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Sources imprimées

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1961

xxx. L'enseignement artistique dans nos écoles - Mémoire d'un groupe de parents à la commission royale d'enquête sur l'éducation. S.l., s.n., n.d. 43 p.

Les auteurs s'en prennent aux "directives [du DIP] qui veulent tantôt que la musique soit un art d'ameublement, tantôt, une éducatrice de sens moral, religieux, social et national [...].

[...]

Il y a confusion des genres. La musique n'est ni le catéchisme, ni la grammaire, ni l'histoire du Canada.

Ce répertoire de chants scolaires qu'on voudrait être dispensateur de toutes les vertus patriotiques, religieuses, sociales et morales, quel est-il? C'est celui de «La Bonne Chanson», répertoire aussi inégal que varié qui va du plus riche folklore («J'ai cueilli la belle rose») aux plus susurrantes bluettes sentimentales («Il faut croire au bonheur», «La rose effeuillée») en passant par des chants patriotiques d'un goût douteux, au style ampoulé, dont la pauvreté musicale n'a d'égale que la pauvreté littéraire («Gloire aux aïeux», «Hymne à Dollard», René Goupil à sa mère», etc...)

Nous désapprouvons absolument l'utilisation de la Bonne Chanson comme manuel scolaire:

1- Parce que la présentation des chants, i.e., leur illustration est franchement laide et réalisée à l'encontre de l'art et du bon goût. Ces dessins, loin d'éduquer, déforment les sens esthétique de l'enfant;

2- Parce que du point de vue musical, les recueils de cette collection se composent:

A - Assez rarement d'un authentique folklore ou d'une belle oeuvre (devenue inutilisable en classe,) soit parce que l'accompagnement en fait partie intégrante, soit parce qu'elle dépasse l'intelligence de l'enfant;

B - En grande majorité d'oeuvres «incolores et sans saveur» musiquées par des auteurs de troisième ordre;

C - Très souvent de musiquettes de même venue que la présentation; [16]

3- Parce que dans tous les pays où l'enseignement de la musique à l'école atteint une certaine importante, on n'a jamais procédé par le moyen qu'on veut préconiser, et que dans ces conditions, le voisinage du meilleur et du pire est un autre facteur de déformation. - On n'apprend pas à lire en déclamant des morceaux choisis. - Nous reconnaissons naturellement à la Chanson, sa fonction pédagogique, mais à condition qu'elle soit musicalement impeccable, et parfaitement adaptée aux besoins immédiats de l'enfant. Ce qu'on ne peut certes pas affirmer des ouvrages en question.

La formation musicale tient à bien d'autres facteurs qu'à la mémorisation de mélodies, De plus, nous savons d'expérience, que pour les élèves et pour la majorité des maîtres, ces recueils sont, sans plus, l'objet d'un nouveau «bourrage de crâne».

4- Parce que, quoiqu'on en dise, ce genre d'enseignement à l'école n'est pas le contrepoison efficace des mauvaises chansons ou des goualantes qui saturent aujourd'hui les oreilles de l'enfant, surtout lorsque «la musique» n'a rien à voir avec ces intentions moralisatrices. Nous ne voulons comme preuve que le fait suivant: depuis plusieurs années déjà on utilise régulièrement «La Bonne Chanson» dans nos couvents et écoles, sans qu'il soit survenu que nous sachions, ce renouveau moral espéré." (p. 17).

1961
xxx. Mémoire de l'association des directeurs généraux des écoles à la commission royale d'enquête sur l'enseignement. S.l., s.n., n.d. iii, 74 p.

"Comité des manuels et du matériel pédagogique

1- Les membres de ce comité seraient permanents et nommés par la «Direction supérieure de l'Enseignement». Des éducateurs de carrière seraient invités à en faire partie.

2- Le comité pourrait s'adjoindre les membres nécessaires à l'étude des différentes disciplines.

3- Le comité devrait s'adjoindre le personnel nécessaire à la revision [sic] des manuels au plan de la langue.

La structure pédagogique que nous venons de présenter n'est pas complète, il va sans dire. Nous tenons cependant à préciser que les jalons essentiels y apparaissent.

La partie administrative nécessaire dans une telle structure n'est aucunement soulevée. Cette section à notre avis relève directement du ministre ainsi que des sous-ministres nommés." (p. 14)

1961
xxx. Mémoire de l'association des principaux de Montréal à la commission royale d'enquête sur l'enseignement. S.l., s.n., n.d. 18 p.

"III - Les manuels scolaires

Les manuels sont des instruments indispensables à nos élèves. Seuls, les meilleurs devraient être mis entre leurs mains. [10]

Les critiques formulées nous permettent de corriger les lacunes et de favoriser ainsi nos élèves.

Il nous semble préférable d'encourager nos auteurs canadiens à composer ces manuels plutôt que d'adapter des manuels étrangers. Les directives émanant d'un bureau de recherche rendraient de précieux services à nos auteurs.

Aux manuels se rattachent les cahiers d'exercices ou de travail: ils permettent aux élèves de profiter des leçons du professeur et des règles expliquées suivant leur rythme et développent également l'esprit de recherche provoqué par le maître.

Il nous semble avantageux, sur ce sujet, de suggérer:

A- de recourir aux services de praticiens expérimentés lorsqu'il s'agit:

1- de choisir les manuels scolaires,

2- d'établir les normes, les exigences à respecter dans la composition des manuels;

B- d'encourager nos auteurs qui veulent:

1- composer des manuels scolaires ou des cahiers d'exercices,

2- préparer tout autre matériel didactique nécessaire au succès de nos élèves." (p. 11)

1961
xxx. Mémoire de la faculté de pharmacie à la commission royale d'enquête sur l'enseignement. S.l., s.n., n.d. 68 p.

"vi - Les ouvrages de référence

La pénurie de volumes de langue française à l'Université [de Montréal] n'a certes pas l'importance que présente ce problème au niveau de l'enseignement primaire ou secondaire. La formation de base de l'étudiant s'inscrivant à l'Université dans une faculté professionnelle devrait être en principe, complète et la question de la langue pour les ouvrages de référence devient secondaire. Au contraire l'étudiant universitaire doit avoir accès aux meilleures sources d'information.

Les volumes recommandés aux étudiants de la faculté de pharmacie sont en général d'origine américaine, parfois d'origine française, rarement d'origine anglaise. Ils répondent assez bien aux exigences de l'enseignement pharmaceutique dans notre province mais des réserves s'imposent en regard de la langue.

Plus des deux tiers des volumes mis à la disposition des étudiants sont rédigés en langue anglaise. La majorité de nos étudiants ont poursuivi leurs études dans des institutions de langue française avant leur entrée à l'Université et certains éprouvent des difficultés à utiliser comme instrument de travail des ouvrages de langue anglaise.

Il arrive parfois que, dans le cas de volumes ayant trait aux sciences pharmaceutiques ou à la pratique professionnelle, les étudiants doivent les consulter avec réserve et tenir compte des particularités de la pratique de la profession de pharmacie dans notre province. Les difficultés n'en sont qu'accentuées. [57]

Les volumes de langue française sont peu nombreux dans le domaine de l'enseignement pharmaceutique. Depuis quelques années toutefois, des précis ont été écrits dans diverses disciplines, par exemple, la pharmaco-dynamie, la chimie biologique, la chimie générale et minérale, l'anatomie et la physiologie humaine, la microbiologie et la botanique. Ces précis sont recommandés à nos étudiants mais ils ne couvrent qu'un mince secteur de notre enseignement.

Diverses solutions peuvent être proposées pour obvier à la rareté relative des ouvrages scientifiques de référence en français: la traduction, la publication du cours du professeur et la publication d'ouvrages de référence par des professeurs de nos universités.

Nous les analyserons objectivement en nous rappelant que l'enseignement universitaire n' a pas pour mission fondamentale d'apprendre la langue française aux étudiants; celle-ci ayant été acquise bien avant le stage universitaire. Lorsqu'on enseigne une science à l'Université, on prend connaissance des progrès de cette science dans divers volumes quelle qu'en soit la langue. Dans le domaine des sciences appliquées, la majorité des livres sont en anglais ou traduits en anglais.

La traduction d'ouvrages de référence pour une consommation très réduite par les étudiants de langue française des facultés universitaires de la province serait bien coûteuse et demanderait des traducteurs, spécialistes de la science qui serait l'objet de la traduction; ils sont plutôt rares. On pourrait vraisemblablement recourir à une telle formule pour la traduction d'un volume d'intérêt fondamental. Il serait aussi possible d'établir une collaboration avec d'autres pays, par exemple la France, où des ouvrages sont souvent traduits. [58]

La publication d'un résumé du cours du professeur présente, à notre avis, plus d'inconvénients que d'avantages. Pour certains cours spécialisés, le résumé peut constituer une aide précieuse mais si une telle pratique se généralisait, il serait à craindre qu'en général, les étudiants se contentent d'apprendre ce résumé par coeur sans aller aux sources de référence recommandées. Le fait de distribuer un résumé de cours entraînerait nombre d'étudiants à la passivité. Au contraire, il est très important que l'étudiant prenne des notes et fasse lui-même le résumé de son cours. C'est ainsi qu'il exerce son jugement, découvre et apprend les points fondamentaux d'un cours.

La publication de volumes par les professeurs de nos universités retient particulièrement notre attention. Elle ne peut pas être généralisée, mais nous croyons toutefois que:

Les universités et le gouvernement de notre province devraient encourager de façon toute spéciale les professeurs qui désirent écrire un volume.

De la part de l'Université, cette forme d'encouragement devrait consister à libérer un professeur de sa tâche d'enseignement pendant le temps nécessaire à la préparation d'un ouvrage et à mettre à sa disposition les services d'un personnel auxiliaire compétent; de la part du gouvernement, elle devrait consister à défrayer une bonne partie des frais d'impression et d'édition. La contribution gouvernementale éviterait que le prix des volumes écrits par nos professeurs soit prohibitif. Par ailleurs, l'auteur n'aurait pas à craindre au départ, à cause d'une diffusion nécessairement restreinte, des déficits prévisibles et souvent inhibiteurs. [59]

Egalement ce devrait être la responsabilité du gouvernement de notre province d'organiser des expositions de livres du Québec à l'étranger afin de les faire connaître et d'en multiplier la diffusion.

Au début, cette forme d'encouragement devrait s'appliquer à la publication d'ouvrages de base, lesquels, de toute évidence, auraient une plus grande diffusion et à la publication de volumes adaptés à l'enseignement de disciplines dont le contexte québécois exige une présentation particulière. Les sciences professionnelles et les sciences sociales sont en ce sens de bons exemples.

Les citoyens cultivés du Québec devant de toute nécessité être bilingues, il nous apparaît plus positif de suggérer que l'étude des langues française et anglaise soit agencée au niveau des enseignements primaire et secondaire de façon à permettre à nos jeunes Canadiens-français, à la fin de leurs études, de maîtriser très bien la langue maternelle, tout en possédant des connaissances de la langue seconde suffisantes pour consulter des volumes d'expression anglaise." (p. 60)

1961
xxx. Mémoire de la fédération provinciale des principaux d'école à la commission royale d'enquête sur l'enseignement. S.l., s.n., n.d. 29 p.

"L'uniformité des livres:

L'uniformité des livres n'existe pas, tout le monde le sait mais, au moins, cette uniformisation pourrait se faire au niveau de chaque diocèse ou région pour en arriver, par la suite, à l'uniformisation générale." (p. 11).

1961
xxx. Mémoire de la société Saint-Jean-Baptiste de Sherbrooke présenté à la commission royale d'enquête sur l'enseignement. S.l., s.n., n.d. 44 p.

"V - LES MANUELS

La question des manuels de classe a fait couler beaucoup d'encre. Et à juste titre! Souvent, ils ont donné lieu à une exploitation éhontée, en plus d'être d'une qualité très variée selon le caprice des commissaires d'écoles ou la force de pression à la commande d'un éditeur ou d'une communauté religieuse.

On en a contre les manuels, surtout à l'élémentaire et à l'universitaire. Nous avons traité des manuels à l'université dans une section antérieure. Nous ne nous occuperons donc ici que des livres de classe des écoles élémentaires et secondaires.

Il nous faudrait au primaire des manuels uniques. Tous les enfants, en quelque lieu qu'ils résident, bénéficieraient des mêmes connaissances basiques et la similarité de ces connaissances éliminerait les problèmes suscités par la préparation variée donnée à nos enfants, et qui complique l'intégration d'un enfant venant d'une certaine école dans une autre école. Et nous songeons ici aux déménagements nombreux de notre peuple de locataires et aussi aux multiples déplacements occasionnés par la mobilité de la main-d'oeuvre. Au surplus, le passage du primaire au niveau supérieur ne serait pas compliqué par la préparation diversifiée des candidats.

La question suscite aussi un problème de justice. Il ne devrait exister aucun citoyen de seconde zône [sic] dans notre province. Chaque enfant a droit à la même qualité d'éducation et d'instruction que les autres, qu'il soit de la campagne, d'un petit village, ou d'une petite ville éloignée. Tous les enfants doivent avoir les meilleurs manuels possibles et au plus bas coût pour l'Etat. [33]

Nous recommandons donc que des concours provinciaux soient lancés pour la composition des manuels de classe. Des juges objectifs et compétents dans chaque matière détermineraient le meilleur des manuscrits soumis. Chaque écrivain pédagogue ou groupe de collaborateurs dûment autorisés à concourir serait rémunéré. L'auteur choisi bénificierait [sic] en plus de certaines royautés.

Les manuscrits seraient ensuite imprimés par les soins de l'Etat provincial, après demande de soumissions publiques. Ainsi, on épargnerait beaucoup des deniers publics. Chaque commission scolaire locale serait ensuite responsable de la distribution des manuels dans les écoles tombant sous sa juridiction.

On pourrait tenir de tels concours de composition de manuels tous les cinq ou dix ans, ou plus souvent selon le cas. On pourrait peut-être en faire coincider [sic] la tenue avec la durée moyenne normale des manuels et l'épuisement planifié des stocks.

Remarquons qu'on pourrait procéder aussi de la sorte pour une grande partie des manuels employés au secondaire ou, tout au moins, grouper les commandes chez les éditeurs. L'éducation coûte cher; il faut chercher à en diminuer les frais. Du même coup, on réaliserait une certaine uniformité, même si, au niveau secondaire, il doit y avoir place pour l'initiative créative et stimulante, et donc une certaine diversité." (p. 34)

1961
xxx. Mémoire humblement présenté à la commission royale d'enquête sur l'enseignement (commission Parent) [par la commission des écoles catholiques de Pointe-Claire et Beaconsfield]. S.l., s.n., n.d. 17 p.

"Meilleure adaptation des livres de science:

Au cours élémentaire, nous avons constaté que les livres de science sont déficients, mal adaptés aux conditions actuelles. Point n'est besoin de comparer longtemps les livres de science employés par les Anglo-Saxons et les nôtres pour s'apercevoir de l'immense supériorité de ceux-là sur ceux-ci.

Au niveau élémentaire l'enfant a besoin de l'image, à tout prix, pour prendre contact avec la science. Dans ce domaine, l'abstraction chez lui est voisine du zéro; il a besoin de l'expérience et, dans son livre de science, l'expérience pour lui est limage.

De plus, son livre de science dit être à la page; l'enfant participe beaucoup plus à la vie scientifique de l'adulte qu'autrefois; il rencontre, jeune, de nombreux problèmes scientifiques qui suscitent des questions ultra-modernes auxquelles les manuels doivent tout au moins donner un commencement de réponse.

Naturellement, il incombe aux professeurs de compléter ce que des manuels bien adaptés aux conditions actuelles auront commencé à édifier chez l'enfant. Comment pourrait-il en être ainsi si les professeurs eux-mêmes ne sont pas au courant des nouvelles méthodes, s'ils n'ont pas pris d'abord un contact intime avec ces nouveaux manuels, s'ils n'ont pas rafraichi [sic] leurs notions en les débarrassant de ce qu'elles ont de trop vétustes. Il leur faudra [4] donc eux-mêmes acquérir les connaissances nouvelles, tant au point de vue principes constituant intrinsèquement les disciplines qu'ils auront à enseigner qu'au point de vue méthodologique des anciennes disciplines rajeunies par les dernières décades de recherches, connaissances nouvelles qui leur permettront d'instruire et d'éduquer avec une efficacité accrue." (p. 5)

1961
xxx. Mémoire soumis par l'école des beaux-arts de Québec à la commission royale d'enquête sur l'enseignement. S.l., s.n., n.d. 18 p.

"ACTION NUISIBLE DE CERTAINS MANUELS POUR L'ENSEIGNEMENT DU DESSIN

La Congrégation des Frères de l'Instruction Chrétienne, de la Pointe-du-Lac, par exemple, vend chaque année aux commissions scolaires des manuels spécifiquement consacrés à l'enseignement du dessin. Le contenu de ces cahiers aux prétentions pédagogiques dépasse toutes les limites possibles du mauvais goût, de l'ignorance grossière, de la vulgarité et de la mièvrerie. Nous nous sommes déjà élevés contre ces formules désastreuses, nous en avons formellement dénoncé l'emploi, [6] mais les cahiers ont poursuivi paisiblement leur carrière. Farcis de «recettes» techniques, de reproductions d'une médiocrité accablante, de citations fallacieuses, de conseils sirupeux, ces cahiers représentent un puissant moyen de déformation. Ils concourent à maintenir le goût et l'esprit critique des enfants à leur niveau le plus bas et par conséquent devraient être prohibés." (p.7).

1961
xxx. Mémoire sur l'instruction publique présenté par le comité ukrainien - section de Montréal - à la commission royale d'enquête sur l'enseignement dans la province de Québec. Montréal, s.n., 1961. 25, 5 p.

"7. De la nécessité de procéder à une revision [sic] des manuels scolaires pour en extirper les erreurs et les inexactitudes.

Le Comité Ukrainien Canadien est vivement préoccupé par la quantité phénoménale d'erreurs, d'inexactitudes et d'idées fausses, qui fourmillent dans les manuels d'histoire, de géographie, de littérature, de musicologie, de philosophie et d'art en usage dans nos écoles et nos universités. Le Comité est surtout ému par les extravagances concernant l'Ukraine, mais il constate également que d'autres peuples et d'autres pays ne sont guère plus favorisés à ce point de vue.

Il est extrêmement difficile de dissocier le problème de ces erreurs particulières du problème plus général - et d'autant plus grave - de la fausse conception, qui préside au Canada, aux Etats-Unis et dans beaucoup d'autres pays du monde libre, à l'élaboration des traités d'histoire et de géographie, ainsi que des disciplines - littérature, musicologie et art -, où l'aspect historique est fatalement évoqué.

Le manuel d'histoire, par exemple, se présente trop souvent sous la forme d'une monographie élargie. En d'autres termes, l'auteur, spécialisé dans l'histoire de son pays ou d'une région du monde, donne à cette partie de son ouvrage une envergure considérable, puise à des sources inconnues et précieuses, apporte des idées nouvelles, mais en même temps, pour satisfaire aux exigences d'un programme d'études plus étendu, il doit aborder des questions qu'il connaît peu ou qu'il ignore; il se contente alors d'emprunter à des sources qu'il n'a pas vérifiées lui-même. Ainsi l'histoire se transcrit automatiquement, et les erreurs, se répétant de générations en générations, acquièrent même, avec la patine du temps, une autorité, qui ne devrait appartenir qu'à la vérité.

Dans d'autres cas, l'historien prenant fait et cause pour un peuple contre un autre, ressasse de séculaires rancunes, n'utilise que des documents tendancieux et produit en fin de compte un ouvrage, qui ne servira qu'à semer la haine et la discorde.

De nombreux empires se sont écroulés au XX ème siècle, des dominations coloniales ont pris fin, d'autres puissances d'oppression sont nées. Des peuples, hier encore, ennemis, se sont réconciliés, d'autres, qui étaient auparavant alliés, sont devenus ennemis. [17]

Tous ces gigantesques bouleversements mondiaux ne trouvent qu'un pâle et superficiel reflet dans nos manuels scolaires. Ceux-ci continuent toujours à véhiculer les fables préconçues des impérialismes d'hier et d'aujourd'hui. Y a-t-il une justification quelconque à ce que les écoles et les universités du Québec et du Canada soient des officines de propagande de ces régimes étrangers d'oppression?

En ce qui concerne plus particulièrement l'Ukraine, le Comité Ukrainien Canadien déplore notamment que dans les manuels en usage dans nos établissements scolaires et universitaires, ce pays soit considéré comme une simple province russe, que son histoire soit présentée d'une façon totalement méconnaissable, que ses origines soient confondues avec celles de la Russie. Le Comité déplore qu'il ne soit fait nulle part mention de la lutte séculaire que le peuple ukrainien livre pour sa liberté et son indépendance nationale. Il constate avec amertume que les plus grands écrivains, compositeurs, philosophes et peintres de l'Ukraine soient totalement ignorés ou généreusement attribués à la Russie.

Ces entorses à la vérité sont évidemment préjudiciables à la qualité même de l'enseignement, mais elles provoquent aussi de pénibles malentendus dans les écoles et les universités, fréquentées par les Ukrainiens. Nos étudiants réagissent souvent avec violence contre ces allégations diffamatoires. Il s'ensuit des conflits - parfaitement déplacés en classe - entre professeurs et élèves, et entre étudiants de différentes origines nationales.

Ce préjudice casé aux Ukrainiens est également très grave en ce qui concerne leur situation au Canada. Etant donné le pillage systématique de notre patrimoine national, nos autres concitoyens canadiens ne peuvent apprécier à sa juste valeur notre très importante contribution culturelle à l'édification du Canada de demain.

Après la deuxième guerre mondiale, l'Organisation Internationale pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) a créé une commission spéciale, destinée à proposer une refonte totale de la science historique.

Pour contribuer au maintien de la paix et de la sécurité dans le monde, cet organisme a promis d'orienter ses travaux de manière à resserrer la collaboration entre les nations par le rétablissement de tous les faits déformés à l'instigation de certains intérêts particuliers ou nationaux, par l'interdiction des interprétations blessantes à l'égard d'un peuple quel qu'il soit, par la proscription totale [18] de l'esprit de haine. Plus tard, un membre de cette commission prescrivait aux nouveaux auteurs de manuels historiques de ne se conformer qu'aux exigences de la vérité pure, et d'expliquer à leurs lecteurs que la vérité historique - si elle est exposée sans haine et procède au contraire d'un sentiment d'amour universel - ne saurait aller à l'encontre d'aucun nationalisme, même le plus intransigeant.

C'est dans cet esprit, que le Comité Ukrainien Canadien propose une refonte des manuels scolaires et universitaires non seulement dans la Province de Québec, mais dans l'ensemble du Canada. Comme l'éducation et l'instruction relèvent de la plus stricte juridiction provinciale, le Comité Ukrainien propose à la Province de Québec de prendre l'initiative de convoquer une conférence interprovinciale afin de procéder à une revision [sic] générale des livres utilisés dans l'enseignement et d'amorcer une collaboration en vue d'unifier - ne serait-ce que l'esprit dans lequel serait enseignée l'histoire. Ce Comité Ukrainien Canadien croit que cette conférence devrait nommer une commission permanente, dont les membres seraient les professeurs des Universités de chaque province, et parmi lesquels il y aurait également des spécialistes appartenant aux divers groupes ethniques du Canada, dont des Ukrainiens.

Le Comité Ukrainien se réserve le droit de soumettre à la Commission Royale sur l'enseignement dans la Province de Québec, une annexe (B) à la présente partie de ce mémoire. Ce document, qui sera remis lors de l'audition de notre délégation, contiendra un relevé des fautes commisses dans les manuels". [Je n'ai pas retracé cette annexe]. (p 19)

1961
xxx. Recommandations présentées à la commission royale d'enquête sur l'enseignement par l'association des parents des paroisses de St-Viateur et St-Germain d'Outremont. S.l., s.n., n.d. 13 p.

"Manuels scolaires

L'Association déplore la médiocrité de bon nombre de nos manuels, particulièrement au [5] niveau primaire et suggère que des mesures radicales soient prises, si nécessaire, pour mettre fin à cet état de choses. Au besoin, quoique cette formule ne saurait être que temporaire, ne pourrait-on pas se servir des meilleurs manuels, de France ou de Belgique? Pourquoi n'instituerions-nous pas des concours pour les manuels scolaires, comme il en existe pour les oeuvres littéraires et scientifiques?" (p. 6)

1961
xxx. Résumé du mémoire soumis à la commission royale d'enquête sur l'enseignement par la société du Québec d'éducation par l'art. S.l., sn., n.d. 11 p.

"COMITÉ DES MANUELS SCOLAIRES

Nous ne referons pas le procès de la valeur pédagogique des manuels actuellement en usage. De plus autorisés que nous se sont prononcés. Mais il nous appartient de condamner, sans aucune réserve, la valeur esthétique et, par conséquent, affective, de l'immense majorité de ces hideuses productions des pires manoeuvres de l'art du livre. Le comité se chargera de surveiller l'illustration, le choix des caractères et la mise en pages [sic], afin que les futurs manuels n'outragent pas, jour après jour, la fraîcheur, la sensibilité, le sens du merveilleux qui sont les conditions naturelles de la jeunesse." (p. 10).

1961
Coulombe, Jean (mme) et mme Gaston Dulong. Rapport sur les livres de Français au cours primaire présenté à la commission royale d'enquête sur l'enseignement. S.l., s.n., [1961?]. Pagination variée.

"Rapport sur les livres de Français
au Cours Primaire
présenté à la Commission Royale d'Enquête sur l'Enseignement
par
Madame Jean Coulombe et Madame Gaston Dulong
sous les auspices des Femmes Universitaires de Québec

Voulant apporter notre contribution à l'enquête sur l'éducation, nous avons pensé que l'étude des livres de français au degré primaire permettrait de se faire une idée plus juste du problème à ce niveau.

Cette enquête traitera donc des livres de français de la première à la septième année. Étant donné leur nombre élevé, nous avons choisi ceux qui nous semblent les plus employés:

Forest-Ouimet 1ère année
Forest-Ouimet 2e année
Forest-Ouimet 3e année
F. I. C. Le cours de Français 4e
F. S. C. Mon livre de français 4e
F. I. C. Cours de Français 5e
F. I. C. Cours de Français 6e (Série A)
F. M. Langue Française 6e et 7e
F. S. C. Mon livre de Français 7e (Série A)
Vu le nombre considérable d'erreurs que contiennent ces manuels, nous n'avons pu les classer en groupes (fautes de syntaxe, anglicismes, impropriétés, clichés, etc...) car, souvent, elles sont à la fois anglicismes et fautes de syntaxe ou impropriétés et fautes de syntaxe...

Par ailleurs, il est difficile de faire entrer dans une catégorie des expressions, un vocabulaire extrêmement pauvres. Nous avons donc pensé qu'il était préférable de faire une liste de ces erreurs avec références et indications précises pour chaque livre.

Nous faisons remarquer au début de ce relevé que nous n'avons pas tenu compte des fautes d'orthographe, voulant bien croire malgré leur nombre élevé qu'elles étaient dues à des coquilles d'impression.

Nous n'en donnerons qu'un exemple mais il est significatif:

«La dernière Scène (Sic) pour la dernière ... Cène.»

[1]

Relevé partiel des fautes contenues dans les volumes étudiés.

Forest et Ouimet, 2e livre de lecture

p. 32.- Quel est votre anniversaire de naissance ?
p. 38.- Certain c'est notre train qui arrive.
p. 54.- Les voici autour de la grande table à droite de chaque assiette, un couteau; à gauche une fourchette; et au milieu de la table une carafe d'eau fraîche.
p. 54.- La cuisinière est à son fourneau toute affairée.

Forest et Ouimet, 3e livre de lecture

p. 6      - Mes membres sont mes bras avec mes mains pour travailler
11        - N'aimerais-tu pas à recevoir le baptême.
45        - L'an dernier elle a eu trois boîtes de friandises; alors elle a été généreuse, et elle en a donné une à une petite voisine, avec du chocolat et des fruits.
49        - Beaucoup fatigué.
52        - Ayant trouvé l'enfant avec Marie, se prosternant, ils l'adorèrent.
53        - Ici, le jour des Rois, avec la tarte feuilletée ou le gâteau appétissant, on tire au sort le roi de la journée.
77        - Elle ouvrit le cadeau de Monique d'abord.
86        - Denise a quitté la maison depuis quelques jours, elle aimerait bien avoir des nouvelles de son papa, de sa maman, et même de sa poupée et de son petit chien Noiraud.
110        - Qu'est-ce que c'est ça réfléchir ? 117        - Mais pourquoi on fête toujours, quand quelqu'un change d'âge.
117        - ....... on dirait qu'on s'aime mieux.
124        - Ces petits poissons sont de la famille de la morue. En tout cas, ils ne passent ici...etc...
126        - Ce n'est pas la même famille tout à fait bien qu'ils appartiennent à la même race.

[2]

Forest et Ouimet, 3e livre de lecture

p. 131    - ... où la grande patronne du Canada se plaît à déverser ses nombreux miracles.
137        - À travers les fenêtres ouvertes de l'auto.
139        - .....de prier sur le tombeau du frère André qui a fait surgir tant de miracles.
139        - .....reposent sous l'humble croix ou de somptueux monuments.
18         - Ces êtres et ces choses qui entourent les enfants; c'est la patrie
98         - Lourdement, l'araignée.....tisse sa toile.

Frères Maristes «Pieds nus dans l'aube» 4ième et 5ième année.

p. 15    - Le samedi c'est la fois qu'on ne va pas à l'école.
24        - RÉCITATION;
Salut doux nid, classe charmante où gazouille mon doux printemps
Asile heureux, serre vivante qui voit fleurir mes jeunes ans,
Atelier où je fais l'apprentissage de la carrière au terrestre séjour
Douce patrie où chante mon jeune âge, je te revois mon école en ce jour
29       - DEVINETTE;
           - Avec R en tête et une queue sifflante, formez 4 mots jumeaux qui se prononcent comme ma, mât, motte, mot.
34       - no. 140 Il y a des enfants qui pensent qu'on joue pour gagner seulement
39       - .....ces courses folles et ces rires charmants qui font songer à une belle fugue musicale de Chopin.
46       - no. 203 - La mourante battue des vents contraires s'agite vainement.
66       - no. 303 - L'ainé à Ludger.
37 no 440       - Je demeure sur une rue. 123 no 557       - Ce n'est pas tous les verbes qui peuvent s'employer à la voix passive
Le Père Noël n'est plus cru par les grands garçons. 124 no 578
128 no 578      - Quel jour c'est
131 no 584      - C'est comme pour le complément direct.
133 no 603      - Des avions bien dirigés sont atterris doucement.

[3]

Frères Maristes «Pieds nus dans l'aube» 4ième et 5ième année. (suite)
p. 133 no 597  - La petite locomotive-joujou fut retirée dans sa boîte
136 no 612      - Il a perdu la victoire.
137 no 614      - On leur donnerait des articles de sport nombreux
140 no 628      - Je les ai puisés sur le journal.
140 no 627      - La distribution de gâteau des rois découpé donnait lieu à une scène charmante. L'un des enfants les yeux bandés, désignait lui-même, après qu'on avait retiré la part à Dieu, ce qui revenait à chaque convive
185 no 809      - Il nous les donnait pour récompenser nos compositions
188 no 820      - La pêche est avec la chasse le sport qui a le plus de favoris.
248 no 1061    - La maman est la plus belle chose créée par Dieu 229 no 286     - Avions à jets 231 no 997     - Quelqu'un s'en vient Adjutor Rivard . p. 265
240 no 1030    - Chaque phrase du premier paragraphe compte donc combien de propositions ?
266 no 1118    - Dans un vaisseau.

MON LIVRE DE FRANÇAIS Livre B 4ième et 5ième année Frères du Sacré Coeur.

p. 6     - Celui-là rappelle quelques faits...; un troisième y va de ses ambitions
69       - Situé sur la rue Saint Joseph
11       - Je suis dans la 5ième année
37       - Un cendrier monte la garde
37       - Le sécrétaire...surmonté d'un Montmartre, une commode et une chaise complètent l'ameublement... tandis qu'un crucifix
34       - Elle serre la vaisselle ---- Elle montera dans les chambres
p. 35   - Ces planchers sont reluisants Cette table Chesterfield
L'entrée et le vivoir possèdent des peintures artistiques, chaque chambre a sa garde robe
La table de la cuisine vient de grand-père.

[4]

MON LIVRE DE FRANÇAIS Livre B 4ième et 5ième année Frères du Sacré Coeur.

37 - Maman avait un gros lavage. Le ménage sera facile
39 - Papa a choisi le fauteuil à teinte rouge; maman a préféré celui à teinte verte
41 - Observation. Nommez les constructions qu'on aperçoit sur cette ferme
42 - Jacques eut l'incomparable plaisir de voir défiler le troupeau de bêtes à cornes ..
45 - Lorsque nous avons visité, les cheveux mangeaient.
50 ex. 30 - Le chien entre en scène; les vaches ont vu l'animal; elles l'ont surtout entendu; c'en est assez.
54 - Mangent ... en se servant de leurs ustensiles désagréables aux autres convives
66 - Une légion de fournisseurs.
69 - Le vieux curé à l'école distribue les lumières et les encouragements.
76 - Plus d'un en quittant le Saint Lieu ...
108 - Un jour l'élégante bête fut aperçue. (On ne sait pas de laquelle il s'agit.). La perdrix s'approcha de lui et lui dit:
116 - Papa un fervent de la chasse ... Précédé de son chien l'homme longe (Il s'agit du même personnage - particulier au général
169 - Les grands parents même avaient songé aux petits - fils
194 - Ceux que vous entrevoyez dans le salon, c'est la jeunesse
204 - Nous lui aiderons
221 - Les voyageurs entrent dans les wagons et ils se choisissent un siège
232 - Il mourut tuberculeux
234 ex 136 - Le tisserand fabrique des étoffes et le tailleur nous en confectionne des vêtements ... Le pelletier nous étale ses manteaux ... l'ouvrier nous fabrique des machines, le mécanicien nous les répare
307 - Bonjours chers parents, et portez-vous bien
311 - Dans le Ciel les saintes phalanges se prosternent devant le Roi
315 - La dernière Scène (Cène)
321 - Je vois une peinture de la Dernière Scène (Cène)

[5]

F. I. C. Cours de français, 4e et 5e années - Série B.

12 no 11 - Les gens de la ville qui bordaient nos lacs sont partis
56 no 79 - Ils (les dindons) descendent pas à pas du perchoir et refoulent du poitrail la cohue.
59 no 89 - Le garçon de mon patron, Gabriel, est mon compagnon
65 no 107 - Elles (les oies) se balancent d'une patte sur l'autre
68 no 117 - (En parlant d'un cerisier) Y a-t-il beaucoup de cerises dedans ?
71 - J'occupe cette après-midi au jardin.
94 - Récitation. 2e strophe:
Pastelle nos feuillages,
Automne laurentien;
Décore nos bocages....
108 - Nommez une chose que l'on fait en passant devant une église
172 - Ces pâtisseries de Noël sont délicieuses au goût
208 - Récitation 3e strophe:
Héros des poudreries,
Vous êtes nos sauveurs...
Du Christ, troupe hardie,
Blancs et saints raquetteurs,
Et milice aguerrie
Des pionniers sans peur
224 no 370 - Je ne puis me passer de ce cadran.
239 no 398 - ...pour s'asseoir au grand siège de damas rouge.
425 - Exercices de formation à la phrase.

F. S. C. Mon livre de français, 1e année, série A.
19 no 9 - Il poursuit néanmoins la tâche malgré tout.
19 no 7 - Les épis alourdissent.
25 - Et pourtant le génie humain ne se compte pas encore pour satisfait
31 - no 15 - La population de la ville n'y croyait rien.
29 no 8 - À l'âge de quinze ans il devint orphelin et s'engagea comme copiste. C'est pendant qu'il travaillait à cet atelier...

40 no 6 - ... viendra bientôt les chercher pour une courte excursion avec l'automobile.
42 no 15 - Il fut exact à l'horaire qu'on lui avait fixé.
50 no 9 - ... et se mettre en frais de préparer le fruit de leur long travail.
54 - Sur l'océan tombe la nuit au lieu de Oceano Nox (V. Hugo)
60 no 7 - Le ravissant sucre du pays.
133 no 27 - C'est le gai réveillon dont l'heure inaccoutumée....

[6]

F. S. C. Mon livre de français, 7e année, série A, ( suite )

195 - Les élèves accouraient jusque de Montréal, des États-Unis...
135 - Ce fut une grande pitié cette année-là au coeur de la province
142 no 2 - L'hôtesse passa des friandises.
297 no 14 - Par les années passées.
203 no 24 - Maman exige que mon frère et moi entrions du combustible
157 - Cette galerie d'ouvriers canadiens est la mienne et cette série de paysages d'hiver est le leur.
190 no 9 - Ils ont demandé les prix qu'ils ont pensés.
197 - mésédifiant
200 no 10 - La vaisselle a tout d'abord été lavée et serrée.
201 no 15 - Je m'approche bientôt avec timidité car, pendant que je m'amusais, je me suis déchiré.
237 no 3 - Quand le moment sera venu, on ne manquera pas de vous répandre 157 - Le violoniste Chrysler ( au lieu de Kreisler )
215 - J'avais perdu l'haleine ( au lieu de perdu haleine )
125 - Les fidèles en gravissaient lentement les degrés comme une succession d'âmes montant au ciel.
134 - 3e strophe: L'ardente piété, c'est l'encens qui s'élève,

L'étude, c'est le myrrhe où s'embaume le rêve;
L'action qui s'épure au dur creuset, c'est l'or.
147 no 6 - La nature veut prendre part à vos célébrations; elle vous étale ses beautés.
181 no 12 - Cette main criminelle fut capturée

F. S. C. 4e année A
p. 9 - Elle prend un soin plus grand, je dirais, de ses livres, usagés que de ses livres neufs.
11 - L'Imparfait indique qu'une action n'est pas finie quand une autre commença.
22 - Pourquoi certains oiseaux sont-ils au vol> ?
30 - Le mot on désigne des personnes et il est toujours du singulier.

[7]

F. S. C. 4e année A

36 - ACCORD DES VERBES: De jeunes ouvriers achevaient de monter le mortier et les briques sur un petit échafaud (sic) lorsque trois vieux maçons, en habits blancs font leur apparition.
45 - L'arbre naît et grandi. (sic).
51 - Ce petit sapin, là-bas, parera sans doute votre salon à Noël prochain.
115 - La veillée des pauvres: exemple du mauvais emploi des temps - noter le passage du passé au présent sans transition.
119 - Je n'ai plus de bonnes que les mains.
54 - Raisonnez votre choix. au lieu de: Donnez les raisons de votre choix.
55 - Cet homme et son garçon.

Rassembler pour ressembler
58 - L'épinette est descendue au moulin à papier.
59 - Un jour, une bande d'entre eux arrive près d'un lac, la troupe nage lentement, sans secousse, sans bruit.
57 - Une visite au corps pour visite de condoléances
71 - Clichés: Compatir à sa grande douleur, Languir sur un lit de douleur.
78 - Le fermier se lève matin.
Si vous m'aidez ainsi, je vous rendrai votre temps cet hiver.
84 - Ménagères.
89 - Nous avons subi de gros dégats. (2 fois dans la page) pour souffert
Verbe jouir employé dans un sens impropre.
6 - Et autres effets classiques. Manque de précision. Effet a souvent le sens de vêtements. Ce qui ne convient pas ici.
9 - les couronnes de fleurs pour massifs de fleurs.
9 - Mon école est située sur la rue St-Joseph. (anglicisme)
9 - Les élèves rédigent une composition écrite. (pléonasme.)
10 - Les garçons ne trainent pas sur la rue (anglicisme.)
10 - Raisonnez oralement les verbes puis écrivez et soulignez-les.
La cloche de l'école sonne 4 heures.
11-12 - Employez à toutes les personnes à l'imparfait. (au lieu de mettez)
[8]

17 - Emploi du verbe convenir dans toute l'explication grammaticale au lieu de désigner.
18 - Il place des appuis sous les branches que le poids des fruits menace de rompre.
19 - Lourdeur et gaucherie de la phrase:

Les fruits sont peut-être succulents, mais les clôtures sont néanmoins piquantes et les chiens sont fort ennuyants.
22 - Trouvez 3 noms convenant aux qualités suivantes:
27 - Les oiseaux partent à l'automne et reviennent au printemps.
28 - Imprécision - gaucherie.
Un oeuf brillant, puis un petit couvert de duvet (au lieu de un petit poussin).
30 - Car ils sont des êtres très charmants et très utiles.
33 - Le plombier installera la tuyauterie.
36 - Échafaud pour échafaudage
37 - Une couronne de fleurs pour massif.
42 - S'écrient les autres arbres en fléchissant la tête.
45 - En ramènent toujours un beau gibier
47 - Raisonnez oralement l'emploi des ....
Applaudir ses mérites ( à ses mérites)
49 - Prends garde d'endommager. (négation omise)
50 - Quelles sont les différentes occupations que l'on trouve dans un camp de bûcherons.
93 - On l'entend geindre de la rue. Han Han (le boulanger pétrit la pâte)
99 - Mes clients ont tous les métiers (au lieu de font).
101 - Parterre - (anlgicisme: sur la rue).
106 - Le vent froid fait couler une larme de l'oeil.
112 - Fournaise. au lieu de chaudière
115 - En compagnie de son épouse et de sa couronne d'enfants
116 - J'écoutais à la radio lorsque la visite arriva
Réunir la parenté et veiller au salon.
117 - À certains jours.
118 - Lampe à pied, pour lampadaire
119 - Extrait du Ch. Groulx.
jongler
broches à tricoter
cogner des clous.
[9]

F. S. C. 4e année A
121 - Camille arrive de voyage, mais quittera de nouveau demain matin.
123 - La parenté.
131 - On se donne la main (pour serrer). Plus de gens à mauvais caractère. Avoir de la visite.
138 - À l'été.
144 - Le jour est très favorable au ski.
148 - Ils partirent à la minute pour les collines voisines.
Ils sont à lui poser la tête. (au bonhomme de neige)
149 - Des bas de laine (pour chaussettes).
153 - Poêle - fournaise
156 - fournaise.
157 - Cliché:

les entrailles de la terre.
les rigueurs de la saison froide.
168 - Paul est à jouer. Le missionnaire était à atteler les chiens. Les employés sont à travailler.
171 - Tirer de la flèche.
176 - Ils ont foi aux missionnaires.
Je quitterais au lever du jour. (au lieu de partirais).
186 - On se transporte, pour on se déplace
Le villégiateurs (familier)
192 - Durant la guerre ses frères montaient ces avions de combat.
194 - Maisonnette ( pour un castor).
199 - Captures réalisées au cours de cette excursion.
200 - Un manteau de vison est dispendieux ?
208 - Une partie de sucre est toujours un régal sans pareil.
211 - De nombreux cultivateurs sont revenus de leur érablière enchantés de leurs succès ?
216-217 - Les oiseaux ont recueilli des herbes séchées; Ils (les oiseaux) ont retrouvé nos demeures et leurs chants joyeux.
216-218 - Les oiseaux sont depuis longtemps occupés à la construction de leurs palais.
219 - La vie est jaillie de partout.
que le printemps serait très tard cette année (au lieu de viendrait)
228 - Ce sont les Croisés qui se sont rendus en Terre Sainte et ont délivré le tombeau du Christ.
231 - gros cochons grognards
[10]

236 - J'achève mes semences malgré que j'aie été très souvent dérangé
237 - ont abandonné la lutte (il n'y a pas de lutte)

les poules sont alors rentrées dans leur domaine (poulailler)
Les choses sont bien placées avec ordre
238 - Le cultivateur entrera en récolte
246 - À la dérobée ... au lieu de: à l'insu de
près de son époux
247 - l'avant-midi
251 - Punir cette toquade
258 - Ils ont immolé des pans de forêts
Les glaces se dissipèrent
259 - Mon oncle se blottit dans son fauteuil et regarde son journal.
261 - on copiait les livres sur de longues tiges d'une plante appelée papyrus
262 - papier à journal
263 - Quel nom donne-t-on à l'église du Chinois
[11]

Considérations générales

Au terme de ce relevé, qui est loin d'être exhaustif, nous tenons à exprimer notre stupeur, sinon notre indignation, devant le nombre considérable d'erreurs, devant la pauvreté de cette langue qui doit pourtant avoir une valeur éducative dans l'esprit des auteurs des manuels scolaires. Nous voyons pourtant à foison:

a) des impropriétés retirant tout caractère français et toute intelligibilité à la phrase. Ex.: «Mais pourquoi on fête toujours quand quelqu'un change d'âge?»

(Forest-Ouimet, 3e, p. 117)

b) des anglicismes communs dans des phrases mal venues. Ex.: «Mais voilà que l'"engin" fait encore des siennes» Il s'agit du moteur.

(F. I. C. 6e, p. 399)

c) des fautes de syntaxe. Ex.: «De toutes les automobiles, je préfère la Ford pour la facilité de conduire».

(F. I. C. 6e, p. 410)

«Pourquoi certains oiseaux sont-ils au vol ? Que font les oiseaux qui demeurent à terre?»

(F. S.-C., 4e année A, p. 22)

d) Des négligences, des termes populaires. Ex.: «Qu'est-ce que c'est ça réfléchir?»

(Forest-Ouimet, 2e, p. 35)

e) les banalités, les clichés les plus rebattus. Ex.: «Languir sur un lit de douleur.»

(F. S.-C., 4e année A, p. 71)

[12]

Voici par exemple, un passage, (F.M. 6e-7e, p. 431) qui pourrait figurer dans un traité de stylistique pour enseigner aux élèves comment ne pas écrire:

«Une fois que je revenais d'une pêche miraculeuse, dans un beau lac des pays d'En-Haut, j'admirais, avec mes charmants compagnons, un pan de granit rose couronné de sapins, et qui se mirait dans l'onde tranquille comme la paix du soir. Tout un peuple de mouettes habitait ce pays enchanté: les unes parafant l'azur comme un vol d'anges blancs, les autres posées sur des branches comme des fleurs de neige dans la verdure. Je fermai les yeux...»

L'auteur par la suite explique aux élèves comment éviter ou remplacer des anglicismes. Il aurait été bon qu'il eût d'abord châtié son style !

Il est moins aisé qu'on ne pense d'être écrivain. Il n'est pas donné à tous d'être original; on sombre le plus souvent dans le ridicule ou l'enflure, comme on pourra le juger par ce texte qui est typique de la littérature fleurissant dans nos communautés religieuses (page 153, 7e année).

L'enfant prodige

Enfin, nous allions l'entendre, ce jeune artiste canadien dont la renommée avait si avantageusement précédé sa venue! Enfin, nos sens allaient s'enivrer des richesses sonores qu'il dispensait avec une habileté et une prodigalité qu'on disait sans égales.

Des applaudissements frénétiques éclatent dans l'amphithéâtre quand un enfant de dix ans à peine s'approche du piano; après un léger

[13]

salut, il prend place au blanc. Aussitôt, un profond silence enveloppe l'auditoire: c'est alors l'envol enchanteur, c'est la lutte de l'intelligence contre l'art, c'est le combat victorieux de l'habileté contre les raffinements de la technique.

Tantôt, la mélodie se déroule en des phrases majestueuses et solennelles; tantôt, les accords éclatants ou frappés à la militaire ensorcellent les esprits. Parfois la mélodie se fait douce, berçeuse [sic], et nous pénètre de tendresse; plus tard, ce sont des mouvements joyeux qui vous soulèvent de gaieté; enfin, c'est une délicieuse furie de sons où seules quelques notes poursuivent la mélodie, tandis que des cascades sonores viennent ajouter à la phrase musicale leurs mouvements, leurs charmes et leurs passions.

Le morceau vient de s'achever; la foule répond par ses applaudissements prolongés. L'artiste se lève alors et salue gentiment l'auditoire à plusieurs reprises. Le jeune pianiste canadien-français s'affirme une fois de plus un musicien de génie, il se dessine déjà une gloire nationale.

___

Ce n'est pas avec une langue si pauvre et si maladroite que les enfants peuvent s'initier à la langue de culture. Or c'est un des graves défauts de tous ces manuels que de ne pas inculquer à nos enfants cette notion de langue de culture, essentielle à toute instruction qui se respecte. La jeunesse perd ainsi complètement le sens du français et n'a qu'indifférence pour une langue dont on ne lui a pas appris à se servir et dont elle ignore les ressources et les beautés.

Par un souci de patriotisme étriqué et mal compris, on a voulu à tout prix rester dans le contexte canadien, ne traiter que la

[14]

réalité canadienne, comme si la langue française n'existait qu'au Canada.

Par exemple, dans le livre de F. M. 6e et 7e année, 77% des textes signés sont d'auteurs canadiens. Avec les non signés, cela ferait 85%. Dans le livre des F. S.-C. 7e année A, 90% des textes sont d'auteurs canadiens.

Et ces textes portent essentiellement sur les principaux aspects de la vie rurale: les labours, le temps des sucres, les colons, les bûcherons, etc... sans aucune poésie, sans aucun sens littéraire, dans une langue populaire et fade.

Voici quelques titres qui donneront une idée du genre de textes que l'on a crû bon de sélectionner:

«Une veillée canadienne» (F. I. C., 5e. p. 245
«Mon repas aux chantiers» (F. I. C., 5e. p. 223)
«Une partie de sucre» (F. M., 6e, 7e année, p. 277
«La tournée des chaudières» (F. M. " ", p. 288
«À la cabane à sucre» (F. M. " ", p. 290
«Aux sucres» (F. M. " ", p. 293
«Histoire du sucre d'érable au Canada» (F. M. " ", p. 295
«La tire à la cabane» (F. M. " ", p. 301

Et d'autres titres qui sentent leur paysannerie, tous tirés du même manuel (F. M., 4e, 5e A):
«En route pour les chantiers» p. 75,
«Les bûcherons à l'abatis» p. 77,
«Un vieux sucrier canadien» p. 210,
«Dans le jardin d'un colon» p. 233,
«Un jardin sur le renchaussage» p. 232

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Il ne faudrait pas croire pourtant que nous sommes contre l'introduction d'extraits canadiens, bien au contraire, mais qu'ils soient choisis au moins pour la pureté de leur style, leur originalité et leur variété.

N'est-il pas étonnant en effet d'avoir pris comme thème général d'un livre une oeuvre de Félix Leclerc «Pieds nus dans l'aube» (F. M., 4e et 5e année)? C'est comme si en France, en introduction à l'étude du français, on avait choisi quelques petites nouvelles qu'auraient écrites Charles Trenet ou G. Brassens.

On nous rétorquera peut-être que les Grecs ont appris leur langue dans Homère, mais comment peut-on avoir l'outrecuidance ou la naïveté de demander à un gratteur de guitare de jouer auprès de nos enfants, le rôle qui fut celui du grand Homère auprès de générations et de générations de jeunes Athéniens ?

Et dans la série des F. M. (6e, 7e année) on a même été plus loin! Il suffit semble-t-il d'être parent d'un membre du Comité de l'Instruction Publique pour être imprimé.

Cette rage d'impression - comme dirait Molière - si peu désintéressée qu'elle soit, serait encore inoffensive, si elle n'était préjudiciable à nos enfants.

En effet des textes écrits avec la plus parfaite banalité, la plus haute insignifiance sont les thèmes majeurs du livre de 6e et 7e année; ils sont même, et cela n'est plus risible c'est monstrueux, donnés en exemple pour l'enseignement, la narration, la composition et - ironie suprême - la richesse du vocabulaire. Qu'on en juge ! Voici un extrait de «Petits bouts de vie» (page 49) pris au hasard - ils sont tous de la même venue! -«Aujourd'hui Mme Beaubien donne congé à sa "grande", puis descend, elle aussi à la salle de jeux. En l'apercevant, Daniel vient se jeter dans ses bras, tandis que Lucie, trop prise par l'histoire qu'elle raconte à son grand frère, n'a rien vu ni entendu.

Ils sont gentils, les jumeaux, avec leurs trois ans tout neufs. Deux galopinspareillement hauts comme trois pommes, ronds, roses et potelés. Et même si Daniel a le nez un peu long, semblable à celui de son père, il ne dépare pas trop cette jolie paire d'enfants * aux yeux noirs, vifs et curieux comme des yeux de belette. Comme il en passe des idées - pas toujours bonnes, hélas dans ces petites cervelles! Papa et maman ont fort à faire, parfois, pour séparer nos deux combattants, qui se regardent ensuite comme des chiens de faïence. Heureusement, ils finissent toujours par se réconcilier, et la vie continue...»

Il nous est d'ailleurs très pénible de voir avec quelle banalité certains aspects de la vie canadienne sont présentés aux enfants. Nous prenons comme exemple le texte sur la neige (F. S.-C. 4e, p. 102) et un autre texte sur le même sujet écrit par un écrivain pourtant très moyen, H. Troyat (Lectures actives, Cours Moyen, de Duru, p. 90). On verra tout de suite la différence.

* Un nez pour 2, c'est curieux.

[17]

La première neige

(F. S.-C., 4e année, p.102)

«Maman ! Maman! venez voir!» La mère, un peu inquiète accourt à la fenêtre. À son arrivée, ses lèvres esquissent un large sourire et elle s'exclame: «Il neige! On dirait de jolis papillons blancs». De fait, les flocons de neige tourbillonnent dans l'espace; ils vont, viennent, montent, descendent au gré du vent et se posent enfin sur le sol. Mille autres les suivent et la danse se continue toujours.

Soudain, le vent s'élève; une neige fondante forme de longues traînées obliques sur les carreaux des fenêtres. Dans la rue, des petits garçons s'agitent et poussent des cris de joie; ils roulent des boules de neige et élèvent laborieusement les murs d'un fortin.

Nos deux enfants, Aline et Jacques, figés dans l'embrasure de la fenêtre, rêvent déjà aux joies que leur apporte la neige; costumes d'hiver, amusements dans la neige, combats, patinage peut-être... Et le chien, avec ses deux gros yeux, regarde tantôt les enfants, tantôt la neige qui tombe. (Lectures actives, Cours moyen, Duru, p. 90)

... Michel recula, se tourna, pour mieux voir la plaine. Rien. Rien. Il lui semblait que les flocons de neige montaient de la terre vers le ciel, et se divisaient en bulles de lait, en croix de Malte lumineuses. Des arcs-en-ciel phosphorescents, des auréoles, des prismes, des charnières d'or se composaient au zénith. Un mirage ? Michel serra sa figure entre ses moufles. Les os du front lui faisaient mal. Puis il écarta ses mains, battit péniblement des paupières. Et soudain, là-bas, dans le néant tumultueux, il aperçut un halo jaunâtre qui s'abaissait et se relevait lentement. Une fois. Deux fois. Trois fois. C'était le signal.

___

Il est un autre aspect de ces textes que nous tenons à signaler. Il s'agit de l'abus des thèmes religieux puisqu'il faut l'appeler par son nom. Jugeons-en: il s'agit d'un florilège hagiographique tiré d'un même manuel (F. I. C. 6e année).

[18]

Sainte-Bernadett p.113,
Le Frère André p. 267,
Saint-Dominique Savio p. 125,
Sainte-Bernadette Cousin p. 114,
Pier-Giorgio Frassati p. 274,
Monsieur Vincent p. 269,
Saint-Jean Bosco p. 105,
Sainte-Catherine Labouré p. 124,
Un Saint parmi les Sauvages p. 365,

Et il en reste...

Du florilège, passons à la berçeuse [sic]dans le plus pur style Saint-Sulpice. Les F. M. (4e 5e année) nous combleront:

La croix du Petit Jésus p. 183,
Pour le Petit Jésus p. 111,
Salut, Petit Jésus p. 142,
Jésus à mon âge p. 39,
Nous ne pouvons résister au plaisir de vous donner un extrait de ce dernier texte:

Le voici besognant ce Jésus à mon âge,
Près de sa mère, s'acquittant des commissions,
Il tourne le Moulin, l'écheveau de lainage,
À la fontaine il court pour l'eau des ablutions.

[19]

Remarquez le 3e vers: pour avoir le nombre voulu de pieds dans le second hémistiche, il faut lire l'é/che/veau. Quelle cocasserie: les chevaux de lainage.

L'abus des thèmes religieux est à notre humble avis le meilleur moyen de dégoûter à jamais nos enfants de la religion - d'ailleurs un livre de français a-t-il pour but d'enseigner la religion? - On n'hésite pas, dans ces manuels, à aborder des sujets pénibles, la mort par exemple, et à les traiter avec le plus mauvais goût qui se puisse trouver.

Il est certain que c'est effleurer le sadisme que de parler à un enfant de 8 à 9 ans de l'enterrement de sa mère, ou à un enfant de 6 à 7 ans, de la mort de son petit frère avec un luxe de détails et une fausse pitié qui sont nauséabondes. (Forest-Ouimet, 3e année)
(F. S. C. 4e année-A - p. 66)

Un deuil

(F. S. C., 4e année A, p. 66)

Le glas sonne lentement et son tintement de deuil nous glace comme une pluie froide d'automne. Le cortège funèbre s'est maintenant mis en marche: on conduit Madame Leblanc à sa dernière demeure.

Monsieur Leblanc et ses deux enfants, Gaston et Louise, accompagnent la dépouille mortelle; leur figure est triste et de grosses larmes coulent sur leurs joues pâles. Les trois marchent derrière le corbillard; les parents et les amis de la famille suivent en silence.

Le cortège funèbre longe le champ des trépassés. Il monte

[20]

l'allée centrale bordée de monuments funéraires et d'humbles croix de bois. On s'arrête bientôt. On récite une dernière prière, on jette un dernier regard, et c'est fini...

La dépouille mortelle est descendue dans la fosse. Les parents sont à peine partis que le fossoyeur a déjà commencé à recouvrir le cercueil. Ces pauvres orphelins ne reverront leur mère que dans l'éternité.

( Ce texte se retrouve presque intégralement dans le livre de 7e année A des mêmes F. S. C., page 101.)

Et, de la page 68 à 73, foisonnent des phrases du genre de celles-ci: Il a rendu le dernier soupir, il a fait une bonne mort... Le fossoyeur recouvre la tombe de terre. De jolies fleurs ornent la tombe de ma mère. Ce matin, on a porté 2 morts au cimetière. Agathe et son frère franchissent l'entrée du cimetière et ils s'agenouillent au pied de la tombe de leur mère. Ces pauvres orphelins ne reverront plus leur mère.

En conclusion, on suggère à l'enfant de dessiner un monument funéraire, p. 73.

D'autre part, lorsqu'on a recours à des auteurs connus, ils sont pour la plupart tronqués, mutilés, sans aucun souci d'équité intellectuelle. Nous donnons comme exemple un extrait du Livre de mon ami d'Anatole France qui a été employé à 2 reprises, sans vergogne et sans nom d'auteur.

Dans mon jeune temps

(F. M. 4e-5e années, p. 11)

Je vais vous dire ce que le ciel agité de septembre me

[21]

rappelle. Ce que je vois, c'est un petit bonhomme qui, les mains dans ses poches, s'en va au collège, en sautillant comme un moineau. Il a le coeur un peu serré. C'est la rentrée. Pourtant, il trotte, ses livres en bandoulière et sa toupie dans sa poche. Un ancien écolier.

Dans ce texte, les mots non soulignés ont remplacé l'automne et sur son dos. On a opéré ces deux changements, on a charcuté, remplacé des imparfaits par des présents de l'indicatif, et le tour est joué. Cela s'appelle du plagiat. Et pour aboutir à quoi ? À un texte fade qui n'a plus aucune valeur littéraire.

Un autre texte intitulé Mon premier jour de classe (F. I. C. 5e année, Série A) est, lui aussi, inspiré d'Anatole France. Beaucoup plus de mots ont été changés, mais l'esprit est le même. Cela aussi est une forme de plagiat et l'on aurait pu au moins avoir l'honnêteté d'écrire à fin du texte: inspiré de ou d'après, formules chères à certains auteurs de manuels que nous avons étudiés.

Pour donner un exemple plus probant de la façon dont sont choisis les textes et comment ils sont insérés dans les livres scolaires, nous avons fait le relevé exhaustif (appendice no 1 ci-joint) de tous les extraits insérés dans Cours de Français, 6e année, Série A, F. I. C. Sur 166 textes, il y en a 76 d'après, inspirés ou adaptés de. Cela fait plus de 45% du total. C'est pour le moins exagéré.

De plus, dans ce même manuel, se trouvent des textes sans aucune valeur littéraire, puisés à des sources aussi hétéroclites que:

[22]

Le Service du Tourisme de la Province de Québec p. 16
Équipiers de Saint-Michel (deux extraits) p. 20 et 493
Le Bulletin des Agriculteurs p. 482
Le Bulletin mensuel de la Banque Can. Nat. p. 414
L'Association canadienne des Pâtes et Papiers p. 65
L'Abeille (deux extraits) p. 24 et 247

Toujours dans ce même manuel, il nous a semblé qu'on avait tenu à honorer toutes les communautés religieuses d'hommes établies au Canada. Il semblerait hélas, que les auteurs de ce manuel aient pensé beaucoup plus à mousser leurs ventes qu'à présenter des textes d'écrivains de valeur à nos enfants. Une liste partielle des élus illustrera notre pensée:

C. S. V. p. 309, 300, 66
C. S. S. C. p. 280
S. J. p. 279, 345, 448, 462
O. M. I. p. 261, 92, 91, 76
F. E. C. p. 255, 309
O. P. p. 231
C. S. C. p. 191
F. I. C. p. 69
S. S. C. C. p. 335
P. S. S. p. 372
Clergé séculier: p. 339, 113, 21
Monseigneurs: 5, 224, 17, 340, 459, 499
Cardinal: 137

[23]

On n'a pas oublié, bien sûr, de saluer au passage les grands noms de l'enseignement dans la Province de Québec. Cela nous amène à signaler des extraits, toujours dans le mêne [sic] manuel, de Richard Bergeron, p. 463, et 467, Jean-Marie Laurence, p. 464, Omer-Jules Desaulniers, p. 453.

N'est-ce pas là un exemple typique d'obséquiosité et d'esprit courtisan ?

Nous verrons mieux combien le choix de ces textes est mal fait en comparant avec un livre de même niveau en France. (Duru, 2e année, Cours Moyen, Lectures Actives (voir appendice no 2).

On pourra faire le parralèle [sic] avec le livre de 6e année des F. I. C. précédemment étudié dans ce rapport (voir appendice no 1)

Les exercices qui complètent les lectures n'éveillent ni l'intelligence, ni le sens de l'observation de l'enfant. Souvent d'ailleurs, la langue de ces exercices n'est qu'une mauvaise langue populaire. Exemple: exercice pour différencier le verbe avoir à la 3e personne du singulier du présent de l'indicatif, de la préposition à.

«Papa a choisi le fauteuil à teinte rouge, maman a préféré celui à teinte verte». F. S. C. (4e année B. et 5e année, p. 39.

Ou encore on fait conjuguer des verbes sans en comprendre l'ironie et le ridicule:

«Avoir l'oeil sur le prédicateur et être heureux de l'entendre». F. I. C. 5e année p. 53.

Beaucoup d'exercices sont faits à partir de textes d'auteurs. Exemple: Mettre les verbes en italique au présent de l'indicatif ou au temps indiqué.

[24]

«Un héron (élire, plus-que-parfait) domicile au bord d'un étang, mais il se (faire, imparfait) vieux et (n'avoir, imparfait) plus la force d'attraper sa nourriture... etc. F. I. C. 6e année, série A, p. 390.» Texte de Léon Tolstoï.

Cette façon de procéder est antipédagogique; il est à remarquer d'ailleurs que la plupart des quelques extraits signés subissent le même traitement. Comment veut-on qu'avec de pareils procédés, un enfant saisisse l'intérêt d'un texte qui n'est plus pour lui qu'un fastidieux exercice grammatical sans parler du mépris avec lequel est traité le texte de l'écrivain.

Les auteurs ont crû bien faire en ne présentant jusqu'en 7e année qu'un seul livre pour la lecture, les exercices et la grammaire.

Or il nous semble qu'il serait beaucoup plus commode et plus judicieux que la grammaire et les exercices soient séparés des textes de lecture; l'enfant y retrouverait ses modèles de conjugaisons et ses règles de grammaire, ou reverrait une application de ces règles plus facilement si la grammaire était à part.

Au terme de cette étude, il nous semble inadmissible qu'un élève de 6e ou 7e année ne soit pas encore initié aux oeuvres d'écrivains de valeur. Comment veut-on enrichir ses connaissances et former son cerveau avec des textes aussi pauvres, aussi banals, aussi fades que ceux dont nous avons parlé ! Dès la 2e année, on devrait utiliser des extraits d'auteurs comme cela se fait dans les livres de France, car ce sont eux qui connaissent le mieux la langue, qui l'ont travaillée, qui s'en servent avec art sinon avec génie et c'est cette lecture qui peut amener les enfants à se former le goût, le jugement, et acquérir enfin

[25]

une langue juste et élégante.

Un écrivain ne disait-il pas: «On s'accoutume à bien parler en lisant souvent ceux qui ont bien écrit».

Il faudrait donc adopter des livres du français qui soient dignes de ce nom tout en formant le voeu que nos enseignants composent au plus tôt des manuels valables. Mais pour faire un livre même aux tout petits, il ne suffit pas d'appartenir à une communauté enseignante quelconque; cela demande non seulement de savoir les rudiments de la grammaire et de la littérature, mais d'être apte à juger la valeur d'un texte, d'avoir du goût, des «connaissances», en un mot d'être cultivé.

Il est à souhaiter que les membres du Comité de l'Instruction publique examinent dorénavant avec plus de soin, en toute objectivité et impartialité les manuels d'enseignement qui leur sont habituellement soumis.

Pourquoi ne pourrions-nous pas, dès septembre, pour un nombre limité d'années - c'est-à-dire jusqu'à ce que des livres d'égale valeur sortent de nos presses canadiennes - adopter les livres dont on se sert en France, en Belgique, en Suisse ou dans les quelques vingt pays d'Afrique ou d'Asie qui ont le français comme langue de culture ?

Il est un autre point sur lequel nous voulons insister, bien que relevant plutôt de la pédagogie et de la psychologie, il nous semble d'un intérêt primordial.

En effet, on dit souvent que le Canadien français comparé aux Européens et aux Français de France en particulier, semble avoir plus de difficultés à s'exprimer, que son élocution est plus laborieuse, son

[26]

vocabulaire moins riche, sa langue moins élégante.

Y aurait-il à cela des raisons climatiques, comme on a voulu le penser ? Ne serait-ce pas plutôt parce que, dès le jeune âge, le petit Européen ou le petit Français si l'on veut, est habitué à réfléchir par lui-même, à s'extérioriser dès l'enfance ? L'enseignement qu'on lui donne l'oblige à s'exprimer oralement en termes choisis. On le reprend sans arrêt à la maison d'ailleurs comme à l'école sur la syntaxe, le vocabulaire,... etc. Cela demande beaucoup plus de travail à l'instituteur dont le rôle là-bas n'est pas usurpé par le professeur de diction.

Le maître ne doit plus, pour enseigner, se réfugier derrière une discipline abrutissante, mais fait participer l'enfant, d'une manière active et intelligente, en lui apprenant à se servir de ses facultés avec justesse, précision et facilité.

Mais encore faudrait-il que l'instituteur eût appris convenablement son français, non pas en acquérant un diplôme quelconque de pédagogie qui lui donne un vernis méthodologique alors qu'il ne possède qu'à peine et souvent pas du tout, la connaissance des matières qu'il doit enseigner.

Il est certain que l'emploi de manuels décents ne règlera [sic] pas entièrement le problème de l'enseignement primaire. Il faut, non seulement de bons outils, mais de bons ouvriers et la réforme des Écoles Normales dans ce sens s'impose au plus vite.

Nous ne voulons pas déborder le cadre de ce travail. Mais il semble urgent de regrouper ces écoles, d'y imposer des maîtres vraiment compétents et instruits, aptes à former des instituteurs et des institutrices de valeur, ce qui n'est pas toujours le cas malheureusement.

[27]

Nous souhaitons pour finir que cette commission puisse faire l'étude de tous les livres employés au niveau primaire: l'histoire, la géographie, le catéchisme, le calcul et la Revue de l'Élève qui sévit malheureusement dans presque toutes les écoles. Ils comportent, chacun dans leur sphère, autant d'erreurs et de gaucheries que celles que nous avons essayé de relever pour les livres de français dans cet exposé.

En conclusion, il est nécessaire que ces livres soient refaits, que les instituteurs qui s'en serviront acquièrent dans des Écoles Normales dignes de ce nom une formation solide afin de donner un enseignement égal et judicieux d'un bout à l'autre de la province.

Il n'est pas de société civilisée voulant atteindre à la culture qui ait laissé se développer dans le désordre et l'incompétence l'instruction de ses enfants.

L'enseignement est comme une pyramide: il faut que sa base soit solide.

[28]

APPENDICE - I -

COURS DE FRANÇAIS - 6e Année - Série A. F. I. C.



(Albertine) L'école, Paris. L'automobile à la campagne,
à la ville. D'après -
Alonié de Lestres Au Cap Blomidon. Une belle ferme. 473
Auffray (Auguste) Un Saint de moins de quinze ans.
Saint-Dominique Savio. D'après -
125
Bazin (René) ? ? ? La petite soeur. 221
Beaudin (Abbé J. C. ) Autour du monde. Un départ. D'après - 308
Beaudin (Abbé J. C.) Autour du monde. À Bénarès,
ville sacrée des Indes. D'après -
339
Belleney
    (Chanoine Joseph )
Sainte-Bernadette, bergère...
La merveille de Lourdes. D'après -
113
Bergeron (Henri-Paul) Le Frère André. (Miracles...) 267
Bergeron (Richard) dans L'Action Nationale, mai 1944.
Travaillons et luttons (refrancisation)
463
Bergeron (Antoine) C.S.V. La Gaspésie au soleil. Fierté. 309
Bergeron (Antoine) C.S.V. La Gaspésie au soleil. En Gaspésie. 300
Bernard (D'après le père) ? ? ? Arrivée en Chine. D'après - 333
Bernard
    (D'après le P. S. J.)
? ? ? En Chine. D'après - 327
Bernard (Harry) L'A.B.C. du petit naturaliste canadien.
Ça, c'est du poisson. D'après -
375
Bernard (Harry) L'A.B.C. du petit naturaliste canadien.
Le tamias rayé ou suisse. D'après -
96
Bernard (Harry) ? ? ? Le printemps dormait (22 v.) 451
Bernard (Harry) et
Claude Mélançon
? ? ? Protégeons la nature. D'après - 393
Berthe (D'après le P.)
Jéhovah et son peuple. David musicien. D'après -
149
Berthier-Madelin,
         (G.)
Sainte Germaine Cousin. Charité d'une pauvresse
                           [1]
114
Bouchard (Georges) Le domaine rural canadien.
Àla campagne, autrefois.
487
Boucher (Gédéon) Gazouillis. Promenade printanière. 446
Boucher (Gédéon) Gazouillis. Déjà la printemps ! 446
Bourassa (Henri) Le Canada apostolique. Noblesse oblige.
Missions. Les religieuses missionnaires.
341-342
Boylesve, (René) ? ? ? Un pêcheur à la ligne. 394
Bruchési, (Mgr Paul) ? ? ? La patrie. 17
Buliard
(Roger, O. M. I.)
Inuk. Une histoire d'ours blanc. 75
Buliard
(Roger, O. M. I.)
Inuk. Une déception d'esquimau. D'après - 91
Buliard
(Roger, O. M. I.)
Inuk. Une bonne farce (phoque gelé) D'après - 92
Casgrain (Abbé) La Jongleuse. (Ouïe). 352
Christiano (J.) Flores Martyrum. Trois héroïques enfants de coeur. D'après - 123
Claude (R. S. J.) Pier-Giorgio Frassati. Service des pauvres. D'après - 274
Colin (R.P., c.ss.r.) Aimons nos frères. L'Église et les malheureux. D'après - 280
Colonnier, (P.) Méthode d'élocution et de déclamation.
L'art de dire. D'après -
465
Conan (Laure) L'oublié. Échange de prisonniers. D'après - 347
Conan (Laure) L'oublié. Débuts de l'Hôtel-Dieu. D'après - 355
Conan (Leure) À l'oeuvre et à l'épreuve. Arrivée chez les Hurons. 367
Constantin-Weyer Cavelier de la Salle.
La Salle gagne la confiance des Indiens. D'après -
360
Constantin-Weyer Cavelier de la Salle. Une fête indienne. 364
Coppée (François) ? ? ? ? ? ? Chute des feuilles (14 v.) 73
Corbie (Arnaud de) Monsieur Vincent. Charité héroique. D'après -
                           [2]
269
Croidy (D'après le...) ? ? ? ? Qui l'aura? (missionnaire-sorcier) D'après - 338
Croidys (Pierre) Un martyr au pays du tigre.
Alerte (Chère, mission) D'après -
319
Cyprius-Célestin F. ? ? ? Aidons les oiseaux. 444
Dablon (Claude) Le Verger. Au concert. D'après - 142
Dablon (Claude) ? ? ? La veillée. D'après - 144
Dablon (Claude) Le verger. Une promenade dans la ville
de Québec. D'après -
45
Daudet (Alphonse) Lettres de mon moulin.
Le naufrage de la Sémillante. D'après -
298
Daveluy (Paulette) ? ? ? Tribulations d'un voyage (mais!) D'après - 399
Delaporte (v., S. J.) ? ? ? Le sommeil de l'apôtre (Xavier) 345
Desaulniers (Omer-Jules) Surintendant de l'instr. publ. ? ? ?
Soyez fiers de notre langue.
453
Deschamps
(Père Ph. C. S. V.)
Comment décrire. Extrait de: Le cerisier. 66
Desforêts (Benoît) Un sillon dans la forêt. (en forêt, l'automne. 65
Désilets (Alphonse) Mon pays, mes amours.
Le dimanche en ville (19 v.)
51
Desrosiers
(Léo-Paul)
Les Opiniâtres. Délivrance
(d'un blanc par une Algonquine)
368
Desrosiers
(Léo-Paul)
Sources. En skis. 252
Dollard
des Ormaux
Trio d'amis. Un festival. D'après - 233
Dollard
des Ormaux
Trio d'amis. Deux équipes (hockey). 249-251
Doncoeur (P. Paul) ? ? ? Montréal. D'après - 34
Dreux (Albert) Monologue du Petit-Monde.
Le joueur d'orgue (29 v.)
154
Duchaussois (R. P.) Femmes héroiques. Soeurs missionnaires. 339
Duhamel (Georges) Cécile parmi nous. La leçon de musique. 148
DUMIL (Louise) ? ? ? Vacances en ville. D'après - 502
Dutreuilh et
Hartmann
? ? ? Un malheureux.
                           [3]
276
Ferland (Albert) Les Horizons. Montréal s'illumine. 180
Florian ? ? ? La carpe et les carpillons (37 v.) 397
Foa (Mme E.) Les petits artistes peintres.
La faute réparée. D'après -
147
Franc-Nohain Nouvelles fables. Le rat au garage (50 v.) 428
Fréchette (Louis) ? ? ? Le souper des Rois. Inspiré de - 207
Gabet et Gillard Vocabulaire...
Une fée moderne (électricité) D'après -
157
Gauvreau
(Marcelle)
Plantes curieuses de mons pays.
Le petit prêcheur (botanique)
447
448
Gélinas (Abbé J. -A.) En veillant avec les petits de chez-nous.
La patrie.
21
Genès (Claude) ? ? ?
Les plus belles vacances.
499
Ghéon (Henri) Saint Jean Bosco.
Une rencontre providentielle. D'après -
105
Gouin (Paul) ? ? ? Refrancisons le visage de notre province 456
Grégoire-Coupal
(Marie-Antoinette)
? ? ? Fille de cultivateur. D'après - 483
Groulx (Lionel) Notre Maître le Passé.
François Hertel, captif des Iroquois. D'après -
366
Guindon
(Arthur, p. s. s.)
Aux temps héroïques. Lambert Closse (36 v.) 372
Hémon (Louis) Maria Chapdelaine. (-). D'après - 63
Hertel (François) Le beau risque.
Plaisirs et bienfaits du ski. D'après -
254
Huc (Amédée) Sainte-Catherine Labouré.
Sainte-Catherine Labouré, enfant. D'après -
124
Karr (A.) ? ? ? Un vagabond. 276
La Fontaine Fables. Le lion s'en allant en guerre (20 v.) 100
Lamontagne-Beauregard
(Blanche)
La Moisson nouvelle. Paysage (24 vers.)
                           [4]
490
Lamontagne-Beauregard
(Blanche)
? ? ? Vive le printemps D'après - 444
Lanctôt (Alberte) Les Joies certaines. Pêches d'enfants (34) 391
Lanctôt (Gustave) Le Canada d'hier et d'aujourd'hui. Nos capitales. 46
Langlais-Campagna
(Alberte)
Petits Poèmes Domestiques. Paysage (21 v). 259
L'Archevêque-Duguay ? ? ? L'histoire de ton pays. D'après - 14
Laurence
(Jean-Marie)
Notre français sur le vif.
Laideur dans le paysage (anglicisme)
464
Lavallée
(R.P., P.F.M.)
? ? ? La féérie du printemps. 433
Lavergne (Juliette) La vie gracieuse de Catherine Tékakwitha.
Fin de combat. D'après -
355
Lavergne (Juliette) ? ? ? Baptême de Kateri Tékakwitha. 119
Leclerc (Félix) Adagio. Une carrière brisée (doigt coupé) D'après - 131
Leclerc (Félix) Adagio. Dialogue d'un homme avec la mer D'après - 302
Leclerc (Félix) Dialogues d'hommes et des bêtes.
Un lion de cirque rêve de la jungle. D'après -
82
Legault
(Émile, c.s.c.)
L'Oratoire. déc. 1953.
Grand-père construit une chèche.
191
Legault (Rolland) La rançon de la cognée. Face aux loups. 87
Léger
(Cardinal, P.-E.)
6 juin 1953,
? ? ? Les petits chanteurs. D'après -
137
Le Normand
(Michelle)
? ? ? Le jeu des feuilles mortes. 64
Le Normand
(Michelle)
Congrès de 1937.
? ? ? Fidélité familiale (bon langage) D'après -
462
Lepage-Thibaudeau
(Marcelle)
Les arbres du voisinage. La leçon des arbres. 69
Lepage-Thibaudeau
(Marcelle)
Les arbres du voisinage. L'abre se nourrit. 69
Lise Feuilles éparses. La fête de maman. 215
Lozeau (Albert) Feuilles éparses. La langue fr. (14 v.) D'après -
                           [5]
471
Lozeau (Albert) Miroir des jours. Infirmières (14 v.) D'après - 285
Lozeau (Albert) Le miroir des jours. Promenade (28 vers). 506
Magnan
(Jean-Charles)
? ? ? ? ? Le jardin scolaire. 486
Marie-Victorin
(Frère, E. C.
Croquis laurentiens.
Naufrages (aux Îles, (histoire). D'après -
309
Marjolaine Gerbes d'automne. Vacances de rêve. D'après - 504
Marmoiton
(Victor, S. J.)
? ? ? ? ? Le Père Chevrier 279
Melançon (Claude) Les poissons de nos eaux. L'anguille. D'après - 395
Melançon (Claude) Mon Alphabet des villes du C. Québec. 48
Melançon (Claude) Mon alphabet des villes du C. Ottawa. 47
Montpetit (A. -N.) Les poissons d'eau douce.
Comment les poissons respirent.

395
Morin-Labrecque ? ? ? ? ? Chopin, enfant. 151
Mouly
(R.P., SS. CC.)
Cannibales à genoux. Première visite d'un évêque dans une île du Pacifique. D'après - 334
O'Neil (Louis-C.) Contes de Noël. Joies d'un sapin. D'après - 196
Perron (Louis) À travers bois. Nos amis, les arbres. D'après - 53
Perron (Louis) Deux jours à la campagne. Plantons des arbres. 67
Perron (Louis) En visite chez les Hébert.
La désertion des campagnes.
488
Perron (Louis) Jean et sa ferme. Les céréales. D'après - 485
Picher (G.-R. O. P.) ? ? ? ? ? Maman (16 v). D'après - 231
Potvin (Damase) Restons chez-nous. La féérie commence (Les Fêtes 189
Potvin (Damase) La Rivière-à-Mars. Le Blond (cheval) 479
Privas (F. et X.) ? ? ? ? ? La dame de la mer (44 v.) 313
Raiche (Joseph) Au ceux des sillons. La terre des Corriveau. 484
Ray (Chanoine...) Un surhomme, le saint Curé d'Ars. Un chasseur bien attrapé (vocation!). D'après -
                           [6]
278
Rocheleau (Corinne) Hors de sa prison. Première éducation
d'une sourde-aveugle-muette. D'après -
278
Roy (Mgr Camille) Propos canadiens. Une nuit de Noël. D'après - 183
Roy (Mgr Camille) Propos canadiens. (vacances ?) 499
Roy (Mgr Camille) Études et croquis.
Elle vient de France (notre langue)
459
Rumilly (Robert) La Vérendrye.(Vue). 351
Scribe ? ? ? ? ? Une belle famille. 225
Scribe L'Abeille (18e année) Trois petits hommes. 225
Svenseon (Jon) Nonni en mer. En mer par gros temps.
Secoué par la tempête. D'après -
287
Sylvain
Taché
Dans le bois. Histoire d'un goujon. D'après - 384
(P. Bernard, S. J.)
Talbot
? ? ? ? ? Fleurs de mai (bot.) 439
(Francis, S. J.)
Tessier
Un saint parmi les Sauvages. Portraits d'Indiens. 365
Tessier
(Mgr Albert)
Ton univers. Les vieillards. 224
Tessier
(Mgr Albert)
Ton univers. O Canada ! D'après - 5
Thérèse de
l'Enfant-Jésus
? ? ? ? ? Jeanne d'Arc écoutant ses voix (32 v.) 129
Theuriet (André) ? ? ? ? ? Arbre de Noël D'après - 198
Timmermans
(Félix)
La Harpe de saint François.
Le loup de Gubbio. D'après -
98
Tolstoï (Léon) ? ? ? ? ? Le héron et l'écrevisse. 390
Tremblay (L) Ma croisade. (?). D'après - 273
Trudel
(Mgr G.P.E.)
? ? ? ? ? En Afrique (chasse) D'après - 339
Van Tricht ? ? ? ? ? L'usine. D'après -
                           [7]
47
Veuillot (Louis) Oeuvres complètes, tome X.
Il faut lire la vie des saints. D'après -
125
Vicaire (Gabriel) L'Heure Enchantée. Les rois mages (32 v.) 202
L'Abeille,
18e année
Récitation. Ma patrie (24 v.) 24
L'Abeille L'Abeille
18e année. Le gardien de buts (hockey)
246
Association canadienne
des pâtes et papiers
? ? ? ? ? Le travail dans les bois. 65
Banque Canadienne
.
Banque Canadienne Nationale. Adapté d'une publication de Importance de l'automobile. 414
Bulletin des agriculteurs,
janv. 1954.
? ? ? ? ? (Une ferme ?) 482
Enseignement
primaire
? ? ? ? ? Pourquoi j'aime mon pays. 11
La Commission des Écoles Catholiques
de Montréal
? ? ? ? ? Le Canada. 11
Équipiers de
Saint-Michel
? ? ? ? ? En route. D'après - 20
Équipiers de
Saint-Michel
Partîmes. Un feu de camp. D'après - 493
F. E. C. Cours de lecture, IV. Deux sports d'hiver. 255
F. I. C. Lecture courante. Les pins.
L'École 425
L'École L'École (janv. 1944) Mes raquettes. D'après - 225
Pays et Nations, VI. Réserves d'animaux sauvages. D'après - 86
(Réunion de
professeurs)
Description et Portrait. Un étalage de jouets. D'après - 178
(Réunion de
professeurs)
Description et Portrait.
En regardant un vieux calendrier.
198
Science pour tous. Science pour tous
(Adapté de... Le bon conducteur.
423
Service du
Tourisme, Qué.
Initiation au voyage.
                           [8]
16
APPENDICE II
LECTURES ACTIVES. COURS MOYEN 2eannée G. & M. DURU
Maurice Maeterlinck
Bulles Bleues. L'attaque du guêpier.

1
Louise Weiss Souvenirs d'une Enfance républicaine.
La pêche au Lançon.
4
P. Loti Le Roman d'un Enfant. À la découverte de mines d'argent. 7
F. Carco La Bohème et mon Coeur. Matins de Vacances. 10
Ludovic Massé Les Grégoire II. Exploits cyclistes. 11
J. Cressot Le Jean du Bois. Des goûts et des couleurs. 14
Colette. Journal à rebours. La Chaufferette. 16
Anatole France Pierre Nozière. Un habit "sur mesures". 18
Pierre Mac Orlan Malice. Le dressage d'un chien de chasse. 21
René Préjelan Souvenirs d'un fusil de chasse. Perdreau, le chien de chasse ne sachant pas chasser. 24
Ch. Dickens Aventures de M. Pickwick. Chasseurs novices. 27
A. Maurois Les silences du Colonel Bramble.
Plaisantes histoires de chasse.

30
Verhaeren Les Douze mois. Mélancolique Automne. 33
Henri de Monfreid. Les Guerriers de l'Ogaden. Fidélité. 35
A. Dumas Mes Mémoires. Un mort pour rire. 38
Frison-Roche La grande Crevasse. Trop tard. 42
José-Maria De
Heredia

Les Trophées. Épigramme funéraire.

45
Henri Bosco Le mas Théotime. Le retour de l'Alpage. 46
René Mazelier Combraille. Trouble-Fête.
George Sand La petite Fadette. Un garçon en mauvaise posture.
                           [1]
51
Albert Valentin Almanach des Champs. Bien joué. 54
R. Vercel Rencontrée sur l'Épave. Perdus dans la brume. 57
Marc Elder Le Peuple de la Mer. Témérité. 60
E. Henriot Les Temps innocents.
L'étonnante avanture de l'Oncle Sextus.

63
H. de Régnier Les Médailles d'Argile. Chevauchée fantastique. 66
L. Bourliaguet Le Moulin de Catuclade. La Dame-Jeanne. 67
Jean-Jacques
Rousseau
Confessions. Un larcin. 70
René Bazin Contes de la bonne Perrette. Magie. 73
Pierre Mille Caillou et Tilli. Crédulité. 76
Lamartine Confidences. L'Exploration d'une Caverne. 79
Châteaubriand Mémoires d'Outre-Tombe. Turbulence. 82
Paul Vialar La mort est un commencement. L'Épreuve. 85
Victor Hugo L'art d'être Grand-Père. L'enfant est partout. 88
Henri Troyat Tant que la terre durera.
En Troïka, dans la Steppe Russe.

89
Marc Bernard Pareils à des enfants. Réparation. 92
Tristan Derème L'Escargot bleu. Soir de Noël. 95
Th. Gauthier Émaux et Camées. Fantaisies d'hiver. 98
Colette Paris de ma fenêtre. Magnanimité. 99
Claude Farrère L'extraordinaire aventure d'Achmet
Pacha Djemaleddine. Gratitude.

102
G. Duhamel Le Bestiaire et l'Herbier.
Fragments de la vie de Black.

105
Maurice Genevoix L'Hirondelle qui fit le printemps.
Un singulier téléphoniste.
108
C. F. Ramuz Vie de Samuel Belet. Une surprise.
                           [2]
111
Stefan Zweig La pitié dangereuse. Mensonges charitables. 114
A. Camus. La peste. Inquiétude. 117
E. Verhaeren La multiple splendeur. Soyez remerciés. 120
J. Kessel Le bataillon du ciel.
Carachutistes à l'entraînement.

121
R. Vercel Le Fleuve. Un homme à la mer. 124
Pearl Buck Le Patriote. Sang-Froid. 127
A. J. Cronin La citadelle. Un bel acte de courage. 130
Louis Guilloux Le Pain des Rêves. L'Horloge. 133
L. Bromfield La Vallée perdue. Chagrin. 135
Georges Nigremont Jeantou, le maçon creusois. Remords. 138
Lamartine Méditations poétiques.
À une fleur séchée dans un Album.
141
A. France Le Petit Pierre. La Guerre et la Paix. 142
Georges Duhamel Le Prince Jaffar. Histoire du sage Badardine. 145
Eve Curie Madame Curie. Ténacité. 148
R. Frison-Roche Premier de Cordée. Une épreuve de volonté. 151
F. de Croisset Nous avons fait un beau voyage.
Un hindou d'occasion.

154
M. Constantin
-Weyer
Clairière. Henri, numéro de cirque. 157
Robert Gaillard Louisiane. Dans les marais du Nouveau-Monde. 160
H. Troyat La Case de l'Oncle Sam.
Aux mains d'un coiffeur américain.

163
Marc Bernard Pareils à des enfants. Mystification. 166
E. Zola L'Assommoir. Compétition.
                           [3]
169
Vicki Baum Bombes sur Changaï. Hôtesse de l'air. 172
Maurice Magre La Chanson des Hommes. Travaux. 175
Louis Guilloux Le Pain des Rêves. Par amour du théâtre. 176
Romain Roussel L'Herbe d'Avril. "Ainsi Font, Font, Font..." 178
Pierre Fisson Voyage aux Horizons.
Une course de tauraux au Mexique.

181
Alain Fournier Le grand Meaulnes. Le cirque au village. 184
Jean Prévost Par trois brasses de fond. Plongées. 187
E. Le Roy Jacquou le Croquant. Guet-Apens. 190
A. Daudet Tartarin de Tarascon. Encombrante fidélité. 193
Maurice Guierre Seul Maître à bord. Fausse manoeuvre. 196
V. Hugo L'Art d'être Grand-Père. Le pot cassé. 200
M. Maeterlinck Bulles bleues. Le bonheur des uns. 201
Pierre Mille Les plus belles histoires des bêtes.
Un coup de chance.
204
E. About Le Roi des Montagnes.
Une course perdue pour des bretelles.
207
C. A. Gonnet Extrait des Plus Belles Histoires de Sport.
Un miracle.
210
J. K. Jerome Trois hommes dans un bateau. La truite. 213
Ivan Tourgueniev Récits d'un chasseur. Un naufrage comique. 216
Guy de Maupassant Contes du Jour et de la Nuit. Un réveil inattendu. 219
Judith Gautier Le Second rang du collier. Un fâcheux élevage. 222
Rabelais Pantagruel. Un combat peu ordinaire. 225
Frédéric Mistral Mémoires et récits. Une nuit dans un tonneau. 229
J. Cressot Le Pain au Lièvre. Vie et mort du cochon.
                           [4]
232
R. Charmy Ce qu'ont vu mes yeux d'enfant. Le voleur puni. 235
Ch. Péguy Jeanne d'Arc. Aideux de Jeanne d'Arc
à la Maison Paternelle.
238
Georges Duhamel Dernier voyage de Candide.
La périlleuse traversée de l'Oued Zafrane.
239
René Guillot Au pays des bêtes sauvages. Les oreilles du chat. 242
J. Peyré L'Escadron blanc. Poursuite au Sahara. 245
H. -H. Rosny Ainé La mort de la terre. Les lions volés. 248
Voltaire Zadig. Un témoignage indiscutable. 251
H. Pourrat Le trésor des contes. Les sept frères dans le puits. 254
Yan Larry Les aventures extraordinaires de Karik et Valia.
Au pays des insectes.
257
L. Bourliaguet Les fléaux du vervelu.
Tel est pris qui croyait prendre.
260
G. Duhamel Inventaire de l'Abime. Au nord de la rivière. 263
Maurice Genevoix Rémi des Rauches. La rupture des levées. 266
Linnankoski Chant de la fleur rouge. Un bel exploit. 269
R. Campbell L'Éléphant roi. Une inondation au Laos. 273
Mazo De La Roche La Jeunesse de Renny. Une mouture difficile. 276
Thyde Monnier Moi. Automobiles d'autrefois. 279
Jules Romains Les Copains. Trois fois médusé. 282
Gérard de Nerval Poèmes et Poésies. Réveil en poste. 285
P. Goemaere Soleils de Minuit. Hospitalité Lapone. 286
R. P. Huc Souvenirs d'un voyage dans le Thibet.
Au Thibet, il y a un siècle.
289
R. Frison-Roche La Piste oubliée. Dans une tempête de sable.
                           [5]
292
Carnochan
et Adamson

L'Empire des serpents. Serpents au mètre.

295
Grey Owl Ambassadeur des bêtes. Où les castors exagèrent. 298
R. Courteville Cinq Mille Kilomètres en Amazonie. Une nuit blanche dans une auberge vnézuélienne. 301
Victor Hugo Le Rhin. Au feu ! 304
R. Boisset À vos marques. Champion de France. 307
Paul Coze Quatre Feux. Camping automobile au Canada. 310
Juliette Pary Mes 126 Gosses. Course d'obstacles. 313
R. Glory Au pays du grand silence noir.
Au pays du grand silence noir.
316
Luc Durtain Frank et Marjorie. Un fameux nageur. 320
P. Vialar La mort est un commencement. Perquisition 323
David Rousset Les jours de notre mort. Pour échapper à l'Enfer. 326
J. Kessel L'Armée des Ombres. L'embarquement du chef. 329
Jean d'Esme Leclerc. La libération de Paris. 332
G. Duhamel Images de notre délivrance. Délivrance 334
Paul Eluard Dignes de vivre. Liberté.
                           [6]
337

Rapport sur les livres de français

au Cours Primaire,

présenté à la

Commission Royale d'Enquête sur l'Enseignement

(Résumé)

par

Madame Jean Coulombe et Madame Gaston Dulong,

Sous les auspices des Femmes Universitaires de Québec.

RÉSUMÉ
Voulant apporter notre contribution à l'enquête sur l'éducation, nous avons examiné une bonne dizaine de livres de français du cours primaire de la lière à la 7e année inclusivement.

Nous tenons à exprimer notre stupeur, sinon notre indignation, devant le nombre considérable d'erreurs, devant la pauvreté de cette langue qui doit pourtant avoir une valeur éducative dans l'esprit des auteurs des manuels scolaires. Nous voyons pourtant à foison:

a) des impropriétés retirant tout caractère français et toute intelligibilité à la phrase. Ex.: «Mais pourquoi on fête toujours quand quelqu'un change d'âge?»
(Forest-Ouimet, 3e, p.117)

b) des anglicismes communs dans des phrases mal venues. Ex.: «Mais voilà que l'"engin" fait encore des siennes» Il s'agit du moteur.
(F. I. C. 6e, p. 399)

c) des fautes de syntaxe. Ex.: «De toutes les automobiles, je préfère la Ford pour la facilité de conduire».
(F. I. C. 6e, p. 410)

«Pourquoi certains oiseaux sont-ils au vol ? Que font les oiseaux qui demeurent à terre?»
(F. S.-C. 4e année A, p. 22)

d) Des négligences, des termes populaires. Ex.: «Qu'est-ce que c'est ça réfléchir?»
(Forest-Ouimet, 2e, p. 35)

[1]

e) les banalités, les clichés les plus rabattus. Ex.: «Languir sur un lit de douleur.»
(F. S.-C., 4e année A, p.71)

La langue de tous ces livres est pauvre et maladroite. Quand on veut atteindre à l'originalité, on n'est que ridicule et boursouflé. Ce n'est pas ainsi que les enfants peuvent s'initier à la langue de culture.

Or c'est un des graves défauts de tous ces manuels que de ne pas inculquer à nos enfants cette notion de langue de culture, essentielle à toute instruction qui se respecte. La jeunesse perd ainsi complètement le sens du français et n'a qu'indifférence pour une langue dont on ne lui a pas appris à se servir et dont elle ignore les ressources et les beautés.

Par un souci de patriotisme étriqué et mal compris, on a voulu à tous prix rester dans le contexte canadien, ne traiter que la réalité canadienne, comme si la langue française n'existait qu'au Canada.

Par exemple, dans le livre de 7e année des Frères du Sacré-Coeur, 90% des textes traitent de la réalité canadienne et dans le livre de 6e & 7e années des Frères Maristes, 85%.

Il est déplorable de constater que l'on n'a pas cru nécessaire d'introduire plus d'extraits des grands écrivains de la littérature française.

[2]

D'autre part, nous tenons à signaler l'abus des thèmes religieux. Trop de textes et d'exercices sont empreints d'une religiosité infantile. Cela va de l'hagiographie simpliste à la berceuse style saint Sulpice. Cet abus de thèmes religieux est à notre avis, le meilleur moyen de dégoûter à jamais nos enfants de la vraie religion. D'ailleurs, un livre de français a-t-il pour but d'enseigner la religion ? On n'hésitera pas dans ces manuels, à aborder des sujets pénibles, la mort par exemple, et à les traiter avec le plus mauvais goût qui se puisse trouver.

Il est certain que c'est effleurer le sadisme que de parler à un enfant de 8 à 9 ans de l'enterrement de sa mère, ou à un enfant de 6 à 7 ans, de la mort de son petit frère avec un luxe de détails et une fausse pitié qui sont nauséabonds.

Les exercices qui complètent les lectures ne sont de nature à éveiller ni l'intelligence, ni le sens de l'observation de l'enfant. Souvent d'ailleurs, la langue de ces exercices n'est qu'une mauvaise langue populaire, du genre de: «Papa a choisi le fauteuil à teinte rouge, maman a préféré celui à teinte verte». F. S.-C. 4e année B. D'autre part, les quelques textes d'auteurs (ou les adaptations) qui se trouvent dans les livres sont utilisés uniquement pour les exercices et non pour la connaissance littéraire du texte. Cela est profondément antipédagogique.

[3]

Les auteurs ont cru bien faire en ne présentant jusqu'en 7e année qu'un seul livre pour la lecture, les exercices et la grammaire.

Or, il nous semble qu'il serait beaucoup plus commode et plus judicieux que la grammaire et les exercices soient séparés des textes de lecture; l'enfant y trouverait une application de ces règles plus facilement si la grammaire était à part.

Au terme de cette étude, il nous semble inadmissible qu'un enfant de 6e ou 7e année ne soit pas encore initié aux oeuvres d'écrivains de valeur. Comment veut-on enrichir ses connaissances et former son cerveau avec des textes aussi pauvres, aussi banals, et aussi fades que ceux que l'on trouve dans les manuels que nous avons étudiés. Un écrivain ne disait-il pas: «On s'accoutume à bien parler en lisant souvent ceux qui ont bien écrit».

Il faudrait donc adopter des livres de français qui soient dignes de ce nom en formant le voeu que nos enseignants composent au plus tôt des manuels valables. Mais pour faire un livre, même aux tout petits, il ne suffit pas d'être déjà dans l'enseignement ou d'appartenir à une communauté enseignante quelconque; cela demande non seulement de savoir les rudiments de la grammaire et de la littérature, mais d'être apte à juger la valeur d'un texte, d'avoir du goût, des «connaissances», en un mot d'être cultivé.

[4]

Pourquoi ne pourrions-nous pas dès septembre prochain, pour un nombre limité d'années, - c'est-à-dire jusqu'à ce que des livres d'égale valeur sortent de nos presses canadiennes - adopter les livres dont on se sert en France, en Belgique, en Suisse ou dans les quelque vingt pays d'Asie et d'Afrique qui ont le français comme langue de culture? La connaissance exacte et approfondie de la langue maternelle est à la base de tout enseignement digne de ce nom.

Entendu et accepté à l'unanimité par le
Conseil d'Administration, le 13 novembre
Marthe G. Bussières
Marthe L. Déry." (p. 5)

1961
Loriot, François. Alliance laurentienne - Mémoire soumis à la commission royale d'enquête sur les problèmes de l'enseignement au Québec. Montréal, s.n., 1961. 14 p.

"Résumé des recommandations

Chapître [sic] I - Français

[...]

Franciser tous les manuels scolaires et universitaires le plus tôt possible. [3]

[...]

Chapître IV [sic] - Histoire

[...]

Refus d'un manuel d'histoire du Canada uniformisé pour toutes les provinces canadiennes. [4]

[...]

Chapître [sic] premier - Recommandations générales

[...]

12. Tous les manuels scolaires et universitaires doivent être en français et des efforts sérieux doivent être entrepris pour faire disparaître tout livre en langue étrangère, à moins que ce ne soit pour l'étude des langues. [6]

[...]

Chapître [sic] quatrième - Histoire

[...]

11. Nous nous opposons à un manuel d'Histoire du Canada uniformisé pour toutes les écoles des provinces de la Confédération canadienne. Il est entendu que nos manuels d'Histoire du Canada ne devront pas être non plus une traduction de l'anglais. Tout manuel d'Histoire du Canada devrait être approuvé par l'Académie des Sciences Humaines avant d'être utilisé par les élèves. [L'alliance laurentienne proposait la création d'un certain nombre d'Académies, dont celle-ci]

12. Nous recommandons de préférence les quatre tomes de l'HISTOIRE DU CANADA FRANÇAIS du Chanoine Lionel Groulx, ré-édités récemment.

13. Les examens d'Histoire du Canada au cours secondaire ne devraient jamais être rédigés avec l'aide des manuels d'étude." (p. 12)

1961
Miller, Ph.-A. Lois et règlements scolaires de la province de Québec - 1961. Québec, Département de l'Instruction Publique, c1961. 283 p.

"APPROBATION DES LIVRES DE CLASSE

Toute personne qui désire soumettre un ouvrage classique, une carte géographique, un film à l'approbation [22] du comité doit, deux mois au moins avant que celui-ci soit appelé à se prononcer, envoyer cet ouvrage au département. Toute carte géographique, doit être préalablement soumise à la Commission de géographie de Québec. Tout film doit avoir reçu, au préalable, l'approbation du Surintendant (142 à 155 RR. C.C.). (p. 22-23).

GRATUITÉ DES LIVRES DE CLASSE

Le nouvel article 223 décrète la gratuité des livres de classe en faveur de tous les enfants qui fréquentent les écoles sous le contrôle d'une commission scolaire ou d'une commission scolaire régionale.

D'autre part, le nouvel article 223 f oblige les commissions scolaires à payer une allocation annuelle de $12.00 par enfant à l'institution indépendante qui reçoit ses enfants en vertu de l'article 497a si cette institution met gratuitement les livres de classe à leur disposition.

Ces livres sont payés à même les fonds de la corporation scolaire. Les parents ne peuvent être appelés à payer, en plus des taxes régulièrement imposées, un certain montant d'argent à cet effet, directement à la commission scolaire.

Le gouvernement rembourse la commission scolaire jusqu'à concurrence des trois quarts du prix qu'elle a effectivement payé pour ces livres. L'autre quart est à la charge de la commission scolaire. Voir Subventions.

Il est entendu que les livres de classe restent la propriété de la corporation scolaire et que chaque élève doit en prendre un soin raisonnable et les rendre à la commission au fur et à mesure qu'il en a fini.

Les cahiers, ou cahiers-manuels, dans lesquels les élèves sont appelés à écrire ou à dessiner, ne sont pas considérés comme livres de classe. Par conséquent, si les commissions mettent gratuitement ces cahiers à la disposition des enfants, elles ne reçoivent aucun remboursement du gouvernement sur le coût de ces cahiers.

Les livres de classe à l'usage des instituteurs et des institutrices, que les commissaires sont tenus de leur fournir gratuitement, sont à la charge exclusive de la commission scolaire et aucun remboursement n'est fait par le [137] gouvernement pour ces livres du maître. Il en est de même pour tous les articles ou objets qui constituent le mobilier scolaire et qui doivent se trouver dans chaque classe, conformément aux règlements du Comité catholique.

La taxe de vente ne s'applique pas aux livres, aux fournitures de classe, sauf aux crayons automatiques et aux plumes-fontaine (ch. 88, S.R.Q. 1941 - 8 Geo. VI, ch. 20).

Les commissions peuvent faire des règlements pour assurer la conservation des livres et leur remise à la commission scolaire. Ces règlements, sont adoptés en vertu d'une résolution, après consultation auprès de l'inspecteur d'écoles, du département ou auprès de toute autre autorité compétente en la matière.

Chaque enfant doit prendre un soin raisonnable des livres et les rendre à la fin de l'année scolaire, à défaut de quoi la commission scolaire peut en réclamer le coût. (p. 137-138).

[...]

LIVRES DE CLASSE

Les manuels à l'usage des titulaires de classe et des enfants sont ceux approuvés par le Comité catholique. Ils doivent être les mêmes pour toutes les écoles de la municipalité. Un contrat peut être signé avec une congrégation enseignante relativement aux livres dont on se servira dans les écoles confiées à cette congréga-tion. Les livres ainsi choisis doivent toutefois faire partie de la liste approuvée par le Comité catholique (30-221, paragraphe 4). Le curé a le droit de faire le choix des livres ayant rapport à la religion et à la morale.

Les nouveaux livres de classe mettent la Province au tout premier rang dans l'adaptation de la technique [156] méthodologique aux différents stages de l'évolution psychologique de l'enfant.

Les livres de classe doivent être fournis gratuitement à tous les enfants de la municipalité (223e-f).

Le département se charge de la confection et de la distribution du journal de la classe, du journal de l'école, du Bulletin aux parents, i.e. de la carte de classement ou de transfert des enfants." (p. 156-157).

1961
Vachon, Malcolm (mme), mme Jean-Charles Falardeau et mme Marcel Richard. Rapport sur l'enseignement du Catéchisme au cours primaire présenté à la commission royale d'enquête sur l'enseignement. Québec, s.n., n.d. 18 p.

"Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Commissaires,

C'est comme mères de famille que nous nous présentons devant la Commission Royale d'Enquête sur l'Enseignement. Nous ne sommes pas des spécialistes en matière religieuse; nous sommes bien conscientes de ce fait. Aussi aucune de nous n'at-elle la prétention de vouloir proposer des réformes de doctrine. Nous laissons le côté théologique de l'enseignement de la religion à ceux que leur formation rend aptes à juger de ces matières.

Notre propos n'est pas de discuter de l'orthodoxie de la doctrine contenue dans les deux manuels que nous avons examinés, soit le Livre de Jésus, manuel pour la 1ère et 2ième années et le Catéchisme Catholique, manuel de la 3ième à la 7ième année. Ce sont les manuels en usage dans toutes les écoles de la ville de Québec sur lesquels sont basés les examens de 7ième année, c'est-à-dire les examens de la «Profession de Foi». Du point de vue pédagogique, il nous semble que ces deux livres sont mal adaptés à la psychologie des enfants de cet âge.

Notre mémoire porte donc plutôt sur les manuels que sur le mode d'enseignement, lequel diffère d'une école à l'autre et dépend du talent des professeurs. Ceux-ci ont d'autant plus de mérite que ces catéchismes ne leur fournissent guère d'inspiration. C'est pourquoi les réformes que nous suggérons devraient être désirées autant par les professeurs que par les parents. [1]

Trois raisons nous ont décidées à présenter ce modeste mémoire.

Premièrement, nous sommes inquiètes de l'attitude d'indifférence que manifestent nos enfants à l'égard du catéchisme.

Deuxièmement, nous sommes troublées par cette évidence non moins grave que, parmi les gens qui nous entourent, la foi semble mise en cause à propos de la plus médiocre difficulté. Pourtant dans quelle surabondance d'enseignement religieux est élevé le peuple canadien-français depuis toujours! En outre, la proportion des catholiques pratiquants sur l'ensemble des baptisés et des gens élevés dans nos écoles catholiques n'est-elle pas décroissante?

Troisièmement, nous désapprouvons entièrement l'esprit qui anime ces manuels. Il nous semble que tout serait à refaire. Par exemple, dans le Programme d'études du Comité catholique de l'Instruction publique, l'on trouve sous la rubrique «Principes directeurs» des phrases aussi regrettables que les suivantes: page 26 «Il (l'enfant jusqu'à dix ans) n'est pas foncièrement corrompu», ou encore, page 27 (pour l'enfant de dix à douze ans): «La poussée des inclications mauvaises se fait plus sentir. Mais il n'est pas encore vraiment méchant». Nous croyons que cette conception procède du jansénisme, d'un certain manichéisme et qu'elle est empreinte de mépris à l'égard de l'homme. On parle comme si on se trouvait en présence d'enfants que l'on considère en voie de corruption certaine et qu'il faut constamment mettre en garde. Il s'agit avant tout de les arracher au démon. On semble oublier le caractère essentiellement positif de la Rédemption et que le Christ a tout de même racheté l'homme pour le faire d'abord participer à sa Divinité . [2]

Notre propos est: 1o de soumettre à l'attention des Commissaires notre conception d'un bon catéchisme; 2o de relever les principaux défauts des manuels cités plus haut et de suggérer des réformes; 3o de formuler les recommandations principales qui se dégagent de nos remarques.

I

Quelle conception avons-nous d'un bon catéchisme destiné aux enfants?

Il, faut tout d'abord qu'il soit bien adapté à leur âge. Comme le voulait saint Paul dans sa propre catéchèse aux premiers chrétiens de Corinthe (I. Co, 3, 2): «C'est du lait que je vous donne à boire, non une nourriture solide: vous ne pourriez encore la supporter.»

Le catéchisme doit sans doute transmettre une doctrine mais il a aussi pour but de favoriser la croissance du Christ dans la vie de chaque chrétien; de ce fait nous ne concevons pas que son enseignement puisse être traité comme un simple exercice de mémoire. Il doit être abordé avec un grand respect et un immense amour car il s'agit d'assurer à l'enfant le premier éveil de sa foi.

L'ensemble des vérités essentielles qui est à la base de tout catéchisme bien fait doit être enseigné comme faisant partie de la vie même de l'enfant. Ces vérités entreront dans sa vie propre; pour cela on choisira avec une extrême minutie les mots qui sont à la portée de l'enfant, qui lui conviennent, qui lui montrent Dieu sous son aspect le plus généreux, par conséquent le plus vrai. Ainsi au lieu d'employer constamment les mots d'autorité: [3] Dieu ordonne, Dieu commande, Dieu exige, on les remplacera par des mots d'amitié: Dieu incite, Dieu demande, Dieu désire. Il faut que l'enfant voie Dieu comme un Dieu qui fait vivre et non comme un Dieu menaçant qui le guette pour le punir. Le Créateur prendra ainsi moins figure de maître exigeant qui ordonne, dicte et condamne; il apparaîtra aux yeux de l'enfant comme un Dieu respectueux de la nature humaine qu'Il a créée avec tant d'amour.

Ces vérités essentielles doivent être présentées à l'enfant selon une progression bien adaptée à la psychologie. En lui faisant approfondir chaque année davantage et au niveau de sa vie courante des notions acquises au début, on assurera à l'enfant la formation de sa conscience et de sa foi. Par contre, si on éparpille trop son esprit sur des détails puérils, l'enfant ne fait plus la différence entre les vérités fondamentales et les prescriptions secondaires.

Citons l'abbé Coudreau: «Il faut éviter un bagage trop étendu de connaissances superficielles afin d'assurer à l'enfant la mise en place des attitudes religieuses essentielles le sens de Dieu, la foi au Christ Sauveur, la communion à la vie de l'Eglise». Autres citations: «Nous faisons hélas des connaissants, pas des croyants.» (page 46) «Il ne s'agit pas d'enseigner une doctrine mais de faire des disciples». (pages 47-48).

Voilà comment nous concevons le catéchisme et cela en nous inspirant, comme on l'a vu, de la pensée même qui se trouve exprimée par les meilleurs spécialistes d'aujourd'hui. On trouver à la fin de notre exposé la bibliographie des ouvrages que nous avons consultés et pillés. [4]

II

Passons maintenant aux manuels mentionnnés plus haut que chacune de nous a soigneusement examinés.

Pour faire de l'enfant un croyant, il ne s'agirait donc plus, comme on le fait actuellement dans le Catéchisme Catholique, de lui faire apprendre par coeur, pendant quatre ou cinq années pénibles pour lui et pour ses parents, des réponses fastidieuses qu'il comprend à peine parce qu'elles sont trop abstraites, trop sèches et que ce sont des phrases qui en outre manquent totalement de dimension spirituelle. Il faudrait, selon le Père Colomb, «évangéliser la mémoire» de l'enfant et non lui faire apprendre du mot à mot.

Il semble que les méthodes et les programmes actuels obligent les maîtres à faire apprendre aux enfants les réponses par coeur sans aucune explication. Ceci entraîne chez les petits une incompréhension et un ennui profond. Nous en avons comme preuves les réponses incohérentes, voire cocasses, qu'ils nous font lorsqu'ils récitent leurs leçons de catéchisme. A ce moment-là, chacune de nous et tous les parents lucides ne peuvent faire autrement que de réprouver un tel bourrage de crâne. On confie à la mémoire ce qui devrait d'abord être soumis à l'intelligence.

De plus, nous trouvons qu'en général ces manuels énumèrent avec trop de détails «ce que nous devons croire, ce que nous devons faire, ce que nous devons avoir pour aller au ciel». Ces énumérations de préceptes froids et légaux engendrent de la confusion et souvent de l'angoisse dans l'esprit de l'enfant. La continuelle répétition de: «Je suis certain que», «nous sommes obligés de croire que» etc, bien loin de confirmer l'enfant [5] dans la foi lui impose un sentiment blessant et irritant de perpétuelles contraintes, empêche sa personnalité de s'épanouir dans l'intelligence et emprisonne son sentiment de la liberté. Cette manière de procéder fausse la notion de religion, en la présentant uniquement sous l'aspect obligation.

Le Cardinal Léger n'a–t-il pas écrit: «Ne se borne-t-on pas à réduire le message du salut, qui est esprit et vie, à l'exposé de notions arides et sèches? Au lieu de fixer l'attention sur la personne du Christ qui est au coeur du message révélé, ne la détourne-t-on pas sur des aspects accessoires et sentimentaux? Notre enseignement religieux n'aurait-il pas une tendance trop individualiste, centré trop exclusivement sur des préoccupations morales et oublieux de l'insertion du chrétien dans la grande communauté qu'est l'Eglise ?»

L'enfant n'accueille la vérité que parce que le coeur et le vouloir l'y inclinent, parce que cette vérité lui convient, est bonne pour lui, qu'elle est son salut et son bonheur. Madame Marthe Henripin écrit dans Cité Libre de mai 1961: «Ce n'est pas quand l'enfant connaîtra les commandements et essaiera de les observer qu'il sera sûr d'être dans le Royaume de Dieu. Si on lui laisse percevoir que le royaume de Dieu n'est pas sanctionné par une évidence extérieure, il ne sera pas désemparé, adulte, de découvrir que le fait d'y appartenir n'est jamais une évidence».

L'habitude des certitudes rationnelles et froides est-elle le sentiment religieux? On n'insiste pas assez, semble-t-il sur des vérités essentielles comme la révélation, le mystère, la grâce, la messe. Sans doute [6] ces mystères sont-ils troublants, mais ils sont la religion même. La religion n'est pas un moraliste étroit, mais la foi dans un mystère. Voici un exemple: A la question qu'est-ce que la révélation? Le catéchisme de la 3ième à la 7ième année répond: «La révélation est l'ensemble des vérités que Dieu nous a fait connaître par ses paroles». Pourquoi ne pas se servir de cette autre définition: «Inspiration par laquelle Dieu a fait connaître surnaturellement certaines vérités à quelques hommes pour qu'ils les enseignent aux autres». Cette définition qui nous semble à première vue beaucoup plus respectueuse du surnaturel, n'est-il pas étonnant de la trouver dans un volume qui n'a jamais prétendu se poser en oeuvre doctrinale, ni même chrétienne, le simple dictionnaire Quillet? Définition qui en outre tient compte de l'aspect historique de la religion chrétienne qu'il faudrait, dès cet âge, présenter aux enfants. «Ce serait le moment de faire surgir les principaux personnages de l'histoire d'Israël avec Dieu. L'enfant verrait qu'il y a un plan de Dieu et comment il se déroule toujours en vue de sauver l'homme» (Extrait de «L'orientation de l'enseignement religieux»).

Le mystère est défini de la même façon froide, abstraite et indifférente aux enfants. Nous trouvons à la page 18 no 42 la définition suivante du mot mystère: «Un mystère est une vérité révélée que nous ne pouvons comprendre». Et les mystères dans nos manuels seront, à la suite de cette définition, énumérés séparément, l'un après l'autre, en séries bien claires: le mystère de l'Incarnation, le mystère de la Rédemption et le mystère de la sainte-Trinité. On a de nouveau l'impression d'une série d'obligations, de choses à croire absolument et selon une liste. D'après l'abbé Coudreau, cette [7] méthode serait absolument néfaste. Il ne faudrait pas dire un mystère ou les mystères, mais bien le mystère chrétien et il ajoute: «Que cette définition du catéchisme est négative et abstraite alors que le christianisme, c'est le triomphe du concret et du positif». En effet, n'oublions pas que l'enfant répondra à l'amour de Dieu par son aptitude à aimer. Citons encore Madame Henripin. «Pourquoi ne pas amener les enfants à accepter le mystère sans réserve et en faire le début d'une existence nouvelle, plutôt que de s'évertuer à le leur expliquer. Il n'est pas mieux d'affirmer lorsqu'on est arrivé au bout des explications possibles qu'on ne peut comprendre le mystère, qu'il est caché. Pourquoi Dieu nous cacherait-il des choses alors qu'il ne fait que se dévoiler d'un bout à l'autre de l'histoire». Il faut en outre donner dans le catéchisme une place beaucoup plus importante au mystère central du christianisme, l'Eucharistie et la messe. Par des phrases vivantes, l'enfant se sentira attiré vers cette idée que le Seigneur est parmi nous.

Autre critique fort grave que nous aurions à formuler: le moralisme tout à fait négatif de ces manuels de catéchisme. Nous croyons fermement que les chapitres sur le péché sont à repenser et à refaire. Il faudrait à tout prix communiquer à l'enfant cette joie incomparable, bouleversante, inattendue qu'un Sauveur nous est né pour nous sauver, nous libérer du péché et de plus pour nous faire enfant de Dieu. Il est très important de ne pas séparer le chapitre du péché de celui du pardon du péché et de celui de l'incarnation libératrice du Christ.

Quand il s'agira du 6ième et du 91ième commandement, on devra orienter l'enfant avec doigté, délicatesse afin de ne le heurter en aucune façon. [8] Il faudrait éviter de troubler les consciences, comme on le fait trop souvent . Elles sont beaucoup plus pures qu'on ne le croit. Le corps devient trop souvent un objet de péché et de terreur puritaine qui peut être à l'origine d'un déséquilibre moral.

Malheureusement, on consacre aux péchés et aux vices plus de pages qu'aux vertus et à la grâce. Un exemple, au chapitre du 8ìeme commandement de Dieu, intitulé «le respect de la vérité», on demande: qu'est-ce que le mensonge, la médisance, la calomnie, le jugement téméraire; en aucun endroit on ne définit la loyauté, la vérité, la bonté.,Mais on aura de chapitres sur le blasphème, le serment faux, le serment injuste, le parjure, le suicide, l'homicide, l'idolâtrie, la divination, la vaine observance, le spiritisme, la fausse dévotion, l'indifférence religieuse, la tentation de Dieu, le sacrilège et la simonie, et tout cela pour des enfants de 8 à 12 ans...

Nous pourrions faire remarquer également que certains chapitres portent sur des sujets qui nous paraissent trop difficiles pour les enfants auxquels ils s'adressent. Que peut signifier, pour un enfant de dix ans, la doctrine sociale de l'Eglise alors qu'il ne connaît à peu près pas le sens des mots société, patron, ouvrier, justice sociale.

Au 4ième commandement de Dieu, les chapitres sur les devoirs des ingénieurs et des supérieurs, les devoirs des employés et des employeurs, les devoirs des citoyens et des gouvernants sont nettement au-dessus des forces d'un enfant de cet âge. Ne vaudrait-il pas mieux leur expliquer le [9] respect à la propriété d'autrui par des exemples concrets. La morale sociale serait ainsi sauvegardée car on aurait insisté sur le respect et l'amour des autres.

L'un des défauts majeurs ce ces manuels c'est qu'ils semblent avoir été conçus et rédigés sans l'apport de pédagogues, de psychologues et de sociologues, mais uniquement par des théologiens insuffisamment initiés à la psychologie des enfants.

A titre d'exemple, dans le Livre de Jésus, en parcourant les pages consacrées au Dieu Créateur, au Dieu Rédempteur, à l'amour qu'il faut avoir pour Dieu, à l'obéissance qu'il faut savoir pratiquer, on constate avec la dernière évidence jusqu'à quel point nous sommes loin de l'enfant, de son monde, de son esprit, de son coeur, de ses besoins dans l'ordre du sacré et devant la vie qui est la sienne. Pourquoi faut-il que ce soit si difficile de réconcilier les exigences de l'orthodoxie la plus stricte et de la psychologie la plus élémentaire?

Un mot au sujet du vocabulaire de ce même livre qui est volontairement enfantin. Car il y a une différence énorme entre un vocabulaire à la portée des enfants et un vocabulaire enfantin. Nous croyons qu'ici on sous-estime l'enfant. L'enfant est stimulé par les mots, ils éveillent sa curiosité et lui donnent une plus grande envie de connaître.

Une remarque sur les illustrations que le Guide du Maître pour le Livre de Jésus «qualifie» d'art impeccable... Les images cherchent tellement à corriger la religion que celle-ci en perd tout sens sacré. [10]

Nous voulons signaler un autre point qui concerne l'ensemble des études aussi bien que la formation même de l'esprit religieux. Est-il bien nécessaire que toutes les matières, même les plus profanes, soient à tel point imprégnées de religion que l'on en arrive, à la leçon de calcul, à faire additionner des ostensoirs (Revue de l'Elève) ou encore à insérer dans les dictées (Manuels de lecture de 1ère et 2ième années) un nombre presque aussi considérable de mots apparenant au vocabulaire sacré qu'un vocabulaire profane? Et voici le texte d'une analyse littéraire: un poème sur le prêtre:

«Le prêtre

Il est un ange sur la terre
Un messager du grand ciel bleu
Que les hommes nomment «mon père»
Quand ils veulent approcher Dieu.
II

Sa main leur indique la route
Qui seule mène au vrai bonheur
Sa voix calme bannit le doute
Qui tourmente le voyageur.

III

Ses lèvres ont mille paroles
Pour consoler et pour bénir
Et nous enseignent par symboles
Ce que l'homme doit retenir. [11]
IV

Près du berceau, près de la tombe,
Tenant en main son crucifix
Il est là consolant qui tombe
Répétant «courage mon fils».

V

C'est des mortels le seul grand homme,
Le messager du roi des rois,
Et le seul qu'ici-bàs [sic] l'on nomme
Ami, père, frère à la fois.»

Il y a là une manière de galvauder la religion que même l'esprit le plus antireligieux n'aurait pas été capable d'inventer et n'aurait pas osé employer.

Nous savons que plusieurs parents sont intervenus personnellement auprès des professeurs pour réclamer l'interdiction de la revue «L'Elève». Cette revue qui semble obligatoire dans son écoles au même titre que le catéchisme devrait, à cause de son très bas niveau pédagogique, esthétique et humain, être à jamais bannie de nos foyers. Cette publication tend à déformer l'esprit de l'enfant plutôt qu'à le former.

Autre remarque concernant l'ensemble de l'horaire et du programme aussi bien que la formation religieuse proprement dite. Le nombre d'heures consacrées à l'enseignement du catéchisme nous paraît abusif, surtout si l'on considère la médiocrité des résultats. En nombre d'heures, on y consacre l'équivalent d'un an et deux mois sur un total de sept ans, durant le cours primaire. Il est à craindre que l'enfant ne se lasse s'il a entendu parler des choses saintes toute la journée dans les autres cours. Au secondaire [12], cependant, l'enseignement du catéchisme est réduit à deux ou trois heures par semaine, à l'âge où l'intelligence de l'enfant atteint à plus de profondeur et l'expérience montre que c'est suffisant.

La leçon de catéchisme doit être la seule qui ait Dieu pour objet; elle prendra ainsi une importance qu'elle n'a sûrement pas aux yeux de nos enfants qui, en général, traînent un ennui pour cette matière que nous, les parents, ne pouvons, hélas! Que comprendre et partager.

Parmi les passages qui nous semblent mal compris par les enfants, citons une phrase qui ne correspond plus très bien à l'attitude oecuménique et charitable de l'Eglise envers ceux qui ne partagent pas notre foi. L'expression traditionnelle: «Hors de l'Eglise, point de salut» devrait être écartée des manuels. Par contre, il est étonnant que soit si peu connue la prière du Christ, dite prière sacerdotale (saint Jean, 17) qui exprime, tout au contraire, la responsabilité de chacun de nous et en particulier des prêtres envers les non-chrétiens et les agnostiques. Voici cette prière: «Père tous ceux-là ils étaient à Toi et Tu mes les as donnés. Je suis venu pour qu'ils aient la vie éternelle. Je leur ai parlé de Toi et ils savent que c'est Toi qui m'as envoyé. Je leur ai donné ta parole. J'ai veillé sur eux et aucun d'eux ne s'est perdu. Père maintenant je te prie pour eux. Ceux que Tu m'as donnés je veux que là où je suis, ils soient aussi avec moi».

Le cardinal Léger, dans son attitude si généreuse envers les incroyants, a donné un bel exemple de cette charité sacerdotale. De lui, nous citons ces phrases extraites de Réflexions Pastorales sur notre enseignement: [13] «Dans notre monde hétérogène, le chrétien doit à tout prix maintenir cette volonté de dialoguer avec toutes les personnes de bonne foi avec lesquelles il a à traiter des problèmes actuels. Détruire le dialogue, ce n'est pas seulement abolir l'autre; c'est se détruire soi-même».

Le Père Henry, o.p., auteur de «Simone de Beauvoir ou l'échec d'une chrétienté» écrit: «L'humanité, du moins celle du monde occidental est en train d'opérer une sorte de mue. Que sera l'homme de demain lorsqu'il ira couramment sur la lune et aura déjà mis le pied sur plusieurs planètes du système solaire? Lorsque les mariages auront cessé d'être insolites entre Européens et Africains, entre Européens et Asiatiques et même entre Eurasiens et Eurafricains? Lorsque le dialogue oecuménique aura déjà produit quelques-uns de ses fruits, lorsque chrétiens, juifs, musulmans, confucianistes, bouddhistes, hindouistes, shintoïstes seront habitués à vivre ensemble? Nous ne le savons pas. Mais nous savons qu'un tel homme se prépare, en même temps, que l'unité du monde se forge dans les échanges comme dans les oppositions».

Nous terminons en demandant avec instance la création d'un catéchisme plus simple, plus unifié, plus spirituel; en vue de rendre la religion plus accessible à l'enfant, cet enseignement pourrait être autant que possible basé [14] sur l'année liturgique. Que se dégage du catéchisme, à tous les âges, cette grande idée que Dieu veut voir les hommes heureux et qu'ils soient ses amis, qu'ils soient réunis dans une seule famille autour de lui. C'est ce qu'il prépare depuis le commencement du monde et nos enfants seront exempts de l'appauvrissement de l'esprit et du coeur que peut donner à des êtres jeunes une éducation trop rigide et négative. C'est le tort irréparable dont ont souffert tant de gens de notre génération qui ont maintenant abandonné toute pratique religieuse.

Nous savons qu'il existe un catéchisme appelé Catéchisme biblique, publié aux Editions Fides - 1961, conçu dans l»'esprit que nous préconisons.

Nous demandons la formation de catéchistes. A ce propos, nous accueillons avec joie la nouvelle que des cours de catéchèse commenceront à l'université Laval en septembre 1962. Le but de l'Institut catéchétique de Québec est de donner aux responsables de l'enseignement religieux une formation doctrinale et pédagogique spécialisée. Aux futurs catéchistes, cet Institut veut donner une compétence professionnelle au moins équivalente à ce qu'on exige pour les autres matières de l'enseignement. Il importe en effet que l'éducation religieuse ne reçoive pas moins d'attention chez nous que l'éducation littéraire ou scientifique...

III

Pour résumer les principales suggestions qui se dégagent de nos remarques, nous recommandons:

1º - A) Une réforme immédiate des manuels de catéchisme de l'enseignement primaire.[15]

B) Que cette réforme soit faite par des théologiens, des pédagogues des psychologues et de préférence avec la collaboration des mères de famille; il faudrait choisir celles-ci pour leur expérience, leur intelligence, leur personnalité et leur jugement plutôt que pour leurs habitudes de soumission aveugle.

C) Que cette réforme tienne compte des critiques ci-dessus et de toutes les données de la catéchèse moderne.

2º - A) Que dans les méthodes d'enseignement religieux, on n'abuse pas des exercices de mémoire, mais que l'on habitue l'enfant à adhérer à la doctrine avec son coeur, son intelligence et sa volonté.

B) Que le professeur ne fasse pas de la religion un moralisme étroit, mais qu'il en montre l'esprit vivant, positif, et exaltant.

3º - Dans l'ensemble de l'enseignement du cours primaire;

A) Que la durée des leçons de catéchisme soit réduite à une demi-heure par jour.

B) Que l'on évite dans les autres matières, de galvauder à tout propos la religion et les choses saintes, en les utilisant à tort et à travers.

C) Que la revue l'Elève soit bannie des écoles.

4º - Que les professeurs de catéchisme, religieux ou laïcs, reçoivent une formation spécialisée. Il serait souhaitable que l'on oriente vers cette spécialité des pères et des mères de famille.

Pour terminer, nous remercions vivement votre Commission, de nous avoir entendues. Nous croyons que ces quelques remarques, exprimant les préoccupations d'un grand nombre de parents que nous avons interrogés, reflètent aussi la pensée de notre milieu en matière d'éducation religieuse et qu'elles pourront avoir leur utilité au moins pour les enfants des autres." (p. 16).

1961.02
xxx. "Extraits du procès-verbal du comité catholique - Séance du 14 décembre 1960", L'instruction publique, 5, 6(février 1961):505-506.

"Approbation de manuels et matériel didactique".

[Comprend surtout une liste de disques pour l'enseignement de la musique].

1961.10
Côté, Louise. "Enfin, un dictionnaire conçu spécialement pour nous", Le magazine Maclean, 1, 8(oct. 1961):47.

"Il était d'usage il n'y a pas si longtemps dans certains de nos collèges classiques de réunir quelques professeurs avant la rentrée des classes pour procéder à l'épuration des dictionnaires français. La censure ne s'attaquait pas aux mots eux-mêmes, soit que les éducateurs aient vérifié la discrétion des auteurs sur certains sujets, soit qu'ils aient su que la qualité de leur enseignement empêcherait l'étudiant de reconnaître les idées subversives. Mais «une image dit plus que mille mots» et les illustrations recevaient une attention scrupuleuse. Hélas! Les pages consacrées à la reproduction de tableaux ou de sculptures étalaient sans vergogne des nus féminins et masculins, vus de face, de profil et de trois quarts. Le choix avait été fait de façon déplorable, sans songer à tous ces jeunes yeux qui risquaient de s'écarquiller dangereusement. Mais les éducateurs, eux, savaient. Et on arrachait les pages inquiétantes, nul doute après un examen minutieux et une discussion savante du degré de danger que présentait l'image. Mais la tâche était fastidieuse et au 300e dictionnaire ainsi absous de ses fautes, on devait bien avoir quelques paroles hargneuses à l'égard de l'Art et des éditeurs de dictionnaires. Le métier d'éducateur n'est décidément pas toujours facile.

Est-ce à la suite d'une suggestion ou par intuition de bons commerçants, on ne sait, mais la maison Quillet-Flammarion a depuis 1956 un dictionnaire (couverture rouge) spécialement conçu à l'usage du Canada, approuvé en 1958 par le Comité catholique du Conseil de l'Instruction publique. Les illustrations sont adaptées au niveau canadien et on a même poussé la bienveillance jusqu'à définir certains mots selon «l'optique canadienne».

Côté reproductions, par exemple, un détail du «Paradis» de Tintoret remplace dans l'édition destinée au Québec, son «Suzanne et les vieillards de l'édition française (couverture verte). Une plantureuse Suzanne, surprise à son bain par des vieillards, leur inspira des désirs dont nous ne devons rien savoir ici. «La Vierge (sous les traits d'Agnès Sorel) et l'Enfant» de Fouquet, qui dévoile un sein rond et ferme, disent les bons auteurs, devient pour nous une descente de Croix, détail, partie gauche, toujours de Fouquet. Est-ce la seule préoccupation de présenter au moins le même artiste dans les deux éditons?

En sculpture, la même sollicitude à l'égard des cousins du Canada se retrouve. L'Apollon indécent de l'édition française fait place dans l'édition canadienne à une statuette aux lignes chastes. «L'âge d'airain», de Rodin, d'une mâle assurance, nous est épargné. On a cru que son «Penseur» nous serait plus profitable. «La Montagne» sous la forme d'une femme nue, dans l'édition française, a sculpté à l'intention des Canadiens français «La Pensée» (tiens, encore!).C'est une femme nue mais vue de dos. «L'athlète» de Duchamp-Villon est sans mystère, aussi l'at-t-on remplacé, dans l'édition canadienne, choisi spécialement pour nous, par «L'ânon» de Poupelet.

Il y quand même de graves réserves à exprimer. Après tout, les deux éditions ont la «Nana» de Manet, en jupon. Et ce «chevalier aux lys», on n 'a pas à s'y arrêter longtemps avant de découvrir qu'il n'est vêtu que d'un pagne ceinturé à la taille. Tout ce qui est fait mérite d'être bien fait. Pourquoi avoir laissé passer ces audaces dans notre dictionnaire? Négligence? Oubli coupable?

Même chose en sculpture. D'accord, à un Éphèbe fort bien de sa personne (édition française) est substitué dans l'édition canadienne une Flore habillée, mais la tunique épouse bien étroitement les lignes du corps. Et ce «scribe accroupi», ces «divinités éleusiniennes», «la danseuse cambodgienne» qui surprennent le lecteur canadien, n'aurait-on pu les remplacer par une sculpture de grand maître dont la modestie aurait guidé la main? Quant à «Hercule», «Baigneuse» (dans l'édition canadienne!) Il faut crier holà. On soupçonne presque qu'il se trouve un loup dans la bergerie. D'accord, les éditeurs ont voulu «diffuser» la culture («vulgariser» dit-on dans l'édition française) mais il ne s'agit pas pour autant de brûler les étapes. La fin ne justifie pas les moyen.

Les différences qu'on relève dans la définition des mots sont d'une subtilité qui illustre admirablement les ressources de la langue française comme on peut en juger.

Luthérianisme (Édition française): Repose essentiellement sur un retour à l'Évangile.
(Édition canadienne): Enseigne l'interprétation personnelle de l'Évangile.

Calvinisme (Édition française): Le salut est étranger aux bonnes oeuvres et à la volonté de l'homme, mais procède d'un don gratuit de Dieu.
(Édition canadienne): Le salut ne dépend pas de bonnes oeuvres ni de la volonté de l'homme, mais procède d'un don arbitraire de Dieu.

Socialisme (Édition française): Estime possible de fonder un nouvel ordre sur des valeurs morales, en changeant les institutions et les hommes.
(Édition canadienne): ... de fonder un nouvel ordre en changeant les institutions et les hommes.

Théologie (Édition française): Science ayant pour objet Dieu et les choses divines.
(Édition canadienne): Science dont l'objet est Dieu et les choses divines étudiés à la lumière de la Révélation.

On s'en donne à coeur joie au mot Inquisition. L'édition française expose que l'Inquisition «joue un rôle politique et religieux considérable en Espagne, comme instrument de la centralisation monarchique, entreprise au nom de la foi. Cette nouvelle Inquisition utilisait la procédure secrète, les tortures, les sentences de l'autodafé. Le Grand Inquisiteur s'entourait d'une armée d'espions. Elle suscita les protestations romaines et ne disparut qu'en 1820».

Le Canadien, lui, en saura assez long quand il aura appris que l'Inquisition «joue un rôle politique considérable en Espagne, par suite des pressions constantes exercées par le pouvoir civil. Elle suscita les protestations romaines et alla s'atténuant avec le temps, jusqu'à sa disparition en 1820».

On relève des distinctions suaves. Ainsi, l'édition française dévoile sans ambages que Savaronole fut «brûlé comme hérétique» alors qu'on mentionne discrètement aux Canadiens qu'il «périt sur le bûcher».

Jusqu'à Tolstoï qui reçoit une douche! L'édition française explique que «préoccupé de sainteté et de'ascétisme il défendit un christianisme dépouillé de sa structure sociale et hiérarchique». L'édition canadienne simplifie la leçon pour nos faibles esprits: «Préoccupé d'enseigner au monde une doctrine faite d'un mélange d'ascétisme, de mysticisme et de rationalisme».

Et pourquoi l'édition canadienne n'a-t-elle pas comme l'édition française l'image de César Borgia? Est-ce parce qu'on a cru nous avoir assez gâtés en nous apprenant qu'il était le fils du pape Alexandre VI?

Nos censeurs ont néanmoins laissé échapper de belles occasions. Jules Ferry qui «lutta en faveur de l'enseignement laïque» s'en tire bien facilement, il me semble. Et était-il bien nécessaire de mentionner «le génie» de Balzac? Nos mentors ne savaient donc pas que nous avons vertueusement refusé, au Canada français, de célébrer le centenaire de cet écrivain? Peut-être a-t-on tout simplement pensé que mieux valait se garder du pain sur la planche en vue d'une édition revue et corrigée?

Qui s'est chargé de modifier à notre profit, n'en doutons pas, les audaces de l'édition française? La liste des collaborateurs étant la même pour les deux éditions, on ne sait s'il faut admirer la souplesse intellectuelle de l' équipe ou déplorer la trop grande humilité de collaborateurs qui auraient préféré garder l'anonymat. Quoi qu'il en soit, l'affirmation de l'équipe «qui n'a voulu pour guides que le bon sens, l'honnêteté intellectuelle, le respect du public» mérite sans contredit de figurer honorablement parmi les classiques du genre. S'il fallait jouer les grincheux, on pourrait peut-être s'élever contre l'avant-propos où on expose ce qu'on trouve et ce qu'on ne trouve pas dans l'oeuvre. Rien, dans l'édition canadienne, ne laisse soupçonner les surprises qui attendent le client. Le procédé est-il «gratuit» ou «arbitraire», pour reprendre une de leurs subtiles distinctions?"

1961.11
Coderre, Gérard-Marie. "Le catéchisme au cours élémentaire", L'instruction publique, 6, 3(nov. 1961):255.

Chers éducateurs,
Chères éducatrices,

L'Office Catéchistique Provincial vient de publier un guide du maître pour l'enseignement de la religion au cours élémentaire. Cette nouvelle publication a été approuvée par le Comité catholique du Conseil de l'Instruction publique de la Province de Québec en date du 17 mai 1961.

Ce guide présente la doctrine du Catéchisme catholique conformément aux directives du programme en la ressourçant à l'Écriture sainte et à la liturgie. En même temps, il centre toute l'éducation religieuse sur la Personne du Christ-Jésus.

Ce guide met en valeur la méthode proposée par le programme en ce qui a trait à la marche d'une leçon. Il procède en quatre étapes successives: observation, réflexion-causerie, transposition et expression.

L'observation ou «éveil de l'intérêt» se fait généralement par la présentation d'un fait biblique qui contient en germe l'objet de la leçon. Le récit du «Buisson ardent», par exemple, sert d'amorce à la leçon sur l'existence de Dieu.

La réflexion-causerie ou «éveil de l'intelligence» commente en termes concrets et imagés les idées essentielles de la leçon. Cette deuxième étape présente un texte suivi, facile et adapté qui débbouche sur la formule correspondante du Catéchisme catholique.

La transposition ou «éveil à la vie de foi» résume le contenu doctrinal de la leçon et tente d'élever les âmes au-dessus du monde sensible. A l'occasion de cette troisième étape, on rattache l'idée centrale de la leçon au «cadre-synthèse».

L'expression ou «éveil à l'engagement chrétien» propose des prières, des résolutions, des attitudes chrétiennes et invite à la réflexion. Cette dernière étape de la leçon a plutôt une valeur éducative. Elle montre à l'enfant comment il peut transposer la doctrine dans sa vie chrétienne.

Ce guide veut avant tout aider le maître à préparer sa leçon de religion avec plus d'efficacité. Il lui évite des recherches nombreuses sur le plan doctrinal et méthodologique. Il l'invite surtout à une préparation d'ordre spirituel. Il est à souhaiter que le maître lise le texte de la fiche avec attention et note, au passage, les divers éléments qu'il jugera utiles au développement de la leçon. Cette lecture méditative de la fiche lui aidera à créer l'atmosphère de vie théologale, propre à la classe de religion.

Ce guide se présente en onze fascicules insérés dans une farde en carton fort. Chaque fascicule développe un certain nombre de leçons du Catéchisme catholique qui sont réunies sous un thème commun. Ainsi, le fascicule numéro un intitulé «Dieu, mon père du ciel» comprend-il huit fiches commentant les six premières leçons du catéchisme.

Nous recommandons ce nouveau guide du maître intitulé: Mon Catéchisme en 3e et 4e années, aux normaliens ainsi qu'aux instituteurs et aux prêtres qui enseignent au cours élémentaire. Il leur aidera, selon le conseil de l'Apôtre, à s'appliquer à l'étude, à l'exhortation, à l'enseignement dans la Foi (1 Tim, 4, 13)."

Page modifiée le : 17-05-2016
 

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