logo manuels scolaires québécois



Université Laval




pix
Manuels scolaires québécois > Sources imprimées
 
Sources imprimées

* * *

1949

Ross, François-Xavier. Pédagogie théorique et pratique. 6e éd. Québec, Charrier & Dugal, 1949. 513 p.

" Chapitre VI

Usage des livres de classe.

172. - Nécessité des livres de classe. Le livre de classe est nécessaire: a) pour la maîtresse, b) pour l'élève.

a) Pour la maîtresse: c'est un guide dans la direction de sa classe, un auxiliaire puissant pour l'interprétation du programme, [196]

les applications qu'elle y trouve, et les moyens qu'il lui fournit d'occuper ses élèves.

b) Pour l'élève: il y retrouve, condensé, l'enseignement oral de la maîtresse pour se le graver davantage dans l'esprit; le livre lui fournit encore les applications simples et graduées qui font suite à la leçon, et l'occasion d'un travail personnel nécessaire pour l'assimilation des connaissances acquises en classe.

173. En quoi l'usage du livre est condamnable. Si le livre est bon et nécessaire, parce qu'il aide la maîtresse et l'élève, son usage peut devenir condamnable: c'est, 1° lorsqu'il remplace l'enseignement oral, 2° lorsque la maîtresse et l'élève le suivent servilement.

Le livre ne doit pas remplacer l'enseignement oral, mais le compléter. La leçon qui fait acquérir des connaissances et qui forme, doit être vivante, impressionner, partir d'une âme pour arriver à une autre âme (165): l'enseignement oral seul peut porter ce caractère1. Un livre de classe, méthodique, froid, n'a rien d'attrayant pour l'enfant.

La maîtresse explique donc sa leçon d'après ce que nous avons dit aux nos 165. et 166. tout comme si le livre n'existait pas (sauf pour les diverses espèces de lecture); la leçon expliquée, comprise et rendue par l'élève, elle le réfère au livre où il trouvera la substance de ce qu'il vient d'apprendre.

Il ne faut pas être esclave du livre. La maîtresse et l'élève sont esclaves du livre lorsqu'ils le suivent servilement. Avec cet usage, le meilleur livre devient un danger entre les mains d'une institutrice inhabile. C'est ce qui arrive:

a) Quand la maîtresse se croit tenue de l'enseigner dans l'ordre même où il se déroule, page par page, paragraphe par paragraphe, sans rien omettre, sans rien changer.

L'institutrice doit se rappeler que le manuel n'est pas un cours de pédagogie pratique où chaque leçon est expliquée telle qu'elle devra l'être en classe. Il donne la matière sèche, condensée, et il suppose à l'institutrice les connaissances
------
[Note infrapaginale] «L'enseignement doit être de la vie qui pénètre dans l'enfant.» R.P. Bainvel: Causeries pédagogiques.

«Comme le coeur fait le foyer, le professeur fait l'école.» (Spalding). [197]

et le savoir-faire voulus pour l'enseigner avec intelligence. Elle ne commencera donc pas par enseigner la série de définitions qui ouvre certains manuels de géographie, et autres; ni les règles générales qui commencent un chapitre, sans apporter d'abord des exemples.

En 1re ann ée, les enfants n'ont guère besoin d'autres livres que du livre de lecture1. Toutes les autres branches s'enseignent par l'intuition, des récits, des causeries, le travail au tableau noir. L'institutrice doit en effet donner un enseignement concentrique qui s'élargit d'une année à l'autre, elle doit jeter à l'avance, dans l'esprit des enfants, des idées qui les initient à des connaissances dont ils ne verront que plus tard le développement: rares sont les manuels qui peuvent se conformer à ce genre d'enseignement. Il ne serait par ailleurs d'aucune utilité de mettre des manuels entre les mains d'enfants incapables de lire couramment.

b) On est encore esclave du livre lorsqu'on se borne au par coeur, au mot à mot, sans s'occuper de se rendre compte si le sens est bien compris (7ème principe).

c) Enfin, on est esclave du livre lorsqu'on s'en tient aveuglément au formalisme et au mécanisme des définitions, règles et classifications qui s'adressent à la mémoire, plutôt que de faire un travail d'idées qui cultive l'intelligence. C'est la science livresque. Les exemples en sont nombreux en grammaire: ils le sont surtout en analyse logique où l'on apprend à l'élève à mettre une étiquette sur chaque proposition: juxtaposée, coordonnée, subordonnée directe ou indirecte..., sans s'occuper suffisamment de faire saisir les rapports qu'ont entre elles les idées exprimées par ces propositions.

Nous ne viendrions pas ouvrir ici une polémique; mais insistant fortement auprès des institutrices pour qu'elles donnent un enseignement qui s'adresse à l'intelligence des élèves, nous ne pouvons nous empêcher de les mettre en garde contre ce formalisme dans lequel tombent quelquefois même des gens avertis. Pourquoi par exemple, apprendre aux enfants qu'ion connaît un verbe quand on peut mettre devant le mot un des pronoms, je, tu, il, nous... N'est-ce pas substituer la mémoire à l'intelligence , le mécanisme, au travail de la raison? Autant voudrait [sic] dire qu'on reconnaît un nom pluriel quand il est terminé par un s. De quelle utilité peut-il être à une jeune personne de savoir qu'une proposition est complétive parce qu'elle commence par "qui" ou par "que", ou déterminative parce qu'on ne peut la retrancher, qu'elle est coordonnée parce qu'elle est unie à la précédente par «et»? N'est-ce pas exclure l'idée du travail d'analyse pour en faire un exercice purement routinier et machinal, et apprendre aux élèves à se

------ [Note infrapaginale] Des cahiers de calcul, d'histoire, de géographie, avec pages à colorier, sont maintenant en usage pour les tout-petits. [198]

payer de mots? L'analyse devient ainsi un exercice qui se suffit à lui-même au lieu d'être un moyen d'apprendre à penser juste et à lier ses pensées pour les exprimer convenablement; elle escamote son nom de «logique».

De même dans la grammaire, on commence par faire apprendre que «les pronoms personnels sont ceux qui prennent la place du nom en désignant la personne. Puis on donne comme application les séries: je, me, moi,... il, le se, soi... Alors arrive cette phrase: «Il se trouve des difficultés insurmontables dans cette affaire». L'enfant analysera pour déclarer sans broncher que «il» est un pronom personnel, aussi bien que «se», et que «il», qui ne représente ni personne ni chose, se trouve lui-même, «se», autre pronom personnel (!), étant le complément direct de trouve.

Nous aimons mieux ne rien dire de l'état d'âme de nos élèves qui croient sincèrement qu'ils emploient une forme illogique en disant: je me moque, et que pour être logique, il faut dire: je suis moquant moi. Et que penser des élèves qui, sachant qu'une proposition est l'énoncé d'un jugement, et ayant appris par ailleurs en analyse logique (?) qu'il n'y a pas de proposition là où il n'y a pas de verbe à un mode personnel, trouvent que ce vers de Victor Hugo est dépourvu de jugements:

«Sainte-Hélène! leçon! chute! exemple! agonie!»

Epargnons à nos élèves les règles mécaniques, et apprenons-leur à coordonner leurs pensées personnelles, à découvrir les pensées des autres par une véritable analyse logique, et à s'exprimer correctement, dussent-ils absorber quelques nomenclatures de moins. L'institutrice doit connaître sans doute ces formules et ces classifications, pour aider son travail; mais elle n'en doit pas être l'esclave: il faut rompre l'écorce pour en livrer la substance." (p. 296-299).

1949.01
"Liste de nouveaux manuels maintenant en librairie", L'enseignement primaire, 8, 5(janv. 1949):498.
1949.02.02
xxx. "Province To Have French Text Books", Quebec Chronicle Telegraph, (2 February 1949):3.

"By the month of September of this year, when the next academic year will start up, the province will have 60-odd French technical books in use, Minister of Social Welfare and of Youth, Paul Sauve, (N.U., Two-Mountains), told the Legislative Assembly yesterday afternoon, "leaving only a few, perhaps two or three, left to translate".

There were approximately 27 French text books now in use, another 12 or 13 which would be ready soon and another 20 or 21 presently are being worked on said the Minister who, at the time, was answering a question asked him about this matter by the independent-nationalist member for Quebec County."

1949.09
Desaulniers, Omer-Jules, "Instructions concernant la gratuité des livres", L'enseignement primaire, 9, 1(sept. 1949):76-77.

"LÉGISLATION

En vertu de la Loi de la gratuité des livres (article 222 amendé du code scolaire), il est loisible aux commissaires ou syndics, avec l'approbation préalable du Surintendant, de fournir gratuitement les manuels de classe aux élèves qui fréquentent les écoles sous leur juridiction. Ces livres sont payés à même le fonds scolaire de la municipalité, mais le gouvernement rembourse à la commission scolaire la moitié du coût d'achat (50%), si la décision prise par la commission scolaire est approuvée par le Surintendant.

Les livres achetés restent la propriété de la commission scolaire et chaque élève doit prendre un soin raisonnable de ceux qu'il a reçus et les rendre à la commission scolaire au fur et à mesure qu'il en a fini.

Seuls, les livres de classe autorisés par le Comité catholique sont sujets au remboursement prévu par la Loi. Les cahiers, ou cahiers-manuels, dans lesquels les élèves sont appelés à écrire ou à dessiner, ne sont pas considérés comme livres de classe.

PROCÉDURE

Si la commission scolaire décide de fournir gratuitement les manuels de classe aux élèves, elle doit, pour s'assurer le remboursement prévu par la Loi, adopter une résolution et transmettre au Surintendant la formule ci-jointe dûment remplie. Vu que le nouvel article 222 exige l'approbation préalable de cette résolution par le Surintendant, il faudra attendre sa décision avant de procéder à l'achat des livres de classe.

Le remboursement sera adressé aux commissions scolaires, si possible, en même temps que les subventions régulières.

ACHAT DES MANUELS

Aux commissions scolaires qui peuvent le faire, il es recommandé d'acheter les manuels au cours des vacances chez les libraires qui accordent un escompte de 20%

[p. 78]

Chaque titulaire de classe sera requis de dresser, à la fin de l'année, la liste des livres qu'il prévoit être nécessaires à la rentrée des classes. Cette manière de procéder aura pour effet d'échelonner les commandes sur toute la durée des vacances et d'éviter ainsi aux librairies un trop grand encombrement au début de septembre.

COMMANDE

Les manuels en usage les années précédentes et qui peuvent encore servir doivent être utilisés. Avoir bien soin de n'acquérir que des livres approuvés.

Le coût des volumes du maître doit être entièrement défrayé par la municipalité comme antérieurement. Rappelons que les cahiers, cahiers-manuels, dans lesquels les élèves sont appelés à écrire ou à dessiner, ne sont pas considérés comme livres de classe.

Afin de simplifier le travail de vérification au Département, il serait important de grouper sur une même commande les manuels des élèves et de commander séparément les volumes du maître et autres articles de classe.

FACTURES

Il importe de réclamer du libraire des factures détaillées comprenant le titre de chaque manuel, le nom de son auteur et le prix de l'unité. Les factures devront être adressées en duplicata par le libraire: une copie pour les archives de la commission scolaire et l'autre acquittée à être transmise au Département le plus tôt possible. Nous vous conseillons de bien vérifier vos factures, avant d'en effectuer le paiement à votre libraire.

PRÉSERVATION DES MANUELS

Toute commission scolaire peut, avec l'approbation du Surintendant, faire les règlements jugés utiles à la conservation des livres mis à la disposition des enfants.

Il est du devoir des commissaires ou syndics de recommander à chaque titulaire de classe de tenir compte de tous les manuels distribués.

Chaque instituteur et institutrice verra à ce que tous les livres soient recouverts d'un papier fort afin d'en prolonger la durée.

Il sera également opportun d'apposer en dedans de la couverture de chaque manuel un étiquette ou une estampe indiquant que le volume est la propriété de la commission scolaire. A l'expiration de l'année scolaire, on exigera que tous les livres soient remis à chaque titulaire de classe et qu'ils soient rangés dans une armoire spéciale. Tout élève qui détériorera un manuel par négligence ou de propos délibéré devra en rembourser la valeur à la commission scolaire. Juin 1949."

Page modifiée le : 17-05-2016
 

© Université Laval