Des Navahos aux Inuits : l'itinéraire autochtone de Marc-Adélard Tremblay1

François Trudel


Dédicace

Rite de passage chez les Navahos du Nouveau-Mexique

La Commission Hawthorn-Tremblay

La thématique de l'identité amérindienne

La période récente : l'ère des bilans

Conclusion

Notes

Références bibliographiques


Dédicace

Étudiant au cours classique au milieu des années 60, j'eus un jour la chance, alors que je me questionnais sur mon orientation de carrière, de lire la traduction française du livre de l'anthropologue américain Clyde Kluckhohn (1966) intitulé Initiation à l'anthropologie. Ce fut l'événement déclencheur qui m'amena à choisir le métier d'anthropologue, même si je n'avais jamais auparavant suivi de cours d'anthropologie, été en contact avec un anthropologue de formation ou été exposé à une autre culture que la mienne, sauf par l'intermédiaire du National Geographic Magazine.

En première année de mon cours universitaire en sciences sociales à l'Université Laval, appelée propédeutique, la rencontre de Marc-Adélard Tremblay, un des deux anthropologues rattachés au Département de sociologie et d'anthropologie de la Faculté des sciences sociales, m'amena à arrêter définitivement mon choix de carrière. Que ce soit par ses recherches ou ses enseignements2, M. Tremblay incarnait fort bien l'orientation de l'anthropologie culturelle américaine décrite dans le livre de Kluckhohn et savait présenter cette discipline comme la plus prometteuse des sciences sociales sur le plan de l'étude des changements culturels et sociaux3.

Comme dans le cas de bien d'autres étudiants et étudiantes, ce professeur dynamique et motivant m'enseigna les fondements de l'anthropologie, me donna les premières possibilités de m'initier au travail sur le terrain4, me mit en contact avec des personnes et des institutions utiles à mon cheminement de carrière. Parmi ses nombreux engagements, il s'intéressa aux études autochtones et favorisa le développement de ce domaine d'enseignement et de recherche à l'Université Laval. Ce fut un facteur clé qui m'amena à m'y insérer. Que ce soit comme professeur, chercheur ou administrateur, il a toujours représenté pour moi une source d'inspiration dans le milieu universitaire et, pour cette raison, je lui dédie cordialement cet article exploratoire consacré à l'examen d'un volet de son itinéraire scientifique.

Rite de passage chez les Navahos du Nouveau-Mexique

Pour autant que je sache, M.-A. Tremblay ne paraît pas avoir eu quelque expérience marquante de jeunesse qui l'ait exposé à la réalité autochtone du Québec ou d'ailleurs et qui l'ait prédisposé, un jour ou l'autre dans sa carrière, à s'y intéresser. Ses toutes premières recherches chez les autochtones débutent à l'été et à l'automne 1952, alors qu'il achève ses études doctorales à l'Université Cornell. Lors d'un projet dirigé par Alexander H. Leighton5, le Cornell Southwest Project, volet d'un projet plus général intitulé Cornell Program for Research and Training in Culture and Applied Science, il part séjourner avec épouse et enfant chez les Navahos de la communauté de Fruitland, au Nouveau-Mexique. Il y effectue une étude pilote sur l'évolution architecturale de l'habitation de ce groupe autochtone, étude donnant bientôt lieu à la publication d'un article collectif (avec Collier Jr. et Sasaki) dans America Indigena6, où il est identifié comme principal chercheur sur le terrain et rédacteur (Tremblay et al., 1954).

Selon la brève description que Tremblay nous en fait, l'économie des Navahos du Fruitland a subi, au cours des deux décennies précédentes, des transformations importantes. Avant tout pastorale et axée sur l'agriculture de subsistance à l'époque traditionnelle, elle s'est transformée en économie essentiellement agricole intégrée au marché et faisant place au travail salarié. Un projet d'irrigation est déjà en place, financé par le Bureau of Indian Affairs. L'exploitation des gisements de pétrole et de gaz y a même débuté au début des années 50, accélérant ainsi les changements économiques, religieux et sociaux à l'intérieur de la communauté. Plusieurs anthropologues américains (Kluckhohn et Leighton, 1946 ; Leighton et Leighton, 1949 ; Sasaki, 1950, 1950-1951 ; Sasaki et Adair, 1952) y ont déjà effectué des études axées sur les processus de changement culturel et d'acculturation, au moyen des mécanismes d'invention et surtout d'emprunt, destinées à définir, en termes comparables, des niveaux ou degrés d'acculturation.

Dans la foulée de ces études, à l'aide des données qu'il recueille sur le terrain et de la banque de données du Cornell Southwest Project, M.-A. Tremblay cherche à découvrir si l'habitation peut servir de mesure au changement culturel et être associée aux autres manifestations de l'acculturation. Sa proposition principale de recherche énonce que les changements architecturaux dans l'habitation reflètent, à des degrés divers, des changements économiques, sociaux et religieux. Cette proposition est vérifiée en déterminant les types de maison du plus traditionnel au plus moderne, en sélectionnant des variables (ou facteurs indicateurs7) associées aux changements dans les modes de vie et en établissant les relations entre ces variables et les types de maisons. C'est en utilisant des méthodes statistiques (corrélations entre variables) et qualitatives (observation participante et informateur clé), que l'auteur en arrive à conclure qu'il y a bien des relations significatives entre certaines variables à l'étude et le degré d'acculturation des maisons, que le degré de sécularisation va de pair avec des changements de plans d'habitation et de valeurs et qu'il semble exister un certain ordre dans l'acculturation matérielle des Navahos, mais que seule une étude plus poussée pourrait réellement étayer la proposition de recherche.

Comme il l'écrit lui-même (Tremblay, 1974 : 270-271), ce séjour chez les Navahos était à l'époque un rite de passage auquel devait se soumettre tout jeune anthropologue. Obligé de recourir à des interprètes et de se déplacer sur de longues distances, il apprit par cette recherche « l'importance de la débrouillardise et celle de l'observation directe et systématique dans l'étude des faits sociaux ». Elle lui permit même de mener une expérience, déjà testée dans ses recherches antérieures en Nouvelle-Écosse, sur l'utilisation de la photographie en tant que technique de collecte d'informations spécialisées. Ajoutons aussi que cette recherche fut sa première réalisée dans une culture autre que canadienne-française ou acadienne et qu'elle aiguisa sans doute son intérêt pour les questions autochtones, puisque Marc-Adélard puisa par la suite dans l'exemple navaho pour illustrer plusieurs de ses enseignements et écrits8.

La Commission Hawthorn-Tremblay

Devenu peu après son séjour chez les Navahos professeur au Département de sociologie de l'Université Laval (en 1956), bientôt transformé en Département de sociologie et d'anthropologie (en 1961), Marc-Adélard Tremblay commence alors à donner, entre autres, un cours d'anthropologie appliquée et multiplie les recherches et les engagements institutionnels9. Au début de l'année 1964, il accepte le poste de directeur associé, avec H.B. Hawthorn, de l'Université de la Colombie-Britannique, d'une enquête pluridisciplinaire de grande envergure, souvent appelée la Commission Hawthorn-Tremblay, commandée par le gouvernement canadien (Citoyenneté et Immigration, direction des Affaires indiennes), pour étudier tous les aspects de l'administration des Indiens du Canada et faire des recommandations au gouvernement.

Il décrit cette nouvelle responsabilité comme « une occasion quasi miraculeuse d'étudier plusieurs réserves indiennes du pays et d'observer de près les diverses tentatives d'intervention des agences externes sur les communautés indigènes ». C'est aussi un moyen d'ajouter à l'éventail de ses expériences de première main pour le cours d'anthropologie appliquée dont il est devenu le titulaire (Tremblay, 1974 :275) ; Marc-Adélard Tremblay s'adjoint alors plusieurs chercheurs francophones de l'Université Laval (B. Bernier, L. Laforest et P. Charest). Il entreprend avec eux des recherches documentaires à Ottawa et dans diverses agences administratives et écoles fédérales à travers le Canada, ainsi que dans plusieurs réserves indiennes du Québec, de l'Ontario et des provinces des prairies. Il rédige en collaboration plusieurs rapports de recherche (Tremblay et al., s.d.) et il collabore de façon étroite avec les anthropologues F.G. Vallee et J. Ryan à l'analyse de la thématique générale de l'éducation indienne, alors que Hawthorn et d'autres chercheurs chevronnés (Cairns, Jamieson, Lysyk) étudient surtout la situation et le développement socio-économiques des Indiens.

Le rapport qui en résulte, en versions anglaise et française (Hawthorn et Tremblay, 1966-1969), est divisé en deux parties : la première touche les programmes d'ordre essentiellement économique, politique et administratif et comporte 91 recommandations ; la seconde a plutôt trait aux questions d'éducation et de structure interne des réserves et comporte 60 recommandations. Tremblay, Vallee et Ryan y sont identifiés comme les principaux auteurs du volume II. Tremblay est le principal responsable de la recherche et de la rédaction des chapitres II (« Une analyse des idéologies concurrentes »), III (« Les structures administratives et éducationnelles des écoles indiennes ») et V (« Une philosophie pour l'éducation indienne »), et il est le corédacteur du Chapitre I (« Recommandations ») de ce même ouvrage.

Comme c'est souvent l'habitude dans les commandites gouvernementales, les orientations théoriques utilisées au cours de l'enquête restent plutôt en filigrane du rapport de la Commission. Un article publié ultérieurement (Tremblay, 1978) révèle toutefois l'approche, le constat global et réel, et le projet d'action de Tremblay au moment de ses travaux pour la Commission10. Ce dernier s'éloigne en partie de ses études antérieures sur l'acculturation, tout en restant fortement influencé par l'anthropologie américaine, particulièrement l'anthropologie appliquée. Il s'inspire désormais du modèle théorique de Ward Goodenough, dans son ouvrage Cooperation in Change : an Anthropological Approach to Community Development (1963), modèle devant cependant « être révisé à la lumière de perspectives théoriques nouvelles et de conceptions, de connaissances et d'observations récentes par divers auteurs sur le système scolaire des collectivités indiennes ». Les auteurs cités à l'appui de ce modèle sont surtout des spécialistes du développement communautaire (Batten) et des répercussions culturelles et sociales du changement technique (Balandier, Foster, Mead, etc.).

Il est intéressant de résumer, ne serait-ce que sommairement en quatre points, les lignes directrices de ce cadre de référence théorique, telles qu'elles s'appliquent selon Tremblay à l'éducation indienne :

1. Constat : Les résultats obtenus [depuis plusieurs décennies par l'application d'une politique non indienne en matière d'éducation des Indiens], peu importe les indicateurs qu'on utilise [...], sont peu encourageants et apparaissent comme une faillite (je souligne, F.T.) du système éducatif des Blancs dans la scolarisation et l'éducation des Indiens.

2. Explication : Les facteurs à l'origine de ces résultats peu reluisants sont nombreux et d'une grande complexité.

3. Proposition : Pour arriver à comprendre pareille situation complexe, le schéma ou modèle théorique de l'innovation (je souligne, F.T.) peut s'avérer utile, parce qu'il amène à examiner toutes les composantes du système éducatif, envisagé dans sa totalité (je souligne, F.T.), soit les systèmes idéologiques, les structures institutionnelles, les agents de changement (enseignants, manuels et programmes scolaires), les clients et leurs communautés d'appartenance.

4. Cadre de référence : En considérant le processus de scolarisation des Indiens comme une innovation, en utilisant certains concepts courants de l'anthropologie appliquée (innnovation, plutôt qu'invention et emprunt, agent de changement, communauté-cliente, participation), en comprenant mieux les exigences et mécanismes de l'innovation, il est possible d'arriver à formuler les stratégies à suivre dans l'intervention et les conditions de succès de tout projet d'innovation.

Les chapitres rédigés par Tremblay dans la seconde partie du rapport Hawthorn-Tremblay (Tremblay et al., 1967) montrent son souci de se conformer à plusieurs aspects du cadre théorique privilégié, bien que la correspondance entre ce cadre et la réalité étudiée ne soit pas toujours totale et doive laisser fréquemment place à certains détours. Ayant défini brièvement le contenu du concept d'idéologie, il décrit et analyse successivement les idéologies, souvent concurrentes, d'éducation du gouvernement fédéral, des gouvernements provinciaux, des commissions scolaires et de quelques groupes confessionnels, passant ainsi en revue tous les aspects d'une première composante essentielle de la scolarisation indienne (chapitre II). Il s'attache ensuite à décrire une deuxième composante essentielle de cette scolarisation, en montrant avec quelles structures et quel type de fonctionnement ces idéologies ont été mises en oeuvre, axant sa description avant tout sur les problèmes de juridiction et de l'organisation scolaire (chapitre III). Puis enfin, il s'efforce d'énoncer quelques principes directeurs d'une stratégie à adopter, tenant compte de certaines conditions et exigences, comme les faibles niveaux de scolarité de la population indienne et la crise aiguë d'identité constatée par les divers chercheurs chez les Indiens (chapitre V).

À ce dernier sujet et à titre de facteur déterminant pour l'élaboration de toute politique scolaire, Tremblay trace un portrait fort perspicace de l'image véhiculée par les Indiens dans les années 60, insistant particulièrement sur ce qu'il appelle « la double polarité de l'identification indienne », provenant de deux traditions hétérogènes. Face à ce constat, il fait part de ce qu'il définit comme une « intuition », à savoir que :

Cette crise de conscience est lourde de conséquences pour les orientations culturelles des individus et des groupes auxquels ils appartiennent. Les Indiens vont soit se redéfinir en fonction d'aspirations nationales partagées ou ils vont laisser ces divisions internes s'ajouter aux ambivalences créées par les contacts interculturels avec les Blancs. Dans le premier cas, il s'agirait d'un renouveau indien tandis que dans le second, nous assisterions à une désagrégation graduelle des structures traditionnelles et une assimilation des individus à plus ou moins brève échéance. (id. : 151-153)

Il est évidemment impossible d'établir, en peu de lignes, l'effet réel du rapport Hawthorn-Tremblay sur la politique et l'administration des affaires indiennes. Tremblay lui-même (1974 : 275) affirme que les nombreuses recommandations qu'il contenait « [...] parurent aux dirigeants d'alors audacieuses dans leur portée », mais que cinq ou six ans plus tard, plusieurs d'entre elles étaient « en voie de réalisation ». Sally Weaver (1981 : 20-24), anthropologue de la même génération que Tremblay, fournit, quant à elle, dans son étude sur l'élaboration de la politique canadienne envers les Indiens, un constat plus documenté. Au moment de sa publication, le rapport Hawthorn-Tremblay devenait la synthèse la plus globale disponible au sujet des conditions de vie des Indiens du Canada. Les 151 recommandations éclairaient plusieurs aspects des problèmes vécus par ces Indiens et donnaient beaucoup de matière à la révision des divers programmes du ministère des Affaires indiennes. À cet égard, c'est le volume I du rapport qui a eu le plus d'impact à la fois sur le public et sur le gouvernement, d'une part parce que The Globe and Mail en fit un compte rendu favorable avant même sa publication, d'autre part parce que les Indiens appréciaient la philosophie de citoyen plus qu'il contenait. Le volume II, quant à lui, révélait plusieurs faits importants dont le taux d'abandon effarant parmi les écoliers indiens, et il contenait de nombreuses recommandations utiles. Son lien avec la politique gouvernementale était moins étroit et sa publication fut retardée jusqu'en 1969, bien après que le gouvernement ait commencé à réviser sa politique en matière d'administration des affaires indiennes (1968-1969).

Néanmoins, pour ce qui touche plusieurs aspects de la scolarisation des Indiens au Canada, la seconde partie du rapport Hawthorn-Tremblay reste un outil de référence important et fréquemment cité au Canada. Frideres (1993), dont le manuel intitulé Native Peoples in Canada en est à sa quatrième édition, fait état de certains aspects de l'analyse de Tremblay au sujet des idéologies en matière d'éducation des Indiens. Avec le recul du temps, d'autres spécialistes intéressés à l'anthropologie appliquée, comme certains participants à cet ouvrage (Lumsden, 1995 ; Freedman, 1995), affirment que le rapport Hawthorn-Tremblay exerça, dans son ensemble, une influence profonde sur la politique gouvernementale et les conditions de vie des Indiens au Canada.

Ajoutons que dans la foulée de ses travaux sur les Indiens du Canada, M.-A. Tremblay continue, de diverses manières et avec des ressources financières limitées, de développer l'intérêt de ses étudiants pour la recherche sur les autochtones du Québec (Tremblay et al., 1966). Il cherche même, à cette fin, à recruter des spécialistes pour offrir, à son département de rattachement, des enseignements spécialisés sur les autochtones du Québec. C'est ainsi que, vers la fin des années 60, l'ethnobotaniste Jacques Rousseau, alors rattaché au Centre d'études nordiques de l'Université Laval, donne au moins un cours sur les autochtones du Québec aux étudiants inscrits aux cours d'anthropologie. Tremblay publie aussi une bibliographie sur les Indiens du Canada et des États-Unis (Tremblay, 1970) et un bilan du Centre d'études nordiques de l'Université Laval (Tremblay, 1971).

La thématique de l'identité amérindienne

Après cette participation active à une enquête nationale, M.-A. Tremblay, parmi de nombreuses autres activités, en vient de nouveau à investir temps et énergies dans le domaine des études autochtones lorsque L.-E. Hamelin, directeur-fondateur du Centre d'études nordiques de l'Université Laval, lui demande, au début des années 70, de mener à bien l'organisation d'un colloque sur les autochtones. Ce colloque faisait appel à des universitaires de plusieurs disciplines, des fonctionnaires et des autochtones (surtout du Québec), devait servir à « l'élaboration d'une problématique d'ensemble sur l'identité amérindienne ». Il faisait place aussi à une table ronde composée de participants amérindiens discourant sur la thématique de « L'éveil amérindien ». Tenu au Québec en octobre 1974, avec l'appui de plusieurs organismes (Société royale du Canada, Conseil canadien de recherches en sciences sociales, Conseil des Arts du Canada, Secrétariat d'État), ce colloque aboutit à la publication d'actes, sous la direction de Tremblay (1976).

Bien qu'il ne joue qu'un simple rôle d'organisateur et d'animateur de ce colloque, M.-A. Tremblay s'y livre à quelques observations intéressantes (note de l'éditeur, en introduction ; synthèse intitulée : « La vision du futur », en conclusion). En se basant sur certains constats faits alors qu'il participait à l'Enquête sur les Indiens du Canada (Tremblay et al. : 151-153), il faut en venir, à son avis, à avoir un recours de plus en plus fréquent au concept d'identité, un concept centralet dynamique, qui permet des références communes au passé et à l'avenir à des collectivités (comme celles des Indiens du Canada) qui ont des différences culturelles importantes. Ce concept d'identité est non seulement devenu présent dans la plupart des réflexions des spécialistes, mais il fait aussi de plus en plus partie constituante du discours autochtone. Écoutons ici Tremblay :

On peut dire que le groupe amérindien a pris conscience de son identité spécifique non seulement parce qu'il a une image de soi en tant que groupe minoritaire et peuple opprimé mais aussi parce qu'il est en mesure d'exprimer ouvertement ses besoins collectifs sentis et ses aspirations, qu'il est capable de bâtir et de projeter ses visions du futur. En plus de représentations mentales et de sentiments convergents sur l'ensemble de ces éléments culturels qui constituent l'identité, les Amérindiens ont développé, durant la dernière décennie tout particulièrement, une conscience collective très vive de leur situation de dépendance. Cette conscience n'est plus passive mais agissante : elle développe un schéma d'action et d'intervention communes destinées à poursuivre des objectifs réalistes de mieux en mieux définis. (Tremblay, 1976 : xii)

C'est là une nouvelle réalité que les Amérindiens, confrontés à la volonté du gouvernement fédéral de se délester de ses responsabilités, au manque de préparation des gouvernements provinciaux de prendre la relève, et à la mise en oeuvre de grands projets comme le complexe hydroélectrique de la baie James, affirmaient de plus en plus ouvertement, réclamant parfois le contrôle de leurs propres affaires (Fraternité des Indiens du Canada, 1972). Dans le même ouvrage, Tremblay allait même jusqu'à nommer tout aussi bien les trois composantes fondamentales de la nouvelle conscience et de la recherche d'identité indienne, qu'étaient et que sont encore aujourd'hui le territoire (revendications territoriales), la liberté de décision et d'action dans des structures politiques autonomes (autonomie politique), les ressources pour le développement (développement économique).

La période récente : l'ère des bilans

L'itinéraire autochtone de M.-A. Tremblay s'oriente vers diverses activités d'inventaire et de bilans tout au cours des années 80 et du début des années 90, tout comme vers des fonctions administratives.

Dans la revue anthropologique canadienne Culture, il réalise un inventaire critique des travaux faits au Québec dans le domaine de l'amérindianisme durant la période 1960-1980 (Tremblay, 1982). Devenu président de l'Association universitaire canadienne d'études nordiques (AUCEN)11 en 1983 et le restant pour un deuxième mandat jusqu'en 1987, il dresse un bilan fort critique de la recherche universitaire nordique, faisant état des nouvelles relations entre communautés autochtones et institutions non autochtones, des changements dans les orientations des grandes agences de subventions et de recherche et d'une crise épistémologique dans les sciences humaines, y allant d'un vibrant plaidoyer pour un renouveau d'intérêt pour des programmes de recherche interdisciplinaire nordique (Tremblay, 1984). Il exprime aussi ses points de vue au sujet du rôle de l'AUCEN dans certains dossiers (Tremblay, 1987b et 1987c).

En collaboration avec une de ses étudiantes diplômées (Josée Thivierge), il publie une étude fouillée sur l'oeuvre amérindienne de Jacques Rousseau, soulignant sa contribution essentielle mais ignorée aux études autochtones et témoignant de « son interdisciplinarité et d'un registre de connaissances tout à fait exceptionnel ». (Tremblay 1985, Tremblay et Thivierge 1986, 1987)

Il devient alors membre et bientôt, au début des années 90, directeur du Groupe d'études inuit et circumpolaires (GETIC), aussi appelé Groupe d'études et de recherches sur la modernisation de l'Arctique. Dans ce nouveau cadre, il réalise ou supervise plusieurs bilans : des études inuites et amérindiennes du Département d'anthropologie de l'Université Laval depuis sa création (Tremblay, s.d.) ; des recherches effectuées au département d'anthropologie de l'Université Laval, incluant les études inuites et amérindiennes (Tremblay 1988, 1989a) ; de la pratique professionnelle en anthropologie appliquée, y compris dans certaines recherches touchant les autochtones (Tremblay, 1990a :101-109) ; des recherches dans toutes les disciplines humaines et sociales faites à l'Université Laval de 1988 à nos jours (Pilette, 1991) ; des études québécoises en sciences sociales sur les peuples autochtones du Nord (Tremblay et Lévesque, 1993) ; des productions des spécialistes québécois sur les populations autochtones canadiennes, de 1960 à 1990, comportant plus de 1000 titres et surtout une classification de tous ces titres selon certaines catégories générales, en anglais et en français (Tremblay et Lévesque, 1992, 1993). C'est comme membre ou président du GETIC qu'on le sollicite à présenter les résultats de certaines de ses recherches devant la Commission royale sur les peuples autochtones (Tremblay, 1990a) et lors de deux colloques bilatéraux Québec-Russie, l'un à Québec en 1988 (Tremblay, 1989b), l'autre à Novosibirsk en 1990 (Tremblay 1991).

Dans sa communication au colloque de Québec, intitulée « La renaissance de l'identité amérindienne dans l'espace québécois », il mesure le chemin parcouru depuis la Commission d'étude sur les Indiens du Canada, montrant l'évolution de la politique fédérale et du Québec et l'éclosion d'« nouvelle identité amérindienne », soutenue et appuyée par les associations autochtones à caractère politique. Il parle d'une identité qui a donné une impulsion majeure aux sociétés amérindiennes et leur a permis d'acquérir de nouvelles trajectoires de vie et des perspectives d'avenir. Il esquisse même des observations fort stimulantes au sujet de « l'identité culturelle en tant que facteur de développement », ce qui me semble représenter un contribution fort originale à l'élaboration d'un concept qu'il utilisait déjà dans les années 60.

Nommé membre de la Commission canadienne des affaires polaires, lors de sa formation en 1991, il participe à divers colloques sur la science polaire à travers le Canada, fait quelques tournées de communautés inuites de l'Arctique canadien, supervise le comité des savoirs autochtones de cette commission et participe à celui sur la santé et les questions sociales, activités qu'il maintient encore à l'heure où cet article est écrit.

Conclusion

Que conclure de ce survol ? L'itinéraire autochtone de Marc-Adélard Tremblay n'est pas facile à suivre, d'autant plus qu'il n'est pas le seul et le principal qu'il ait emprunté tout au cours de sa carrière. Cet itinéraire s'étend sur quatre décennies, touche à la fois les Navahos des États-Unis (ponctuellement) et les autochtones du Canada (plus généralement), s'inspire théoriquement des cadres de l'anthropologie culturelle américaine et particulièrement des schémas ayant trait à l'acculturation et à l'innovation, comporte certaines préoccupations pour l'approche systémique, fait place à une bonne dose d'empirisme, explore successivement une variété de sujets et de thématiques (habitation, éducation, identité, savoirs autochtones et santé), s'attache de façon plus particulière aux questions d'éducation et surtout d'identité amérindienne, produit de nombreux bilans au sujet des recherches dans ce domaine d'études, tout en comportant de multiples responsabilités administratives (Commission Hawthorn-Tremblay, AUCEN, GETIC, Commission canadienne des affaires polaires, etc.).

Pareil itinéraire n'est pas celui d'un anthropologue qui consacre toute sa carrière à l'étude des autochtones, mais qui s'y intéresse d'une manière plutôt épisodique, avec l'espoir d'ouvrir des horizons, de développer les connaissances, d'élargir les possibilités de comparaisons et de contribuer ainsi à l'étude des phénomènes culturels et sociaux dans une perspective plus globale.

S'il fallait tenter de trouver un fil conducteur dans la contribution de Tremblay au champ des études autochtones au Canada, je choisirais sans hésitation son intérêt pour le concept d'identité et l'utilisation qu'il en a faite, bien qu'il n'ait jamais écrit, comme il l'a fait pour la culture québécoise (Tremblay, 1983), d'essai global sur le sujet. Il a saisi avant bien d'autres l'importance de ce concept pour décrire la dynamique des communautés amérindiennes dans le contexte canadien et québécois. Il a su en définir les principales composantes et en repérer les contradictions fondamentales. Il a même plus récemment présenté ce concept d'identité comme facteur de développement des sociétés autochtones.

À sa manière et selon des modalités qui lui sont propres, l'itinéraire autochtone de Marc-Adélard Tremblay ressemble étroitement à celui suivi par quelques autres Québécois francophones de sa génération. Il est celui de précurseurs scientifiques qui ont dû construire les cadres institutionnels et les traditions dans lesquels ont pu s'inscrire par la suite d'autres générations de chercheurs, à qui les occasions offertes de spécialisation dans le domaine des études autochtones ont été grandement facilitées par l'action et l'oeuvre de leurs prédécesseurs. Il est celui de pionniers qui ont décrit plusieurs facettes des cultures autochtones d'ici et d'ailleurs et ont contribué à faire connaître leurs conditions socio-économiques et leurs revendications. Il est enfin celui de bâtisseurs qui, par leurs productions diverses dans le champ des études autochtones, ont commencé à construire les assises de ce domaine d'études au Québec sur des bases scientifiques.

L'apport de Marc-Adélard Tremblay au développement des études autochtones mérite reconnaissance.

Notes

CIBLE.GIF1. Je remercie Louis Forgues, qui m'a aidé à effectuer une partie de la recherche bibliographique et de l'analyse préparatoire à cet article, ainsi que Paul Charest, qui m'a fait des commentaires utiles au sujet de certains aspects de son contenu.

CIBLE.GIF2. Tremblay enseignait alors le cours intitulé Initiation à la recherche empirique à tous les étudiants en sciences sociales. C'est à ce moment aussi que commençaient ses recherches sur les conditions de vie des Indiens au Canada, pour le compte de la Commission Hawthorn-Tremblay (1964-1967).

CIBLE.GIF3. Rappelons ici que le livre de Kluckhohn s'ouvrait sur la phrase suivante : « L'anthropologie offre un fondement scientifique à quiconque veut tenter de résoudre le problème capital du monde moderne : comment faire vivre en paix des peuples que tant de choses ¾ physique, langues ou moeurs ¾ séparent ? ». Cette phrase, ô combien contemporaine, avait de quoi retenir l'attention et stimuler l'intérêt de tout jeune ayant des préoccupations sociales.

CIBLE.GIF4. Lors de ses recherches sur les communautés isolées de la Moyenne et Basse Côte-Nord du St-Laurent, alors que j'étais étudiant au premier cycle.

CIBLE.GIF5. Ce professeur de l'Université Cornell, psychiatre et anthropologue, dirigea la thèse de Marc-Adélard. En dédicace de sa publication de 1990a, Tremblay lui exprime sa profonde gratitude. Fait sans doute assez rare, Leighton est par ailleurs un des collaborateurs à cet ouvrage en hommage à son ancien étudiant.

CIBLE.GIF6. Ce périodique portait sur les cultures des Indiens d'Amérique et était publié depuis 1941 par l'Inter-American Indian Institute.

CIBLE.GIF7. Les « facteurs-indicateurs » (âge, occupation, richesse, éducation, etc.) sont des variables qui sont supposées révéler soit une prédisposition au changement, soit un degré de dissociation individuel à la tradition (Tremblay et al., 1954 : 189).

CIBLE.GIF8. Je me souviens que M.-A. Tremblay recommandait l'étude de son article sur les Navahos à ses étudiants de l'option anthropologie dans les années 60. Dans son manuel Initiation à la recherche dans les sciences humaines (Tremblay, 1968 : 292), il illustre aussi ses réflexions sur les idéaux de comportement et les conduites effectives à l'aide d'un exemple puisé chez les Navahos.

CIBLE.GIF9. Il assume ainsi la tâche d'écrire un historique du Centre d'études nordiques de l'Université Laval pour publication dans Recherches sociographiques (Tremblay, 1962).

CIBLE.GIF10. On trouve aussi une description de ce cadre conceptuel dans Tremblay (1990a : 35-41).

CIBLE.GIF11. L'AUCEN est une association regroupant les universités canadiennes qui offrent des enseignements et qui conduisent des recherches sur le nord du Canada dans l'une ou l'autre des disciplines scientifiques.

Références bibliographiques

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CIBLE.GIFLeighton, A.H. et D.C. Leighton, 1949. Gregorio, the Hand-Trembler. Report of the Ramah Project, Rapport no 1, Cambridge, Mass.

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