Bruchési, Jean. Le chemin des écoliers. S.l., Bernard Valiquette, [1943?]. 151 p.
"C'est à l'histoire nationale, en effet, qu'il faut demander le pourquoi et le comment du milieu dans lequel la Providence a fait naître chacun de nous, de la société dans laquelle on est appelé à vivre, la raison et la nature des rapports entre les hommes ou entre les classes. Lorsque l'enfant connaîtra les faits qui parlent à ses sens, à son intelligence, à son coeur, à son imagination, sans oublier les fautes, les méfaits et les erreurs, il entrera dans la vie avec un patriotisme sain, clairvoyant et ferme. L'expérience du passé lui montrera comment s'y prendre pour corriger les défauts, éviter les erreurs, redresser les situations compromises, réparer les torts. Ce n'est pas l'histoire véridique, enseignée avec discernement, qui lui inspirera le regret du passé, le dégoût du présent et la peur de l'avenir. Ce n'est pas elle qui dressera les uns contre les autres les citoyens d'un pays comme le Canada, par exemple, sans qu'il soit besoin, pour empêcher ce malheur, d'un manuel uniforme dont le ton neutre ne saurait être soutenu qu'en faussant les faits. La vérité ne perd jamais ses droits. Mais il reste qu'on peut toujours la dire sans manquer à la charité, sans céder à l'aigreur et à la malveillance." (p. 79).