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Sources imprimées

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1926

Robert, Arthur. Leçons de morale. 4e éd. Québec, L’action sociale, 1926. 128 p.

"124. L’uniformité des livres. - En principe l’uniformité des livres est condamnable parce qu’elle est absurde, dangereuse et tyrannique. N’est-ce pas absurde que de vouloir faire passer dans un même moule les intelligences les plus disparates? Les aptitudes ne sont pas les mêmes, et les notions les plus élémentaires de pédagogie prouvent que tel manuel peu satisfaisant pour tel genre d’élèves, devient pour d’autres un merveilleux instrument de progrès. L’uniformité des livres est dangereuse parce qu’elle conduit à la neutralité scolaire. En effet lorsque les mêmes livres seront partout obligatoires, il sera facile d’en faire accepter quelques-uns d’où seront bannies toutes traces de religion. Elle est encore tyrannique parce qu’elle tarit la source de toute ambition légitime et de toute initiative privée. Avec l’uniformité des livres comment, de lui-même, quelqu’un entreprendra-t-il de publier un manuel? L’Etat l’acceptera-t-il? Sinon, l’auteur n’atteindra pas son but; si oui, il faudra lui soumettre le manuscrit avant de le faire imprimer, et partant, c’est une entrave à la liberté de l’écrivain. Avec semblable système seule une certaine classe de gens serait favorisée au détriment d’un grand nombre d’autres souvent beaucoup plus méritants. Ce serait le triomphe de la partialité et de l’injustice . - Dans quelques arrondissements, cependant, là où les besoins intellectuels [87] des enfants sont les mêmes, avec l’assentiment des parents on peut accepter l’uniformité des livres. C’est un moyen d’éviter d’inutiles dépenses. Cette uniformité est appelée relative et n’est qu’exceptionnelle. Elle n’est et ne peut être un argument en faveur de l’uniformité absolue si chère aux partisans de l’école neutre et obligatoire." (p.87- 88).

1926.01
Un vieux professeur. "Un beau livre - Analyse des textes de «Lectures littéraires»", L'enseignement primaire, 47, 5 (janv. 1926):284-285.

"Les Frères de l'Instruction Chrétienne du Canada viennent d'éditer, à Laprairie, un beau volume de 600 pages, le Livre du Maître des Lectures littéraires, si ardemment souhaité. Le nouvel ouvrage a pour titre: Analyse des Textes, et est dû à la plume de M. l'abbé Claudius Grillet, docteur ès lettres, Maître de conférences à la Faculté des Lettres de l'Université catholique de Lyon, lauréat de l'Académie française.

On sait que presque tous les morceaux de Lectures littéraires sont suivis d'un questionnaire intelligemment fait, sérieux, qui rappelle les principes de style et de composition, révèle la technique des divers écrivains et invite l'étudiant à donner une appréciation personnelle sur la page lue et sur son auteur. Pour un professeur d'université, c'est un cadre étroit et rigide, parfois, M. C. Grillet l'accepte tel quel; mais habituellement, il le rend souple, élastique et l'agrandit pour y mettre à l'aise son talent et son savoir. Au besoin, il en construit de plus amples où il renferme, soit la richesse de ses appréciations et de ses impressions, soit ses tableaux gracieux ou splendides.

M. C. Grillet ne se montre pas seulement délicat lettré dans les Analyses des Textes, il s'y révèle encore théologien, philosophe, moraliste; à le lire, on devine qu'il a approfondi les sciences physiques et naturelles, l'acoustique et l'optique surtout; mais les arides études du savant n'ont point étouffé en lui les délicatesses du poète et de l'artiste. Dessinateur et peintre, il sait grouper des personnages, leur donner des gestes, des attitudes caractéristiques; à côté des grandes compositions ruisselantes de lumière, il a des esquisses et des petites toiles pleines de vie. C'est un joaillier dont l'oeil exercé discerne sans peine, dans l'écrin des Lectures littéraires, les pierres fines et les diamants de belle eau, les phrases ciselées avec art et les beaux vers.

Le vocabulaire de M. C. Grillet est celui des esprits cultivés; jamais le terme banal n'y trouve accès; par contre il s'ouvre largement au mot technique ou pittoresque, à l'expression neuve, hardie. Chez lui, toujours «la forme s'apparie au sujet», son style est expressif, alerte, d'une rare souplesse, vivant; ses phrases où se marient la poésie et l'érudition, se suivent sobres, rapides, lumineuses.

Avec des talents si variés, on devine avec quelle maîtrise M. C. Grillet analyse chaque morceau choisi. Parfois ses réponses au questionnaire tiennent en quelques mots. Lui demande-t-on, par exemple, de dégager l'idée maîtresse des deux cent cinquante vers des Pauvres gens, il répond: «Les pauvres sont charitables. Heureusement pour les pauvres, il y a des pauvres». Par contre, un simple mot du texte reçoit un commentaire étendu. Ainsi, pour justifier l'emploi de l'épithète vieux sapins (la chèvre de M. Séguin), il écrit: [284] «Ah! Dans leur longue existence, les vieux sapins en ont vu passer ce ces hôtes de la montagne! Eh bien, ils ont beau rappeler leurs lointains souvenirs, leur long passé, nos vieux sapins ne se souviennent pas d'avoir rien vu de si joli. Que les jeunes sapins sans expérience, sans passé, qui n'ont encore rien vu, soient charmés par notre petite chèvre, passe encore? Mais les vieux sapins! Faut-il qu'elle soit jolie!» Dans ses appréciations des textes, M. C. Grillet montre une scrupuleuse impartialité, et à l'endroit des auteurs, il garde toujours la mesure de sérénité, de déférence et de justice qui convient. Toutefois, il ne veut pas que l'étudiant, ou le maître, soit dupe d'un écrivain de renom ou d'un morceau littéraire souvent cité. A côté des reproches à faire il y a les éloges à donner, et M. le professeur de lettres est particulièrement qualifié par sa compétence et ses fonctions pour les distribuer à bon escient.

C'est ainsi que dans Les oiseaux de neige de L. Fréchette, il signale des mots employés à contresens, mais aussi attire l'attention sur les pensées gracieuses et les sentiments religieux, sertis dans de bons vers. Il blâme une syntaxe déplorable chez P. de Gaspé et G. Sand, mais reconnaît à celle-ci un vocabulaire souvent pittoresque. Il censure L'aurore boréale où W. Chapman oublie parfois le mot propre, emploie des métaphores recherchées, des comparaisons incohérents, mais où il a semé des expressions hardies et belles, et des épithètes heureuses. D'une main rude, il débride les plaies du Jugement dernier de Gilbert, les met au vif et n'y applique qu'un baume parcimonieux. «Tournez la page, dit-il au lecteur, et lisez un poème sur le même sujet». L'éternité, par V. Hugo. Voyez avec quelle splendeur d'images évocatrices, ce grand artiste à l'imagination vibrante, ce grand poète d'une inspiration puissante, enferme en un mot, ou en un vers, tout un tableau!...

Sans réserve, il loue Mes vieux Pins de Pamphile Lemay et en admire surtout la deuxième strophe qui est «proprement une merveille». «Il faudrait, dit-il, la commenter vers par vers pour en faire apparaître les intentions morales partout cachées.» Au long des pages où est étudiée La bataille de Carillon, rien n'atténue l'admiration de M. C. Grillet pour ce fragment d'épopée où se manifestent l'impartialité, la forme soignée, pittoresque et vivante de l'historien Thomas Chapais.

Mais la plus captivante des analyses est celle qu'il consacre à des extraits d'Athalie (A. II, sc. 5, 6, 7). En quinze pages, il démasque avec une vigueur singulière les visages hypocrites et les coeurs haineux, froidement cruels d'Athalie et de Mathan, et découvre avec admiration et respect, les fronts et les âmes de Joas et de Josabeth qui rayonnent la paix, le bonheur d'aimer Dieu et de se confier en lui.

L'auteur des Analyses des Textes n'est pas toujours grave: à l'occasion, il sait divertir. Il défend d'examiner de près les calculs des poètes, et s'amuse de leur lièvre qui rêve sans cesse et ne dort jamais, il plaisante les crocodiles de Châteaubiand qui embarquent sur des nénuphars, et taquine des phrases et des vers qui ne deviennent clairs qu'à une deuxième lecture. Quatorze lettres et cinq poésies lyriques des Lectures littéraires, qui ne comportent aucune question, sont analysées aussi conscienscieusement que les autres morceaux choisis. L'auteur profite de la liberté d'allure qui lui est laissé pour donner de véritables modèles d'analyses de textes, de pensées et de maximes.

Au cours de son travail, M. C. Grillet signale des figures de rhétorique, rappelle des principes de composition, défend les «cascades de génitifs», définit le mélodrame, le pathétique, l'intérêt dramatique, insiste sans cesse sur l'emploi du mot propre pour faire saillir l'idée et la rendre vivante, abhorre le terme amorphe, exsangue, sans regard et sans âme, etc. Il a ainsi disséminé à la rencontre une abondance de notes et de remarques sur le style et l'art d'écrire. Recueillies, classées et illustrées des passages d'où elles dérivent, elles formeraient un excellent résumé des Exercices pratiques de style et de composition du C.F. Henri. De ces derniers, M. C. Grillet fait le plus bel éloge, car il y renvoie le professeur et y réfère plus de quarante fois.

Sur les morceaux choisis et leurs auteurs, M. le docteur ès-lettres a écrit ses impressions et ses appréciations; les unes et les autres forment comme une histoire littéraire de cinquante pages environ, qui complète les Notices biographiques, forcément restreintes, du livre de l'élève.

Nous souhaitons aux Analyses des Textes de M. l'abbé Claudius Grillet une rapide et large diffusion parmi les membres des maisons d'éducation. Tout en les charmant, cet ouvrage les instruira et les aidera à étudier, à connaître, à goûter une oeuvre littéraire."

1926.09
Magnan, Charles-Joseph. "Bibliographie", L'enseignement primaire, 48, 1(sept. 1926):59.

"Manuel de Cuisine raisonnée.

La deuxième édition de ce manuel pratique et attrayant vient d'être publié. Tous les partisans de l'enseignement ménager et tous les amis de l'économie domestique seront reconnaissants à l'École ménagère de Saint-Pascal pour le soin constant qu'elle apporte au perfectionnement des nombreux ouvrages qu'elle a déjà mis à la disposition du personnel enseignant et des mères de famille. L'ouvrage est illustré et renferme un choix de recettes éprouvées, il est destiné aux écoles complémentaires et aux écoles normales.

L'ouvrage est en vente à l'École Normale de Saint-:Pascal, comté de Kamouraska."
1926.11
xxx. "Dr. Parmelee on Text-books - General Uniformity Impossible - Opposes the Four-Year Revision", The Chronicle Telegraph, 27 november, 1926, p. 3.

"Montreal, Nov. 27 - A general uniformity in text books cannot be hoped for unless books in use in other provinces are chosen, declared Dr. G. W. Parmelee, of the Department of Public Instruction in an address at the meeting of the Protestant Committee of the Council of Public Instruction held yesterday. Dr. Parmelee said that conditions are such that the plans prevailing elsewhere for providing free books or lessening their cost by subsidizing the publishers, is not practicable unless the question is first taken up by both committees of education.

Books should no longer be authorized on the present plan of making a complete revision of the list once in four years, Dr. Parmelee believed, citing the fact that this practice encouraged frequent changes. Continuing the speaker pointed out that Quebec is the only province in the Dominion which lacks uniformity in its city and rural schools.

«A comparison of the relative cost of books in the province can not be me made with much precision because of the various methods of purchasing and distributing books,» the speaker continued. «Our books are highly creditable in their make-up. It is possible that works less extensive in character could be substituted, or printed in parts, so that pupils who are not going through all the grades would not have to purchase the material beyond the scope of their work.» Dr. Parmelee recommended that this fact be borne in mind when books are considered.

Four Year Revision

«The requirement of the four-year revision is only an understanding, as your regulations have been amended by striking out the requirement for a four-year revision," he explained. "The assumption that a revision must be made during the current year is not warranted. If a general revision must be made periodically, a seven-year period would be much more suitable than a shorter one, with the practice of occasional amendments in the authorized list.» Dr. J.A. Nicholson, registrar of McGill University, emphasized the fact that the committee should not be deferred from recording the best book regardless of cost. «There is no stated period for the revision of the text-book,» he asserted. «It is kept until it is found to be unsuitable; we do not believe in any stated time for any text-book.» General consensus of opinion of the committee was that something should be done for the under-developed children who are holding back the regular work of the schools. Prof. Carrie Cerick, of Mcgill University, pointed out that in self-protection as well as on the grounds of kindliness, the committee should make a study of this problem perhaps with the co-operation or the committee on mental hygiene."

Page modifiée le : 17-05-2016
 

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