La composition des groupes de chasse chez les Mamit Innuat

Paul Charest


Sources des données

Les camps de chasse d'automne

Les voyages de chasse

Composition des groupes selon le type d'activité principale

La composition des groupes et les liens de parenté

La composition générationnelle

Comparaison

Références bibliographiques


Marc-Adélard Tremblay a effectué un premier terrain chez les Amérindiens, plus précisément chez les Navahos, au tout début de sa carrière, soit en 1952. Il en a tiré un article, « Navaho Housing in Transition », publié en collaboration avec John Collier Jr. et Tom Sasaki. Ce n'est que beaucoup plus tard, au milieu des années 60, qu'il est revenu aux études amérindianistes en participant en tant que directeur associé aux travaux de la Commission d'étude sur les processus d'adaptation des Indiens du Canada (Hawthorn, 1967-1968). Il recruta certains de ses étudiants de l'Université Laval, dont moi-même, pour participer à ses travaux de recherche. Curieusement, ma carrière d'amérindianiste connut une trajectoire assez semblable à celle de mon initiateur, puisque ce n'est qu'en 1976 que j'ai commencé à travailler en tant que directeur de recherche et conseiller scientifique avec le Conseil des Atikamekw et des Montagnais pour une longue période qui s'est terminée en 1990. Dans le cadre de ces fonctions, j'ai été surtout amené à concevoir et à superviser plusieurs projets de recherche reliés de près ou de loin à la revendication territoriale de cet organisme et aux négociations menées avec les gouvernements du Canada et du Québec depuis de nombreuses années (CAM, 1979 ; Charest, 1982.) C'est donc dans ce contexte sociopolitique qu'a été réalisée la recherche sur les Mamit Innuat dont il sera question dans les pages qui suivent.

Les Mamit Innuat sont les Montagnais de la partie nord-est du Québec habitant les sous-régions de la Moyenne et de la Basse-Côte-Nord du golfe Saint-Laurent. Au nombre d'environ 2000, ils sont maintenant sédentarisés dans trois réserves et un « établissement indien », soit, dans l'ordre : Mingan ou Ekwanshit, Natashquan, La Romaine ou Olomanshipit, Saint-Augustin ou Paquashipit (voir carte 1).

Carte 1. Réserves et établissements Innu-Montagnais

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de la page: 368

Source: D'après une carte de Richard Dominique et Jean- Guy Deschênes, tirée de Montagnais- Naskapi. Bibliographie. Québec, ministère des Affaires culturelles, 1980, page 11.

Les activités traditionnelles de chasse, de piégeage et de pêche demeurent importantes pour les Mamit Innuat et elles ont fait l'objet d'une étude détaillée de 1981 à 1985 intitulée « Exploitation et aménagement des ressources fauniques par les Montagnais du Québec », dont les résultats se trouvent résumés dans un rapport de recherche à circulation restreinte, Les Montagnais et la faune, et développés davantage dans plusieurs autres rapports et publications. L'analyse qui est présentée ici exploite une partie seulement des données quantitatives recueillies sur les activités d'exploitation des Montagnais concernant la composition des groupes de chasse, soit les camps de piégeage d'automne et les voyages de chasse, pour les années 1982, 1983 et 1984. Quelques auteurs (Feit, 1978 ; Leacock, 1969, 1986 ; Rogers, 1963, 1972) ont traité de la composition des groupes de chasse pour d'autres groupes algonquiens du Québec, ce qui nous permettra d'effectuer certaines comparaisons entre nos données et les leurs en conclusion.

Sources des données

Les données analysées ici proviennent de cinq sources différentes : 1) de carnets de chasseurs ; 2) de questionnaires sur la récolte faunique ; 3) de questionnaires sur les camps et les voyages de chasse ; 4) de cartes sur les camps et voyages de chasse et sur les circuits de piégeage ; 5) d'entrevues avec des comités de chasse. Au total, 1167 documents ont fourni des données, dont 599 carnets, 459 questionnaires et 101 cartes. Les données recueillies et analysées sont donc essentiellement d'ordre quantitatif et ont été traitées de façon statistique, ce qui s'est traduit par une multitude de tableaux. Les modèles qui en ont été dégagés sont ainsi des modèles statistiques plutôt que des modèles ethnographiques et des modèles normatifs basés sur des informations qualitatives.

Les données sur la composition des groupes d'exploitation ou groupes de chasse ont été recueillies selon deux grands types d'activités : les camps d'automne et les voyages d'automne et d'hiver-printemps. Pour l'une et l'autre de ces catégories, les informations suivantes ont été compilées à partir des questionnaires sur les groupes de chasse : nombre de personnes et nombre de familles ; durée des activités ; sexe et âge des membres ; âge et appartenance patronymique des responsables de groupe. D'autres informations provenant des questionnaires sur la récolte permettent d'analyser la composition des groupes de chasse selon les trois types d'activités principales : le piégeage, la chasse au caribou et la chasse à l'orignal. Finalement, les informations sur les liens de parenté entre les membres des groupes de chasse proviennent à la fois des questionnaires sur les groupes de chasse et des carnets de chasseurs.

Les camps de chasse d'automne

Le tableau 1 montre que les quatre communautés ont organisé 78 camps de chasse à l'automne 1982 et à l'automne 1983. Certaines informations partielles sont aussi disponibles pour 26 camps d'automne 1985 pour La Romaine.

Les données pour sept saisons d'activité indiquent une durée moyenne de 78 jours ou 11 semaines, avec une durée beaucoup moindre pour les camps de Saint-Augustin compensée par la forte prédominance des camps d'automne de La Romaine. Le nombre moyen de personnes par camp de chasse s'élève à 14 (voir ),tableau 2), mais des écarts importants sont à remarquer entre le minimum de 6 personnes pour les camps d'automne 1983 de Natashquan et un maximum de 18 pour ceux de Saint-Augustin lors de la même saison. Des données partielles concernant La Romaine et Saint-Augustin seulement indiquent que le nombre moyen de familles par campement s'élève à 3, pour environ 5 personnes par famille.

Le tableau 2 permet également de constater que la répartition du personnel des camps selon les sexes est de 8 hommes contre 6 femmes, avec des écarts marqués selon les communautés et selon les années. La différence importante enregistrée à La Romaine entre l'automne 1982 et l'automne 1983 est vraisemblablement attribuable au projet éducatif pilote de l'automne 1983, qui a permis aux enfants d'âge scolaire de passer une partie de la saison en forêt.

Les membres des groupes de chasse d'automne ont été répartis en trois groupes d'âge : a) les enfants âgés de moins de 15 ans ; b) les adultes âgés de 15 à 64 ans ; c) les vieillards âgés de 65 ans et plus. Le tableau 3 donne la répartition du personnel des camps selon ces différents groupes d'âge.

En moyenne, les camps de chasse d'automne sont composés de 8 adultes, 5 enfants et d'une personne âgée dans un cas sur deux. Le ratio des personnes non actives ou peu actives par rapport à celui des personnes actives dans les activités de production et d'entretien du campement est donc élevé, se situant autour de 0,7. L'âge moyen des participants, qui est de 24,4 ans, en témoigne aussi. Des familles complètes avec des enfants de tous âges composent les camps de chasse d'automne. La jeunesse des membres des groupes de chasse est particulièrement évidente à Saint-Augustin, où le nombre d'enfants de moins de 15 ans dépasse même le nombre d'adultes et où l'âge moyen n'est que de 20,5 ans. Par contraste, la participation des familles et des enfants est moins élevée à Natashquan et à Mingan, ce qui explique aussi un âge moyen des participants plus élevé que pour les deux autres communautés. Dans les quatre cas, le nombre de vieillards est limité à une personne âgée par deux ou trois campements.

La répartition de l'âge en fonction du sexe des participants montre très peu de différence entre l'âge moyen des hommes, qui est de 25 ans, et celui des femmes, qui est d'environ 26 ans (tableau 4 et 5). Cet écart d'âge est faible pour les communautés de La Romaine et de Saint-Augustin, mais plus prononcé pour celles de Mingan et de Natashquan.

Par ailleurs, le débalancement dans la répartition des effectifs des camps selon les sexes s'explique surtout par un nombre plus élevé d'hommes adultes par rapport aux femmes alors que l'écart est faible en ce qui concerne les enfants et est à peu près inexistant pour les vieillards. Par communauté, la participation des femmes est la plus faible à Natashquan et à Mingan, surtout du côté des enfants, et la plus forte à Saint-Augustin. À La Romaine, les campements comptent en moyenne un membre masculin de plus comparativement au nombre de membres féminins.

En comparaison, l'âge moyen des responsables de camp s'avère beaucoup plus élevé que celui des membres. Il était de 48 ans à La Romaine, de 40 ans à Mingan et de 55 à Natashquan. C'est encore une fois pour la communauté de La Romaine que les données sur les responsables de camp d'automne sont les plus nombreuses, étant disponibles pour les saisons de 1982, 1983 et 1985. Pour un total de 76 camps de chasse, 37 noms de responsables ont été identifiés. Sur ce nombre, 16 seulement reviennent à chacune de ces trois saisons, ce qui signifie une rotation assez appréciable des responsables de camp d'un automne à l'autre. Par contre, chaque personne identifiée a été responsable en moyenne de deux camps sur ces trois années. La répartition patronymique des responsables de camp se rapproche de très près de celle des responsables de territoire. On remarque une très forte concentration sur les trois principaux patronymes de la communauté totalisant 32 noms, soit Bellefleur (13), Mark (10) et Lalo (9).

L'écart d'âge des responsables de territoire s'échelonne entre 33 et 65 ans. Les données disponibles pour 33 des 37 responsables de campements indiquent que 12 d'entre eux se situaient dans le groupe d'âge des 50-59 ans, par rapport à 11 dans les 40-49 ans, 7 dans les 30-39 ans et 3 seulement dans les 60 ans et plus. Si l'on considère que l'âge moyen de 129 chasseurs ayant répondu au questionnaire sur la récolte était de 30 ans, il apparaît évident que la responsabilité des camps de chasse d'automne est l'affaire des hommes d'âge mûr possédant de nombreuses années d'expérience et étant le plus souvent aussi responsables d'un territoire de chasse. Passé la soixantaine, toutefois, le responsable du campement est presque toujours remplacé par un chasseur moins âgé. Ces constatations, tirées des données de La Romaine, apparaissent aussi valables pour les trois autres communautés des Mamit Innuat d'après les données partielles dont nous disposons.

Les voyages de chasse

Les voyages de chasse correspondent à des activités d'exploitation de courte durée réalisées pendant les saisons d'automne ou d'hiver-printemps. Ils ont surtout comme objectif la chasse au gros gibier (caribou et orignal), et plus rarement le piégeage et la pêche. Comme l'indique le tableau 6, 50 voyages de chasse ont été documentés pour les trois communautés de La Romaine, Mingan et Saint-Augustin et leur durée moyenne a été de 8 jours avec des extrêmes de 5 et 10 jours. En raison de la nature des activités d'exploitation, les personnes participant à ces activités étaient surtout des hommes, soit environ 5 hommes par équipe moyenne de 7 personnes.

Le tableau 7 révèle des différences importantes selon les saisons et les communautés dans la participation des femmes aux voyages de chasse. Contrairement aux camps de chasse, les voyages de chasse ne permettent pas une participation élevée de familles complètes ; c'est pourquoi cette variable n'apparaît pas comme telle dans les statistiques.

La grandeur moyenne des groupes de chasse effectuant ces voyages varie de façon importante selon les communautés et les saisons avec un minimum de moins de 3 personnes à Mingan pour l'automne 1982 et un maximum de près de 9 à La Romaine pour l'automne 1982 et l'hiver-printemps 1983.

La répartition des membres des voyages de chasse selon les groupes d'âge et l'âge moyen, telle qu'elle apparaît au tableau 8, démontre des écarts tout aussi marqués.

L'écart de la moyenne d'âge des participants est d'au moins 7 ans de plus pour Mingan et Natashquan par rapport à Saint-Augustin et à La Romaine. Il en est de même pour la participation des enfants aux voyages de chasse, qui est presque inexistante dans les deux premières communautés, alors qu'elle est très importante dans les deux autres. Dans tous les cas, la participation des personnes âgées à ce type d'activité s'avère très limitée et représente au total moins de 1 % des effectifs.

L'écart d'âge moyen entre les hommes et les femmes est de 4 ans. Comparativement à ceux des camps de chasse d'automne, l'âge moyen des hommes s'avère supérieur de plus de 5 ans, alors que celui des femmes montre une différence inférieure à une année.

Presque toutes les données indiquent donc que la composition des groupes des voyages de chasse est très différente de celle des camps d'automne, tant par le nombre total de personnes, qui est nettement inférieur, que par la répartition du personnel selon l'âge et le sexe. Cette conclusion s'explique principalement par le fait que les activités d'exploitation correspondant à l'un et l'autre de ces groupes d'exploitation sont aussi différentes, comme on l'a mentionné précédemment. D'autres données concernant la composition des groupes de chasse selon le type de chasse viendront expliciter cette corrélation groupe d'exploitation/activité d'exploitation.

Composition des groupes selon le type d'activité principale

Les questionnaires sur la récolte faunique comportaient une série de questions sur la composition des groupes d'exploitation dans trois domaines d'activités considérés comme les plus importants : le piégeage des animaux à fourrure, la chasse au caribou et la chasse à l'orignal. Les données recueillies portent sur une période différente de celle qui est couverte par les questionnaires sur les groupes de chasse, soit sur les années 1983 et 1984, et plus précisément sur les trois saisons suivantes : hiver-printemps 1983, automne 1983 et hiver-printemps 1984. Elles sont aussi plus exhaustives et plus détaillées puisqu'elles concernent 266 groupes de chasse et 1434 personnes, selon les informations fournies par le tableau 9.

Il est à noter que, contrairement aux statistiques précédentes, ces données ne concernent que les personnes actives lors des activités d'exploitation. Il s'agit donc des groupes de coopération partageant en commun le travail ou tout au moins une partie du travail lors des différentes étapes de la production. Comme l'indique le tableau, la composition moyenne de ces groupes de coopération s'élève à un peu plus de 5 chasseurs avec des écarts allant du simple au double entre Natashquan et La Romaine.

De plus, le nombre de chasseurs par groupe varie aussi en fonction du type d'activité (voir tableau 10). Il est d'un peu plus de 5 personnes pour la pratique du piégeage, de 4 personnes pour la chasse à l'orignal et de 6 personnes pour la chasse au caribou.

Pour tous les types de chasse, le nombre de chasseurs par équipe est le plus élevé à La Romaine et le plus faible à Natashquan. Par ailleurs, si le nombre de groupes de chasse à l'orignal est à peu près égal dans chaque communauté, il est très variable en ce qui concerne la chasse au caribou, allant de 80 groupes à La Romaine à seulement 6 groupes à Natashquan. Les efforts pour chasser le caribou s'avèrent très intensifs à La Romaine, tant du côté du nombre d'expéditions que du nombre de personnes y participant. Les efforts consacrés au piégeage sont, par contre, assez équilibrés entre les trois communautés, si l'on tient compte de leurs effectifs démographiques respectifs et du nombre de groupes dans chacune. Toutefois, le nombre élevé de 7 chasseurs par groupe de piégeage à La Romaine et le nombre total de 305 personnes dans ces groupes sont des indices d'une activité de production particulièrement élevée dans cette communauté. Pour le piégeage, le nombre moyen de chasseurs correspond au nombre de producteurs actifs dans un campement comportant plusieurs familles. Cependant, contrairement à la chasse au gros gibier, les activités de piégeage s'exercent généralement en équipes de deux, ce qui suppose que les camps d'automne comprennent une, deux ou trois paires de chasseurs-trappeurs selon les camps et selon les communautés.

Si l'on examine maintenant à l'aide du tableau 11 la distribution des groupes de chasse et de leur personnel selon les saisons, on constate d'abord que l'automne 1983 a été une saison proportionnellement plus active que les saisons d'hiver-printemps 1983 et 1984 pour l'ensemble des communautés.

Toutefois, pour La Romaine, la saison d'hiver-printemps 1984 a été aussi active que celle de l'automne 1983 si l'on se fie uniquement aux données sur le nombre et le personnel des groupes de chasse.

Finalement, la composition moyenne des groupes de chasse selon les saisons indique une assez bonne régularité pour chacune des communautés, sauf pour Natashquan à l'hiver-printemps 1983. (tableau 12

En résumé, les données statistiques sur la composition des groupes de chasseurs compte tenu des trois activités principales que sont le piégeage, la chasse au caribou et la chasse à l'orignal révèlent des différences assez marquées selon les communautés, particulièrement entre La Romaine, où le nombre de chasseurs s'avère toujours nettement plus élevé, et les deux autres communautés. Par ailleurs, la chasse au caribou demeure encore très pratiquée dans cette même communauté, alors que les deux autres types d'activités d'exploitation semblent s'équivaloir en importance dans les trois communautés. En dernier lieu, l'image globale qui ressort de ce portrait quantitatif indique que les activités de piégeage et de chasse au gros gibier demeurent des activités nécessitant la coopération de plusieurs personnes, soit en moyenne de 3 à 7 personnes selon le type d'activité et les communautés, la plupart de ces personnes étant reliées par des liens de parenté.

La composition des groupes et les liens de parenté

La parenté joue un rôle de toute première importance dans la formation des camps et des groupes de chasse. On pourrait même avancer que tous les membres de ces groupes sont reliés entre eux par un lien de parenté quelconque ¾ de filiation ou d'alliance ¾ même si celui-ci est éloigné et ignoré des personnes elles-mêmes. En effet, en utilisant des généalogies traitant de toutes les lignées patronymiques de La Romaine, il nous a été possible de relier entre eux tous les membres des équipes, y compris ceux dont la relation était seulement qualifiée « d'amitié ».

Encore une fois, les données statistiques traitées dans cette partie proviennent de la compilation des questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages) et concernent les communautés de La Romaine, de Mingan et de Saint-Augustin, celle de Natashquan étant exclue. De plus, les généalogies préparées par le Comité culturel de La Romaine nous ont été très utiles pour retracer les liens de parenté qui n'étaient pas immédiats, en raison de l'imprécision des informations de plusieurs questionnaires.

Les unités de parenté

Les deux unités de parenté effectives dans la composition des groupes de chasse de Mamit Innuat sont la famille élargie et la famille nucléaire. La famille élargie s'étend normalement sur trois générations et comprend les grands-parents, leurs enfants, mariés ou non, et leurs petits-enfants. Nous lui avons aussi associé les groupes familiaux s'étendant sur quatre générations, dont les membres sont tous reliés par des liens de filiation avec le couple ou un des membres de la première génération. La famille nucléaire, quant à elle, ne s'étend que sur deux générations et comprend un couple de parents et leurs enfants non mariés. Il nous faut toutefois ajouter à ces premières unités une autre unité composée uniquement d'hommes adultes et associée presque exclusivement aux voyages de chasse au gros gibier, que nous avons identifiée sous le vocable « groupe masculin ».

Comme l'indique le tableau 13, l'unité la plus courante à la base de la composition des camps de chasse est la famille élargie, représentée dans 58 % des cas.

Les familles nucléaires et les groupes masculins constituent respectivement 30 % et 12 % des noyaux des groupes de chasse associés aux campements d'automne exclusivement. La situation se trouve complètement inversée lorsqu'on examine les données sur la composition des groupes associés aux voyages de chasse d'automne ou d'hiver-printemps. (tableau 14)

Les groupes masculins constituent alors le noyau de la composition des groupes d'exploitation avec 45 % du total des unités contre 38 % pour les familles nucléaires et seulement 17 % pour les familles élargies.

Examinons maintenant plus en détail la façon dont les groupes de chasse articulent leur composition autour de chacune de ces trois unités de base.

La famille élargie

Le noyau du camp de chasse organisé autour de la famille élargie est composé d'un couple accompagné d'un ou plusieurs enfants mariés, hommes ou femmes, des enfants de ces derniers et d'autres enfants non mariés. Dans plus de deux cas sur trois (soit 69 %), l'enfant ou les enfants mariés sont des femmes, ce qui fait de la relation beau-père/gendre un rapport social de base dans la composition des groupes de coopération pour les activités de chasse, de pêche et de piégeage. Le tableau 15 fournit des informations complètes sur le nombre d'enfants mariés accompagnant le chef de groupe avec leurs familles à l'occasion des camps d'automne.

Le cas le plus répandu est celui d'une femme mariée accompagnant sa famille d'origine avec ses propres parents. Le deuxième en importance est celui de 2 filles mariées, venant à égalité avec celui comprenant un fils et une fille mariés. Cette prépondérance des rapports père/fille mariée ou beau-père/gendre dans la composition des familles élargies formant le noyau de base des groupes de chasse d'automne devrait toutefois être confrontée avec la réalité démographique pour vérifier si elle répond à une contrainte démographique ou s'il s'agit d'une préférence culturelle.

Des données identiques ont été compilées pour les voyages de chasse, mais le faible nombre de cas, soit 10, empêche d'en tirer des généralisations valables. Cependant, le fait que dans 9 cas il s'agit de fils accompagnant leur père indique qu'encore une fois les règles de composition des groupes pour les voyages de chasse sont très différentes de celles régissant la composition des camps de chasse d'automne.

Aux parents par filiation et alliance composant le noyau du groupe de chasse s'ajoutent aussi des germains du chef de groupe, c'est-à-dire des frères et des soeurs mariés, dans 38,5 % des cas de familles élargies. Les germains membres du groupe de chasse peuvent aussi n'être pas mariés, mais ces cas sont plus rares. En conséquence, le noyau masculin composant le groupe de coopération pour les activités d'exploitation des camps de chasse d'automne structurés autour de la famille élargie comprend, par ordre, des hommes reliés par la parenté de la manière suivante au chef de groupe : un ou des fils non mariés, un ou des gendres, un ou des frères, un ou des beaux-frères et occasionnellement son père.

Pour illustrer le rôle de la famille élargie dans la composition des camps de chasse d'automne, nous avons choisi l'exemple du camp numéro 16 de La Romaine à l'automne 1982. Cette unité, de taille plutôt moyenne, comprenait 19 personnes, soit 13 hommes et 6 femmes, toutes apparentées au chef de groupe. Celui-ci n'appartenait toutefois pas à la première génération, mais à la seconde. Il était accompagné par ses parents, par sa femme et leurs enfants non mariés, ainsi que par une soeur mariée, le mari de celle-ci et leurs cinq fils, dont l'un était marié et accompagné d'une petite fille d'un an, mais sans sa femme. La figure 1 représente graphiquement la composition de ce groupe de chasse fondée sur une famille élargie sur quatre générations.

Figure 1. Exemple d'une famille élargie formant le noyau d'un camp de chasse d'automne, Camp no 16, La Romaine, automne 1982

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de la page: 383

Cet exemple n'est pas vraiment « typique » des règles de composition des camps d'automne, car, comme nous l'avons vu, au noyau de la famille nucléaire viennent s'ajouter d'autres parents par filiation ou alliance. Il illustre cependant une règle de base, celle des liens de filiation à la fois masculins et féminins, ou bilatéraux, régissant l'organisation de ces unités d'exploitation.

La famille nucléaire

Les camps de chasse d'automne sont aussi composés de plusieurs familles nucléaires apparentées. Dans la plupart des cas (soit 64 %), les membres des couples composant le noyau de ces familles sont des frères ou des soeurs (voir le tableau 16). Dans les 13 autres cas, sur un total de 36, il s'agit soit de familles seules, soit de cousins, de parents par alliance ou d'« amis ».

Dans ce cas-ci, la différence entre les camps de chasse et les groupes de chasse n'est pas aussi marquée, mais les familles seules et les familles amies n'apparaissent que dans le cas des voyages. Par ailleurs, le rôle des germains est beaucoup moins prépondérant dans la composition des unités associées aux voyages que dans celle qui est associée aux camps de chasse.

La figure 2 illustre le rôle des familles nucléaires apparentées dans la formation des groupes de chasse. Il s'agit du campement d'automne numéro 21 de La Romaine, qui comprenait 14 personnes, soit 8 hommes et 6 femmes. Cette unité regroupait deux familles nucléaires complètes, dont les chefs sont frères.

Figure 2. Exemple de familles nucléaires apparentées formant le noyau d'un camp de chasse d'automne, Camp no 21, La Romaine, automne 1983

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de la page: 385

Comme pour les familles élargies, le regroupement des frères et des soeurs mariés accompagnés de leurs enfants constitue le plus souvent le noyau des groupes de chasse organisé à partir des familles nucléaires, sauf pour les voyages de chasse, où l'application de cette règle n'est pas aussi fréquente.

De fait, les familles nucléaires sont aussi les parties constituantes des familles élargies décrites dans la partie précédente, donc les éléments constitutifs des unités d'exploitation et plus particulièrement des camps de chasse d'automne. C'est pourquoi, localement, au sein d'une communauté, l'importance d'un campement est souvent évaluée en fonction du nombre de familles nucléaires qui le composent. À la lecture du tableau 17 nous pouvons constater que la plupart des camps d'automne sont composés de deux ou trois familles, dans 30 % et 27 % des cas respectivement. Dans deux cas relevés à La Romaine, le nombre de familles s'élève même jusqu'à six.

La place de la famille nucléaire dans la composition des groupes à l'occasion des voyages de chasse ne s'avère pas du tout la même, à tel point qu'on ne la trouve que dans 55 % des cas. Parmi ceux-ci, une seule famille nucléaire forme le noyau du groupe dans la grande majorité des cas, selon les indications du tableau 18.

Cette faible participation des familles nucléaires à la composition des groupes de voyages de chasse doit être reliée au fait qu'un grand nombre parmi ceux-ci sont composés de membres de sexe masculin uniquement.

Les groupes masculins

Exclusivement composés d'hommes, les groupes masculins forment les unités de voyage de chasse dans 19 cas sur 27, soit dans une proportion de 70 %. Comme nous l'avons vu brièvement plus haut, leurs règles de composition apparaissent plus complexes. En effet, les données du tableau 19 démontrent que des germains, des cousins et des alliés par mariage constituent à peu près à parts égales la plupart des noyaux de base.

Les pratiques semblent d'ailleurs différentes d'une communauté à l'autre. Alors que ce sont les germains qui constituent à La Romaine le groupe de parents le plus important, ce sont les cousins à Mingan et les alliés à Saint-Augustin. Ces différences s'expliquent peut-être par le fait que les groupes de voyages de chasse sont plus importants démographiquement à La Romaine que dans les deux autres communautés, comme nous l'avons mentionné précédemment. Encore une fois, il faut éviter de procéder à des généralisations hâtives, ce que le nombre de cas relevés ne permet sûrement pas de faire.

La figure 3 offre trois exemples de groupes d'exploitation composés d'hommes seulement : le camp d'automne 1983 de La Romaine portant le numéro 26 ; le voyage de chasse de Mingan, le numéro 108 ; le voyage de chasse de Saint-Augustin, le numéro 107 . Dans chacun de ces cas, le nombre de membres de l'équipe s'élevait à 4 personnes.

Ces exemples témoignent chacun à leur manière de la mise en oeuvre des réseaux de parenté et d'alliance dans la composition des groupes de chasse. Dans le premier cas, on trouve deux frères et deux neveux utérins. Dans le second, il s'agit de quatre cousins utérins. Enfin, dans le troisième, deux frères sont accompagnés de deux beaux-frères mariés à leurs soeurs. La filiation et l'alliance de mariage représentent donc encore ici des rapports de parenté fondamentaux dans la constitution des groupes de chasse masculins.

Figure 3. Exemples de composition de groupes masculins de chasse, La Romaine, Mingan et Saint-Augustin, 1982 et 1983

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de la page: 388

Finalement, la conclusion générale que nous pouvons tirer après ce tour d'horizon de la composition des unités de chasse est que celle-ci provient de trois types de noyaux différents, soit la famille élargie, la famille nucléaire et le groupe masculin. Par contre, la composition des groupes pour les voyages de chasse ne répond pas aux mêmes règles que la composition des groupes de campements d'automne, fondées principalement sur la filiation bilatérale et la germanité.

Le rôle des alliés par mariage

Autant que la filiation, les alliances par mariage jouent un rôle fondamental dans la composition des unités d'exploitation. Nous l'avons vu dans le cas des familles élargies, où des gendres et des beaux-frères viennent s'ajouter au grand-père, au père et aux fils pour former l'unité de coopération se partageant les tâches d'exploitation d'un territoire et des ressources et du maintien d'un camp ou d'une expédition de chasse. Ces personnes de sexe masculin reçoivent, bien sûr, la collaboration de leurs épouses et de leurs enfants, lorsque ces derniers ont atteint l'âge de 13 ou 14 ans. De même, des femmes se trouvent aussi comme alliées dans un groupe de chasse en référence au chef d'unité. Elles collaborent dans l'accomplissement des diverses tâches domestiques. Les statistiques ont même démontré que le noyau des familles élargies était plus souvent constitué de deux soeurs et de leurs familles que de frères.

Ainsi, au total, la parenté par alliance joue un rôle dans 87 % des cas en ce qui concerne la composition des camps de chasse des Mamit Innuat, comme l'indiquent les chiffres du tableau 20.

On constate que les membres des camps d'exploitation sont apparentés entre eux par deux alliances de mariage en moyenne, bien que ce chiffre soit moindre dans les communautés de Mingan et de Saint-Augustin.

Encore une fois, les données sont différentes lorsqu'il s'agit des groupes de voyages de chasse. Les liens de mariage n'agissent sur leur composition que dans 64 % des cas, selon le tableau 21.

De prime abord, il peut sembler curieux que la moyenne d'alliances soit aussi élevée pour les unités de voyage que pour les unités de campement lorsque ces unités comprennent des gens apparentés par au moins une alliance de mariage. La situation particulière de La Romaine influence d'ailleurs de façon marquante les résultats et il faut probablement aller chercher de ce côté une explication. Elle nous semble encore une fois reliée au fait que les groupes de chasse au gros gibier y sont plus importants en nombre qu'ailleurs et que les liens d'alliance y remplacent en partie les liens de filiation, moins prédominants, comme nous l'avons vu, dans la composition des unités de voyage que dans les unités de campement.

Par ailleurs, si l'on considère la moyenne d'alliances par rapport à l'ensemble des unités de campement et des unités de voyage, les liens d'alliance apparaissent jouer un rôle un peu moins important dans la composition de ces dernières par rapport aux premières, ce que confirme aussi la comparaison entre les pourcentages respectifs d'unités comportant au moins une alliance.

Le rôle des liens de mariage dans la composition des unités d'exploitation est illustré de façon particulièrement frappante dans la figure 4 concernant le voyage no 120 de La Romaine à l'hiver-printemps 1983.

Importance des alliances de mariage dans la composition d'un groupe de voyage de chasse, La Romaine, Voyage no 120, hiver-printemps 1983

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de la page: 391

Ce cas constitue peut-être un extrême tant par le nombre de membres masculins qui le composent, soit 18, que par celui des liens matrimoniaux qui l'articulent, soit 9 au total. En revanche, il a le mérite de mettre particulièrement en lumière toute une série de liens de parenté selon le chef de groupe : fils, gendre, beau-frère, neveu utérin, alliés éloignés (maris de cousines paternelles). Il constitue en quelque sorte un microcosme des liens de parenté pouvant unir les membres d'un groupe de chasse qui nous amène à conclure qu'il s'agit toujours d'un groupe de parents par filiation et/ou par alliance.

La composition générationnelle

L'analyse de la composition des groupes de chasse des Mamit Innuat doit aussi tenir compte de la participation des différentes générations. Le tableau 22 nous donne un aperçu de celle-ci dans les camps de chasse.

Il en ressort que la grande majorité des camps, soit trois sur quatre, englobent au moins trois générations contre seulement 22 % comprenant deux générations. Un seul camp monogénérationnel a été recensé. Du côté du nombre de participants par génération, le plus grand nombre se trouve dans la deuxième génération, avec 44 %, suivi de près de la troisième génération, avec 37 %, les participants de la première et de la quatrième génération totalisant près de 20 %. Ces données démontrent à nouveau que la pratique des activités traditionnelles concerne tout le monde, les jeunes comme les vieux, les enfants, les grands-parents et même les aïeuls malgré leur âge avancé. Cette participation active de toutes les générations s'avère aussi un gage de la transmission des générations aînées aux générations cadettes des connaissances et des pratiques touchant aux activités traditionnelles.

Par ailleurs, les voyages de chasse étant moins l'occasion de transmettre des connaissances que de les mettre en pratique, il n'est pas surprenant de constater qu'exactement la moitié des unités de voyage comprennent seulement deux générations, contre 24 % qui en comprennent trois. De même, les données sur le nombre de participants par génération révèlent une participation massive des membres de la première et de la deuxième génération totalisant 87 %, alors qu'elle se situait au niveau de la deuxième et surtout de la troisième génération dans le cas des camps d'automne. Par ailleurs, la participation des personnes de la quatrième génération s'y trouve réduite au minimum, soit à un seul cas enregistré à La Romaine.

Quant à la position générationnelle des chefs de groupes de chasse, elle se situe le plus souvent au niveau de la première génération, soit dans deux cas sur trois, et au niveau de la deuxième génération dans tous les autres cas, sauf une exception. C'est ce que démontre le tableau 23.

La différence entre les données concernant les camps de chasse et celles concernant les voyages de chasse apparaît profondément marquée. En effet, alors que la responsabilité des groupes se répartit en proportions à peu près égales entre la première et la deuxième génération dans les campements, elle est presque concentrée uniquement au niveau de la première génération dans les unités de voyage de chasse. Ces informations continuent donc de démontrer clairement que les unités de campement et les unités de voyage diffèrent les unes des autres dans à peu près toutes leurs caractéristiques de base : nature des activités d'exploitation, durée, répartition par sexe et par âge des membres, unités de parenté composant leur noyau, liens de parenté, position générationnelle des responsables.

Comparaison

Comparons maintenant les résultats de notre enquête statistique aux informations fournies par les quelques auteurs qui ont traité de la composition des groupes de chasse chez les Algonquiens de la région subarctique québécoise. Préoccupé surtout par la question de la territorialité, Frank G. Speck ne s'est pas attardé à définir avec précision la composition de la « bande » ou « groupe de chasse familial » sauf de façon générale et ambiguë : « a kinship group of folks united by blood or marriage, having the right to hunt, trap, and fish in a certain inherited district bounded by some rivers, lakes, or other natural landmarks » (Speck, 1915 : 290). Selon John M. Cooper, qui a épousé la thèse de Speck, la notion de famille associée à un territoire de chasse pouvait dépasser celle de la famille nucléaire pour s'étendre à un « small group of close kin related by consanguinity or also by affinity » (Cooper, 1939 : 66). Eleanor B. Leacock est la première à identifier clairement des unités ou groupes multifamiliaux chassant et piégeant ensemble pendant l'hiver : « These groups of two to five or six families are based on both frienship and kinship, which is matrilineal as well as patrilineal » (Leacock, 1954 : 21). L'existence de tels groupes, aussi appelés « groupes résidentiels multifamiliaux (multi-family lodge groups) » est très ancienne, puisqu'elle est signalée par le père Le Jeune, qui a dénombré dans Les Relations des Jésuites 10, 16 et 19 personnes par habitation (Leacock, 1969 : 9). Plus récemment, Leacock a fourni encore un peu plus de précisions sur la composition de ce groupe : « The primary economic unit in Montagnais-Naskapi society was not a nuclear or extended family, but a multi-family group of some fifteen or so members. This might be called a " lodge group », since it consisted of several of what we call families who shared one large lodge " (Leacock, 1986 : 150).

Toutefois, la traite des fourrures aurait favorisé le développement d'un « réseau lâche de familles nucléaires de plus en plus indépendantes » (Leacock, 1986 : 162).

Dans un article commun, « The Hunting Tribes of Subarctic Canada », Helm et Leacock indiquent que chez les Algonquiens on reconnaît l'usage exclusif des territoires de piégeage par des groupes familiaux, composés habituellement d'un père et de ses fils et/ou de ses gendres (Helm et Leacock, 1971 : 363). Elles ajoutent que pendant l'hiver ces groupes pouvaient comporter trois ou quatre familles nucléaires (1971 : 363) et que des rapports de parenté primaires reliaient les couples entre eux (1971 : 363-364).

Pour les Cris contemporains de Mistassini, Edward S. Rogers précise que « la taille des groupes de chasse varie entre dix et vingt individus » et qu'un groupe est « généralement composé de trois à cinq familles nucléaires avec leurs dépendants », quatre étant le nombre préféré « parce que les quatre mâles adultes peuvent chasser et piéger ensemble, usuellement en paires » (Rogers, 1963 : 55 ; 1972 : 121). L'auteur mentionne même une préférence culturelle en faveur d'un père chassant avec ses trois fils mariés (1963 : 56). Il fournit aussi plusieurs données comparatives tendant à démontrer que la taille moyenne des groupes de chasse chez les Indiens de la région subarctique de l'Est se situe entre 15 et 20 personnes (1963 : 57).

De son côté, Harvey A. Feit, à partir de données statistiques détaillées recueillies en 1968 et 1969, évalue à 9 ou 10 personnes la taille moyenne des groupes de chasse pour les Cris de Waswanipi, le minimum étant de 3 et le maximum de 28 personnes (Feit, 1978 : 490-492). Il écrit, par ailleurs, que la composition des groupes de chasse ne répond pas à une règle de parenté unique (1978 : 490). Ainsi, les relations d'affinité sont aussi importantes que les rapports de consanguinité. De plus, plusieurs « unités commensales » n'ont pas de lien de parenté primaire entre elles. (1978 : 490 et 493) :

In total then, nineteen percent of cases were primary consanguineal bonds, thirty-one percent were primary conjugal bonds, twenty-two percent were linked by non-primary kin linkages, and twenty-eight percent were not clearly related by kinship according to informants reports. This suggests a highly fluid system of formation of hunting groups, with both primary linkages playing a role (1978 : 493).

Il apparaît donc que la composition actuelle des groupes de chasse chez les Mamit Innuat correspond à un modèle ancien observé chez les Montagnais dès le XVIIe siècle et persistant encore aujourd'hui dans l'ensemble des groupes algonquiens de la région subarctique de l'Est : le groupe multifamilial composé de quelques familles nucléaires apparentées par consanguinité et/ou affinité. Il semble toutefois différer quelque peu du modèle cri actuel, du moins celui de Wasmanipi, tant par la taille moyenne des unités (14 personnes versus 9 ou 10 personnes) que par l'importance des liens utérins dans sa composition.

Seules les données statistiques fournies par les travaux ethnographiques plus récents, tels que ceux de Leacock, de Rogers et de Feit, permettent d'établir des comparaisons précises entre différents groupes amérindiens de même famille culturelle et linguistique et de vérifier la concordance des modèles. C'est ce genre d'approche statistique qui a été mise en pratique par Marc-Adélard Tremblay dans ses premiers travaux amérindianistes en milieu navaho (Tremblay, Collier, Sasaki, 1954).

Références bibliographiques

CIBLE.GIFCharest, Paul, 1982. « Recherches anthropologiques et contexte politique en milieu attikamek et montagnais », Culture. II, 3, p. 11-23.

CIBLE.GIFCharest, Paul, 1990. L'organisation socio-territoriale de la chasse. dans P. Charest, J. Huot et G. McNulty (dir.), Les Montagnais et la faune. Québec, Université Laval, p. 1-98.

CIBLE.GIFCharest, Paul, Jean Huot et Gerry McNulty (dir.), 1990. Les Montagnais et la faune. Québec, Université Laval.

CIBLE.GIFConseil Attikamek-Montagnais,1979. « Nishastanan Nitasinan : notre terre nous l'aimons et nous y tenons », Recherches amérindiennes au Québec. IX, 3, p. 171-182.

CIBLE.GIFCooper, John M., 1939. « Is the Algonquian Family Hunting Ground System Pre-Columbian ? », American Anthropologist. 41, p. 66-90.

CIBLE.GIFFeit, Harvey A., 1978. Waswanipi Realities and Adaptations : Resource Management and Cognitive Structure. Thèse de doctorat (Ph.D.), Montréal, McGill University.

CIBLE.GIFHawthorn, Harry B. (édit.), 1967-1968. Étude sur les Indiens contemporains du Canada : besoins et mesures d'ordre économique, politique et éducatif. Ottawa, Direction générale des affaires indiennes, 2 vol. (M.-A. Tremblay, F.G. Vallee et J. Ryan, principaux auteurs du volume II).

CIBLE.GIFHelm, June et Eleanor B. Leacock, 1971. The Hunting Tribes of Subarctic Canada. dans E.B. Leacock et Nancy O. Lurie (édit.), North American Indians in Historical Perspective. New York, Random House, p. 343-374.

CIBLE.GIFLeacock, Eleanor B., 1954. The Montagnais Hunting Territory and the Fur Trade. Washington, American Anthropological Association, (Memoir 78).

CIBLE.GIFLeacock, Eleanor B., 1969. " The Montagnais-Naskapi Band. , dans David Damas (édit.), Contributions to Anthropology : Band Societies, . Ottawa, National Museums of Canada, p. 1-20.

CIBLE.GIFLeacock, Eleanor B., 1986. The Montagnais-Naskapi of the Labrador Peninsula ",. , dans R.B. Morrison et C.R. Wilson (édit.), Native Peoples : the Canadian Experience, . Toronto, McLelland & Stewart, p. 140-171.

CIBLE.GIFRogers, Edward S., 1963. The Hunting Groups - Hunting Territory Complex among the Mistassini Indians. Ottawa, Department of Northern Affairs and National Resources.

CIBLE.GIFRogers, Edward S., 1972. The Mistassini Cree. dans M.G. Bicchieri (édit.), Hunters and Gatherers Today. New York, Holt, Rinehart and Winston, p. 90-137.

CIBLE.GIFSpeck, Frank G., 1915. The Family Hunting Band as the Basis of Algonkian Social Organization. dans American Anthropologist. 17, p. 289-305.

CIBLE.GIFTremblay, Marc-Adélard, John Collier jr. et Tom T. Sasaki, 1954. « Navaho Housing in Transition », America Indigena. XIV, 3, p. 187-219.

Tableau 1 CIBLE.GIF Nombre de camps d'exploitation, nombre de personnes et durée des camps d'automne : La Romaine, Natashquan, Mingan et Saint-Augustin, 1982 et 1983
  Saisons Nbre
de camps
Nbre
de personnes
Durée
moyenne
La Romaine Aut. 82
Aut. 83
24
26
326
458
77 jours
80 jours
Natashquan Aut. 82
Aut. 83
3
8
24
49
76 jours
78 jours
Mingan Aut. 82
Aut. 83
4
7
34
100
82 jours
pas de données
Saint-Augustin Aut. 82 6 109 58,5 jours
Totaux/Moyenne 7 saisons 78 1100 78 jours

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 2 CIBLE.GIF Nombre de familles et répartition selon les sexes; camps de chasse d'automne: La Romaine, Natashquan, Mingan et Saint- Augustin, 1982 et 1983
  Saison Nbre
total
H
Nbre
total
F
Nbre
moyen
pers.
Nbre
moyen
H
Nbre
moyen
F
Nbre
moyen
fam.
La Romaine Aut. 82
Aut. 83
201
245
125
213
13,58
17,30
8,37
9,40
5,16
8,20
3,0
3,3
Natashquan Aut. 82
Aut. 83
17
36
7
13
8,0
6,1
5,7
4,5
2,3
1,6
-
-
Mingan Aut. 82
Aut. 83
25
55
9
45
8,50
14,30
6,25
8,00
2,25
6,30
-
-
Saint-Augustin Aut. 82 57 52 18,00 9,50 8,50 3,0
Total/Moyenne   636 464 14,10 8,15 5,95  

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 3 CIBLE.GIF Répartition des membres des camps de chasse d'automne selon les groupes d'âge : La Romaine, Natashquan, Mingan et Saint-Augustin, 1982 et 1983
Saisons Enfants Adultes Vieillards  
  Nbre
total
Nbre
moyen
Nbre
total
Nbre
moyen
Nbre
total
Nbre
moyen
Âge
inconnu
Âge
moyen
La Romaine
Aut. 82
Aut. 83
 
123
170
 
5,1
6,5
 
188
232
 
7,8
8,9
 
12
15
 
0,5
0,5
 
1
41
 
24,4
23,8
Natashquan
Aut.82
Aut. 83
 
6
11
 
2,0
1,4
 
17
29
 
5,6
3,6
 
1
5
 
0,3
0,6
 
0
0
 
29,3
31,9
Mingan
Aut. 82
Aut. 83
 
1
27
 
-
4,0
 
30
67
 
7,5
9,5
 
2
5
 
0,5
0,7
 
1
1
 
26,7
25,1
Saint-Augustin
Aut.82
 
55
 
9,1
 
52
 
8,5
 
2
 
0,3
 
0
 
20,5
Totaux 393 5,3 625 8,0 42 0,5 44 24,4

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 4 CIBLE.GIF Répartition des hommes participant aux camps de chasse d'automne selon leur groupe d'âge : La Romaine, Natashquan, Mingan et Saint-Augustin, 1982 et 1983
Saisons Enfants Adultes Vieillards  
  Nbre
total
Nbre
moyen
Nbre
total
Nbre
moyen
Nbre
total
Nbre
moyen
Âge
inconnu
Âge
moyen
La Romaine
Aut. 82
Aut. 83
 
74
89
 
3,1
3,4
 
118
129
 
4,9
5,0
 
7
7
 
0,29
0,27
 
1
22
 
24,3
23,6
Natashquan
Aut. 82
Aut. 83
 
2
5
 
0,7
0,6
 
14
23
 
4,7
2,9
 
1
4
 
0,3
0,5
 
0
0
 
32,1
35,2
Mingan
Aut. 82
Aut. 83
 
1
14
 
0,2
2,0
 
22
39
 
4,5
5,6
 
1
2
 
0,2
0,3
 
1
0
 
27,7
25,1
Saint-Augustin
Aut. 82
 
28
 
4,5
 
28
 
4,5
 
1
 
0,2
 
0
 
19,6
Totaux 213 2,7 373 4,8 23 0,3 24 25,1

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 5 CIBLE.GIF Répartition des femmes participant aux camps de chasse d'automne selon leur groupe d'âge : La Romaine, Natashquan, Mingan et Saint-Augustin, 1982 et 1983
Saisons Enfants Adultes Vieillards  
  Nbre
total
Nbre
moyen
Nbre
total
Nbre
moyen
Nbre
total
Nbre
moyen
Âge
inconnu
Âge
moyen
La Romaine
Aut. 82
Aut. 83
 
49
83
 
2,0
3,2
 
70
103
 
2,9
4,0
 
5
8
 
0,2
0,3
 
0
19
 
25,0
23,6
Natashquan
Aut. 82
Aut. 83
 
4
6
 
1,3
0,75
 
3
6
 
1,0
0,75
 
0
1
 
0,0
0,1
 
0
0
 
22,6
33,8
Mingan
Aut. 82
Aut. 83
 
0
13
 
0,0
1,8
 
8
28
 
1,1
4,0
 
1
3
 
0,2
0,4
 
0
1
 
24,3
27,5
Saint-Augustin
Aut. 82
 
26
 
4,3
 
25
 
4,2
 
1
 
0,1
 
0
 
21,5
Totaux 181 2,3 243 3,1 19 0,24 20 25,8

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 6 CIBLE.GIFVoyages et excursions de chasse : nombre de participants et durée : La Romaine, Natashquan, Mingan et Saint-Augustin, 1982 et 1983
  Saisons Nbre voyages
et excursions
Nbre total
de personnes
Durée
moyenne
La Romaine 82-83 24 voyages 181 10 jours
Natashquan 1982
1983
51 (excursions)
15 (excursions)
147
47
1,04 jour
1,06 jour
Mingan Aut. 82 8 voyages 37 8,6 jours
Saint-Augustin Aut. 82
Hiv.-Pr. 83
5 voyages
13 voyages
13
110
5,2 jours
7,2 jours
Totaux/Moyennes   116: 50 voyages
66 excursions
535 8,0 jours/voyage
1,2 jour/excurs.

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 7CIBLE.GIFNombre moyen de personnes ayant participé aux voyages et excursions de chasse et répartition selon les sexes: La Romaine, Natashquan, Mingan et Saint-Augustin, 1982 et 1983
  Saisons Nbre moyen
personnes
Nbre moyen
hommes
Nbre moyen
femmes
La Romaine 82-83 8,7 6,5 2,2
Natashquan 1982 2,9 2,3 06
Mingan Aut. 82 4,6 3,7 0,9
Saint-Augustin Aut. 82
Hiv.-Pr. 83
2,6
8,3
2,6
4,8
0,0
3,5
Totaux/Moyennes   4,6 3,5 1,1

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 8CIBLE.GIFRépartition des membres des groupes de voyages ou excursionsde chasse selon les groupes d'âge : La Romaine, Natashquan, Mingan et Saint-Augustin, 1982 et 1983
Saisons Enfants Adultes Vieillards  
 
Nbre
total
Nbre
moyen
Nbre
total
Nbre
moyen
Nbre
total
Nbre
moyen
Âge
inconnu
Âge
moyen
La Romaine
82-83
 
43
 
2,0
 
110
 
5,4
 
1
 
0,04
 
29
 
26,7
Natashquan
1982
1983
 
0
0
 
0,0
0,0
 
147
43
 
2,9
2,9
 
0
0
 
0,0
0,0
 
0
4
 
32,9
35,0
Mingan
Aut. 82
 
3
 
0,4
 
29
 
3,6
 
11
 
0,1
 
4
 
32,4
Saint-Augustin
Aut.82
Aut. 83
 
0
42
 
0,0
3,2
 
13
65
 
2,6
5,0
 
0
3
 
0,0
0,23
 
0
0
 
25,0
21,8
Tot./Moyennes 85 0,8 407 3,5 5 0,04 37 27,9

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 9CIBLE.GIFNombre de groupes de chasse, nombre total et nombre moyen de chasseurs par communauté : La Romaine, Mingan et Natashquan 1983 et 1984
  Nbre de groupes Nbre total de personnes Nbre moyen/groupe
La Romaine 151 1 002 6,6
Mingan 67 280 4,2
Natashquan 48 152 3,1
Totaux 266 1 434 5,4

Sources: Questionnaires sur la récolte

Tableau 10CIBLE.GIFComposition des groupes de chasseurs selon le type d'activité de chasse : La Romaine, Mingan et Natashquan, 1983 et 1984
Type d'activité La Romaine Mingan Natashquan Total
Piégeage
Nbre de groupes
Nbre de personnes
Nbre moy. pers.
 
43
305
7,0
 
27
114
4,2
 
19
56
3,0
 
89
475
5,3
Chasse à l'orignal
Nbre groupes
Nbre personnes
Nbre moy. pers.
 
28
143
5,0
 
25
90
3,6
 
23
75
3,2
 
76
308
4,0
Chasse au caribou
Nbre groupes
Nbre personnes
Nbre moy. pers.
 
80
548
6,8
 
14
76
5,4
 
6
21
3,5
 
100
645
6,4

Sou rces: Questionnaires sur la récolte

Tableau 11CIBLE.GIFRépartition des groupes de chasse et des personnes selon les saisons : La Romaine, Mingan et Natashquan, 1983 et 1984
  Aut. 83 Hiv.-Print. 83 Hiv.-Print. 84
Groupes Personnes Groupes Personnes Groupes Personnes
La Romaine 56 366 38 268 57 362
Mingan 44 181 7 26 16 73
Natashquan 26 84 - - 21 66
Totaux 126 631 45 294 94 501

Sources: Questionnaires sur la récolte.

Tableau 12CIBLE.GIFComposition des groupes de chasseurs selon les saisons: La Romaine, Mingan et Natashquan, 1983 et 1984 (Nombre moyen de personne
  Hiv.-Print. 83 Aut. 83 Hiv.-Print. 84
La Romaine 7,0 6,5 6,4
Mingan 3,7 4,1 4,5
Natashquan 2,0 3,2 3,0

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 13CIBLE.GIFRépartition des unités de parenté formant le noyau debase des camps de chasse : La Romaine, Mingan et Saint-Augustin, 1982 et 1983
  La Romaine Mingan Saint-Augustin  
Aut. 82 Aut. 83 Aut.82 et 83 Aut. 82 Total %
Fam. élargies 12 17 5 5 39 58
Fam. nucléaires 8 7 4 1 20 30
Groupes masculins 4 2 2 - 8 12
Totaux 24 26 11 6 67 100

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 14CIBLE.GIFRépartition des unités de parenté formant le noyau de base des groupes de voyages de chasse : La Romaine, Mingan et Saint-Augustin, 1982 et 1983
  La Romaine Mingan Saint-Augustin  
Aut. 82 et Hiv.-Print. 83 Aut. 82 Hiv.-Print. 83 Total %
Fam. élargies 4 - 3 7 17
Fam. nucléaires 8 2 6 16 38
Groupes masculins 10 5 4 19 45
Totaux 22 7 13 42 100

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 15CIBLE.GIFFils et filles mariées avec enfants accompagnant le chef du groupe de chasse : La Romaine, Mingan et Saint-Augustin, 1982 et 1983
  La Romaine Mingan Saint-Augustin  
Enfants mariés Aut. 82 et 83 Aut. 82 et 83 Aut. 82 Totaux
Nbre
total
Nbre
fils
Nbre
filles
Nbre
total
Nbre
fils
Nbre
filles
Nbre
total
Nbre
fils
Nbre
filles
Tota
lunités
Total
fils
Total
filles
0 11 - - 1 - - 2 - - 14 - -
1 fils 1 - 1 - - - 2 2 - 3 3 -
1 fille 6 - 6 3 - 3 1 - 1 10 - 10
2 fils 2 4 - - - - - - - 2 4 -
2 filles 3 - 6 - - - - - - 3 - 6
1 fils et 1 fille 3 3 3 1 1 1 - - - 4 4 4
1 fils et 2 filles 1 1 2 - - - - - - 1 1 2
1 fils et 4 filles 1 1 4 - - - - - - 1 1 4
3 fils 1 - 3 - - - - - - 1 - 3
Totaux 29 9 25 5 1 4 5 2 1 39 13 29
%   31 69

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 16CIBLE.GIFLiens de parenté reliant les familles nucléaires formant le noyau des groupes de chasse (camps et voyages) : La Romaine, Mingan et Saint-Augustin, 1982 et 1983
  La Romaine Mingan Saint-Augustin Totaux
Lien de
parenté
Camps Voyages Total Camps Voyages Total Camps Voyages Total Total
camps
Total
voyages
Total
général
Germain 11 4 15 4 2 6 - 2 2 15 8 23
Famille
seule
- 4 4 - - - - 1 1 - 5 5
Cousin 3 - 3 - - - - - - 3 - 3
Allié 1 - 1 - - - 1 - 1 2 - 2
Ami - - - - - - - 3 3 - 3 3
Totaux 15 8 23 4 2 6 1 6 7 20 16 36

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 17CIBLE.GIFNombre de familles nucléaires par camp de chasse : La Romaine, Mingan, Saint-Augustin, 1982 et 1983
Nbre de
familles
La Romaine Mingan Saint-Augustin  
Aut. 82 Aut. 83 Aut. 82 Aut. 83 Aut. 82 Total %
0 famille 7 2 2 1 - 12 18
1 famille 3 2 2 2 - 9 13
2 familles 7 9 - 2 2 20 30
3 familles 5 8 - 2 3 18 27
4 familles 2 3 - - 1 6 9
6 familles - 2 - - - 2 3
Totaux 24 26 4 7 6 67 100

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 18CIBLE.GIFNombre de familles nucléaires par voyage de chasse : La Romaine, Mingan, Saint-Augustin, 1982 et 1983
Nbre de
familles
La Romaine Mingan Saint-Augustin  
Aut. 82 Hiv.- Print. 83 Aut. 82 et Hiv.- Print. 82 Hiv.- Print. 82 Total %
0 famille 2 8 5 4 19 45
1 famille 4 5 2 3 14 33
2 familles 1 - - 5 6 14
3 familles - 2 - 1 3 7
Totaux 7 15 7 13 42 99

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 19CIBLE.GIFRépartition des liens de parenté à la base de la composition du noyau des groupes masculins : La Romaine, Mingan et Saint-Augustin, 1982 et 1983
  La Romaine Mingan Saint-Augustin  
Lien de
parenté
Voyages Camps Voyages Camps Voyages Camps Total
voyages
Total
camps
Total
général
%
Germain 6 1 - - - - 6 1 7 26
Allié 1 1 1 1 3 - 5 2 7 26
Cousin 2 1 3 - - - 5 1 6 22
Fils - 3 - 1 - - - 4 4 15
Ami - - - - 1 - 1 - 1 4
Inconnu 1 - 1 - - - 2 - 2 7
Totaux 10 6 5 2 4 0 19 8 27 100
%   70 30  

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 20CIBLE.GIFImportance des liens d'alliance de mariage dans la composition des camps de chasse : La Romaine, Mingan et Saint- Augustin, 1982 et 1983
  La Romaine Mingan Saint-Augustin  
Aut. 82 Aut. 83 Aut. 82 et Aut. 83 Aut. 82 Total %
Nbre de groupes avec
au moins une alliance
21/24 23/26 8/11 6/6 58/67 87
Nbre total d'alliances 48 54 15 7 124  
Moyenne/unité 2,28 2,35 1,87 1,16 2,13  
Moyenne/ensemble 2,0 2,1 1,36 1,16 1,85  

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 21CIBLE.GIFImportance des liens de mariage dans la composition des groupes de voyages de chasse : La Romaine, Mingan et Saint-Augustin, 1982 et 1983
  La Romaine Mingan Saint-Augustin  
Aut. 82 et Hiv.-Print. 83 Aut. 82 Hiv.-Print. 83 Total %
Nbre de groupes avec
au moins une alliance
12/22 7/7 8/13 27/42 64
Nbre total d'alliances 37 12 10 59  
Moyenne/unité 3,08 1,71 1,25 2,18  
Moyenne/ensemble 1,68 1,71 0,77 1,40  

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 22CIBLE.GIFRépartition des camps de chasse et de leur personnel selon les générations : La Romaine, Mingan et Saint-Augustin, 1982 et 1983
  La Romaine Mingan Saint-Augustin  
Aut. 82 Aut. 83 Aut. 82 Aut. 83 Aut. 82 Total %
Nbre de camps
comprenant:
 
1 génération 1 - - - - 1 1,5
2 générations 6 4 2 2 1 15 22
3 générations 11 15 2 3 4 35 52
4 générations 6 7 - 2 1 16 24
Totaux 24 26 4 7 6 67 99,5
Nbre de personnes par
générations
 
1re génération 57 58 8 16 13 152 15
2e génération 133 200 19 43 46 441 44
3e génération 119 173 3 30 45 370 37
4e génération 10 26 - 3 2 41 4
Totaux 319 457 30 92 106 1 004 100

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).

Tableau 23CIBLE.GIFRépartition des chefs de groupes de chasse selon leur appartenance générationnelle : La Romaine, Mingan et Saint-Augustin, 1982 et 1983
  La Romaine Mingan Saint-Augustin  
Génération
d'appartenance
Camps Voyages Camps Voyages Camps Voyages Total
Camps
Total
Voyages
Total
général
%
1re génération 24 19 6 7 2 13 32 39 71 65
2e génération 25 3 5 0 4 0 34 3 37 34
3e génération 1 - - - - - 1 - 1 1
Totaux 50 22 11 7 6 13 67 42 109 100

Sources: Questionnaires sur les groupes de chasse (camps et voyages).


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