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Sources imprimées

* * *

1967

xxx. Manuels agréés pour les écoles catholiques de langue française 1967/68 - Manuels à mettre à l'essai en 1967/68. Québec, Ministère de l'éducation, 1967. 42, 24 p.

"Présentation

Nous présentons la liste des manuels destinés aux élèves des écoles catholiques de langue française pour l'année scolaire 1967-1968. Les manuels inscrits sur cette liste ont été agréés en vertu de l'article 17 de la loi de l'Instruction publique et ils ont reçu l'approbation du Comité catholique, conformément à l'alinéa "e" de l'article 22 de la loi du Conseil supérieur de l'Education.

Cette liste ne comporte que des manuels tels qu'ils sont définis dans la circulaire du 26 septembre: livre de l'élève et tout matériel d'accompagnement (livre du maître, cahier (s) d'exercices, matériel audio-visuel et autres).

Les livres de la liste se répartissent en quatre catégories:

1- Manuels de la liste de 1964-1965, agréés après le 30 juin 1962.

2- Manuels agréés en 1966 et dont les titres furent publiés dans les livraisons (mai, août et septembre) de la revue officielle Hebdo-Education.

3- Manuels déjà agréés avant juillet 1962 et dont l'agrément est reconduit.

4- Nouveaux manuels.

On trouvera les manuels agréés en 1964, pour les élèves du Cours préparatoire aux études supérieures (C.P.E.S.), dans la brochure traitant du programme de ce cours.

Il convient de noter le caractère provisoire de l'agrément donné aux manuels de cette liste; la plupart des titres ne sont agréés que pour une période de trois ans; l'échéance est indiquée, entre parenthèses, à la suite de la notice descriptive de chaque ouvrage.

Les services pédagogiques du Ministère travaillent à l'élaboration de programmes conformes à l'esprit et à la lettre des règlements promulgués récemment: ces nouveaux plans d'études devraient permettre l'application d'une nouvelle didactique. Durant cette étape, il convient de conserver aux élèves des moyens d'enseignement, imparfaits peut-être, mais indispensables dans l'état actuel de la vie scolaire au Québec; il convient aussi de permettre aux auteurs et aux éditeurs de s'informer de la nature et des conditions pédagogiques des nouveaux programmes afin de pouvoir apporter à leurs manuels les modifications nécessaires ou en rédiger de nouveaux. On ne pouvait ignorer les problèmes d'ordre administratif qu'aurait causés aux commissions scolaires un changement radical des moyens d'enseignement présentement en usage dans les écoles publiques. Une période de transition semble nécessaire aux auteurs et aux éditeurs pour élaborer un matériel nouveau et mieux adapté aux conditions d'un Québec de 1967.

Dans la liste, les manuels sont classés par matière et ces dernières sont disposées selon l'ordre alphabétique; sous la rubrique d'une même matière, les manuels sont placés selon l'ordre des années en cours. Les indications relatives à chaque manuel sont présentées dans l'ordre suivant:
- Titre du manuel (en capitales)
- Nom de l'auteur (ou des auteurs)
- Éditeur
- Date de l'édition
- Année du cours
- Voie ou progression, selon le cas, cotés de la façon suivante: L: voie lente; M: voie moyenne; R: voie rapide
- Date (entre parenthèses) indiquant l'échéance de l'agrément officiel
[...]

N.B. L'usage de tout corrigé ou livre du maître correspondant à un manuel officiellement agréé est autorisé même si tel livre ou corrigé ne figure pas sur la liste de 1967-1968.

[...]

Manuels à mettre à l'essai en 1967-1968

N.B. Le choix de tout manuel de cette liste est soumis à des directives précises exposées à la page suivante.

Directives

Depuis janvier 1966, les Services du ministère de l'Education responsables du choix des manuels scolaires se sont efforcés d'élargir de plus en plus la participation des maîtres à l'étude des livres soumis à l'agrément officiel, soit en faisant appel à un plus grand nombre de consultants, soit par l'intermédiaire de comités formés de spécialistes de la matière à l'étude. C'est ainsi qu'en décembre 1966, une demande de collaboration a été adressée à plus de mille enseignants pour l'étude des manuels approuvés avant le 1er juillet 1962 et que les éditeurs soumettaient à un nouvel agrément. Par la suite, des comités ont conseillé les responsables du Ministère quant aux ouvrages soumis. Toutes ces études ont conduit à la préparation de la liste des manuels agréés pour 1967-1968.

Le Ministère est d'avis qu'il convient d'apporter, pour l'année scolaire 1967-1968, un élargissement à sa politique d'agrément des manuels. Comptant sur la compétence et l'esprit d'initiative des directeurs d'études, il propose une liste de manuels à mettre à l'essai dans laquelle leur commission scolaire respective pourra faire, conformément aux dispositions indiquées ci-après, un choix de livres scolaires qu'elle désire mettre à l'essai dans ses classes.

Même s'il s'agit de manuels à l'essai, les éducateurs sont d'accord pour que le choix d'un manuel scolaire soit entouré de certaines précautions. Il convient donc qu'un cheminement soit établi, à savoir:

- établissement par le Ministère de la liste des manuels à l'essai;
- choix par la commission scolaire des manuels qu'elle désire mettre à l'essai;
- décision finale du Ministère.

1re étape: Etablissement de la liste
A la suite d'une étude préliminaire, le Ministère a établi une liste des manuels dont il permet l'essai pour deux (2) ans à partir de septembre 1967.

2e étape: Choix par une commission scolaire
Le choix de tout manuel de cette liste doit être motivé par une étude critique faite par les responsables de l'enseignement de la discipline en cause, à l'emploi d'une commission scolaire. Cette étude, qui guidera l'autorité locale dans le choix des manuels à mettre à l'essai dans ses écoles, devra reposer sur les mêmes critères que ceux qu'utilise le Ministère pour l'étude approfondie de tout manuel qui lui est soumis:

a) la qualité linguistique du manuel: sa conformité avec les normes et le bon usage du français en ce qui concerne le vocabulaire, la syntaxe et la stylistique;

b) la valeur scientifique de l'ouvrage: on doit tenir compte du progrès des connaissances et voir à ce que le manuel scolaire soit exempt d'erreurs scientifiques;

c) la valeur pédagogique de l'ouvrage: sa concordance avec la conception moderne de l'enseignement, la méthodologie utilisée, son adaptation au niveau de l'élève;

d) la conformité du manuel avec le programme d'étude;

e) l'aspect matériel et technique: qualité du papier, de la typographie, des illustrations et de la reliure.

Vu que certains ouvrages inscrits sur cette liste n'ont pas été étudiés par le Comité catholique du Conseil supérieur de l'Education en vue de leur approbation au point de vue religieux et moral, toute commission scolaire devra, sous ces aspects, soumettre à l'examen de son responsable de l'enseignement religieux catholique tout manuel qui n'a pas reçu l'approbation préalable du Comité catholique et qu'elle projette de mettre à l'essai dans une institution d'enseignement catholique qui relève de sa juridiction.

La commission scolaire qui a décidé d'utiliser un livre de la liste des manuels à l'essai doit, avant le 1er septembre 1967, informer le Directeur général de l'Enseignement élémentaire et secondaire du titre de cet ouvrage.

Telle commission scolaire doit faire tenir au Directeur général de l'Enseignement élémentaire et secondaire un rapport préliminaire sur les résultats de l'essai le 30 janvier 1968, et un rapport final avant le 1er juillet 1968.

3e étape:

A la suite des études poursuivies tant par les commissions scolaires que par le Ministère, une décision finale d'agrément ou de refus sera prise et les manuels retenus seront portés sur la liste officielle après avoir reçu l'approbation préalable requise du Comité catholique.

N.B. Les ouvrages déjà approuvés par le Comité catholique sont précédés d'un astérisque (*)"

1967.02.03
xxx. "L'approbation des manuels scolaires", Hebdo-Éducation (fév. 1967):164.

"«Il est absolument faux que plusieurs maisons d'édition américaines récemment installées au Québec aient reçu la promesse d'une approbation du ministère pour une centaine de manuels en langue étrangère dont la traduction est en cours ou déjà terminée».

Le ministre de l'Éducation, M. Jean-Jacques Bertrand, a tenu à faire cette mise au point à la suite d'une déclaration de l'Association pour la culture québécoise publiée dans les quotidiens et reprise à la télévision et à la radio.

M. Bertrand a tenu à souligner les points suivants, en ce qui a trait aux manuels scolaires actuellement utilisés dans les écoles du Québec:

- Aucun manuel scolaire de langue anglaise n'est destiné aux francophones, que ce soit au niveau élémentaire ou au niveau secondaire;

- L'agrément d'un manuel dans une langue donnée n'entraîne pas automatiquement l'approbation de sa traduction. De plus, les fonctionnaires du ministère se sont montrés jusqu'à maintenant particulièrement sévères dans l'examen pour approbation des traductions de manuels rédigés en langue étrangère.

En ce qui a trait aux manuels québécois soumis pour approbation aux fonctionnaires du ministère, le ministre de l'Éducation a nié que le ministère ait imposé un délai de dix-huit mois pour l'examen d'un manuel. M. Bertrand a cependant déploré que trop souvent, plusieurs de ces ouvrages doivent être renvoyés afin d'être revisés [sic] au point de vue de la langue.

D'autre part, les manuels français en provenance de l'Europe sont souvent inutilisables au Québec en raison de la différence qui existe entre la vie en Europe et la vie en Amérique du Nord. Toutefois, le ministre de l'Éducation a souligné que le ministère a déjà encouragé la coédition, afin de faciliter l'adaptation au contexte nord-américain de manuels français bien conçus.

M. Bertrand a enfin rappelé que les fonctionnaires du ministère de l'Éducation sont actuellement à compléter la revision [sic] des manuels qui étaient déjà autorisés lors de la création du ministère."

1967.03
Costisella, Joseph. "Manuels scolaires en anglais ou le ministère de la trahison", L'action nationale, 56, 7(mars 1967):672-675.

"En 1960, M. Jacques Poisson, dans une série d'articles publiés par L'Action nationale, posait la question suivante: «Nos universités sont-elles françaises?» Il révélait au grand public ce que les Universités dites «canadiennes françaises» auraient bien voulu cacher: la psychopathie anglomaniaque d'un grand nombre de professeurs de sciences qui se traduit, entre autres choses, par une proportion effarante de manuels en anglais: 89% en chirurgie dentaire; 79% à polytechnique; 79% en sciences; 66% en pharmacie; 61% en médecine, etc. Depuis, de notables progrès dans l'horrible ont été accomplis: voici qu'on commence à enseigner le français selon des méthodes américaines!

Mais le vice c'est comme l'alcoolisme: plus on boit, plus on a soif. Et cette psychopathie anglomaniquqe, tel un cancer, est en train de ronger lentement tout le système d'éducation du Québec. Ne voilà-t-il pas qu'un grand nombre de collèges classiques, surtout en sciences, mais même en histoire (!) sont en train d'imposer des manuels en anglais à leurs élèves, ou bien des traductions de l'américain rédigées dans un infâme charabia. [672]

Les recommandations du rapport Parent.

La Commission royale d'enquête sur l'enseignement dans la province de Québec - vulgairement appelée Commission Parent - avait déclaré: «L'une des mesures les plus urgentes devait [sic] être d'éliminer sans pitié tous les manuels actuellement en usage dans les écoles, qui contribuent par la mauvaise qualité du français à abâtardir la langue déjà fort pauvre des élèves.» On peut également y lire: «La première préoccupation du ministère, ce doit être de n'autoriser toujours à l'usage des écoles que des manuels de bonne qualité ... Il faut veiller à la forme: exiger une langue correcte, sobre, élégante

La propagande officielle des organes d'information nous a répété depuis des années sur tous les tons que le ministère de l'Education du Québec, par sa «Révolution de l'Education» allait transformer les déficiences passées et nous doter du meilleur système d'éducation au monde. Les nonos, les gogos et les fanatiques y ont cru. Malheureusement, en ce qui concerne les manuels, il y a évolution régressive, scandale, planification de la trahison!

Trahison de ministère de l'Education

On sait qu'une partie de l'opinion publique québécoise était hostile à la création d'un ministère de l'éducation, parce qu'elle estimait qu'une planification de l'enseignement - excellente en soi! - pourrait devenir une planification de la trahison si des «vendus» en prenaient la tête. En ce qui concerne les manuels scolaires, c'est désormais chose faite: les anglomaniaques sont à l'oeuvre.

Nous avons entre les mains un des exemplaires les plus récents du Bulletin du ministère de l'Education. Il contient une longue liste de manuels en langue anglaise qui viennent d'avoir l'approbation du ministère. Bien plus, on pousse l'impudeur jusqu'à recommander les mêmes manuels anglais pour anglophones et francophones. Par contre, aucun manuel de sciences en français n'est recommandé pour les élèves de langue anglaise! [673]

Au colloque sur le français, langue scientifique, qui avait été organisé au mois d'octobre par l'Office de la langue française, se trouvait un fonctionnaire du ministère qui était attaché à la sélection des manuels. Il révéla un mépris incroyable de la langue française, et chanta les louanges de la civilisation technique américaine avec l'ardeur passionnée d'un néophyte, d'un idiot ou d'un homme à gages. A l'entendre, il fallait «américaniser» au plus tôt les jeunes Québécois «pour les rendre heureux».

Ainsi, non seulement le ministère ne suit pas les recommandations du Rapport Parent en ce qui concerne les manuels scolaires, mais encore il y va directement à l'encontre! Ne nous a-t-on pas répété cependant sur tous les tons que ce fameux Rapport devait être la «Bible» de l'éducation nouvelle du Québec?

Une nouvelle Religion au Québec

Dans le fond de son âme, l'homme reste profondément religieux. Et quand la vraie religion disparaît, c'est une autre forme de «religion» qui apparaît. Dieu meurt au Québec, nous dit-on, l'école neutre devient une nécessité. Mais ce n'est pas une école neutre qui est en train de voir le jour. Comme au temps de la Bible, c'est plutôt la danse devant le veau d'or - yankee cette fois-ci - qui commence en éducation: la mesure du rythme ainsi que sa cadence sont fixées par le ministère de la trahison, ou de la contre-éducation. Au nom d'une fausse efficacité dans l'enseignement des sciences, le ministère de l'Education est en train de permettre et d'encourager l'anglicisation systématique de centaines de milliers d'étudiants. [674]

Grâce à eux, le Québec est en train de devenir un objet de curiosité mondiale: c'est le seul pays civilisé au monde où la langue maternelle des élèves n'est pas jugée capable de servir de véhicule à la pensée scientifique. Pas étonnant que M. l'abbé Boulay, dans une conférence prononcée récemment à Saint-Jérôme, ait déploré la psychopathie collective qui s'est emparée des Québécois. Car un tel système d'éducation ne peut produire que des psychopathes en série. Et un ministère de l'Education qui l'encourage est un ministère criminel."

Page modifiée le : 17-05-2016
 

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