1991, le MER dénombrait 35 205 baux de villégiature délivrés à des fins personnelles. Le tableau 1 livre un portrait de la répartition de ces baux selon le macrozonage de l'utilisation faunique et récréative (voir carte 1), la provenance des locataires et la région administrative de villégiature. Sommairement, on constate que plus de 75 % des locataires ont un emplacement de villégiature dans la même région que leur résidence principale. De façon plus précise, les zones A et B accueillent respectivement 84 % et 75 % des villégiateurs ayant leur chalet dans la même région que leur résidence tandis que les zones C et D reçoivent en proportion presque deux fois plus de locataires hors région que la zone A. Par ailleurs, seulement 3,6 % des locataires proviennent de l'extérieur du Québec et ils se concentrent dans les régions limitrophes 07 et 08.

Les détenteurs d'un bail de villégiature sur les terres publiques

Des 35 205 baux délivrés à des fins de villégiature privée, 33 926 sont détenus par des résidants du Québec. Par ailleurs, les données de l'enquête téléphonique révèlent qu'il y a en moyenne 1,4 personne inscrite sur le bail (IMPACT recherche, 1992a : 8). En ventilant selon le macrozonage, on obtient 47 136 locataires québécois. Ceux-ci représentent 3,1 % des 1 500 000 Québécois pratiquant une activité récréative sur les terres publiques (Bouchard, 1992 : 1).

Le profil sociologique des locataires québécois demeure sensiblement le même selon les zones (voir tableau 2). Ils sont majoritairement des personnes âgées de plus de 45 ans, n'ayant plus d'enfant à leur charge, occupant un emploi avec une certaine spécialisation et possédant un diplôme d'études secondaires. Les études des bureaux régionaux du MER (MER-02 et Cégep de Jonquière, 1990 : 8-11 ; Routhier, 1991 : 22-24) obtiennent les mêmes résultats. Toutefois, l'enquête téléphonique permet de dégager que la zone D attire plus de gens de moins de 45 ans avec des enfants et moins de retraités. Cette observation permet d'émettre l'hypothèse que la population locale qui fréquente cette zone serait de jeune souche ou encore composée d'une strate fort homogène. Nonobstant cette particularité, « il semble donc que la déci- sion d'obtenir un bail pour occuper les terres publiques se prend assez tard, soit après avoir obtenu un emploi, réalisé les premiers achats importants (automobile, maison) et possiblement après avoir rendu les enfants indépendants. » (Routhier, 1991 : 24)

Malgré leur éloignement respectif des centres urbains, les zones n'attirent pas des clientèles particulières. En d'autres mots, les professionnels ou les cols bleus ne sont pas plus concentrés dans une zone que dans une autre. Au contraire, la répartition des locataires québécois selon leur occupation et leur scolarisation est assez homogène à la grandeur des terres publiques et est semblable à celle de l'ensemble de la population québécoise.

La distance entre le lieu de villégiature et la résidence ainsi que le temps de déplacement influent plus directement sur le comportement des villégiateurs que les variables socioéconomiques (voir tableau 3). De façon générale, plus un locataire habite loin de son chalet, soit en temps soit en distance, plus ses séjours sont longs et peu fréquents. En contrepartie, plus un emplacement de villégiature est proche de la résidence principale, plus les séjours sont fréquents mais de courte durée.

En se basant sur les réponses des locataires qui ont fréquenté leur chalet en 1991, le nombre de jours de fréquentation d'un locataire québécois au cours d'une année selon les zones se lit comme suit :

A = 49,4 jours, B = 51,4 jours, C = 47,3 jours et D = 53,1 jours.

Au total, les détenteurs de bail québécois ont passé en 1991 1 700 724 jours à leur emplacement. Ces jours d'activités représentent 5,4 % des 31 millions de jours que les Québécois ont consacré à la pratique de diverses activités récréatives sur les terres publiques en 1990 (Bouchard, 1992 : 3).

Les clients du MER fréquentent également les terres publiques à l'extérieur de leur terrain loué. En effet, les résultats de l'enquête téléphonique rapportent qu'ils passent en moyenne presque 14 jours sur les terres publiques à l'extérieur de leur chalet.

En d'autres termes, le détenteur québécois de bail de villégiature passe près de 17 % de son année sur les terres publiques pour entre autres pratiquer des activités de chasse, de pêche et de plein air. Enfin, ces locataires, qui constituent 3,1 % des usagers des terres publiques, accaparent près de 7 % des jours de fréquentation, ce qui est doublement proportionnel à leur poids démographique.

Les villégiateurs sur les terres publiques

Les résultats de l'enquête téléphonique permettent également de répartir le nombre de personnes qui fréquentent les chalets des clients du MER de la façon suivante :

CIBLE.GIF
Locataires Personnes Total
A = 16 712 + 243 995 = 260 707
B = 16 540 + 248 100 = 264 640
C = 8 562 + 134 423 = 142 985
D = 5 322 + 78 233 = 85 555
Total = 47 136 + 704 751 = 751 887

Au cours d'une année, par l'entremise de son camp ou de son chalet privé, un locataire permet donc à 14,9 personnes d'accéder aux terres publiques (IMPACT recherche 1992a : 13). Le nombre total de personnes qui ont privilégié ce mode d'hébergement atteint 751 887 personnes, ce qui correspond à 49,4 % des usagers des terres publiques en 1990.

Les villégiateurs et la pêche sportive sur les terres publiques

Au total, 328 920 personnes ont fréquenté les chalets situés sur des emplacements loués par le MER aux résidants québécois pour effectuer 2 241 422 jours de pêche. En comparant avec les données de l'enquête sur la fréquentation des terres publiques (Bouchard, 1992 : 3-4), on constate que ceux qui pêchent à partir des chalets privés sur les terres publiques constituent 40,9 % des personnes qui ont pêché sur les terres publiques. Par contre, ils ne réalisent que 22,4 % des jours de pêche compilés sur le territoire.

Les Québécois détenteurs d'un bail de villégiature pratiquent plus intensément la pêche sportive sur les emplacements situés à plus de 100 km ou encore à plus de deux heures de déplacement de leur résidence. Ainsi, les villégiateurs des zones C et D pêchent plus que ceux des zones A et B (voir tableau 4).

Comparativement aux autres zones, un chalet dans la zone C attire plus de personnes pour la pêche soit 13,8 personnes (A = 7,2 ; B = 9,6 ; D = 11,8). De plus, c'est encore dans cette zone qu'il y a le plus grand nombre de jours de pêche par chalet soit 76,3 jours comparativement à 49,5 jours dans la A, 53,2 dans la B et 71,4 dans la D (IMPACT recherche 1992a : 16).

Une étude plus détaillée permettrait de mieux discerner comment les chalets privés sur les terres publiques contribuent à répondre à la demande de la pêche avec séjour comparativement à la pêche quotidienne. L'enquête fédérale-provinciale sur la pêche sportive au Canada de 1985 (Québec MLCP et Pêches et Océans Canada, 1988 : 3) indiquait d'ailleurs que 70 % des jours de pêche étaient effectués sur une base d'excursion d'une journée ne nécessitant pas d'hébergement.

Par ailleurs, 52,7 % des locataires québécois pêchent en moyenne 14,4 jours sur les terres publiques, à l'extérieur de leur chalet (IMPACT recherche, 1992a : 17). Ils consomment ainsi 357 707 jours de pêche et 432 108 jours de pêche à leur chalet, pour un total de 789 815 jours de pêche sur les terres publiques. En regard de l'ensemble des pêcheurs sur les terres publiques, les détenteurs québécois de bail de villégiature représentent 3,7 % de cette clientèle tout en accaparant 7,8 % des jours de pêche effectués.

Les villégiateurs et la chasse sportive sur les terres publiques

En 1991, 72 % des répondants à l'enquête téléphonique ont affirmé que leur chalet a servi à des activités de chasse pour quelque 130 000 personnes et 1 092 527 jours de chasse (IMPACT recherche, 1992a : 17-18). En comparant ces données avec celles se rapportant aux usagers des terres publiques (Bouchard, 1992 : 3-4), on constate que les villégiateurs constituent 31,5 % des chasseurs et qu'ils occupent 20 % des jours de chasse effectués sur le territoire.

La ventilation par gibier permettrait probablement de mieux circonscrire le phénomène. Par exemple, la chasse à l'orignal nécessite habituellement un séjour tandis que la chasse au petit gibier est davantage une activité quotidienne. Dans ces circonstances, le taux d'utilisation des chalets privés sur les terres publiques pour la chasse à l'orignal pourrait s'avérer plus élevé qu'il apparaît actuellement.

Comme pour la pêche, mais dans une proportion moindre, 31,9 % des locataires québécois chassent sur les terres publiques ailleurs qu'à leur chalet (IMPACT recherche, 1992a : 18-19). En ajoutant leurs 156 865 jours de chasse passés à l'extérieur de leur chalet à ceux effectués à leur emplacement de villégiature, les locataires québécois totalisent 479 147 jours de chasse sur les terres publiques, soit 8,7 % de tous les jours de chasse sur ce territoire. Enfin, ils représentent 8,2 % des chasseurs sur les terres publiques.

Les villégiateurs et l'accès aux terres publiques

Les données sur la fréquentation des terres publiques permettent d'évaluer la part qu'occupent les Québécois détenteurs d'un bail de villégiature parmi les diverses clientèles pratiquant des activités récréatives sur le domaine public. De façon globale, ils représentent 3 % des usagers et occupent 7 % des jours de fréquentation. De plus, ils ne sont pas entièrement captifs de leur emplacement parce qu'ils passent en moyenne 14 jours sur les terres publiques à l'extérieur de leur chalet, soit 20 % de leur fréquentation totale.

Les locataires québécois ont également une force d'attraction importante puisqu'ils accueillent quelque 750 000 personnes, ce qui correspond à près de 50 % des usagers des terres publiques, plus particulièrement à 40 % des pêcheurs et 32 % des chasseurs. La location d'un emplacement de villégiature représente donc un mode d'accès privilégié par les Québécois pour séjourner sur les terres publiques. Cette observation corrobore ce que Laterrière (1983) avance sur la place de la villégiature privée dans les loisirs des Québécois tant sur les terres publiques que privées :

Globalement, que ce soit à titre de membre d'un ménage-propriétaire ou à titre de locataire ou de visiteur durant cette période de juillet-décembre 1981, quelque 2 076 400 Québécois et Québécoises âgés de 12 ans et plus ont profité d'au moins un séjour de villégiature qui, pour la plupart, a impliqué un ou plusieurs couchers. Ceci représente 42,3 % de la population du Québec âgée de 12 ans et plus. (p. 6)

En ce qui concerne la pratique de la chasse et de la pêche, les locataires québécois participent plus activement à ces activités que l'ensemble de la population. Pour la pêche, leurs jours d'activités sont doublement proportionnels à leur poids démographique tandis que pour la chasse cette proportion est moindre. Encore une fois, ces données se comparent à celles obtenues par Laterrière (1983) qui, tout en soulignant que les villégiateurs sont des personnes qui font presque deux fois plus de voyages de plaisir de 80 km et plus que la population en général, remarque que :

Au cours de la période étudiée, on a observé qu'une proportion plus grande de ces personnes ont pratiqué la pêche sportive et la chasse, soit respectivement 45,7 % et 20,7 % comparativement à des taux de 27 %, 8 % et 11,7 % pour l'ensemble de la population. (p. 31)

Par ailleurs, pour leurs activités de chasse, de pêche et de plein air à l'extérieur de leur lieu de villégiature, les détenteurs de bail recherchent avant tout un autre chalet privé comme mode d'hébergement, surtout pour la chasse sportive (pêche = 48,9 % ; chasse = 65,5 % et plein air = 41,6 %) (IMPACT recherche, 1992a : 22). Cette constatation suggère l'hypothèse qu'entre propriétaires de chalets il existe des liens de réciprocité et d'échange constituant en quelque sorte un réseau de fréquentation des terres publiques fort important.

Perceptions et attitudes des détenteurs de bail de villégiature

La réalisation d'entrevues de groupe auprès de détenteurs et de demandeurs de bail de villégiature a permis de constater comment ces personnes perçoivent leur milieu, leurs activités et leur insertion sociale (J.T.D., 1992).

par rapport aux autres villégiateurs

Lors des rencontres de groupes, les personnes participantes se sont surtout présentées et définies selon la distance qu'il y a entre leur chalet et leur domicile ainsi que par la nature et l'intensité des activités qu'elles pratiquent. Trois catégories de locataires ressortent : ceux pour qui l'emplacement loué sert principalement à la chasse à l'orignal, ceux pour qui leur chalet est un pied-à-terre pour leur famille afin de pêcher et de chasser, et ceux pour qui leur chalet constitue avant tout un lieu de repos.

Malgré cette catégorisation, les locataires sur les terres publiques se distinguent des autres villégiateurs du fait qu'ils considèrent que le concept de villégiature s'applique difficilement à leur situation. Selon eux, la villégiature fait référence à une certaine densité de population en un même lieu, à la pratique d'activités organisées et à la présence d'éléments qui rappellent le milieu urbain comme la disponibilité de certains services municipaux, le bruit, la différenciation sociale... Les détenteurs de bail de villégiature insistent beaucoup sur le fait qu'ils se sont donné ce qu'ils ont comme installation et que, par conséquent, ils ne dépendent pas d'une quelconque organisation pour les services ou l'aménagement du territoire. En d'autres termes, ils se trouvent dans un milieu où tous ont une certaine égalité.

On a tous à faire à des gars comme nous-autres, des gars ordinaires. Même si c'est le premier ministre, dans le bois, il tombe ordinaire. Le gars y est bien smart avec tout le monde parce qu'il peut avoir besoin de nous-autres demain matin, puis nous-autres aussi on peut avoir besoin de lui demain matin. (J.T.D., 1992 : 58)

La chasse et la pêche sont également les activités qui les différencient des autres villégiateurs parce qu'elles exigent un certain degré de rusticité et d'éloignement pour obtenir des résultats intéressants. Si la possibilité de chasser et de pêcher est inexistante ou trop faible, les locataires disent se trouver dans un autre environnement qui serait d'ailleurs plus propice à la villégiature.

Mais à condition qu'il y ait la chasse et la pêche. Si vous enlevez la chasse et la pêche, mon cher monsieur, on n'y va plus. Vous venez de vider le secteur. L'essentiel c'est ça. La chasse et la pêche qui est la base. (J.T.D., 1992 : 32)

Les personnes questionnées indiquent que la chasse et la pêche comme telles n'accaparent pas la majorité du temps passé à leur chalet. Toutefois, elles s'empressent d'ajouter que ces activités sont les éléments déclencheurs des autres activités et tâches qui se déroulent au chalet. Que l'on coupe du bois de chauffage, que l'on construise un quai ou que l'on répare des chemins, on trouvera toujours une justification qui rattache ces travaux à la chasse et à la pêche.

par rapport aux autres utilisateurs des terres publiques

Après s'être différenciés des autres propriétaires de chalet privé, les détenteurs de bail se distinguent des chasseurs et des pêcheurs sur les terres publiques par le fait qu'ils appartiennent au territoire, le connaissent et l'aménagent. Ils perçoivent les chasseurs et les pêcheurs itinérants comme des individus à la recherche de gibier qui participent peu à la conservation et à l'aménagement du territoire. De plus, ils considèrent ces usagers de la faune comme des personnes profitant de leurs efforts et de leurs taxes parce qu'ils utilisent leurs installations et des chemins qu'ils entretiennent. Fondamentalement, les détenteurs de bail acceptent difficilement en forêt des personnes qui ne partagent pas leur code de conduite.

Pour pallier cette source de frustration, certains locataires veillent à ce que l'accès à leur chalet soit de plus en plus difficile de telle sorte que leur degré d'intensité d'appartenance au territoire semble proportionnelle au degré de difficulté pour accéder à leur emplacement.

Je suis bien content pourvu qu'il n'y ait personne. C'est le meilleur moyen qu'y a à faire, que les chemins soient le plus vilain possible. C'est le meilleur truc à faire. (J.T.D., 1992 : 13)

Ainsi, plus les routes sont impraticables plus certains propriétaires de chalet ont l'impression de protéger leur intégrité.

la vie au chalet

Mais cet isolement recherché n'exclut pas pour autant toute vie sociale. D'une part, les propos des détenteurs de bail permettent de constater que leur chalet fait partie d'un ensemble, même s'il est distant de plusieurs kilomètres d'autres chalets. De façon générale,

[l]a plupart sont toutefois installés près d'un lac en compagnie de 2 ou 3 autres chalets. Quelques-uns, tout en étant assez isolés en forêt, font partie d'un regroupement de chalets hérités des anciens clubs. D'autres font partie d'un groupe, dont chaque membre est installé sur un lac, non loin les uns des autres. (J.T.D., 1992 : 15)

Par ailleurs, les locataires partagent leur chalet avec leur famille et leurs amis. La participation familiale semble se concentrer autour de la pêche et des activités autres que la chasse au gros gibier qui fait davantage appel à la formation de groupes d'hommes.

Un participant à une entrevue de groupe a décrit le cycle annuel de ses activités qui, sans être aussi intense pour les autres personnes présentes, semble correspondre au modèle partagé par une grande majorité des propriétaires de chalet sur les terres publiques.

J'y vais 12 mois par année mon cher monsieur. Dans le temps des Fêtes on monte toujours en groupe, on fait une expédition de ski doo. On monte là 4-5 jours, on part le lendemain de Noël, pis on revient la veille du Jour de l'An. Ça, c'est la première activité de l'année. On va à la semaine de relâche avec les enfants. La plupart des gars de chalet montent là 4 ou 5 jours, une semaine. On monte là au début de la semaine de relâche, pis on descend à l'autre fin de semaine. Ça c'est pour les activités d'hiver. On en profite parce que le territoire est là. Les autres qui sont là y n'en font pas de trappe, mais par contre on fait notre bois, on fait notre glace pour notre glacière, tu transportes les canots d'un lac à l'autre, faut que tu prépares ta saison de pêche, tes coins. Le printemps t'as une activité, c'est ce qu'on appelle l'ouverture des chalets. Y a des corvées qui se font encore, pour décoller l'organisation. Après ça c'est la pêche jusqu'à la Saint-Jean-Baptiste. Chacun a ses groupes qui montent. T'amènes tes amis une fin de semaine. Là c'est la pêche. Après ça, ça retombe, c'est villégiature si tu veux. Dans le temps de la construction, les longues fins de semaine, y en a qui font du ski nautique, y en a d'autres de la baignade, de la randonnée en forêt, tu es à ton chalet, tu es reposé, c'est plein de mouches, c'est pas « allable » dans le bois. Tu restes autour de ton chalet, tu es sur l'eau, tu te promènes. Là vient l'automne, tu pêches le doré ou la truite qui revient un peu bonne. À l'automne, avant la fin, on donne un petit coup de pêche. Là tu commences à préparer ton affaire de chasse, ton territoire de chasse est préparé. Le temps de la chasse, c'est rien que 15 jours, ça roule à planche. Là moi je rentre après ça parce que je trappe. C'est à peu près l'activité de tout le groupe qui est là. (J.T.D., 1992 : 23-24)

le prélèvement faunique

En devenant propriétaire d'un chalet et par extension un résidant d'un coin de territoire, les détenteurs de bail ont observé des modifications dans leur comportement relatif au prélèvement faunique. De façon plus particulière, ils considèrent qu'ils passent moins d'heures à la pêche et qu'ils capturent moins de poisson qu'avant qu'ils soient propriétaires de chalet.

Avant on y allait au début, 50 truites, ça n'aurait pas été assez, mais présentement, t'en prends 4 ou 5, tu les manges. T'en descends même plus. On est tous à peu près comme ça. Moi, autant c'était important quand j'ai acheté mon chalet de descendre mon quota, qu'au bout de deux ans, je ne veux plus rien savoir de ça. Je vais arriver les fins de semaine, ma canne à pêche est dans un bord. Je peux être un mois sans pêcher, ça ne me dérange plus, je n'y vais plus pour ça. Avant, c'était bien important de descendre mes 20 truites puis de les donner à tout le monde. Je mange les miennes, les autres, qu'ils y aillent. Je n'y vais plus pour pêcher, c'est plus mon but premier. Je sortais à la noirceur le soir, mais là que j'ai un chalet, je me lève plus à 5 heures du matin pour aller à la pêche. Je vais y aller vers 9 ou 10 heures, pis vers 4 heures jusqu'à 6 ou 7 heures. Je suis moins stressé d'aller à la pêche, autrement dit. Je vais y aller, mais plus relaxe sur les heures où c'est supposé être bon, et puis je vais faire d'autre chose en attendant, bricoler, de l'ouvrage...ramasser le bois que le castor a laissé là, bûcher. (J.T.D., 1992 : 27)

Pour les détenteurs de bail, il semble que posséder un chalet leur procure maintenant une liberté et un confort beaucoup plus distinctifs que d'obtenir des résultats de pêche et de chasse au-delà de la moyenne. Contrairement aux pêcheurs et chasseurs itinérants, les propriétaires de chalets disent avoir la liberté de pratiquer leurs activités préférées quand ils le veulent sans avoir à planifier ou à faire des réservations. Cette perception est d'ailleurs présente chez les demandeurs de bail.

J'ai un petit moteur, puis je « call mes chums », puis on monte dans le parc des Laurentides pour aller à la pêche tu sais. Mais un moment donné, y vient que tu sais, bon tout gréer la veille, pis monter. T'aimerais ça un moment donné avoir la paix. Tu montes 3 ou 4 jours là puis ton stock est tout là-bas, tout bien installé, puis tu as la solitude. (J.T.D., 1992 : 55)

le partage du territoire

Cette liberté et ce confort nécessitent par contre une fréquentation assez assidue du territoire ainsi que la mise en place d'un réseau social pour garantir les acquis, notamment pour la chasse à l'orignal.

On est assez chanceux pour l'orignal. On y va faire notre petit tour l'été de temps en temps, pour préparer la chasse pis aller manger du bon doré. On est trois dans cette affaire-là, pis on essaie d'occuper le territoire le plus longtemps possible. On a trois semaines de chasse cette année, on est allé trois semaines de temps. Moi, je prends une semaine, mon partner y va l'autre semaine, puis on s'échange cela. Puis cette année on avait même quelqu'un pour la troisième semaine. Ça fait que de même on est certain qu'il n'y arrivera pas un petit avion qui trouve ça bien cute, puis qui commence à prendre ta place. Nous-autres on est une trentaine, on est bien répartis, on se connaît tous. Lui, il chasse là, lui, il chasse là. On se voit tous les ans, une fois par année, on fait une réunion. Fait que s'il y a quelqu'un qui est venu sur ton territoire ou qui n'avait pas d'affaire, ou bien qui a vu quelqu'un qui n'avait pas d'affaire là, on se parle [...] (J.T.D., 1992 : 29-30)

Même si les actuels propriétaires de chalet sur les terres publiques projettent l'image de personnes qui ne désirent pas voir des « étrangers » sur le territoire adjacent à leur chalet, ils conçoivent aisément que des individus souhaitent accéder à leur statut. Le problème sous-jacent, selon eux, demeure l'intégration des nouveaux venus. Fondamentalement, ils considèrent que les nouveaux détenteurs de bail devraient adhérer au même code de conduite et adopter les mêmes attitudes du groupe établi. Par contre, ils appréhendent que cette enculturation souhaitée puisse être mise en péril par l'appareil gouvernemental qui pourrait émettre trop de baux pour leur capacité d'absorption.

Parce que c'est sûr que toute personne qui désire avoir une place comme on a là, je pense, mérite d'avoir aussi sa chance d'avoir ça. C'est de les diriger aux bons endroits par exemple. Je suis prêt à partager le bout de territoire que j'ai, mais pas en sauvage, pas de le dire à tout le monde, puis qu'il va venir là. Puis qu'un gars qui va dépenser le montant d'argent que je dépense dans une année pour garder mon organisation en marche, je vais te dire de quoi, il est intéressé au coin. Ce n'est pas lui qui va le détruire [...] En avoir des nouveaux gens comme ça qui viennent faire exactement la même démarche que je fais, n'importe quel temps. Mais que cela soit planifié. Là, on se fait envahir. (J.T.D., 1992 : 41)

Cette préoccupation est également présente chez les demandeurs de bail qui préfèrent une dispersion plutôt qu'une concentration afin de conserver le caractère intime de leurs éventuels séjours en forêt. De plus, ils s'attendent à un certain rite de passage et sont prêts à s'y soumettre.

On était là avant d'appliquer pour le terrain, on est allé voir les chasseurs qui étaient là, on a demandé où ils étaient. On ne voulait pas piler sur les pieds de personne. Ils nous ont dit : « Ça c'est libre. » On a commencé à s'installer là, puis on a appliqué pour ce terrain-là. (J.T.D., 1992 : 52)

Les détenteurs et les demandeurs de bail de villégiature savent qu'ils ne peuvent pas revendiquer la propriété des terres publiques où ils exercent leurs activités. Dans ce contexte, ils se définissent comme des gardiens bénévoles du territoire ou de l'environnement avec lesquels le gouvernement devrait collaborer.

Mais quand tu mets un gars sur le bord d'un lac, m'a te dire, tu es un gardien qui a les deux oreilles les plus larges en ville. On a les yeux et les oreilles des gardes-chasse, puis le gouvernement nous martyrise au lieu de nous aider. (J.T.D., 1992 : 44)

Ainsi, ils cherchent à obtenir de la part des autorités une reconnaissance ou encore un statut particulier qui leur permettrait d'influencer en quelque sorte le développement de la villégiature.

Discussion

Les données quantitatives ainsi que les propos recueillis auprès des détenteurs de bail de villégiature québécois laissent entrevoir un système d'accessibilité aux terres publiques qui repose davantage sur des règles de l'hospitalité plutôt que sur les lois du marché ou encore sur les principes de redistribution de l'État. En effet, les villégiateurs n'accommodent pas des clients comme le font les pourvoyeurs, et ne cherchent pas à donner une chance égale à tous comme le pratique l'État avec son réseau des parcs et réserves fauniques. Essentiellement, comme l'ont remarqué Tremblay et Fortin (1964 : 196), ils cherchent à établir et à entretenir des relations humaines de premier ordre avec des parents et des amis qui leur permettent de se restructurer.

Cependant, tout en entretenant leurs liens sociaux, les villégiateurs collaborent activement à l'accessibilité des terres publiques. Malgré leur choix arbitraire des personnes qui peuvent profiter de leur emplacement de villégiature et leur occupation marquée et soutenue souvent associée par des chroniqueurs à une appropriation du territoire, les détenteurs de bail permettent à près de la moitié des usagers des terres publiques d'accéder au territoire et de pratiquer leurs activités récréatives préférées, notamment la chasse et la pêche.

Vue de façon parcellaire, la villégiature privée apparaît comme une source d'inégalités et de préférences, mais, prise dans son ensemble, elle se présente comme une modalité des plus populaires et des plus efficaces pour jouir du patrimoine collectif qu'est le domaine public.

Paradoxalement, c'est comme si, à force de cumuler des inégalités, le système arrivait à une répartition satisfaisante pour les individus. Godbout et Caillé (1992) ont observé le même phénomène chez les organismes bénévoles qui basent leurs interventions sur des rapports sociaux primaires et des affinités personnelles. En fait, ils démontrent que ce mode de fonctionnement relève du don et que dans nos sociétés modernes l'esprit du don est très présent même si les modèles explicatifs tendent de plus en plus à ne considérer que les systèmes économiques ou politiques comme étant les bases de l'organisation sociale. Tout comme l'État et le marché, le don procède à partir d'une logique qui lui est propre et procure des résultats probants.

Si le marché cherche avant tout à établir des équivalences entre les produits afin de commercer et que l'État travaille à établir des plans et des organisations pour garantir l'égalité des individus dans l'obtention des services aux citoyens, le don pour sa part repose sur un enchevêtrement de liens sociaux qui, à travers le temps et l'espace, font alterner l'inégalité entre les gens et les groupes sociaux.

Actuellement, le développement et l'aménagement des terres publiques représentent un enjeu important pour l'essor des économies régionales. Malheureusement, la tentation de faire appel à des spécialistes qui planifieront et orchestreront les interventions en regard de modèles mécaniques est plus que présente. Cette approche risque de ne pas prendre en considération les liens sociaux existants à travers lesquels les personnes se réalisent et s'émancipent, et ne favorisera pas la constitution de nouveaux rapports de sociabilité. En encadrant trop le développement par des normes bureaucratiques devant satisfaire, entre autres, au principe d'égalité des chances à tous et en ne poursuivant que des objectifs de rentabilité économique, on risque de ne pas livrer le « produit » désiré par l'ensemble des Québécois et Québécoises, soit un environnement favorisant des rapports sociaux primaires et émotivement satisfaisants.

Références bibliographiques

CIBLE.GIFBouchard, P., 1992. Principaux résultats administratifs et faits saillants concernant la fréquentation des terres publiques. Québec, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.

CIBLE.GIFGodbout, J. et A. Caillé, 1992. L'esprit du don. Montréal, Boréal.

CIBLE.GIFIMPACT recherche, 1992a. Étude sur l'utilisation des terres publiques : résultats sommaires. Québec, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et ministère de l'Énergie et des Ressources.

CIBLE.GIFIMPACT recherche, 1992b. Étude sur l'utilisation des terres publiques : résultats détaillés. Québec, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et ministère de l'Énergie et des Ressources.

CIBLE.GIFJ.T.D. inc., 1992. Les détenteurs et les demandeurs de bail de villégiature : entrevues de groupe. Québec, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.

CIBLE.GIFLaflamme, D., 1988. « La villégiature privée sur les terres publiques 1988 au Québec : un demi-siècle de mesures législatives et administratives », TEOROS. VII, 2 : 27-29.

CIBLE.GIFLaterrière, G., 1983. La place de la villégiature privée dans les loisirs des Québécois et dans leur vie sociale et économique. Québec, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.

CIBLE.GIFMER-02 et Cégep de Jonquière, 1990. La villégiature privée sur les terres publiques au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Jonquière, ministère de l'Énergie et des Ressources.

CIBLE.GIFQuébec, ministère du Loisir de la Chasse et de la Pêche et Pêches et Océans Canada 1988. La pêche récréative au Québec en 1985. Ottawa, ministère des Pêches et des Océans.

CIBLE.GIFRouthier, Y., 1991. La villégiature à des fins personnelles sur les terres du domaine public de la Côte-Nord. Baie-Comeau, ministère de l'Énergie et des Ressources.

CIBLE.GIFSaint-Amour, J.-P., 1979. La villégiature au Québec. Problématique de l'aménagement du territoire. Hull, Les éditions Asticou enr.

CIBLE.GIFTÉOROS, 1988. « Villégiature et tourisme », TÉOROS,. VII, 2.

CIBLE.GIFTremblay, M.-A. et G. Fortin, 1964. Les comportements économiques de la famille salariée du Québec. Québec, Les Presses de l'Université Laval.

 
Tableau 1 CIBLE.GIF Répartition des baux de villégiature selon le macrozonage de l'utilisation faunique et récréative, la provenance des locataires et la région administrative
ZONES A B C D
Provenance Région Hors
Région
Hors
Québec
Région Hors
Région
Hors
Québec
Région Hors
Région
Hors
Québec
Région Hors
Région
Hors
Québec
Région
administrative
Total  
01 2395 1323 128 22 786 127 9            
02 7973 2260 224 39 2383 266 26 1080 103 13 1222 333 24
03 1713 179 39 6 1130 318 41            
04 4990 787 355 39 623 566 35 1023 899 89 116 432 26
06 2108 1406 140 62 440 46 14            
07 2590 290 287 105 567 422 128 244 464 52   31  
08 8583 2886 322 65 2335 936 303 489 406 30 510 261 40
09 6135 2006 604 42 1138 311 24 809 397 22 577 182 23
Total 35205 11137 1719 380 9402 2412 580 3645 2063 206 2422 1126 113
  13 236 12 394 5 914 3 661

Sources: Québec, Ministère de l'énergie et des Ressources, 1991.

Le macrozonage de l'utilisation faunique et récréative est un découpage du Québec en regard de la distance routière d'un centre urbain d'au moins 5000 personnes. La zone A correspond aux lieux accessibles en moins d'une heure, la zone B, à ceux accessibles entre une heure et une heure trente, la C, entre une heure trente et deux heures trente; tandis que la D exige plus de deux heures trente.

Tableau 2 CIBLE.GIF Profil des détenteurs de bail selon les zones de villégiature, l'âge, le statut familial, l'occupation et la scolarité. Zones de villégiature
  Québec Toutes zones A B C D

Âge

% % % % % %
18-45 ans - 44,9 46,4 39,4 48,9 51,0
45 ans et plus 35,4 55,1 53,6 60,6 51,1 49,0

Statut familial

           
Pas d'enfants - 53,3 56,9 53,6 49,9 44,9
Avec enfants - 46,7 43,1 46,4 50,3 55,1

Occupation

           
Professionnel/ employé cadre - 23,8 22,5 24,9 25,4 22,0
Col blanc /Col bleu - 53,1 54,6 54,4 64,8 55,1
Retraités - 16,3 20,1 14,4 15,8 9,9

Scolarité

           
Primaire 24,3 20,7 24,2 18,3 17,5 21,8
Secondaire 46,9 53,0 51,1 52,2 57,7 54,1
Collégial 12,9 15,5 13,7 18,3 14,6 14,1
Universitaire 15,9 10,8 11,0 11,1 10,2 9,9

Source: IMPACT Recherche 1992a : 9

Tableau 3 CIBLE.GIF Fréquentation du lieu de villégiature selon le nombre de jours (en moyenne), la distance, le temps de voyagement et la zone de villégiature
DISTANCE (km) TEMPS (h) ZONES
  -100 100 -200 200 -300 +300 -1 1 -2 2 -3 +3 A B C D Toutes zones
Décembre à avril
Nombre de jours 18,1 16,5 22,6 11,3 18,4 18 15,2 16,7 16,3 18 18,7 20 17,6
Nombre de jours/séjour 2,1 3,0 4,2 4,4 1,8 2,5 2,7 4,1 2,3 2,4 3,5 2,9 2,5
Mai à novembre
Nombre de jours 39,7 42,1 33,3 30,2 41,8 42,7 37,2 30,0 36,5 39,8 35,6 42,2 38,1
Nombre de jours/séjour 2,2 3,0 4,2 5,3 2,0 2,7 3,0 4,6 3,3 3,6 5,7 4,4 4,0
Décembre à novembre
Nombre de fois 23,7 16,7 9,9 6,1 27,8 20,7 15,2 7,6 19 19,8 12,8 16,6 18,0
Nombre de jours/séjour - - - - - - - - 2,6 2,6 3,7 3,2 2,8

Source: IMPACT Recherche 1992a : 14; IMPACT Recherche 1992b : 22 et 59

Tableau 4 CIBLE.GIF Taux de participation à la pêche, à la chasse et aux activités de plein air selon la distance, le temps de voyagement, la zone de villégiature et l'âge
DISTANCE (km) TEMPS (h) ZONES ÂGE
Participation -100 100 -200 200 -300 +300 -1 1 -2 2 -3 +3 A B C D T.Z. 18-45 46+
OUI  
Pêche 52,2 73,9 72,4 74,7 49,4 61,7 72,8 71,2 51,5 65 75,1 75,2 62,7 60,3 64,7
Chasse 68,9 72,8 80,9 75,9 60,5 72,6 79,8 78,1 67,6 75,2 74,7 73,2 72 72,7 71,5
Plein air 60,8 62,8 54,1 48,1 72,7 58,6 50,3 49,7 58,5 59,5 57,4 56,5 58,4 59,8 57,3
NON  
Pêche 47,8 26,1 27,6 25,3 50,6 38,3 27,2 28,8 48,5 35 24,9 24,8 37,3 39,7 35,3
Chasse 31,1 27,2 19,1 24,1 39,5 27,4 20,2 21,9 32,4 24,8 25,3 26,8 28,0 27,3 28,5
Plein air 39,2 37,8 45,9 51,9 27,3 41,4 49,7 50,6 41,5 40,5 42,6 43,5 41,6 40,2 42,7

Source: IMPACT Recherche 1992b : 119 - 120 - 121 - 296 - 297 - 298 - 314 - 315 - 316


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