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Sources manuscrites
SÉMINAIRE DE QUÉBEC

1868

Louis-Hector Bellerose publie, en 1867, un Traité élémentaire d'arithmétique qui lui attire, le 9 juin 1868, une critique dévastatrice dans L'événement. Bellerose rédige une réponse dont on trouve une copie aux archives du séminaire de Québec de même que deux courtes missives adressées à l'abbé Hospice-Anthelme Verreau et relatives à ce même manuel, tous documents conservés dans le fonds Verreau (Archives du séminaire de Québec, P32/27). Il ne semble pas que L'événement ait publié la riposte de Bellerose.

"Monsieur le Rédacteur, [n.d.].

Trouverai-je, dans votre journal, un petit espace pour répondre à une critique qu'un Monsieur X.X. y fait, dans votre numéro du 9 juin, à propos d'un Traité d'Arithmétique que j'ai publié il y a quelques mois. Il commence par dire par dire que le dit traité est basé sur Bouthillier, ce qui est absolument faux. Suivez-moi un instant et voyez. Dans les Règles composées, j'ai mis autant d'espèces de règles qu'il y a d'espèces différentes d'unités; Bouthillier est-il ainsi divisé? Dans l'ensemble du livre, je trouve que Bouthillier place les Règles de Trois composées immédiatement après les Règles de Trois simples, les Règles de Couvrir la Commission, l'Assurance, immédiatement après les Règles de Commission, les Fractions Décimales Périodiques avant les règles composées, l'Intérêt composé à la suite de l'Escompte, toutes ces règles, dans mon traité, sont placées, comme n'étant pas de première utilité, dans une seconde partie qui contient en outre la Superficie et la Solidité. Je vous demande alors, lecteurs, peut-on dire d'une chose qu'elle est basée sur une autre, ou qu'elle en est la copie fidèle, lorsqu'elle ne lui ressemble en rien? Toute la critique de M. X.X. est dans le même genre que ce que vous venez de voir.

Passant aux détails, j'y vois. M. Bellerose commence par donner comme premier et seul exemple des nombres à additionner dans lesquels l'élève est obligé de faire des retenues, ce qui dénote chez l'auteur un manque tact, etc, etc.

Je dois d'abord faire remarquer que mon traité est adressé aux élèves seuls, et non aux instituteurs, qui doivent, eux-mêmes suppléer à la théorie qu'on ne peut pas toujours mettre dans un livre aussi élémentaire.

Dès les premiers jours qu'un élève assiste à l'école, alors même qu'il ne peut se servir de traité, l'instituteur lui apprend à compter, à additionner et à soustraire des nombres mentalement, bien entendu, car il ne connaît pas encore les chiffres.

Lorsqu'il aura appris ceux-ci, il commencera à faire des divisions additions sur l'ardoise et connaissant les unités, les dizaines et les centaines, il n'éprouvera aucune difficulté à additionner des nombres dans lesquels il faudra faire des retenues. Bien plus, je trouve parfaitement inutile, et même nuisible, de mettre des exemples sans retenues dans une arithmétique.

Je n'ai jamais parlé d'emprunter dans la soustraction, et la méthode que je donne pour la faire est accessible aux intelligences les moins développées.

Pour ce qui regarde la multiplication, M. X.X. n'a certainement pas compris ma définition, ou bien il veut faire du nouveau; il parle de multiples et de sous-multiples! J'aimerais bien à le voir expliquer sa méthode à des enfants de 7 à 8 ans.

A propos de Division, je lui ferai remarquer qu'avec la table de division et les explications que j'ai données, l'élève parvient très-facilement à faire la division courte, et que cette division n'étant appliquable que pour les nombres n'excédant pas 12, il est tout-à-fait rationnel de lui enseigner cette méthode avant la longue. Dans la Division composée, lorsque j'ai dit qu'il fallait réduire le diviseur et le dividende à leur plus basse dénomination, j'entendais parler d'un nombre de certaines dénominations à diviser par un autre nombre de mêmes dénominations; mais, si au lieu de deux nombres de mêmes dénominations à diviser l'un par l'autre, l'on avait comme le dit M. X.X., des L d s à diviser par des arpents, des perches, etc, l'élève qui sait qu'il faut toujours réduire le diviseur, comprendrait facilement les explications du maître, qui lui dirait qu'au lieu de réduire le dividende à sa plus basse dénomination, on doit le multiplier les mêmes nombres qu'on a multiplié le diviseur pour le réduire.

Si je n'ai point parlé de cette dernière méthode, c'est que je voulais éviter les longueurs, et que je savais que l'instituteur, avec quelques mots d'explication, pouvait remplir cette lacune; car moi-même, j'ai été obligé, bien des fois, de donner des explications qui n'étaient pas dans les livres de mes élèves. Pour la réduction de notre ancien cours monétaire en cours actuel, ma méthode est très-compréhensible, il suffit de l'expliquer une fois aux élèves pour qu'ils la comprennent parfaitement, et qu'ils réduisent très-vite. La méthode importe peu, soit dans un bureau américain ou autre, pourvu que l'opération conduise rapidement à un résultat certain.

Monsieur X.X. a fait plus que critiquer, il a défigurer [sic], ce qui me fait croire qu'il avait un parti pris avant de commencer à écrire.

Lisez lecteurs et voyez. Ma définition est celle-ci. "Trois nombres étant donnés, la Règle de Trois nous enseigne à en trouver un quatrième qui ait le même rapport avec le troisième que le second avec le premier." Et M. X.X. me fait dire: "Trois nombres étant donnés, la Règle de Trois nous enseigne à trouver un quatrième nombre qui ait le même rapport que le second avec le premier", puis il appelle cette définition fameuse. Elle l'est en effet, car elle n'a aucun sens. Vraiment je manquerais de tact en effet si j'avais dit une semblable nullité.

Dans la Règle d'Intérêt, tout a été réduit en un seul cas, et des deux méthodes que j'ai données, dont l'une est très courte, l'instituteur peut choisir celle qui lui convient le mieux.

Il est vrai que je n'ai donné qu'une méthode pour trouver l'Escompte, mais c'est parce qu'elle est la seule véritablement juste, et que l'autre est tout au profit de celui qui escompte. Je l'enseigne cependant à mes élèves, tout en leur faisant remarquer qu'on ne devrait jamais s'en servir.

Les Equations de paiement, les règles de mélange, de change etc dit M. X.X. sont presque la copie fidèle de Bouthillier. Ici comme ailleurs, il a écrit pour écrire, et critiqué pour critiquer, car il est absolument impossible de trouver une seule définition qui soit copiée sur Bouthillier. Dans les règles de Mélange, il peut se faire que j'aie suivi la même division que lui, mais si tel est le cas, c'est que je l' ai trouvée bonne.

J'ai dit qu'on obtient la solidité d'un corps quelconque en multipliant sa superficie par sa hauteur, et je maintiendrai ma définition jusqu'à ce que M. X.X. nous ait dit que la superficie d'une feuille de papier de 16 pouces de longueur sur 9 de largeur, est de 288 pouces.

Enfin je répète ce que j'ai dit dans ma préface; mon but était de donner aux élèves de nos écoles un traité qui, sans coûter cher, renfermât un grand nombre d'exemples et de problèmes adaptés au besoin de notre population.

Votre, etc, L.H. Bellerose"

ASQ, fonds Verreau, 27 no 225

[Ce document est accompagné de deux courtes missives de Bellerose à l'abbé Verreau].

"Monsieur Verreau, [n.d.]

Il y a déjà plusieurs jours que ma réponse est écrite, et j'ai toujours attendu les lettres de mes confrères qui sont enfin arrivées. Je vois sur les journaux, que le Conseil de l'Instruction publique doit s'assembler à Montréal cette semaine; si mon arithmétique est approuvée, voudriez-vous dire à Monsieur Godin de m'en avertir si le Conseil ne le fait pas.

Votre ancien élève, L.H. Bellerose"

ASQ, fonds Verreau, 32 no 27

"Chambly, 3 juin 1868

Monsieur,

Le peu de temps que j'ai eu pour vous parler vendredi dernier ne m'ayant pas permis de vous demander d'écrire à Monsieur Chauveau, par rapport à l'approbation de mon Arithmétique, Je le fais aujourd'hui car le temps est propice pour que votre lettre produise un bon effet. Comme les libraires m'ont parlé, il est plus que probable que je vendrai toute l'édition aussitôt qu'elle sera adoptée par le conseil. Je pourrai avoir de l'argent dès que j'aurai une bon [sic] caution, et j'attends mon beau-père ces jours-ci.

Votre ancien élève, L.H. Bellerose".

ASQ, fonds Verreau, 32 no 27

1875-1880: Manuel de lecture de l'abbé Pierre Lagacé

1875.01.12: L'abbé Lagacé à l'abbé H.-A. Verreau.

"Mon cher Monsieur,

Vous avez dans votre institution un excellent maître de lecture dans la personne de M. Petitpas; mais avez-vous aussi un beau livre pour l'enseignement de la lecture? Je viens vous en proposer un nouveau.

Depuis mon retour d'Europe où, comme vous savez, j'ai pris des leçons de lecture à haute voix, j'ai tâché de communiquer à mes élèves les connaissances acquises dans ces leçons et dans des études subséquentes que je n'ai cessé de faire depuis mon retour. Mais j'ai reconnu bientôt que pour obtenir des fruits plus durables et plus abondants il fallait un livre annoté pour la prononciation, un livre que l'élève-maître emporterait avec lui dans les écoles, pour faire lire à ses élèves le même texte que lui-même aurait appris à lire dans les écoles normales.

Malgré les difficultés que présente un pareil travail, je l'ai cependant entrepris; et après bien des hésitations et des retards causés par mes nombreuses occupations, le plan de l'ouvrage est maintenant arrêté et remplis [sic] aux trois quarts.

Le livre est double; je veux dire qu'il y a deux parties (deux volumes) séparés: l'un pour le maître, l'autre pour l'élève. La partie du maître contient tout ce qu'il y a dans l'autre, plus les annotations, qui portent toujours sur nos défauts de prononciation, d'articulation, etc, et une série de morceaux plus difficiles à dire, et qui conviendront aux élèves avancés aussi bien qu'au maître. La partie de l'élève trouverait sa place dans les écoles modèles et élémentaires; elle est destinée à l'enfant qui aurait un alphabet quelconque et qui commence à lire couramment. La partie du maître serait utile aux élèves maîtres des écoles normales et aux élèves avancés des pensionnats.

Je n'ai pas besoin de vous dire que le livre est fait d'après la méthode donnée dans le traité de M. Morin, mon maître, et qui est suivie aussi par votre professeur.

Dans ce travail, ma pensée a été de rencontrer les besoins de nos élèves de l'Ecole Normale Laval et de l'Ecole-Modèle annexe; mais j'ai pensé ensuite qu'il pourrait vous convenir, et que vous m'aideriez ainsi à obtenir plus facilement une approbation du Conseil de l'Instruction Publique.

Il serait d'ailleurs bien désirable que les deux écoles normales françaises marchassent conjointement, par l'application des mêmes principes et l'emploi des mêmes livres, dans les efforts qu'il y a à faire pour obtenir un meilleur enseignement de la lecture à haute voix dans nos écoles.

Maintenant, mon cher Monsieur, ce que je demande, ce n'est pas une réponse définitive et absolue sur le sujet, puisque vous ne connaissez pas mon livre. Mais je voudrais savoir si vous n'êtes pas opposé à tout changement, sous ce rapport, dans votre maison; si vous adopteriez volontiers un livre qui rencontrerait vos idées et les idées de votre professeur de lecture.

Dans ce cas, j'irais vous voir; et après avoir examiné le manuscrit, vous pourriez me donner une dernière réponse.

Mais si vous avez déjà ce qu'il vous faut, et que vous ne vouliez, pour aucune raison, apporter quelques changements dans cette matière, alors, je resterai chez moi.

Dans l'un et l'autre cas, j'attendrai une réponse; soit par lettre, soit par télégraphe.

J'espère, mon cher Monsieur, que vous commencez l'année avec une bonne santé, et je fais des voeux, à cette occasion, pour que vous la connaissiez longtemps.

Je serais heureux que vous voudriez me rappeler au souvenir de M. Godin à qui je souhaite aussi une très heureuse année."

ASQ, fonds Verreau 25, no 22.

1885.02.27

U.-E. Archambault, du département du surintendant local [écoles de Montréal] à Monsignor B. Paquet, séminaire de Québec.

"Monsignor,

Je ne crois pas me tromper en m'adressant à vous comme l'exécuteur de feu M. l'abbé Lagacé. En cette qualité je viens vous prier de vouloir bien me dire si le séminaire de Québec, l'héritier de M. Lagacé consentirait à faire imprimer séparément et en gros caractères, un tableau des voyelles et un tableau des consonnes du «Cours de lecture», le tout sur grandes cartes murales pour l'usage des classes. Aussi le traité de prononciation précédé du tableau des voyelles et des consonnes en un petit volume, que je considérerais comme la grammaire de la prononciation, et pouvant se vendre à un prix très modique.

Je travaille actuellement à faire une réforme sérieuse dans nos écoles de Montréal, de la prononciation et de l'élocution françaises. Je ne connais aucun ouvrage mieux approprié à cette réforme que celui de M. Lagacé. Les deux seules objections que je rencontre pour son adaptation sont: 1º le prix élevé de l'ouvrage; 2º le fait que nos classes sont déjà amplement munies de livres de lecture et qu'on ne peut pas songer à en ajouter un nouveau.

En publiant le petit volume demandé plus haut, et les deux tableaux, il me serait alors facile d'introduire dans nos classes le «Cours de lecture» sans déranger en rien les autres livres de lecture actuellement en usage dans nos écoles.

Le meilleur marché on pourra vendre ce volume, le plus de profit il rapportera à ses propriétaires, parce que je calcule que dans nos écoles de Montréal seules, pas moins de mille exemplaires seront vendus dès la première année.

Espérant que vous allez prendre ma demande en sérieuse considération, je vous prie de'accepter mes salutations respectueuses et me souscris avec honneur"

ASQ, fonds Université 81, no 19.

1880: Plaintes d'un libraire contre le commerce de librairie par les communautés
1880.06.04 Le libraire L. Drouin au maire et aux échevins de Québec.

"La pétition de L. Drouin & Frère, marchands, libraires, résidant en la paroisse de St Roch de Québec.

Aux noms [sic] de plusieurs libraires

Exposent respectueusement.

Que le Rvd. J.B.Z. Bolduc, procureur de l'Archevêché, et bien d'autres communautés religieuses de Québec, font un commerce de livres, et autres objets concernant la ligne de librairie, tels que chapelets, images, ornements d'église, statuettes, etc etc sans payer aucune taxe à la corporation de Québec.

Que le Rvd. messire Bolduc, et ces communautés religieuses n'importent pas ces objets, dans le seul but de rendre service aux membres du clergé, mais bien plutôt pour réaliser de gras bénéfices, comme vos pétitionnaires sont en mesure de le prouver.

Que vos pétitionnaires vous donnent ci-dessous les noms des Communautés religieuses qui font le commerce de livres etc etc sur une grande échelle; Le séminaire de Québec, Les Frères de la Doctrine Chrétienne, Les Ursulines, Le Bon Pasteur, Les Soeurs de la Congrégation N.D. et les Soeurs de la Charité, Les Soeurs du Bon Pasteur outre le commerce de librairie quelles [sic] font, tiennent une boutique de reliure et une imprimerie, au grand détriment des relieurs et imprimeurs de Québec.

Que vos pétitionnaires se déclarent incapables de lutter avec ces communautés, pour l'excellente raison quelles [sic] ne payent [sic] aucune taxe à la Cité, tandis que vos pétitionnaires sont obligés d'avoir, magasins, commis, de payer des droits, cotisations etc etc.

C'est pourquoi, vu les allégués ci-dessous mentionnés, vos pétitionnaires osent espérer que son honneur le maire, M.M. les échevins & conseillers, voudront bien taxer le Rvd J.B.Z. Bolduc et les communautés susdites comme marchands libraires. Et vos pétitionnaires au nom des libraires de Québec, ne cesseront de solliciter cette faveur, aussi jusque que raisonnable."

ASQ, séminaire 80, no 30.

1880.08.05 Le libraire L. Drouin à M. McGilliam, président du comité des finances de la ville de Québec.

"Votre comité n'ayant pas jugé à propos de prendre notre lettre, en date du 29 juillet, en considération à cause de sa teneur, nous croyons devoir revenir à la charge, d'autant plus que votre comité nous paraît reconnaître la justice de notre plainte en elle-même, du moment quelle [sic] sera suffisamment établie.

Il a été décidé par les libraires, comme nous le disions dans notre lettre précédente, que jusqua [sic] nouvel ordre, nous devrons porter seuls la responsabilité de la pétition, que si [sic] il y a injustice comme tous le croient, cette injustice est la même, qu'un seul s'en plaigne, ou que plusieurs le fassent.

Que si votre comité, ne juge pas apportun [sic] de juger la plainte à son mérite, nous ne voyons pas la nécessité, de donner leurs noms, dans le seul but de les faire dénoncer, aux personnes ou communautés, dont ils croient devoir se plaindre.

Nous réitérons donc notre offre, nous vous offrons de faire la preuve, qu'un commerce illicite de livres, articles religieux, a lieu dans cette ville au grand détriment, d'un certain nombre de vos contribuables.

Nous sommes prêts à faire cette preuve à l'heure et au jour, que vous désignerez, si ce moyen ne nous réussit pas, nous serons forcés de prendre des procédures légales, contre la corporation."

ASQ, séminaire 80, no 30A.


Page modifiée le : 16-05-2016
 

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