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Sources imprimées

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1997

xxx. L'école, tout un programme - Énoncé de politique éducative. Québec, Ministère de l'éducation, 1997. 40 p.

"Le matériel didactique

Le matériel didactique - et le manuel scolaire au premier chef - joue un rôle important dans la vie de l'élève. Il conditionne largement l'enseignement et l'apprentissage et il véhicule nombre de valeurs. Voilà pourquoi, ici comme dans les autres provinces et les autres pays, un système d'évaluation et d'approbation ministérielle a été mis en place pour garantir que le matériel didactique est conforme aux programmes d'études en vigueur et qu'il respecte différents critères «sociaux». Ce système, qui existe depuis une vingtaine d'années, doit être ajusté aux exigences nouvelles posées par l'évolution du curriculum.

En effet, dans un contexte où tous reconnaissent, d'une part, qu'il faut laisser plus d'autonomie à ceux et à celles qui interviennent auprès des élèves et que, d'autre part, les possibilités suscitées par les nouvelles technologies de l'information vont bientôt remettre en question les fonctions actuelles du matériel didactique, et particulièrement du manuel scolaire, certaines pratiques doivent être ajustées en conséquence.

Ainsi, le Ministère reverra, dans le but de les alléger, les éléments d'encadrement relatifs à l'évaluation et à l'approbation du matériel didactique, notamment: - la définition de "matériel de base", pour tenir compte des nouveaux supports technologiques, ainsi que le contexte dans lequel est exercée aujourd'hui la profession enseignante;
- les critères - pédagogiques, éditoriaux et sociaux - sur lesquels repose l'évaluation des manuels scolaires;
- le statut des ouvrages de référence courants (grammaires, dictionnaires, atlas, etc.).

Le Ministère confiera à un comité consultatif, formé des partenaires intéressés, la responsabilité de garantir la fiabilité et la rigueur du processus d'évaluation des ressources didactiques et de recommander à la ministre l'approbation de celles-ci. La ministre conservera cependant son pouvoir d'approbation." (p. 34).

1997.04.23
xxx. "Le tout premier livre: le manuel scolaire", Le soleil, 23 avril 1997, p. A 5. (Encart publicitaire par l'Association nationale des éditeurs de livres).

"Pour bien des élèves, le manuel scolaire constitue le tout premier livre, celui qui permet d'accéder d'abord à la maîtrise de la lecture et de l'écriture, puis à l'apprentissage de toutes les autres matières.

Le manuel scolaire constitue le principal instrument d'application des programmes d'études. Autant les parents que les enseignants le reconnaissent. Le manuel est l'auxiliaire le plus efficace de l'école pour accomplir sa mission essentielle: développer chez l'enfant toutes les compétences nécessaires à son épanouissement.

En cette Journée mondiale du livre, les éditeurs de manuels scolaires de l'Association nationale des éditeurs de livres sont particulièrement fiers de se joindre à tous ceux qui aujourd'hui célèbrent le livre, porte ouverte sur tous les savoirs.

Le 23 avril 1997 - Journée mondiale du livre - Association nationale des éditeurs de livres".

1997.10.15
Foulon, Hervé, président-directeur général, Hurtubise . "Finie la belle époque! - Un manuel par élève dans chaque matière, est-ce trop demander?", Le devoir, 15 octobre 1997, p. A 7.

"Qu'elle était belle l'époque où nos gouvernements avaient de l'argent! La gratuité de l'enseignement avait alors tout son sens car l'État pouvait subvenir à tous les besoins nécessaires à l'éducation, et maintenir l'égalité des chances entre tous les enfants.

Qu'en est-il aujourd'hui?

«Coupes, coupes, coupes...»: telle est la rengaine que se font rabâcher tous les ministères, sans tenir compte des priorités dont une société doit se doter.

Un des conséquences de cette politique est que les écoles n'ont plus les moyens d'acheter suffisamment de livres pour que chaque élève en possède un par matière.

Qu'à cela ne tienne, au besoin on achète une série de livres pour une classe, ceux-ci étant alors utilisés par trois classes successives, l'élève devant laisser son livre à l'école.

Si l'élève veut utiliser son manuel à la maison pour revoir son cours, c'est tant pis pour lui... Or le manuel n'est-il pas un complément au cours que donne le professeur? Ne doit-il pas être un outil de révision? Comment cela est-il possible si chaque élève ne possède pas son propre exemplaire et s'il ne peut le rapporter à la maison?

Plus grave encore est le fait qu'en appliquant une telle politique de restriction, le gouvernement va à l'encontre de son principe «d'égalité des chances». En effet, si le système public n'a plus les moyens de se doter des outils essentiels à l'éducation, les familles pouvant se le permettre enverront leurs enfants dans le secteur privé, et préféreront payer pour les livres.

Ou bien encore les parents d'enfants d'écoles publiques de quartier plus aisés acceptent-ils de payer davantage afin de subvenir à l'achat de dictionnaires, livres de bibliothèque, cahiers d'exercices, enfin tout matériel susceptible de contribuer à aider leur enfant à apprendre telle ou telle matière.

Et ainsi le fossé s'agrandit entre ceux qui sont nantis et ceux qui le sont moins, entre ceux qui pourront se «payer» un enseignement de qualité avec les outils qui sont nécessaires, et les autres.

On peut d'ailleurs se demander pourquoi la politique de gratuité actuelle ne s'applique qu'au primaire et au secondaire, et pas au collégial.

Le cégep ne ferait-il pas partie de cette éducation de base à laquelle chacun est en droit d'accéder?

Chaque enfant a le droit d'avoir son livre. Tous ont droit à une éducation de qualité. Si le gouvernement aujourd'hui n'a plus les moyens de débloquer les budgets garantissant un manuel par élève, alors supprimons la politique de gratuité du livre scolaire, et remplaçons-la par un programme d'aide aux familles les plus démunies leur garantissant l'accessibilité aux livres.

Pourquoi les familles ayant un niveau de revenu suffisant ne paieraient-elles pas les manuels de leurs enfants?

Un bien essentiel

Le livre est un bien essentiel paraît-il; est-ce une raison pour ne pas en reconnaître le coût et de refuser de le payer? Ne paie-t-on pas la nourriture et bien d'autres choses essentielles?

Pourquoi les parents rechigneraient à débourser pour acheter les livres d'école pour leur enfant, alors qu'on les entend rarement se plaindre quand il faut dépenser des sommes relativement importantes pour l'achat de chaussures de sport, d'une paire de patins ou tout autre équipement sportif, tout cela afin de suivre le cours d'éducation physique?

Achetons les manuels de nos enfants, nous leur garantirons ainsi l'accès au livre, même rendus chez eux; nous leur assurerons les outils leur permettant de réviser et d'approfondir le «goût» du livre.

En fin d'année, il sera toujours possible de revendre les livres que l'on ne veut pas conserver à des élèves de l'année précédente. Il se créera ainsi un marché du livre d'occasion.

En plus de répondre adéquatement à une demande, on redynamiserait le marché du livre, et participerait à l'expansion des libraires qui vendraient les livres scolaires.

Comme tout le monde, je préférerais que le gouvernement puisse continuer sa politique de gratuité, à la condition que ce ne soit pas aux dépens ni de la qualité, ni de l'égalité. Dans les conditions économiques actuelles, il apparaît justifié de demander aux plus favorisés de faire leur part. Ceci permettrait d'aider à offrir une meilleure éducation aux futures générations."

1997.12.08
April, Pierre. "Pénurie de manuels scolaires pour les matières de base - De plus en plus d'étudiants n'ont pas accès aux volumes prescrits par la loi", Le soleil, 8 décembre 1997, p. A 8.

"Dans un chapitre de son mémoire traitant de gratuité scolaire présenté devant la Commission de l'éducation, la CEQ a noté que de plus en plus d'élèves ne peuvent disposer des manuels scolaires de base que leur garantit pourtant la Loi sur l'instruction publique.

Cette situation de plus en plus critique a suscité de nombreuses questions qui demeurent sans réponses, d'autant plus que l'article 8 de la Loi sur l'instruction publique et les articles 48 (école primaire) 62 (école secondaire) du régime pédagogique, stipulant que l'élève doit disposer personnellement des manuels choisis conformément à la loi et au régime pédagogique prescrit, existent toujours.

Le 18 septembre dernier, cependant, lors d'une séance de la commission de l'éducation, la ministre de l'Éducation, Pauline Marois, a affirmé ce qui suit: «Si on ne réussit plus dans nos écoles, est-ce que c'est le manuel qui va avoir fait la différence?», avant d'exiger, quelques jours plus tard (le 25 octobre), un inventaire détaillé de tous les manuels scolaires présentement en usage dans les écoles du Québec.

L'intention était louable, a noté le critique libéral et ancien président de la Commission des écoles catholiques de Montréal (CECM) de 1990 à 1994, François Ouimet. «Malheureusement, a-t-il souligné, le ministère a décidé de confier la tâche à ses propres directions régionales qui, elles, connaissent évidemment les budgets de toutes les commissions scolaires du Québec et savent lesquelles ont investi des budgets spécifiques pour l'achat de manuels scolaires.» Les directeurs généraux des commissions scolaires ont donc reçu un questionnaire préparé par le sous-ministre adjoint aux réseau, Henri-Paul Chaput, leur demandant de s'adresser aux directions d'école.

On leur a demandé si leur commission scolaire est dotée d'une politique et d'une stratégie d'achat en fonction des programmes. On a voulu savoir quelle proportion de leur budget est réservée à l'achat des manuels scolaires et si une enveloppe est uniquement réservée pour acheter les manuels prescrits.

A la question 7, on a, dans un premier temps, demandé si chaque élève a accès à un manuel de base avant de poser la vraie question: est-ce que chaque élève a en sa possession (pour son usage exclusif) un manuel de base approuvé dans les matières suivantes: la langue d'enseignement, la langue seconde, les mathématiques, l'histoire, les sciences physiques, la géographie et l'écologie.

«Cette dernière question est la bonne, a noté M. Ouimet, mais malheureusement, l'inventaire n'a été réalisé que dans moins de 400 des 3000 écoles au Québec.»

Selon lui, il aurait pourtant été facile de conduire une étude dans chacune des écoles, «d'autant plus qu'aucune vérification systématique sur le nombre de volumes disponibles ou leur état n'était requise».

«Réaliser l'inventaire dans chacune des écoles du Québec, a expliqué M. Ouimet, ne nécessitait pas de travail additionnel, parce que ce sont les directeurs d'école, individuellement, qui ont effectué le travail, sur le coin d'une table, en moins d'une heure. Ce que tu demandes à 400 directeurs, tu peux très bien le demander aux 2600 autres.»

La trentaine de questionnaires examinés démontrent que personne n'a pris le temps de faire une vérification exhaustive et confirment aussi une pénurie inquiétante de manuels tant au primaire qu'au secondaire, dans des matières aussi essentielles que la langue d'enseignement, les mathématiques, l'histoire et les sciences physiques.

On constate aussi que le ministère de l'Éducation a omis de vérifier la disponibilité des manuels scolaires pour trois autres matières à option: la physique, la chimie et la biologie."

1997.12.09
xxx. "Manuels scolaires - Marois admet la pénurie", Le soleil, 9 décembre 1997, p. A 10.

"La ministre de l'Éducation, Pauline Marois, a admis hier que les commissions scolaires ne remplissent pas tous leurs devoirs en ne respectant pas la Loi sur l'instruction publique qui les oblige à fournir des manuels de base à chacun de leurs élèves.

Je n'ai pas demandé de vérifier l'état de la situation en ce qui touche à la disponibilité des manuels scolaires seulement pour être en mesure d'affirmer que tout va bien, mais pour pouvoir, justement, constater ce qui ne va pas et pour voir ce qu'on doit faire pour corriger la situation», a-t-elle expliqué.

Sans vouloir tirer des conclusions définitives quant au constat de cette déficience dénoncée par le critique libéral François Ouimet en commission parlementaire, Mme Marois a quand même précisé d'où peut venir le problème en s'appuyant sur une vérification sommaire de la situation, qu'elle a personnellement exigée de son ministère en octobre.

«Il faut quand même constater que certaines commissions scolaires, avec le même niveau de budget, dans certains cas, offrent des manuels à tous leurs élèves (...) alors que dans d'autres cas, d'autres commissions scolaires n'y arrivent pas avec les mêmes budgets" a fait remarquer Mme Marois. Elle a dit partager l'opinion de son critique en affirmant que chaque élève doit avoir en sa possession les manuels scolaires de base nécessaires à son apprentissage.

«Je vais donc travailler cette question en profondeur, a-t-elle déclaré, et j'ai bien l'intention d'apporter une solution si on devait constater que c'est une maladie répandue. Mais déjà les informations qu'on possède démontrent que la situation décrite est effectivement réelle.»"

Page modifiée le : 17-05-2016
 

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