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Colombie

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Hermanos de las escuelas cristianas. Aritmetica - 1er curso primario - Calculo activo. "Coleccion La Salle". Bogota, Libreria Stella, n.d. 64 p.

La saga des Frères des écoles chrétiennes en Amérique latine commence avec l’arrivée en Équateur de dix frères français en 1863.1 Suivront, et toujours à partir d’effectifs français, tout au moins en partie – l’institut n’ouvre une première école en Espagne qu’en 1878 –, la Colombie en 1874, le Chili en 1877, l’Argentine en 1889, le Nicaragua en 19032, le Panama en 19043, Cuba en 1905 (quelques frères canadiens se joignent à leurs confrères français), le Mexique en 1905, le Brésil en 1907 (avec la participation de plusieurs pays), le Venezuela en 1913, la Bolivie également en 1913 (à partir d’effectifs venant du Chili) et le Pérou en 1921 (à partir d’effectifs venant d’Équateur).4

Lorsque l’institut des Frères des écoles chrétiennes s’implante temporairement en Colombie (Pasto) en 1874, le pays affiche une population de près de 3 000 000 de personnes, essentiellement des agriculteurs avec un embryon de classe marchande et un secteur intermédiaire de gens dans les services, que ce soit pour la fonction publique ou comme serviteurs employés soit par la classe marchande soit par les grandes familles oligarchiques.5

On assiste, à partir de 1870, à une véritable restructuration du système scolaire avec l’ouverture d’écoles normales, grâce, en partie tout au moins, à l’importation de professeurs allemands qui favorisent un enseignement libéral basé sur une vision protestante. De leur côté, les catholiques, appuyés par le clergé, s’investissent dans les écoles primaires pour lesquelles ils "reprennent les méthodes de Lancaster6 révisées par Pestalozzi". La loi de 1870 les favorise : "le gouvernement n’interviendra pas dans l’instruction religieuse, mais les heures de classe seront réparties de telle façon que les élèves aient le temps suffisant pour recevoir, au gré des curés, ladite instruction des curés. En outre, aucune disposition législative ou réglementaire n’interdit aux conservateurs7 d’ouvrir leurs propres établissements, ni aux parents d’y envoyer leurs enfants. Dès lors, les catholiques commencent à ouvrir des écoles."8 Encore en 1938, alors qu’est fondée la Confédération nationale d’éducation catholique (CONACED), les deux tiers des enfants fréquentent des écoles relevant, d’une façon ou d’une autre, de l’église catholique; cette association "defended two central values : confessionalism, the notion that only Catholic teaching could transmit «the truth» and elitism, the notion that the purpose of secondary education was to train the ruling class."9

Quoi qu’il en soit de l’instabilité des régimes politiques, l’éducation continue à marquer des progrès; ainsi, l’analphabétisme chute de 39% en 1951 à 12% en 1993 même si, à la fin du XXe siècle, on attend toujours "a mass education system". On note toujours un grand écart entre les systèmes public et privé d’éducation : "Private education is not merely a supplement to the public sector, but a necessary alternative." Des trois secteurs – primaire, secondaire, post secondaire –, c’est ce dernier qui a progressé le plus ces dernières années et encore est-ce essentiellement à cause de l’enseignement privé.10

La destitution de Cipriano Mosquera en 1867 inaugure une ouverture timide vers la liberté, particulièrement en éducation. Grâce à des effectifs français, les Frères des écoles chrétiennes ouvrent une première école en 1874 à Pasto mais elle est très tôt balayée dans une tourmente révolutionnaire héritée des années Mosquera. Il faudra attendre 1890 pour voir le début de l’implantation stable de l’institut en Colombie avec l’ouverture d’une école à Medellín par six frères dont trois Français, deux Colombiens qui oeuvraient en Équateur et un Équatorien. Le directeur de l’école de Medellín reçoit, en 1894, le titre de visiteur auxiliaire relevant du visiteur de l’Équateur; compte tenu des distances, il s’agit, dans les faits, de la consécration, avant le document officiel, du district de Colombie.

Une première école est ouverte à Bogotá en 1892. Le premier noviciat est ouvert à Chapinero en 1893 et il faudra attendre dix ans pour ouvrir un premier scolasticat. En 1895, les frères remplacent des religieuses à la tête de leur foyer d’accueil pour orphelins; c’est le début du futur Institut technique central où on donnera une formation professionnelle. En 1895, les frères ouvrent une première école à Barranquilla.
Une trentaine de frères partis de France suite aux lois combistes entre 1904 et 1908 viennent grossir les effectifs colombiens et permettent l’ouverture de plusieurs nouvelles institutions légitimant ainsi la création, en 1928, du nouveau district de Medellín séparé de celui de Bogotá.11 La partition de 1928 consacre le fleuve Magdalena comme limite géographique entre les deux districts : Bogota à l’est et Medellin à l’ouest.

Édition des manuels scolaires

Les frères oeuvrent depuis à peine cinq ans en Colombie lorsqu’ils publient leur premier manuel, Elementos de literatura, et encore on précise que c’est une seconde édition! L’aventure éditoriale prend fin en 2012 avec Tablas de logaritmos y funciones naturales.12

Au tout début de la décennie 1890, Mgr Bernardo Herrera Restrepo qui, en tant qu’évêque, avait fait venir les frères à Medellín et qui, entre temps, avait été muté à Bogotá en tant qu’archevêque, entreprend aussitôt des démarches pour l’implantation de l’institut dans la capitale. Faisant état des négociations en cours, le frère visiteur peut écrire au frère assistant : "J’ai pu voir le Président de la République; il m’a fait le plus gracieux accueil, m’a parlé avec éloge de nos méthodes et de nos ouvrages classiques, qu’il a eu l’occasion d’examiner."13 On peut se demander quels manuels des FEC le président de la république a pu voir en 1891 ou 1892 : les frères de France ont publié un premier manuel en espagnol en 1875, ceux d’Équateur en ont publié deux en 1884, ceux d’Argentine un en 1887 et ceux d’Espagne également un la même année.14

Quoi qu’il en soit, le mouvement est lancé. Lorsqu’ils cessent, en 2012, leurs éditions de manuels scolaires, les frères de Colombie ont produit une masse critique d’environ 600 titres, éditions princeps et réimpressions confondues.15

1890-1899: 1 titre
1900-1909: 0 titre
1910-1919: 1 titre
1920-1929: 5 titres
1930-1939: 16 titres
1940-1949: 77 titres
1950-1959: 187 titres
1960-1969: 177 titres
1970-1979: 41 titres
1980-1989: 10 titres
1990-1999: 6 titres
2000-2009: 5 titres
2010-2012: 1 titre
n.d.:             51 titres
Total:           578 titres

Dans leur cheminement vers le métier d’éditeur, les frères de Colombie se comportent de la même façon que leurs confrères d’autres pays : ils commencent par confier à des imprimeurs ou éditeurs locaux le soin de mettre sur le marché les manuels dont ils assurent la rédaction. Ainsi en est-il de leur première production éditée par l’imprimerie des frères Zalamea de Bogotá en 1897. Même après avoir mis sur pied leurs propres maisons d’édition, il leur arrivera de confier leurs publications à des maisons externes. Ainsi pour Bogotá : Editorial Centro (1939), Jaramillo (1940), Agra (1948), Litografía Colombia (1950), Norma (1961), Retina (n.d.): ces éditeurs assument chacun l’édition d’un manuel des frères. Un titre chacun également pour Oropoma (OcaZa, 1963) et Granamérica (Medellín, n.d.). D’autres collaborations ont connu une vie un peu moins éphémère : deux titres par Escuela tipografía salesiana (1935 et 1936); les frères du Pérou et de Bolivie ont également fait affaire avec les mêmes salésiens dans leur pays respectif. Également  deux titres chez FTD de Bogotá (1970 et 1976); il s’agit des Frères maristes, les initiales désignant un ancien supérieur général de leur institut, le frère Théophane Durand.16 Deux titres toujours chez Colina de Medellín (1970). Et une collaboration majeure : 19 titres chez TEM (Textos escolares modernos) de Bogotá entre 1970 et 1976, maison d’édition appartenant conjointement aux Frères maristes et aux Frères des écoles chrétiennes.

Enfin, une autre collaboration étrangère, et non la moindre : la réimpression, en Colombie, de manuels rédigés par les frères de France. On retrouve une vingtaine de parutions affichant le nom du supérieur général, frère Gabriel-Marie Brunhes (Gabriel-Marie BruZo), comme auteur. Il s’agit dans tous les cas de manuels publiés initialement en France et traduits et/ou adaptés pour la Colombie. Cette pratique était suffisamment courante – le Québec ne s’en est pas privé – pour avoir fait l’objet de directives par les instances supérieures de l’institut : les procures locales devaient alors payer des droits d’auteur à la procure de Paris.17

Traditionnellement dans l’institut, la fonction d’édition relève de la procure du district. C’est ainsi que la formule «Procuraduría» apparaît sept fois pour Bogotá entre 1920 et 1975 alors que le district de Medellín l’affiche 94 fois entre 1951-1977. Le district de Bogotá a même utilisé la variante «Librería de los hermanos» six fois entre 1939-1941; dans un cas, en 1997, on rencontre la formule «La Salle» pour un manuel édité à Bogotá. Enfin, le district de Bogotá rééditant, en 1998, un livre importé de France via l’Espagne, utilise la formule espagnole «BruZo» comme raison sociale.
Ce sont toutefois les deux formules «Stella» (district de Bogotá) et «Bedout» (district de Medellín) qui dominent. La maison d’édition «Stella» est identifiée dans 291 titres entre 1939 et 1986, soit durant la grande période d’édition de manuels par les frères de Colombie. «Stella» se présente parfois comme co-éditeur, que ce soit avec «FTD» ou avec «TEM». Le terme «Stella» fait référence à l’étoile qui figure dans les armoiries de l’institut des FEC.18

Le cas de «Bedout» nécessite une explication. Officiellement, c’est un éditeur laïc avec lequel les frères du district de Medellín font affaire de 1937 à 1984 (188 titres). Dans les faits, Bedout, même si son nom apparaît au bas de la page de titre en lieu et place de celui des frères, doit être vu plutôt comme un imprimeur pour les frères de Medellín qui de toute façon n’ont pas d’imprimerie; les frères sont, à toute fin pratique, son seul client et son principal acheteur; seule une trentaine de manuels édités par les frères du district de Medellín n’affichent pas le nom de Bedout. Dans le public, on disait que Bedout appartenait aux frères – erreur qui montre l’importance des FEC pour Bedout – et cette pseudo maison d’édition commence à décliner quand les frères du district de Medellín arrêtent de rédiger des manuels.

À partir de la subdivision de l’administration en deux districts, les procures de chacun des districts ont développé une pratique éditoriale autonome. Notons qu’entre 1928 et 1977, cinq manuels indiquent comme lieu d’édition, en page de titre, à la fois Bogotá et Medellín. Un des frères les plus prolifiques en rédaction de manuels scolaires, le frère Idinaël-Henri, semble publier indifféremment chez «Stella» ou »Bedout».

Quelques institutions d’enseignement des lasalliens ont, à l’occasion, fait office d’éditeur : le Colegio San José (Medellín, 1964), l’Instituto San Carlos (Medellín, 1974), le colegio Biffi La Salle (Barranquilla, 1982) sans oublier les deux universités De La Salle de Bogotá et de Medellín.

Les frères de Colombie collaborent à l’éducation par un organisme hors de leurs structures, l’Action cultural popular (ACPO). Fondé à Bogotá par mgr Salcedo, cet organisme s’occupe de l’instruction des paysans par divers moyens, entre autres par la radio. Même si le siège social est à Bogotá, l’essentiel du travail se fait à Sutatenza. On y forme des élèves qui sont envoyés dans les zones rurales avec mission d’instruire les paysans en leur expliquant les cours radiophoniques qui leur sont destinés. Les frères s’impliquent de deux façons dans le système de l’ACPO. Ils commencent par prendre en charge le pensionnat durant la décennie 1950; on y accueille les élèves venus des zones rurales et qui, une fois formés, sont retournés dans leurs milieux d’origine où ils deviennent des leaders. Enfin, quelques-uns, comme le frère Idinaël-Henri qui enseigne à Sutatenza, rédigent des manuels scolaires destinés aux paysans de même que des fascicules compléments des manuels; on doit au même frère la production d’affiches murales destinées aux écoles rejointes à la fois par la radio et par les élèves formés à Sutatenza de même que la rédaction d’un journal destiné aux paysans, El campesino. Le succès est tel que les frères ouvrent une succursale de Sutatenza à Caldas (Antioquia) pour répandre davantage l’instruction des paysans suivant les modalités mises au point à Sutatenza. Cette association ACPO/FEC ouvre à l’institut un rayonnement dépassant celui de son seul réseau d’écoles; d’après le Courrier de l’Unesco de 1968, on estime qu’entre 1947 et 1989, ACPO a mis en onde près de 1,500,000 d’heures de radio et a rejoint des paysans dans plusieurs pays.  

Rédaction des manuels scolaires

Héritiers d’une vieille tradition éditoriale remontant à la France, les frères de Colombie ne signent pas toujours leurs manuels. Ce qui surprend, par contre, c’est de constater que, contrairement à la pratique française, la majorité (87%) de leurs manuels indiquent un nom formel d’auteur.19

Dès la parution du deuxième titre publié par les frères de Colombie en 1919, on rencontre le frère Idinaël-Henri qui signe parfois I. Daniel. Prolifique auteur spécialisé en science (2 titres entre 1919 et 1971), certains de ses manuels ont connu une dixième édition, comme Botánica y zoología ou Iniciación a las ciencias por la observacion y el experimento. Né en France (Aveyron) en 1885, il arrive en Colombie dans la foulée des lois combistes. Sa spécialisation en sciences est mise à profit pour l’impression par l’imprimerie des frères de Bogotá d’affiches murales sur les sciences.

Au frère Justo Ramón on doit près de 80 manuels parus entre 1927 et 1973. Mis à part un titre en religion, toute sa production – parfois avec des co-auteurs – est consacrée à l’histoire et à la géographie, essentiellement la Colombie. Son rayonnement dépasse les cadres de l’institut alors qu’il devient membre de la « Sociedad geográfica de Colombia», titre qu’il lui arrive d’indiquer en page de titre de quelques-uns de ses manuels. Il est également membre de la Société bolivarienne de Colombie vouée à faire connaître le fondateur du pays, Bolivar, de même qu’il est membre fondateur de l’Académie d’histoire ecclésiastique de la Colombie.

Bien que signant habituellement avec son nom de religieux, le frère Alfonso Norberto utilise plusieurs fois son nom laïc, Samuel Alfonso Vargas Montoya; il lui arrive également d’ajouter à son nom la mention «Doctor of philosophy (London and Washington». Sa trentaine de manuels, parus entre 1939 et 1968, servent à l’initiation à la philosophie ou à l’anglais en tant que langue seconde. Rayonnement inattendu et consécration de la valeur de sa production, My english teacher – Elementary book est réédité en France dans une coédition par la Librairie générale d’enseignement libre (maison d’édition des frères de France à Paris), Mame de Tours et J. de Gigord également de Paris.

La quinzaine de parutions du frère Benildo Matias (1941-1963) sont toutes consacrées à l’apprentissage de la grammaire espagnole. Le frère Miguel Amaya Cadena, Colombien de naissance et connu dans l’institut sous le nom de frère Ulberto Miguel, publie, entre 1946 et 1966, une douzaine de manuels consacrés à la géographie, à l’arithmétique et à l’algèbre. De 1947 à 1965, le frère Blandelin León rédige une vingtaine de manuels, pratiquement tous en histoire; Français d’origine né en 1884, il utilise le nom de plume Eugenio León. Affichant parfois son nom religieux, Rodulfo Eloy, et parfois son nom laïc, Ramiro Pinzón Martnez, ce confrère publie deux douzaines de manuels entre 1948 et 1967.  Auteur d’une quinzaine de parutions, le frère Estanislao Luis (1950-1968) aborde la géographie de Colombie de même que l’enseignement de la langue espagnole avec, cas assez rare, le civisme. Soit sous nom laïc (Silvestre del Campo) soit sous nom de religieux (Sebastián Félix), ce confrère publie une quinzaine de manuels entre 1950 et 1965, tous en histoire ou en géographie.

De 1954 à 1958, le frère Claudio Marcos signe près de deux douzaines de parutions, soit en littérature soit en sciences. La quinzaine de titres du frère Florencio Rafael (1955-1967), Colombien de naissance, comprend trois manuels de civisme réédités de nombreuses fois et deux en histoire de Colombie.

Publiant essentiellement des auteurs colombiens – nés en Colombie ou y résidant –, les frères de Colombie ne s’interdisent pas le recours occasionnel à des auteurs étrangers. Ainsi en est-il de la vingtaine de manuels affichant Gabriel-Marie BruZo comme auteur; il s’agit du supérieur général de l’institut – Français – qui n’est pas nécessairement l’auteur de la vingtaine de réimpressions en Colombie. La présente étude porte sur les manuels publiés en Colombie; il ne faudrait pas oublier la masse de manuels publiés par les frères d’Espagne sous la raison sociale «BruZo» et largement importés et utilisés en Colombie comme partout ailleurs en Amérique latine et qui ont fait l’objet d’une analyse.20

Au frère Remo di Gesj, Italien et spécialiste de l’enseignement de la religion, on emprunte deux titres.  Enfin, les premiers auteurs de manuels publiés par les FEC en Colombie sont des frères français qui ont choisi d’y enseigner; il faudrait voir quel impact leur origine étrangère a eu sur leurs productions colombiennes.

Les frères de Colombie, pour leurs éditions de manuels scolaires,  mettent aussi à contribution des auteurs qui ne sont pas membres de l’institut. Parfois des prêtres (Rafael Granados ou Félix Torres Amat) ou des laïcs y compris des femmes comme Hilda Mantilla de Valderrama ou Ofelia Leyva de Bechara.

Vente des manuels scolaires

Auteurs de manuels scolaires, les frères en assument également la vente par une structure appelée traditionnellement «procure» où la clientèle scolaire peut se «procurer» non seulement des manuels scolaires – y compris ceux utilisés dans les écoles mais produits par d’autres éditeurs – de même que toutes sortes d’effets utilisés en classe : cahiers, crayons, effaces, etc. Il n’en demeure pas moins que le principal article de commerce demeure les manuels scolaires. Or nous ne disposons d’à peu près aucune information à ce sujet; ainsi, nous ignorons systématiquement l’ampleur des tirages. Il semble bien y avoir quelques rares et heureuses exceptions. Ainsi, si nous acceptons l’hypothèse avancée plus haut à savoir que l’éditeur Bedout de Medellín n’avait qu’un seul fournisseur de textes – les frères, – les chiffres avancés par Maria Victoria Alzate Piedrahita ont de quoi nous surprendre : Bedout aurait vendu des millions d’exemplaires de manuels…21

À peine arrivés à Medellín, les frères obtiennent de l’évêque qui les a fait venir la permission d’ouvrir une première procure; le contrat passé avec mgr Bernardo Herrera Restrepo permet aux frères de vendre des fournitures scolaires. Les frères ouvrent leur première véritable procure à Medellín en 1895 et elle est dirigée par le frère Enrique Estanislao, Français. Après quelques déménagements, la procure de Medellín prend possession, en 1961, d’un bâtiment de 18 étages, alors l’édifice le plus haut de la ville et construit avec les bénéfices de la vente du matériel scolaire depuis 1895. Les profits générés par les ventes de la procure ont aussi servi à faire vivre les maisons de formation et à soutenir des écoles primaires et des collèges; ils ont également servi à aider à la reconstruction de deux quartiers pauvres de Medellín. En 1990, la procure loue l’édifice et n’occupe plus que le premier étage jusqu’à sa vente en 1997.

Pédagogie

La pédagogie des FEC a toujours poursuivi deux buts : transmettre des connaissances pour former des chrétiens. C’est ce que comprend mgr Bernardo Herrera Restrepo qui, à partir de 1915, base sur le modèle pédagogique lasallien sa stratégie en vue de rechristianiser la société par un catholicisme intégral. Deux ans plus tard, le prospectus de l’école technique des frères en remet : "Le but que se proposent les frères dans cette école des arts et métiers est de donner à la jeunesse une éducation chrétienne solide et soignée qui complète l’instruction scientifique et technique conforme aux méthodes pédagogiques modernes."22

Exprimée et expliquée dans la Conduite des écoles chrétiennes – publiée une première fois en 1720, on en connaît une version manuscrite de 1706 –, ce texte fondateur de la pédagogie de l’institut a été souvent modifié. "Suivant ce que voulaient le fondateur et les premiers frères, ce traité de pédagogie devait être révisé pour s’ajuster aux nécessités éducatives en cours à l’époque. On peut donc constater que la Conduite a été rééditée plusieurs fois non sans avoir été évaluée par une assemblée de frères qui l’ont modifiée d’après les critères de leur époque et les avancées de la recherche en pédagogie."23

Les Frères des écoles chrétiennes sont très tôt reconnus comme pédagogues. "Le premier Concile Plénier pour l’Amérique latine, tenu à Rome en 1899, recommandait aux évêques de fonder des écoles normales et de les confier aux Frères des Écoles chrétiennes pour celles destinées à pourvoir les écoles de garçons."24 C’est sans doute cette réputation qui avait incité l’archevêque de Bogotá, Mgr Vicente Arbeláez, à demander des Frères des écoles chrétiennes pour une école normale qui formerait des professeurs pour son diocèse; que cette démarche n’ait pas abouti, il n’en demeure pas moins qu’elle traduit la confiance dont jouissait l’institut sur le plan pédagogique.

Lorsque les frères commencent à développer leur réseau d’écoles à la fin du XIXe siècle, il n’existe aucun programme officiel d’enseignement imposé par le gouvernement. Les frères sont donc libres d’organiser leur enseignement comme bon leur semble. Un premier prospectus publié en 1891 nous montre que leurs élèves étudiaient le catéchisme, l’histoire sainte, la lecture, l’écriture, la grammaire, l’espagnol, l’arithmétique, la géométrie, la comptabilité, la géographie, l’histoire nationale, le français, le dessin technique et le dessin artistique! La loi de 1904 – suivant le frère Martín Aurelio Gómez elle s’inspire de la Conduite des écoles – ne donne aucune directive quant à l’enseignement dans les écoles secondaires, laissant ainsi toute liberté aux instituts religieux d’imposer leurs propres programmes, habituellement importés de France.25

En mars 1902, les frères prennent charge de l’école normale d’état pour le département de Cundinamarca à laquelle on joint "deux classes primaires annexes pour les exercices pratiques de pédagogie."26 S’ajoutent, en 1905, la direction de l’école normale centrale de Bogotá – qui publiera quelques années plus tard la Revista pedagogíca27 – et une autre, la même année à Cartagena. Les étudiants de ces écoles normales peuvent compter sur des bibliothèques bien fournies; celle de Bogotá, en 1925, dispose d’un projecteur de films, de 1035 volumes et est abonnée à 85 revues nationales et étrangères.28 On comprendra que les frères basent leur enseignement pédagogique sur la tradition de leur institut impliqué dans l’enseignement depuis plus deux siècles lorsqu’il s’implante en Colombie. Ils ne sont pas pour autant fermés aux idées nouvelles; c’est ainsi qu’à l’école normale centrale dont le gouvernement leur a confié la direction, les frères présentent l’approche de l’école active du pédagogue belge Ovide Decroly qui y avait effectué une visite lors d’un voyage en Colombie.29

Les FEC de Colombie jouent un rôle de premier plan lors du premier congrès pédagogique national organisé par le Ministère de l’éducation en 1917 en expliquant et démontrant leur savoir pédagogique. Les différentes revues pédagogiques qu’ils commencent à publier à partir de la fin de la décennie 1920 concourent à exposer et répandre leurs conceptions de l’enseignement. Il faut bien dire que l’arrivée d’un fort contingent de frères français durant la décennie 1910 a contribué largement à faire rayonner la conception lasallienne de l’éducation.30 À titre d’exemple, rappelons le frère Idinaël-Henri. Au congrès de 1922, il lance un appel passionné pour l’enseignement des sciences : "Qu’on organise dans nos écoles des musées scolaires, qu’on les emploie pour illustrer les leçons et rendre l’enseignement plus intuitif." On constate ainsi que les frères, après avoir été méfiants envers les nouveautés pédagogiques de l’école active et de l’école nouvelle, en appliquent quelques-uns de leurs principes.31

Avant de former les futurs professeurs laïcs, les frères doivent d’abord assumer cette tâche auprès de leurs propres recrues. À la fondation de l’institut, alors qu’on ignore toute forme d’école normale, les frères acquièrent au noviciat, en plus des éléments de base pour vivre la vie religieuse, un minimum de connaissances pédagogiques. En plus de pallier un manque flagrant de l’époque, cette double formation montre que le fondateur tient à former non seulement des religieux mais aussi des professeurs. Le frère Yves Poutet, historien, peut donc facilement affirmer que, pour de La Salle, "l’aspect formation à l’emploi de l’école n’est pas dissocié de celui de préparation à la vie religieuse."32 Un autre auteur et également membre de l’institut se fait encore plus explicite : "Ce que La Salle fonda, ce fut une Congrégation de Maîtres, non de Catéchistes."33

À peine trois ans après leur implantation à Medellín, les frères ouvrent un premier noviciat à Chapinero. Pendant dix ans, soit jusqu’à l’ouverture du premier scolasticat, on peut présumer que la formation pédagogique s’est donnée au noviciat.
Le scolasticat, tout au moins initialement, donne les cours des deux dernières années du baccalauréat avec une formation théorique en pédagogie. Après quelques années d’enseignement, un frère pouvait aller prendre une licence dans une école normale de l’état. Dans la pratique, on note, vers 1930, que la formation pédagogique donnée aux jeunes frères est trop courte et laisse à désirer, ce qui contribue à amoindrir le prestige dont jouissait l’institut jusque là. Paradoxalement, c’est le succès des frères qui explique en partie cette situation : l’expansion rapide – on passe de 1483 élèves en 1902 à 7169 en 1924 – a obligé à envoyer rapidement les jeunes frères au front.34

Il n’en demeure pas moins que les frères, une fois sortis du scolasticat et en pleine activité d’enseignement, continuent à enrichir leurs connaissances en pédagogie, ce qu’on pourrait appeler, utilisant une expression qui apparaîtra plus tard, la formation continue. Ainsi, on voit que les frères s’abonnent à des revues et à des publications en pédagogie. Dans chaque maison, à partir des lectures de ces publications tout comme des expériences personnelles en classe, des frères donnent des conférences à leurs confrères. Tout en continuant à enseigner, certains frères s’adonnent à des recherches personnelles – pensons aux sciences comme la botanique, à l’histoire et à la géographie – dont les résultats alimentent leur enseignement, servent à la rédaction de manuels scolaires et donnent à l’institut un rayonnement dépassant largement le cadre de leur institution d’enseignement. Enfin, pendant plusieurs années, les frères de Colombie organisent une conférence pédagogique nationale permettant la mise en commun de leurs expériences pédagogiques.35 

Organisant des scolasticats pour leurs propres recrues dans les deux districts de Bogotá et de Medellín, prenant charge d’écoles normales de l’état, les frères franchissent un pas de plus dans la formation pédagogique des futurs professeurs en fondant deux universités, d’abord celle de Bogotá en 1964 suivie par celle de Medellín en 1982; dès leur ouverture, chacune de ces deux universités comprend une faculté d’éducation.

À l’occasion des noces d’argent de présence des frères en Colombie, deux confrères publient un historique de l’action de l’institut dans le monde scolaire. Ils analysent cinq causes à ce qu’ils voient comme la raison du succès de la pédagogie lasallienne dans leur pays alors que, selon eux, les tentatives de réforme avaient échoué jusque là : 1) ils ont introduit et mis en pratique dans les écoles normales qu’ils dirigeaient les principes pédagogiques importés de France; 2) ils ont adapté ces principes et ces programmes aux besoins du pays; 3) ils ont étendu dans tout le pays un réseau d’écoles où ils mettaient en pratique ces principes; 4) ils ont introduit ces principes et ces programmes dans leurs manuels scolaires; 5) ils ont eu une grande influence grâce à leurs anciens élèves occupant des postes de commande dans l’administration publique.36

Non seulement les frères forment-ils les futurs professeurs, mais ils publient leurs réflexions sur la façon d’enseigner. C’est ainsi qu’on doit au frère Eugenio León un premier traité de pédagogie en 1954 suivi d’un autre par le frère Ceciliano Rubén dix ans plus tard.37

En 1970, le frère Luis Alberto Vásquez fonde la revue Actualidades pedagógicas avec le concours de la maison d’édition scolaire TEM. En 1971, l’université La Salle de Bogotá en assume la responsabilité quant à son contenu pédagogique tout en maintenant le lien éditorial avec TEM. Suspendue en 1973, la revue réapparaît en 1976 mais cette fois-ci sous la seule responsabilité de la faculté des sciences de l’éducation de l’université La Salle de Bogotá. Suspendue encore une fois en 1982, la revue réapparaît en 2000 et continue encore en 2015. Que les auteurs des articles soient principalement des laïcs, il n’empêche qu’elle traduit les interrogations pédagogiques des professeurs d’une université fondée et dirigée par les Frères des écoles chrétiennes.

Enseignée dans les écoles normales, exposée dans des publications destinées aux professeurs, cette pédagogie est mise en pratique dans les manuels que les frères rédigent. Cet enseignement s’inscrit dans un cadre précis, celui du pays; on n’est donc pas surpris de voir qu’une centaine de leurs manuels sont consacrés à l’histoire et à la géographie de la Colombie comme également une centaine à l’apprentissage de la langue espagnole. Les disciplines qu’on pourrait qualifier d’utilitaires comme les différents aspects des mathématiques ont également la cote des auteurs avec, là encore, une centaine de publications; suivent plus de 80 manuels voués aux sciences.

Discipline Nbr Année Discipline Nbr Année
Pédagogie 2 1954-64 Français – littérature 1 1949
Philosophie 19 1943-68 Français - langue seconde 3 1938-51
Psychologie 1 n.d. Anglais – littérature 1 1947
Civisme 15 1955-66 Anglais - langue seconde 24 1939-68
Histoire des religions 9 1947-59 Espagnol – grammaire 66 1935-76
Histoire sainte 12 1950-52 Espagnol – lecture 29 1939-59
Religion 12 1939-97 Espagnol – composition 1 1958
Prières et cantiques 1 1950 Espagnol – littérature 8 1943-66
Histoire générale 6 1924-65 Sciences – général 42 1940-77
Histoire de l’antiquité 7 1947-63 Physique 3 1949-56
Histoire des Amériques 4 1948-58 Chimie 7 1952-08
Histoire de la Colombie 42 1920-63 Géologie 1 1948
Géographie générale 13 1943-75 Biologie 20 1952-71
Géographie de la Colombie 63 1927-80 Botanique 4 1940-65
Géographie de l’Europe 1 1945 Zoologie 2 1946-60
Anthropologie 2 1943 Anatomie et hygiène 6 1954-62
Sciences humaines 25 1967-86 Calcul 4 1961
Comptabilité 3 1945-56 Arithmétique 53 1937-07
Les affaires 1 1919 Algèbre 18 1950-65
Dactylographie 2 1964-74 Géométrie 14 1962-08
Chanson et musique 2 1966-69 Trigonométrie 4 1949-07
Dessin 2 n.d. Logarithmes 14 1949-12
Littérature universelle 5 1955-62 Notions multiples 3 1993-01

La majeure partie des frères se consacrent à l’enseignement dans le cadre scolaire : école primaire, collège, université. Ils n’en négligent pas pour autant d’autres medias d’enseignement. Rappelons leur implication dans le programme de l’Action cultural popular (ACPO) évoqué plus haut.
Tout aussi hors du cadre général de l’enseignement dans lequel oeuvrent la majorité des frères, on trouve l’Institut technique central de Bogotá fondé en 1904; on y enseigne également les beaux-arts, l’architecture et les métiers liés à l’industrie textile. Publiant sa propre revue, La revista del itc, cette école a été le premier centre industriel universitaire de Colombie.38

Conclusion
Aux manuels, premiers instruments pour la mise en pratique de la pédagogie, s’en ajoutent d’autres; ainsi, à l’Institut La Salle de Bogotá, en 1918, on monte une exposition des travaux des élèves tous les premiers vendredis du mois. Les musées s’inscrivent dans la même logique pédagogique et conduisent à la création de sociétés savantes – science, philosophie, littérature – comme la «Sociedad colombiana de ciencias naturales». Ces musées s’alimentent, tout au moins en partie, avec les cueillettes faites par les élèves lors des excursions scientifiques. De plus, des frères produisent plusieurs cartes géographiques spécialisées (hydrologie, cartes hypsométriques).39

Décrire le processus historique dans lequel les FEC de Colombie ont développé leur système pédagogique est une chose, en conserver les traces en est une autre. Il faut donc mettre sur pied un lieu de conservation de cette mémoire : publications des frères : manuels scolaires, écrits pédagogiques, périodiques, annuaires des institutions d’enseignement. Ces documents imprimés ne peuvent être compris sans leur complément essentiel : les archives. A ce sujet, on consultera avec profit la magistrale étude de Hernando Alberto Ballestero Flórez, Hacia la configuración de un inventario pedagógico lasallista en Colombia: Reflexiones, limitaciones y posibilidades (1.900-1.950). On y trouve un exposé clair des actions à entreprendre.

Bibliographie

  • Alzate Piedrahita, María Victoria et al. G. M. BruZo – La edición escolar en Colombia – 1900-1930. Bogotá, Ecoe ediciones, 2012. xiv, 173 p.
  • Ballestero Flórez, Hernando Alberto. Hacia la configuración de un inventario pedagógico Lasallista en Colombia : reflexiones, limitaciones y posibilidades (1.900-1.950). Bogotá, Universidad De La Salle, Facultad de educación, Departamento de ciencias religiosas, 2007. 265 p.
  • Bédel, Henri. Initiation à l’histoire de l’institut des Frères des écoles chrétiennes – XIXe-XXe s. – 1875-1928. Rome, Frères des écoles chrétiennes, 2003. Ii, 252 p.
  • Buy, François. Histoire de la Colombie – Tome II – Naissance d’une nation – 1858-1894. Paris, Éditions municipales, [1977]. 96 p.
  • Díaz Meza, Cristhian James (hno) et al. Historicidad, saber y pedagogía – Una mirada al modelo pedagógico lasallista en Colombia 1915-1935. Bogotá, Universidad de La Salle, 2006. 170 p.
  • Florencio Rafael (hno) y Andrés Bernardo (hno). Los hermanos de La Salle en Colombia – Bodas de diamente – 1890-1965 – Verdadera misión pedagógica. Medellín, Bedout, 1965. 388 p.
  • Gómez Díaz, Martín Aurelio. La participación de la iglesia católica y los hermanos de las escuelas cristianas en las propuestas de organización de la instrucción pdblica en Colombia (1890-1948). S.l., Bucaramanga universidad industrial de Santander, s.f. 96 p.
  • Hengemüle, Edgard. Une proposition éducative – Jean-Baptiste de La Salle, Paris, Salvador, 2012. 318 p.
  • Palacios, Marco. Between legitimacy and violence – A history of Colombia - 1875-2002. Durham, Duke university press, 2006. xvi, 299 p.
  • Poutet, Yves. Genèse et caractéristiques de la pédagogie lasallienne. Coll. "Sciences de l’éducation". S.l., Éditions Don Bosco, c1995. 241 p.
  • Rigault, Georges. Histoire générale de l’institut des Frères des écoles chrétiennes – Tome VI – L’ère du frère Philippe – L’institut parmi les nations. Paris, Plon, 1947. v, 504 p.
  • Rigault, Georges. Histoire générale de l’institut des Frères des écoles chrétiennes – Tome IX – La fin du XIXe siècle – L’expansion lasallienne en Amérique de 1874 à 1904. Paris, Plon, 1953. vii, 403 p.


1Rigault, 1947, p. 334-335.
2Rigault, 1953, p. 267, 293, 306, 344.
3Rigault, 1953, p. 348.
4 Bédel, 2003, p. 221-224.
5 Buy, 1977, p. 13.
6 L’anglais Lancaster est le grand chantre de l’enseignement mutuel dont les frères, avec leur conception de l’enseignement simultané, prendront leurs distances tout en adoptant certaines pratiques de ce système.
7 L’horizon politique est partagé entre deux grandes tendances : les libéraux dont les idées s’apparentent à celles des radicaux français et les conservateurs proches des valeurs de l’église catholique.
8 Buy, 1977, 19.
9 Palacios, 2006, p. 109.
10Palacios, 2006, p. 217-218.
11 Bédel, 2003, p. 219.
12 Hermanos de las escuela cristianas, Elementos de literatura, segunda ed., Bogota, Impresa de vapor de Zalamea hermanos, 1897, 352 p.
Nestor (hno), Tablas de logaritmos y funciones naturales, Caldas (Antioquia), Corporacion universitaria lasallista, 2012, 171 p.
13Rigault,1953, p. 325.
14 Hermanos de las escuelas cristianas, Compendio de la gramatica de la lengua castellana […], Paris, Victor Groupy, 1875, 403 p.
Hermanos de las escuelas cristianas, Geografia infantil […], Guyaquil, Imprenta de la nación, 1884, 35 p.
Hermanos de las escuelas cristianas, Geografia de la republica del Ecuador […], secunda ed., Guyaquil, Imprenta de la nación, 1884, 48 p.
Hermanos de las escuelas cristianas, Compendio de la gramatica de la lengua castellana […], Buenos Aires, Igno, Librería del colegio, 1887, 417 p.
Hermanos de las escuelas cristianas, Ejercicios de calculo sobre las cuatro reglas fundamentales de la aritmética, Madrid, Tipografia de los huérfanos, 1887, 72 p.
15 http://www.bibl.ulaval.ca/ress/manscol/ Interrogation le 9 novembre 2015. La description porte sur des exemplaires retracés dans des bibliothèques; il va de soi que la production a été beaucoup plus importante, compte tenu des manuels imprimés dont on ne trouve plus trace.
16 Les frères maristes fondent en 1902 une importante maison d’édition au Brésil; on peut penser que la maison de Bogota est une succursale de celle du Brésil.
17 Alzate Piedrahita, 2012, p. 80.
18 Les frères d’Argentine ont utilisé la même formule «Stella» pour désigner leur propre maison d’édition. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit de deux maisons d’édition indépendantes l’une de l’autre.
19 Rappelons que le catalogue à la base de cette étude recense les manuels scolaires rédigés ou édités par les frères et comprend donc majoritairement des auteurs membres de l’institut de même que des auteurs laïcs. À titre de comparaison, le pourcentage des manuels affichant le nom d’un auteur baisse à 47% pour la France et encore, dans beaucoup de cas, on affiche le nom du supérieur général (exemple : F.P.B. pour le frère Philippe Bransiet) qui est en fait souvent un prête-nom.
20 Alzate Piedrahita, 2012.
21 Alzate Piedrahita, 2012, rappelle plusieurs fois la pauvreté des sources pour l’histoire de l’édition par les FEC en Colombie. Voir aussi p. 134.
22 Diaz Meza et al, 2006, p. 77 et 79.
23Diaz Meza et al, 2006, p. 112.
24Bédel, 2003, p, 87.
25Gomez Diaz, s.f., p. 31.
26 Rigault, 1953, p. 302-340, p. 338. D’après Bédel (2003, p. 79) ce fut plutôt un projet qui ne connut pas de suite.
27Bédel, 2003, p. 232.
28Florencio Rafael et Andres Bernardo, 1965, p. 62-67.
29  Gomez Diaz, s.f., p. 52.
30 Ballestero Florez, 2007, p. 75-77.
31 Diaz Meza et al, 2006, p. 113-114.
32 Poutet, 1995, p. 111-112.
33 Edgard Hengemüle, 2012, p. 104.
34 Gomez Diaz, s.f., p. 48, 75.
35 Díaz Meza, p. 118-119.
36 Florencio Rafael et Andrés Bernardo, 1965, p. 57-58.
37 Eugenio León (hno), Apuntes de metodología de catequística, Medellín, Bedout, Procuraduría de los hermanos cristianos, 1954, 224 p.
Ceciliano Rubén (hno), Nociones de sicopedagogía, tercera ed., Medellín, Procuraduría de los hermanos cristianos, 1964, 168 p.
38 Florencio Rafael et Andrés Bernardo, 1965, p. 70-71, 202-203, 241-254.
39 Florencio Rafael et Andrés Bernardo, 1965, p. 208-215.


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