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"Le conseil de l'instruction publique et chacun des comités du dit conseil sont autorisés à nommer des sous-comités qui ne compteront pas moins de trois membres, pour examiner toutes affaires soumises à leur juridiction, et ces sous-comités feront rapport de leurs procédures, suivant le cas, au conseil ou au comité qui les aura nommés et qui adoptera ou rejettera tel rapport. 41 V. ch. 6 sec. 3." (p. 20). "Attributions du conseil.
Il sera du devoir du dit conseil -
[...].
4. De choisir ou faire publier, avec telle approbation comme susdit, les livres, cartes et globes, dont on se servira à l'exclusion de tous autres dans les académies, les écoles-modèles et élémentaires sous le contrôle des commissaires ou syndics d'école, ayant égard dans tel choix aux écoles dans lesquelles l'enseignement est donné en anglais; mais ce pouvoir ne s'étendra pas au choix des livres se rattachant à la religion ou aux moeurs, lequel choix sera fait tel que voulu par l'article 217 ci-après.
Le droit de propriété de tout livre, carte, carte géographique, morceau de musique, ou autre publication que ce soit, (soit original, ou entièrement ou en partie compilé,) qui sera publié à l'avenir pour l'usage des écoles sous la direction du conseil de l'instruction publique pour le Bas-Canada, pourra être acquis et possédé par le dit conseil; et tous les profits devant résulter de tel droit de propriété retourneront au gouvernement. [...]. S.R.B.C., ch. 15, sec. 21." (p. 20-23).
"Après la mise en vigueur du présent acte, (24 juillet 1880) le conseil de l'instruction publique, c'est-à-dire le comité catholique ou le comité protestant du dit conseil, selon le cas, devra, d'ici au premier jour de mai, 1881, réviser la liste des ouvrages classiques, livres, cartes, globes, modèles ou objets quelconques qu'il a approuvés à ce jour. 43-44 V., ch 16, sec. 8.
2. Sur cette liste, il ne devra être inscrit qu'un ouvrage par matière d'enseignement, ou deux dans le cas où l'un serait élémentaire et l'autre plus complet pour les classes avancée, et nul autre ouvrage ou livre ne sera en usage dans les écoles. 43-44 V., ch. 16, sec. 9.
3. La dite liste des livres approuvés, ne sera revue que tous les quatre ans, et tout livre d'école qui serait exclu de la dite liste ne pourra être exclu de l'enseignement avant une année à compter de la date de la révision de la dite liste, et les nouveaux livres approuvés ne devront être mis en vente qu'après une année à compter de la même date. 43-44 V., ch 16, sec. 10).
4. Le surintendant retiendra la subvention de toute municipalité qui, après le premier jour de septembre, 1882, permettra dans ses écoles, l'usage de livres non portés sur la dite liste ainsi révisée. 43-44 V., ch. 16, sec. 11.
5. Nonobstant toute loi à ce contraire, tous les livres ou tous les ouvrages portés sur la dite liste deviendront la propriété du conseil de l'instruction publique, moyennant indemnité aux propriétaires, laquelle sera fixée par le lieutenant-gouverneur en conseil, et s'il y a contestation sur le chiffre de cette indemnité, la contestation sera référée à trois arbitres nommés l'un par le surintendant, l'autre par le propriétaire de l'ouvrage, le troisième par ces deux arbitres, et la décision de ces arbitres sera finale. 43-44 V., ch. 16, sec. 12.
6. Toute personne aura le droit d'imprimer, publier et vendre les ouvrages portés sur la dite liste, en payant tous les cinq ans, au surintendant, une somme de dix piastres pour chaque ouvrage qui sera la propriété du conseil de l'instruction publique, en vertu de la section précédente, et ayant payé cette somme, il aura libre accès à l'ouvrage pour le copier, s'il y a lieu, dans le département de l'instruction publique, et si l'ouvrage est imprimé, le surintendant en fournira un exemplaire à qui voudra le publier. 43-44 V., ch. 16, sec. 13.
7. Le format, le papier, le caractère, la reliure et toute l'exécution matérielle des dits ouvrages seront déterminés par le surintendant. 43-44., ch. 16, sec. 14.
8. Le conseil de l'instruction publique, dans le cas d'abus résultant de la coalition des libraires pour augmenter le prix des dits ouvrages classiques, pourra fixer un prix maximum au-dessus duquel les dits ouvrages ne pourront être vendus. 43-44 V., ch. 16, sec. 15." (p. 27-29).
"Il sera du devoir des commissaires et syndics d'école:
[...].
2. De régler le cours d'étude à suivre dans chaque école, pourvoir à ce que dans les écoles sous leur juridiction on ne se serve que de livres approuvés et recommandés par le conseil d'instruction publique;[...]. S.R.B.C. ch. 15, sec. 65." (p. 114-115).
Chapitre 18: bureau des examinateurs (p. 175-184). [Chouinard ne reproduit pas le texte qui parlait des devoirs du bureau en regard des manuels].
[On peut consulter le texte intégral de cette publication dans le site Notre mémoire en ligne].
[Ouimet constate que le nombre d'élèves augmente dans l'ensemble du Québec, mais que le nombre d'élèves étudiant les principales matières diminue]. "Ce résultat est déplorable.
A quoi est-il dû? Je l'attribue en grande partie à l'abolition du «Dépôt de Livres».
Dans mon dernier rapport, je disais: «Je prends acte du fait qu'en abolissant le Dépôt de livres, on m'a enlevé le moyen le plus effectif que je possédais pour accomplir des réformes, et je dégage nettement ma responsabilité des conséquences ce cette malheureuse détermination. Je souhaite que ces conséquences ne soient pas trop funestes.».
Je regrette de constater que l'événement n'a pas trompé mes prévisions. Nous avons fait un pas en arrière, nous avons rétrogradé; nous sommes revenus aux anciens jours où les parents, livrés entièrement à leur propre initiative, ne donnaient pas à leurs enfants les livres classiques nécessaires. Pour qui connaît tant soit peu nos campagnes, il y a une grande différence entre le système qui demande au père de famille de se rendre chez le marchand pour acheter et payer de sa main un livre d'école, et celui qui autorise la municipalité à acheter du gouvernement toutes les fournitures de classe à même le fonds commun et à les distribuer ensuite gratuitement aux élèves. Ce dernier système a été aboli.
Pour conjurer le mal et remplacer, dans une certaine mesure, le Dépôt de livres, je demanderais que la législature votât une loi ainsi conçue:
«Les municipalités scolaires sont obligées de pourvoir leurs écoles des fournitures classiques nécessaires, et de distribuer gratuitement aux enfants inscrits sur le journal de classe les livres, les ardoises, les cahiers, les crayons, l'encre et toutes autres choses nécessaires ou utiles à l'enseignement; et les dites municipalités devront acheter le tout avec leurs propres fonds et augmenter en conséquence les cotisations, s'il y a lieu.»
Déjà bon nombre de municipalités scolaires ont adopté ce système, celles du comté de Bonaventure, en particulier, grâce au zèle intelligent de M. l'inspecteur Lucier. Elles s'en trouvent bien; les écoles sont mieux tenues, et les contribuables, après une courte expérience, se déclarent satisfaits d'un mode d'administration qui, tout en leur évitant l'ennui de faire eux-mêmes les menus achats de manuels, de crayons, etc., leur donne de meilleures écoles. J'espère que la législature n'hésitera pas à généraliser, au moyen d'une loi, un système si avantageux." (p. vi-vii).
Procès-verbal de la séance du comité catholique du 18 mai 1881:
"III. Mgr l'archevêque de Québec soumet le rapport suivant sur le nouveau traité d'arithmétique élémentaire de F. X. Toussaint:
"Que ce Comité, tout en reconnaissant que cette nouvelle édition du traité élémentaire d'arithmétique par F. X. Toussaint, est plus complète que les précédentes, regrette cependant qu'elle ait les défauts suivantes:
1°. Absence d'une table des matières;
2°. Papier d'une qualité inférieure, caractères trop petits, impression peu nette en certaines pages;
3°. Absence de principes et de problèmes relatifs à la conversion de piastres et centins en louis, chelins et deniers, cours d'Halifax, et vice versa, parce que cette connaissance est encore nécessaire, l'usage de compter en piastres et centins n'étant pas encore assez ancien pour que l'on puisse sans inconvénient ignorer ces principes et la manière de les mettre en pratique. D'ailleurs, il y a beaucoup d'anciens contrats qui sont en louis, chelins et deniers, dont l'intelligence exige la connaissance de ces principes;
4°. La pratique des règles de fausse position devrait être conservée, parce que c'est un excellent exercice pour l'intelligence des enfants;
5°. Les diverses parties du calcul mental devraient être disséminées dans l'ouvrage, à la suite de chacun des articles correspondants.
Ce rapport est adopté et le livre de M. Toussaint est approuvé aux conditions stipulées dans le dit rapport." (p. 315-316).
Procès-verbal de la réunion du comité protestant, séance du 25 mai 1881: "Sur motion du rév. Dawson, secondé par le rév. Leach, il est résolu à l'unanimité:
Que le Surintendant de l'éducation soit prié de faire publier la liste des livres d'écoles, aussitôt qu'elle aura été approuvée par le gouvernement, dans le «Educational Record» avec les instructions y annexées." (p. 330).
Les Manuels scolaires ne font certes pas défaut aujourd'.hui. Il en existe pour toutes les branches du programme et pour chaque cours. Livres de lecture, traités d'arithmétique, d'histoire, de géographie, etc., il s'en trouve au choix pour tous les degrés, toutes les divisions de l'école primaire, comme pour tous les goûts. Ce sont là de précieux auxiliaires pour l'enseignement, à la condition toutefois que l'on s'en serve avec méthode. Mais trop souvent on se contente de les remettre entre les mains des écoliers sans préparation suffisante et sans explication préalable; le travail de l'enfant devient alors purement machinal.
Ajoutons que bon nombre de collections de manuels scolaires présentent, selon nous, de graves lacunes; il n'y a souvent ni plan, ni idée d'ensemble. Ce qui fait surtout défaut à nos manuels, c'est la méthode. Il arrive aussi que les collections se composent d'ouvrages sortis de diverses plumes, et alors la nomenclature, la marche ces leçons adoptées par les auteurs offrent la plus étrange bigarrure: les mêmes idées se trouvent répétées pendant que certaines matières y font défaut.
Il faut reconnaître que le système généralement suivi de la composition et le choix des manuels d'école ne répond point encore à l'idéal auquel nous devons tendre dans cesse. Plusieurs collections ont subi d'heureuses modifications, mais l'idée directrice dans le plan, la gradation dans les détails et le choix des méthodes dans l'application nous paraissent encore défectueuses sous plusieurs rapports.
Il est cependant incontestable que la marche générale de l'école dépend en grande partie des manuels en usage. En effet, n'est-ce pas le livre d'école qui sert de guide au maître et à l'élève? Réformer ce guide, ce serait donc contribuer à la réforme des écoles.
C'est le livre de lecture qui, selon nous, devrait servir de base à toute l'instruction primaire et de guide à l'enseignement. Les autres ouvrages ne seraient destinés qu'à
servir de complément au livre de lecture. Tout en apprenant à lire, tout en se familiarisant avec la forme des pensées, l'écolier devrait trouver dans ce livre toutes les connaissances positives à acquérir. Ce serait là l'encyclopédie de l'instruction primaire.
Qu'est-ce que le livre de lecture des écoles primaires et quel est son but? se demande un pédagogiste [sic].
Pour l'école ancienne, c'est un accessoire de la grammaire, ou recueil de morceaux plus ou moins intéressants, choisis [sic] avec plus ou moins de goût dans des sujets variés, distribués sans méthode, pour servir aux exercices de lecture et de mémorisation des idées. Point de progression ni quant à l'expression des idées, ni quant au style. Ce livre sert, comme l'indique son titre, à l'exercice de la lecture mécanique. La grammaire conserve la première place, tout à fait indépendante et sans rapport direct avec ce timide auxiliaire. Ce sont deux enseignements parallèles ou plutôt divergents sur un même sujet, au lieu de constituer les parties diverses et cordonnées d'un tout, la langue maternelle.
La même anomalie se retrouve dans les programmes de l'enseignement public. En effet, on y voit figurer dans l'énumération des branches d'études primaires: 1 la lecture; 2 la grammaire; 3 la langue française; etc., comme des branches distinctes alors que les deux premières rentrent dans la dernière comme les parties dans le tout! Vrai est-il que les livres de lecture comme les grammaires se métamorphosent peu a peu: les livres de lecture les plus récents ont à la suite des textes des notes explicatives, des questionnaires, des indications d'exercices à faire. Les grammaires ont un caractère pratique, elles visent à une exposition plus simple, plus méthodique des règles de l'orthographie et de la construction. Il y a une transition marquée vers un enseignement de plus en plus rationnel de la langue maternelle. Et pourtant il y [a] toujours un premier enseignement de la lecture qui a sa place indépendante dans le programme et dans le tableau des leçons, puis un deuxième enseignement de la grammaire avec les exercices d'application (dictées, orthographe, analyses, conjugaisons, etc.) qui ne sont pas empruntés au livre de lecture et qui n'ont aucun rapport avec lui; en troisième lieu, des essais de rédaction et de composition qui n'ont aucun lien quelconque avec les précédents. Entre ces divers enseignements, point de coordination ou de subordination; le livre de lecture n'a rien à faire avec la grammaire; la grammaire ignore le livre de lecture; la composition est également étrangère à ses deux voisins et ces exercices de langue se coudoient sous le même toit, mais ne frayent pas ensemble. Absence de méthode, confusion, complication du plan des leçons: voilà en trois mots la caractéristique d l'ancienne école au sujet du rôle du livre de lecture.
Pour l'école moderne, au contraire, le livre de lecture est le point de départ, le centre vivant de tout enseignement de la langue maternelle, l'encyclopédie de l'instruction primaire, l'image de la nature et de la vie sociale, du présent et du passé d'un peuple. C'est au livre de lecture qu'est rattachée en appendice une petite grammaire pour les dernières années de l'école; c'est encore au livre de lecture que se rapportent tous les exercices d'intuition, de grammaire, de reproduction orale libre, de mémorisation, de rédaction, de composition, etc., que comporte l'enseignement de
la langue dans toutes ses parties et à tous ses degrés. Le système nouveau est simple et logique; il réalise le principe de la simplification des leçons, de leur groupement autour d'un centre commun, en un mot de diversité des exercices dans l'unité du plan.
De plus, le livre doit servir de point de départ et d'auxiliaire pour les branches accessoires: géographie, histoire, étude de la nature."
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17-05-2016
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