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xxx. "Enseignement général - Enseignement professionnel - Manuels agréés par le ministère de l’éducation pour les écoles de langue française 1975-1976", Bulletin officiel - Ministère de l’éducation - Supplément no 39 (30 avril 1975).
"Le ministère de l’Éducation présente la liste des manuels destinés aux élèves de l’Élémentaire et du Secondaire des écoles catholiques et protestantes de langue française pour l’année scolaire commençant en septembre 1975 pour se terminer en juin 1976.
Les livres inscrits sur cette liste ont été officiellement agréés en vertu de l’article 17 de la loi de l’Instruction publique et ils ont reçu l’approbation des Comités catholique et protestant conformément à l’alinéa "e" de l’article 22 de la loi du Conseil supérieur de l’Éducation.
Ces manuels ont fait l’objet d’études pédagogiques et linguistiques coordonnées par la Direction générale des Enseignements élémentaire et secondaire, en étroite collaboration avec des comités de professeurs. Ils ont ensuite été soumis à l’approbation du Comité catholique ou du Comité protestant du Conseil supérieur de l’Éducation.
Seuls les manuels recommandés par la Direction générale des enseignements élémentaire et secondaire des points de vue pédagogique et linguistique et approuvés par les Comités confessionnels des points de vue moral et religieux, ont été présentés à l’agrément du Ministre de l’Éducation pour faire partie de la liste annuelle des manuels agréés.
Si l’agrément ministériel d’un manuel se termine et n’est pas reconduit, les Commissions scolaires peuvent continuer d’utiliser les exemplaires en leur possession pour une période ne dépassant pas deux ans, à condition qu’une telle utilisation soit compatible avec les programmes en vigueur.
Les manuels sont répartis en quatre catégories générales dont toutes ne s’appliquent pas nécessairement à toutes les disciplines:
1- Le manuel proprement dit (mis entre les mains des élèves à l’année longue).
2- Le Livre de consultation pour l’élève (dictionnaire, manuels d’histoire littéraire, monographies, etc., ouvrages qui peuvent être fréquemment consultés
par les élèves et que le professeur voudrait avoir, en un ou en plusieurs exemplaires dans la bibliothèque de la classe).
3- Le livre de lecture individuelle ou collective (texte complet d’une oeuvre littéraire: poèmes, romans, pièces de théâtre, morceaux choisis, anthologie, dont le professeur voudra avoir suffisamment d’exemplaires d’un même titre pour une classe entière).
4- Le matériel didactique (planches, films, cartes, bandes magnétiques et autres, sauf si ceux-ci font partie d’un ensemble didactique, auquel cas ils apparaissent avec le manuel).
N.B.: Ne figurent pas sur cette liste les livres de bibliothèques scolaires proprement dits ni les livres de référence à l’usage exclusif des professeurs. Les manuels qui sont agréés par les deux Comités catholique et protestant ne portent aucune lettre distinctive.
Ceux qui sont agréés par le Comité catholique seulement portent après le titre la lettre (C). Ceux qui sont agréés par le Comité protestant seulement portent après le titre la lettre (P). Les mentions de la catégorie du manuel et de la durée d’approbation apparaissent au bas de chaque titre après la mention du niveau: Exemple : 2-76, ouvrage de la deuxième catégorie dont l’agrément expire le 30 juin 1976. (p. 6)
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SCIENCES DE LA NATURE À L’ÉLÉMENTAIRE
L’adoption d’un programme-cadre en sciences de la nature dans l’enseignement élémentaire amène la disparition de ce qu’on était convenu d’appeler le manuel de l’élève. Cette source d’information "unique" est remplacée par une autre source "dite" de référence qui peut être en partie disponible dans la bibliothèque de classe ou dans la bibliothèque générale de l’école.
L’expérience personnelle doit être complétée par d’autres sources d’information parmi lesquelles se retrouve le livre.
Au cours des recherches, le maître a de nombreuses occasions de discuter avec les enfants du genre d’information qu’ils peuvent recueillir à partir de différentes sources: livres, diapositives, films, etc. Il est très important qu’elles soient d’excellente qualité et aussi variées que possible. Dès l’école élémentaire, les enfants doivent être entraînés à utiliser des livres d’information générale sur différents sujets, des livres décrivant des techniques, des livres qui posent des problèmes et suggèrent des expériences, des flores, des faunes, etc.
Ces instruments pédagogiques sont destinés à aider l’enfant à comprendre et à le motiver pour approfondir une recherche en cours ou pour en amorcer de nouvelles.
Dans la classe où les élèves travaillent par équipes, tous les documents font partie de l’équipement et (p. 60) les enfants les utilisent au même titre que des balances ou des thermomètres. Les élèves les choisissent et les consultent librement. Dans la liste suivante les catégories 2 et 4 suggèrent un bon nombre de ces importants outils pédagogiques. (p. 61)
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SCiENCES HUMAINES À L’ELEMENTAIRE
L’enseignement des sciences humaines à l’Élémentaire ne peut se faire à partir du manuel unique.
C’est pourquoi nous avons éliminé cette catégorie de manuels pour suggérer des volumes de consultation, des livres de lecture individuelle ou collective et du matériel didactique tel que cartes, films ou diapositives.
Ces instruments de travail serviront de support pédagogique, permettront aux enfants un meilleur apprentissage et rendront la recherche plus intéressante (p. 69) (Voir document No 680, paragraphe 5.5).
On recommande que les écoles et les commissions scolaires prévoient l’achat de diverses séries de livres de consultation (catégorie 2 ou 3) ou de matériel didactique (catégorie 4) plutôt que l’achat d’une seule série de manuels qui serait entre les mains d’un grand nombre d’étudiants.
Étant donné la souplesse du programme de sciences humaines, les niveaux d’enseignement sont indiqués simplement par premier cycle (élémentaire I, II et III) et second cycle (élémentaire IV, V, VI).
NOTA BENE: Tout manuel ou matériel didactique qui ne porte pas l’indication d’un cycle peut être utilisé à tous les niveaux selon les besoins. (p. 70)
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SCIENCES DE L’HOMME AU SECONDAIRE
ÉCONOMIQUE
Les manuels mentionnés ne couvrent pas nécessairement l’ensemble d’un programme. L’enseignement de l’économique ne peut se faire à partir d’un manuel unique, mais plutôt en se basant sur diverses sources d’information, (atlas économiques, annuaires statistiques, publications gouvernementales et monographies concernant cette discipline), qui serviront de support à l’enseignement et qui permettront aux élèves de prendre conscience des différents aspects de la vie économique et matérielle.
C’est dans cette perspective qu’il est recommandé aux écoles et aux commissions scolaires de prévoir l’achat de diverses séries de livres de consultation plutôt que l’achat d’une seule série de manuels qui sera entre les mains d’un grand nombre d’élèves.
Il serait donc souhaitable de répartir soigneusement les acquisitions de livres scolaires en tenant compte des procédés didactiques, de la diversité des contenus et des besoins, du centre de documentation de chaque école.
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GÉOGRAPHIE
Les manuels mentionnés ne couvrent pas nécessairement l’ensemble d’un programme, L’enseignement de la géographie ne peut se faire à partir d’un manuel unique, mais plutôt en se basant sur diverses sources d’information (atlas, collections de cartes, ouvrages de synthèse, etc.) qui serviront de support a l’enseignement et qui alimenteront les enseignants et les enseignés des données nécessaires au développement de l’esprit géographique.
C’est dans cette perspective qu’il est recommandé aux écoles et aux commissions scolaires, de prévoir I’achat de diverses séries de livres de consultation plutôt que l’achat d’une seule série de manuels qui sera entre les mains d’un grand nombre d’élèves.
Il serait donc souhaitable de répartir soigneusement les acquisitions de livres scolaires en tenant compte des procédés didactiques, de la diversité des contenus et des besoins du centre de documentation de chaque école.
GÉOGRAPHIE 110
Le programme de géographie 300-110, Initiation à la géographie (Plan d’études à paraître, doc. No 16-3650) suppose, plus particulièrement, l’usage des (p. 74)techniques du géographe. C’est pourquoi, il importe de se servir du laboratoire de géographie et du centre de documentation. En conséquence, il est préférable de faire l’acquisition de diverses séries de manuels comme d’ailleurs l’indique la présente liste en Géographie II. (p. 75)
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HiSTOIRE
Les manuels mentionnés ne couvrent pas nécessairement l’ensemble d’un programme. L’enseignement de l’histoire ne peut se faire à partir d’un manuel unique, mais plutôt en se basant sur diverses sources d’information (atlas historiques, recueils de documents, collections de cartes, ouvrages de synthèse, etc.) qui serviront de support à l’enseignement et qui alimenteront les enseignants et les enseignés des données nécessaires au développement de l’esprit d’observation historique.
C’est dans cette perspective qu’il est recommandé aux écoles et aux commissions scolaires de prévoir l’achat de diverses séries de livres de consultation plutôt que l’achat d’une seule série de manuels qui sera entre les mains d’un grand nombre d’élèves.
Il serait souhaitable de répartir soigneusement les acquisitions de livres scolaires en tenant compte des procédés didactiques, de la diversité des contenus et des besoins du centre de documentation de chaque école.
HISTOIRE 210
Le programme d’histoire 305-210, initiation à l’histoire (Plan d’études à paraître, doc. N° 16-3600) suppose, plus particulièrement, l’utilisation de diverses sources d’information. C’est pourquoi, il n’est indiqué aucun manuel dans la catégorie N° 1.
Cependant, les commissions scolaires auraient intérêt à créer un centre de documentation en histoire dans l’esprit du document "L’école, milieu de vie". École, secondaire polyvalente (Ministère de l’Education, octobre 1971). Cette mesure aurait pour effet de répondre adéquatement à l’esprit et aux objectifs du programme." (p. 78).
"M. François Cloutier a qualifié, hier, de "subversif et immoral" tout en lui reconnaissant "beaucoup d'éléments valables", le document préparé par la Centrale de l'enseignement du Québec et rendu public par elle la veille. Il a aussi promis de ne pas rester indifférent, sans toutefois préciser la nature de ses futurs gestes.
C'est ce document, considéré comme «explosif», la semaine dernière, par le ministre de l'Education alors qu'il en promettait la publication afin de dénoncer l'action de ceux qu'il avait également identifiés comme des «révolutionnaires», dont de larges extraits ont été publiés dans LE SOLEIL hier.
M. Cloutier a analysé brièvement le contenu du «manuel du 1er mai» en signalant que sa première partie propose «une théorie marxiste qui est basée sur la relation exploiteur-exploité" et que la seconde partie propose "une série de fiches pédagogiques, fort bien faites d'ailleurs, qui comprennent des objectifs qualifiés de conscientisation, une méthodologie et un matériel didactique nécessaire.»
Subversif
Le ministre croit que le document est subversif parce qu'il considère qu'il n'est pas normal, dans une société, que les professeurs s'arrogent le droit de préconiser des théories politiques qui sont manifestement repoussées par l'ensemble de cette société.
«Je peux parfaitement comprendre qu'un certain nombre de syndicalistes puissent nourrir des idéologies marxistes, nous sommes en démocratie, même si ces idéologies sont dépassées et même s'ils utilisent un vocabulaire que l'on retrouvait en France autour 1920; notre retard, hélas, n'est pas qu'économique, il est aussi dans le domaine des idées», a-t-il dit textuellement.
«Cependant, s'ils veulent le faire, qu'ils militent à l'intérieur d'un parti politique. Je ne crois pas qu'ils puissent utiliser l'école à cette fin» devait ajouter le ministre de l'Education.
M. Cloutier trouve le document par ailleurs immoral parce que, selon ses propres paroles, «nous nous trouvons devant une espèce de contrat (Suite à la page A6, 2e col.) tacite qui veut que les enseignants aient le devoir de former la jeunesse qu'on leur confie et ce contrat tacite s'inspire des grandes orientations de la société.»
A partir de cette situation, le ministre a tiré les conclusions suivantes:
- «Ce n'est peut-être pas par hasard que certains parents s'interrogent de plus en plus sur le secteur public;
- «Ce n'est peut-être par hasard non plus si le secteur privé a tendance à gagner de plus en plus de terrain;
- «Ce n'est peut-être pas par hasard qu'il est tellement difficile de régler la question linguistique et qu'on refuse de créer une espèce de chasse gardée dans le public.»
Des éléments valables
Dans sa réponse au député libéral de Saint-Jean, M. Jacques Veilleux, le ministre a également avoué que le document de la CEQ n'était pas entièrement condamnable à ses yeux.
«Il y a, bien sûr, et je tiens à le préciser, beaucoup d'éléments valables là-dedans", a ajouté M. Cloutier prenant le soin d'ajouter:
«Le gouvernement n'est pas contre les travailleurs. Et le ministère de l'Education considère qu'il y a tout intérêt à ce qu'on sensibilise les enfants des écoles à la situation sociale telle qu'elle existe, mais pas dans l'esprit qui est sous-jacent à chaque page de ce document.»
M. Cloutier a exprimé aussi l'avis qu'il ne s'agissait pas de la majorité des enseignants, se disant convaincu que la même majorité s'y opposerait si elle avait le choix ou si elle pouvait véritablement statuer là-dessus.
Quant aux gestes qu'il a promis de poser, le ministre a affirmé: «Je ne resterai pas indifférent. Dans un premier temps, je me contente de saisir l'opinion publique. Et dans un deuxième temps, je verrai quelles démarches je suggérerai à cette Assemblée.»"
"La Commission des écoles catholiques de Montréal «ne peut reconnaître le manuel du premier mai comme autorisé et recommande au personnel de l'ignorer.»
Telle est la résolution adoptée à majorité, hier, à la réunion du Conseil des commissaires.
Présentée par la présidente, Mme Thérèse Lavoie-roux, la proposition s'appuie surtout sur le respect des programmes officiels. «La responsabilité de la confection des programmes appartient au ministère de l'Éducation, dit-elle, et si la CEQ veut donner au manuel un caractère qui le rende admissible à l'intérieur des programmes reconnus, elle doit le soumettre au ministère.»
C'est avec beaucoup de prudence que les commissaires ont commenté le document de la CEQ, choisissant délibérément de «recommander», plutôt que de «demander que les enseignants l'ignorent.»
«On ne peut mettre un agent de police dans chaque classe», déclarait le vice-président, M. Luc Larivée, en évoquant le danger d'un retour à la «chasse aux sorcières» que pourraient amener des tentatives de contrôle.
Les commissaires Légaré et Michaud ont cependant voté contre la résolution, alléguant que l'école véhicule déjà maintes idéologies sans que l'on juge bon de s'en scandaliser.
«Les choses dont traite le manuel de la CEQ sont parties prenantes de la vie de 80 pour cent de la population du Québec», de dire Gaston Michaud, et il n'est que normal que l'école en parle.»"
"L'usage du «manuel du 1er mai» et du «guide de travail» portant le même titre sera interdit dans les écoles de la Commission des écoles catholiques de Québec.
En effet, une résolution en ce sens a été adoptée lors d'une séance ordinaire du comité exécutif de la CECQ, tenue mercredi dernier.
Le communiqué émis par la CECQ et signé par l'agent d'information de l'organisme, M. Jean-Paul Blais, précise que la résolution en ce sens a été proposée par M. Gilbert Redman et adoptée à l'unanimité.
Les commissaires disent s'être basés sur la loi sur l'instruction publique, qui dit que les commissaires d'écoles ont le devoir «de s'assurer que les cours d'études dispensés dans leurs écoles sont conformes aux programmes d'études et aux règlements édictés ou approuvés pour les écoles publiques catholiques, protestantes ou autres, selon le cas, et d'exiger que, dans les écoles sous leur contrôle, on ne se serve que de livres autorisés qui doivent être les mêmes pour toutes les écoles de la municipalité».
Attendu que le «manuel du 1er mai», publié par la Centrale de l'enseignement du Québec, ne fait pas partie de la série approuvée par le ministre et par le comité catholique du Conseil supérieur de l'éducation, que le «manuel du 1er mai» véhicule une idéologie qui n'a pas fait le consensus de la majorité de la société québécoise, qu'il n'entre pas dans la mission de l'école de promouvoir des valeurs politico-sociales prônées par des groupes particuliers, c'est pourquoi les commissaires ont interdit l'usage du manuel dans les écoles de la CECQ.
Par ailleurs, la Centrale de l'enseignement du Québec a publié un communiqué, aussi mercredi, pour annoncer que des 30,000 exemplaires du «manuel du 1er mai», qui constituent les deux premières éditions du document de la CEQ, il ne reste plus que 3,000 exemplaires et les commandes continuent d'affluer au centre de documentation de la CEQ. Une troisième édition de 20,000 exemplaires est actuellement sous presse, ce qui portera à 50.000 le nombre d'exemplaires publiés.
Et le communiqué signé par l'attaché de presse de la CEQ, M. Hubert Sacy, précise que les chiffres n'incluent pas les avant-projets préliminaires de brouillons reproduits par les bons soins de M. Cloutier à l'Assemblée nationale.»"
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17-05-2016
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