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Sources imprimées

* * *

1877

xxx. Catalogue de l'exposition scolaire - Département de l'instruction publique. Québec, C. Darveau, 1877. 30 p. ISBN 0-665-55909-7.

[Liste de 211 manuels scolaires, sans aucune explication ni sur les livres décrits, ni sur la notion d'exposition scolaire].

1877
xxx. Catalogue du dépôt de livres et autres fournitures d'école - Décembre 1877 - Département de l'instruction publique. Québec, s.n., 1877. x, 55 p. ISBN 0-665-93918-3.

[Débute par un texte de 10 pages, en français et en anglais, sur la façon de traiter avec le dépôt. Comprend un certain nombre de livres qui n'ont pas été approuvés, particulièrement dans la section "Special treatises", dévouée, entre autres disciplines, aux sciences où le dépôt offre en vente des manuels de sciences en anglais imprimés à l'étranger. Le catalogue décrit 247 manuels, un certain nombre de diverses productions à caractère pédagogique, comme des cartes murales et des collections en sciences naturelles, de même que des fournitures.]

1877
xxx. Lois sur l'instruction publique dans la province de Québec mises en demandes et réponses. Québec, s.n., 1877. 116 p. ISBN 0-665-54733-1.

"DEVOIRS DES COMMISSAIRES ET SYNDICS D'ÉCOLE, QUANT AUX INSTITUTEURS, LIVRES, RÉTRIBUTIONS, ETC. (p. 49)

[...].

Q. Que doivent-ils faire par rapport au cours d'étude à suivre dans chaque école?

R. Ils doivent régler le cours d'études à suivre dans chaque école, voir à ce que dans les écoles sous leur juridiction on ne se serve que de livres approuvés et recommandés par le conseil de l'instruction publique.

[...].

Q. Qui doit faire le choix des livres qui ont rapport à la religion et à la morale?

R. Le curé, prêtre ou ministre desservant a le droit exclusif de faire le choix des livres qui ont rapport à la religion et à la morale, pour l'usage des écoles des enfants de sa croyance religieuse." (p. 50).

1877
[Chandonnet, Thomas-Aimé]. Observations au sujet de la dernière loi concernant l'instruction publique dans la province de Québec - Première partie. Montréal, J.-A. Plinguet, 1877. 147 p. ISBN 0-665-24207-7.

[On peut consulter le texte intégral de cette publication dans le site Notre mémoire en ligne].

1877
[Ouimet, Gédéon]. Circulaire aux inspecteurs. [Québec, 15 juin 1877]. 32 p. ISBN 0-665-57819-6.

"Je remarque dans une circulaire du Dr. Meilleur, du 20 septembre 1851, les passages suivants.

[...].

«9° Les inspecteurs désigneront aussi les branches d'instruction enseignées dans chaque espèce d'école, les livres qui y sont en usage, et le mode d'enseignement qui y est mis en pratique.»

[p. 4]

«30° Les inspecteurs tâcheront de faire mettre autant d'uniformité dans l'enseignement et dans le choix des livres que possible, et, entr'autres [sic] moyens d'instruction, recommanderont l'usage de la planche noire, des cartes de géographie et des globes.»

[p. 7]

VI

La création d'un dépôt de livres et de fournitures scolaires dans le département de l'instruction publique devra être le point de départ d'une réforme bien importante; je veux dire l'uniformité d'enseignement dans toute la province. Comment pouvions-nous obtenir cette uniformité lorsque le prix des livres d'écoles était soumis à la concurrence des marchands? Le conseil de l'instruction publique avait bien, à la vérité, le droit de recommander les meilleurs livres, à mesure qu'ils se produisaient, mais il n'avait pas celui d'empêcher la vente des autres, et les secrétaires-trésoriers des municipalités scolaires ont toujours été libres d'acheter

[p. 19]

n'importe quels livres chez n'importe qui. Désormais, si la loi suit son cours régulier, ils n'achèteront que les meilleurs.

J'espère que vous vous appliquerez à faire bien comprendre les avantages de cette loi et à persuader aux commissaires d'écoles qu'il est de leur intérêt, en même temps que c'est leur devoir, de lui donner une application immédiate.

Insistez principalement sur la portée bienfaisante de l'art. 29 de la 40 Vict., ch. 22. Selon cet article, les commissaires payent au moyen des cotisations les livres achetés au département de l'instruction publique, et distribuent ensuite ces livres gratuitement à tous les élèves. Ce système aura un double résultat: 1°. les enfants seront tous pourvus de livres sans retard 2°. l'achat des livres ne pèsera sur les parents qu'un proportion des taxes qu'ils payent, ce qui sera tout profit pour la classe pauvre.

Le dépôt ne sera pas complètement organisé cette année, car il faut du temps pour une oeuvre aussi considérable; mais je fais publier une liste des articles qui pourront être fournis aux municipalités scolaires dès le 1er juillet prochain, et l'on me fera les commandes en conséquence.

VII

Je vous demande, messieurs, avec les plus vives instances de faire votre possible pour répandre l'enseignement de l'agriculture dans toutes les écoles. Ne vous laissez pas décourager par les obstacles que vous pourrez rencontrer en quelques endroits. Autant il est inévitable q'une bonne idée trouve des adversaires, autant il est certain qu'elle l'emportera, plus ou moins vite, selon le zèle et l'énergie de ses défenseurs. Persévérez, tout est là. Ayez la patience de lutter jusqu'à ce que la semence que nous jetons en terre aujourd'hui ait produit son fruit: alors, en présence des résultats acquis, toute opposition cessera forcément.

L'enseignement agricole a deux sortes d'adversaires. Les uns le trouvent inutile, attendu que l'enfant du cultivateur peut apprendre sur la terre paternelle tout ce que contient le Petit Manuel. Vous savez comment répondre à cette objection. Les cultivateurs ne savent pas tous le contenu du manuel, et ne peuvent par conséquence

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l'enseigner à leurs fils; dans tous les cas, ces derniers doivent étudier la théorie, car c'est un immense avantage de connaître le pourquoi de la pratique que l'on est habitué à suivre et de pouvoir se raisonner à soi-même ce que l'on fait par routine.

D'autres personnes, mais en petit nombre, vous diront que l'enseignement théorique de l'agriculture ne peut que faire du mal aux enfants, dont l'esprit est déjà surchargé par l'étude des manuels qu'on leur fait apprendre par coeur. - Un instant de réflexion suffit pour juger de cette assertion bizarre. En effet, prétendre que les fils des cultivateurs ne pourront profiter de l'étude du Petit Manuel parce qu'il contient une théorie trop abstraite, eux qui vivent, pour ainsi dire, au sein même de la pratique de l'agriculture, c'est formuler une objection qui ferait le désespoir des professeurs si elle n'était vraiment puérile et contraire au simple bon sens. Assurément, c'est une grande faute que de surcharger la mémoire des enfants, de leur donner une instruction a priori, et c'est une méthode condamnée que d'agir sur leur esprit sans l'aide des sens; mais cela n'est pas à craindre dans l'espèce actuelle. Que l'enfant apprenne par coeur les règles du labour, des semailles, de l'irrigation, et de tous les autres travaux de la ferme, son esprit ne se trouvera pas surchargé de mots qui ne représentent rien pour lui; au contraire, chacune de ces expressions représente à ses yeux une chose ou un acte dont il est témoin tous les jours. Il comprend donc ce qu'il étudie, et, par conséquent, l'on est en droit d'espérer que cette étude lui sera vraiment profitable, dans l'acception la plus large du mot.

Ne vous laissez pas arrêter, messieurs, par ces contrariétés; marchez toujours fermement vers le but que nous poursuivons en commun, et l'avenir nous rendra justice.

A l'enseignement de l'agriculture, on devrait joindre celui de l'horticulture. J'ai touché à cette question dans ma circulaire du 10 mars. Vous en comprenez toute l'importance, même au point de vue pédagogique. Que de choses durant une simple promenade à travers un jardin!

VIII

La dernière loi prescrit l'enseignement du dessin dans toutes les écoles placées sous le contrôle des

[p. 21]

commissaires ou syndics. Suivant l'esprit de cette loi, on doit donner au dessin la même importance qu'à l'écriture.

Cette réforme prendra peut-être une partie du public par surprise, car elle est inspirée par une idée relativement nouvelle dans ce pays. Je crois cependant, messieurs, que vous parviendrez sans trop de peine à la faire accepter par tout le monde.

Tout d'abord, hâtez-vous de dire que c'est le dessin pratique, industriel, et non pas le dessin d'agrément, que nous voulons enseigner, et il vous sera facile de démontrer l'utilité, bien plus la nécessité du dessin dans toutes les industries.

L'objection la plus commune sera celle-ci: - Il est impossible d'enseigner avec succès à tous les enfants une matière difficile comme le dessin et qui exige une aptitude spéciale.

On pourrait répondre à cela simplement en citant l'exemple de la France, de l'Angleterre, de l'Allemagne, où cet enseignement généralisé a subi avec le plus entier succès l'épreuve de l'expérience. On pourrait de plus citer en particulier les Etats-Unis, où la méthode de Walter Smith est aujourd'hui enseignée à plus de cinq millions d'élèves.

Et pourquoi le dessin serait-il si difficile? Cela nous paraît ainsi parce que cela est nouveau pour nous. De même une nation qui ne connaîtrait pas l'écriture aurait peine à se figurer que l'écriture puisse être apprise par toute une génération a la fois. A vrai dire, que de travail et d'application représente cette facilité avec laquelle le premier venu parmi nous agite sur le papier un morceau d'acier trempé dans l'encre et traduit ainsi, sans effort, machinalement, sa pensée intime! Mesurez la distance qui sépare l'enfant qui fait les premières barres dans son cahier de l'homme qui écrit sous dictée, ou bien comparez le sténographe avec l'écrivains ordinaire, avant de dire que le dessin - qui est aussi une écriture, un langage conventionnel - ne peut être appris par tout le monde. Quiconque a assez d'intelligence pour apprendre à écrire peut apprendre pareillement à dessiner.

Nous parlons ici, bien entendu, du dessin linéaire, géométrique, lequel ne dépend pas de l'habileté de main comme le dessin d'après nature. Avoir une belle main c'est une qualité en matière d'écriture, mais ce n'est

[p. 22]

pas une nécessité au point de vue de la culture intellectuelle et des exigences ordinaires de la vie: il en est de même en matière de dessin industriel. Mais le dessin a une grande supériorité sur l'écriture par son influence éducative, car il constitue en soi un exercice constant de mémoire, d'imagination et de jugement, ce que l'on ne peut dire de l'écriture, qui finit par être une opération inconsciente.

Dites bien aux instituteurs et institutrices qu'il n'est pas nécessaire d'avoir subi un cours préparatoire pour enseigner le dessin suivant la méthode de Walter Smith. Voici comment se donne l'enseignement du premier Livre, le seul qui sera fourni aux écoles primaires d'ici à quelque temps.

Le maître, au tableau noir, donne et démontre par des exemples, par des illustrations, une définition claire et simple des mots, ligne, point, gauche, droite, oblique, courbe, etc. Un peu plus tard, il envoie un élève au tableau, et lui fait faire, par des interrogations, les mêmes démonstrations. Ensuite, les élèves exécutent sur les ardoises les figures de leurs cartes-modèles, pendant que le maître leur en donne l'exemple sur le tableau en dictant clairement chaque ligne. Enfin, le maître, quand il le juge à propos, fait exécuter de mémoire les dessins des cartes-modèles ou en dicte de nouveaux. On comprend que les cartes-modèles suppléent à l'exécution plus ou moins imparfaite du maître, de même que les cahiers d'écriture ordinaires; il lui suffit de reproduire les figures assez bien pour que les élèves sachent ce que c'est. Sa tâche principale est, non pas de dessiner bien, mais d'expliquer clairement toutes les figures dans leurs plus petits détails. Il adopte pour cela, quant au mode de travail, la méthode simultanée, c'est-à-dire travailler toute la classe ensemble, et passe ensuite dans les tables pour corriger le dessin de chaque élève. Quant à la manière d'enseigner proprement, dite, il faut adopter la méthode intuitive. Le Manuel est un guide parfait sous ce rapport.

Je vous prie de dire à messieurs les secrétaires-trésoriers de m'envoyer sans retard, après le 1er juillet prochain, leur commande de cartes-modèles. Ils devront aussi pourvoir d'ardoises tous les enfants sans exception, car l'enseignement du dessin rend l'usage des ardoises de plus en plus indispensable.

[p. 23]

Quant au MANUEL DE DESSIN INDUSTRIEL à l'usage des maîtres d'écoles primaires, les arrangements que j'ai pris me permettent de le vendre $0.25, au lieu de $0.75, prix mentionné dans ma circulaire du 10 mars dernier. Vous informerez de cette réduction messieurs les instituteurs qui voudront bien trouver là une nouvelle preuve du grand désir que les autorités éprouvent de les voir concentrer toute leur attention sur ce sujet."

[p. 24]

1877
[Ouimet, Gédéon]. Circulaire du surintendant de l'instruction publique. [Québec, 10 mars 1877]. 39 p. ISBN 0-665-07196-5.

"LE DÉPÔT DE LIVRES ET DE FOURNITURES

Le 29e article de la loi votée à la dernière session autorise la création, dans le département de l'instruction publique, d'un «dépôt de livres, cartes, modèles, spécimens, appareils et autres fournitures scolaires,» et un crédit provisoire de $15,000 a été ouvert pour cet objet.

Cette mesure, messieurs [les commissaires], est une des plus importantes qui aient jamais été adoptées dans ce pays relativement à l'instruction publique: en deux mots je vais vous le faire comprendre.

L'instruction publique a été organisée dans notre province en 1841. Depuis cette époque, le surintendant ou le conseil d'éducation, ayant le contrôle des livres et des appareils scolaires, a dû forcément limiter sa surveillance aux articles sur le marché, c'est-à-dire vendus chez les libraires. Or, un grand nombre de ces articles sont très-défectueux, comparés à d'autres de facture moderne. Telle grammaire, telle géographie que vous avez apprise jadis vous-mêmes, a perdu toute sa valeur par la publication récente d'ouvrages analogues mieux faits. Ce progrès ne doit pas vous étonner, messieurs: il en est des livres comme de vos instruments d'agriculture, on cherche sans cesse à les perfectionner. Il est vrai que le conseil de l'instruction publique a suivi de près ces perfectionnements et n'a pas manqué d'approuver et de recommander les bons manuels, à mesure qu'ils étaient publiés; mais la loi laissait pleine liberté aux municipalités d'acheter chez le libraire les livres anciens aussi bien que les nouveaux, et vous comprenez que les éditeurs des livres anciens avaient intérêt à ne pas vous offrir les nouveaux. Vous comprenez aussi que, d'autre part, les secrétaires-trésoriers des municipalités scolaires n'ont pas tous fait les études spéciales nécessaires pour juger des méthodes pédagogiques et de la valeur comparative des livres d'école. Le résultat de cet état de choses est que les meilleurs livres n'ont profité qu'à un trop petit nombre d'enfants.

Un autre résultat a été de créer une véritable confusion

[p. 20]

dans notre collection de livres d'école, et de vous exposer à des frais souvent considérables lorsqu'il plaisait à un instituteur nouveau de ne point se servir des manuels acceptés par son prédécesseur.

La création d'un dépôt dans le département de l'instruction publique va mettre fin à ces inconvénients.

Voici, en effet, qu'elle est la portée de la loi. Chaque année, dans le cours des mois de juillet et août (art. 30), vous devrez me faire la demande des livres et des fournitures dont vous aurez besoin pour chacune de vos écoles. Je vous les expédierai sans délai. Toutes les fournitures seront du meilleur modèle et les plus économiques que j'aurai pu trouver; les livres seront les meilleurs d'entre ceux que le conseil de l'instruction publique aura approuvés, et vous seront vendus au prix coûtant, plus les frais de magasin et de transport. Vous devrez pourvoir à cette dépense en fixant le chiffre de vos cotisations. Enfin, vous serez tenus de vendre ces livres et ces fournitures aux enfants le même prix que vous les aurez payés (art. 29).

Il est évident que ce système représente une économie considérable pour les parents. Nous épargnerons, d'abord, les énormes profits du commerce, et ensuite, les frais des renouvellements fréquents: car désormais il sera possible d'adopter des séries uniformes de livres élémentaires.

En un mot, nous aurons les meilleurs livres au meilleur marché possible.

On dit que ce système va porter préjudice aux libraires. La loi nouvelle, pourtant, ne fait du surintendant ni un éditeur ni un fabricant, et les libraires pourront toujours réaliser d'honnêtes profits s'ils deviennent les fournisseurs de ce dépôt. Mais je sais très-bien que cette loi est un vrai bienfait pour le pays en général: aussi, est-elle réclamée depuis plusieurs années par mes prédécesseurs et par le conseil de l'instruction publique.

Je ne regrette qu'une chose, c'est que ce dépôt ne puisse être complété en un jour. Il faudra pour cela une couple d'années. Cependant, vous devrez me transmettre vos demandes dans le mois de juillet prochain, car dès lors, il me sera possible de vous fournir plusieurs articles, entre autres, les Livres de lecture graduée de M. Montpetit, le Petit manuel d'agriculture de M. La Rue, le Manuel de dessin industriel à l'usage des maîtres et les

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Cartes-modèles à l'usage des élèves; des ardoises et des crayons, de cahiers d'écriture, des grammaires, des arithmétiques, des globes et des cartes murales, etc., des livres de compte et de cotisation, etc.

[p. 22]

ENSEIGNEMENT DE L'AGRICULTURE

Messieurs, je vous prie de remarquer d'une manière toute spéciale l'extrait suivant de mon rapport de cette année:

«Dans notre pays, habité en grande partie par des cultivateurs, il est utile, il est nécessaire que les principes de l'agriculture soit [sic] enseignés dans toutes les écoles. Il fut un temps où le sol canadien, encore neuf, poussait tous les grains sans qu'il fût besoin de conserver sa fertilité par des engrais ou par certains procédés de culture; mais nos terres n'ont pu résister toujours au régime débilitant auquel elles ont été soumises, et aujourd'hui on se plaint en plusieurs endroits que l'agriculture ne paye plus. Il devient donc urgent de prendre les moyens de redonner au sol sa fertilité primitive.

Ces moyens sont connus et à la portée de tous. L'agriculture est un art qui a livré depuis longtemps ses secrets; il n'e s'agit plus que d'en vulgariser les principes. L'école est le chemin le plus court pour arriver à ce but. Enseignez l'agriculture aux enfants des cultivateurs, et l'agriculture cessera d'être une aveugle routine.

Pénétré de cette idée, j'ai prescrit cet enseignement dans toutes les écoles de la province en 1874. J'ai eu la bonne fortune de trouver alors un catéchisme agricole parfaitement bien fait et approprié à l'esprit de l'enfance: je veux parler du Petit manuel d'agriculture de M. Hubert LaRue, dont j'ai doté nos écoles primaires.

Mais je regrette de dire que cette tentative n'a pas été couronnée de tout le succès que j'aurais désiré. Près de trente mille exemplaires du Petit manuel ont été écoulés, mais nos écoles comptent plus de deux cent mille élèves. Mes mesures n'ont pu triompher de l'apathie du grand nombre et du mauvais vouloir de quelques-uns.

J'espère pourtant que l'on comprendra bientôt l'importance de l'enseignement agricole, importance telle au point de vue des plus chers intérêts du pays, qu'il faudra peut-être en faire une des premières conditions de la subvention annuelle. Je donnerai, dans tous les cas, aux inspecteurs, les ordres les plus formels d'avoir à exiger l'enseignement du Petit manuel à tous les élèves capables de le comprendre.»

Je sais l'objection que l'on fait contre l'enseignement

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du Petit manuel d'agriculture: on dit qu'il ne contient rien que ne sachent déjà tous les cultivateurs et qu'ils ne puissent enseigner eux-mêmes à leurs enfants.

En disant tous les cultivateurs, on exagère, car, malheureusement, un bon nombre d'entre eux ignorent la moitié des bonnes choses que renferme le Petit manuel. Mais supposons que pas un n'y trouve un seul mot à apprendre: dans ce cas, voici ce que j'ai à vous dire.

Cette objection est faite par des personnes instruites ou ignorantes. Aux premières, je réponds: Vous connaissez la différence entre les choses que l'on fait par routine et celles que l'on fait pour les avoir raisonnées, entre une habitude de conduite et un principe de conduite dont on connaît la formule, et quand même tous les cultivateurs, par leur exemple, apprendraient à leurs fils à bien cultiver, ces derniers trouveraient encore un profit certain dans l'étude des principes d'agriculture, car on observe bien mieux ce que l'on peut se démontrer à soi-même qu'une chose dont l'exécution est une simple habitude routinière. Quant aux secondes, c'est-à-dire aux personnes ignorantes, j'espère qu'elles me permettront de leur dire franchement qu'elles ne sont pas les meilleurs juges de la question et qu'elles doivent avoir le bon esprit de se fier là-dessus à ceux qui savent mieux.

Je suis décidé, messieurs, à prendre tous les moyens possibles pour faire enseigner l'agriculture dans les écoles. Si, en travaillant pour la classe agricole, je n'ai pas le concours de sa bonne volonté, je tâcherai de lui être utile malgré elle.

LE DESSIN

L'article 32 de la 40 Vict., ch. 22, prescrit l'enseignement du dessin dans toutes les écoles de la province, et l'art. 33 place cet enseignement sous le contrôle du conseil des arts et manufactures, avec pouvoir de "déterminer la méthode à suivre et les livres qui seront en usage," et de faire des "règles et règlements," lesquels devront être soumis à l'approbation du conseil de l'instruction publique. Déjà le conseil des arts et manufactures a approuvé, aux termes de cette loi, un MANUEL DE DESSIN INDUSTRIEL à l'usage des maîtres d'écoles primaires,

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d'après la méthode de Walter Smith, accompagné de Cartes modèles à l'usage des élèves.

Votre devoir est donc de vous préparer immédiatement à faire enseigner le dessin dans vos écoles. Vous n'ignorez pas que le conseil des arts et manufactures a déjà établi des écoles spéciales dans les principales villes de la province, et qu'elles sont fréquentées par un assez grand nombre de jeunes gens, ouvriers-compagnons ou apprentis pour la plupart, et parvenus à un âge ou d'ordinaire l'on ne va plus à l'école. Plus d'un ouvrier de mérite, arpenteur, architecte ou entrepreneur, graveur, menuisier, etc., est sorti de ces écoles spéciales, dont l'utilité pratique est aujourd'hui généralement admise; mais elles ne forment pas, à elles seules, une organisation complète, et l'on a reconnu, ici comme dans les autres pays, qu'elles ne suffisent pas pour faire surgir tous les talents artistiques cachés ou ignorés, pour faire éclore toute l'intelligence latente d'une nation. Qui dit école spéciale dit enseignement exceptionnel, et d'une exception l'on ne peut attendre un effet universel. Etant admise la nécessité du dessin dans les arts et l'industrie, il importe donc d'en généraliser l'étude, il faut l'enseigner dans toutes les écoles. Ce sera le moyen sûr de cultiver dans leur germe toutes les aptitudes. Si, au sortir de l'école primaire, l'enfant entre à l'école spéciale, il arrivera là déjà préparé, possédant les éléments de l'art, et des progrès en seront d'autant plus rapides. Entre lui et l'élève qui n'aura pas appris le dessin à l'école primaire, il y aura la même différence qu'entre l'enfant qui commencerait ses études collégiales sans savoir lire et celui qui s'y serait préparé par un bon cours élémentaire. Dans une exposition partielle qui a été faite au parlement de Québec, en décembre dernier, on a beaucoup admiré les travaux des élèves des écoles spéciales; mais on se disait avec raison que les élèves auraient été encore plus avancés et auraient pu exposer des oeuvres bien supérieures, s'il leur avait été donné d'apprendre le dessin dans les écoles primaires. Bref, il en est de cette étude comme de toute autre: on s'y distingue d'autant plus qu'on la commence plus jeune.

Ai-je besoin de vous démontrer l'utilité pratique du dessin? Vous savez que le dessin est essentiel à presque toutes les industries. Pour construire vos maisons, pour confectionner les étoffes dont vous vous

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habillez, pour faire les ustensiles de ménage, les meubles, la vaisselle, la verrerie, il a fallu d'abord un dessin modèle, et tous ces objets sont plus ou moins beaux, selon que le dessinateur avait ou non, le goût cultivé. Le goût, messieurs, c'est-à-dire cette qualité qui fait qu'on discerne le beau et qu'on produit de belles oeuvres, vient de l'étude. La nature fournit l'aptitude, mais l'étude seule élève le goût, en donnant l'intelligence des principes et en permettant la comparaison entre les oeuvres des divers peuples anciens et modernes. On peut, sans savoir le dessin, confectionner une foule d'articles usuels mais qui ne supporteront pas la comparaison avec d'autres articles mieux finis et qui ne coûtent pas plus cher.

Au reste, messieurs, la question pour nous est simple. Les pays étrangers, la France, l'Angleterre, l'Allemagne, les Etats-Unis, toujours en rivalité sur le terrain de l'industrie, ont admis chez leux le principe de l'enseignement du dessin dans les écoles primaires comme le moyen le plus efficace de développer leur puissance industrielle. Nous n'avons pas d'autre alternative que de suivre cet exemple, si nous voulons être en état de soutenir leur concurrence. Il nous faut être à la hauteur des progrès modernes, sous peine de déchéance. Quand tout le monde grandit, c'est-à-dire s'instruit autour de nous, il faut que nous nous élevions en proportion, sinon nous ne compterons pour rien dans l'avenir; nous serons des nains au milieu des géants. L'instruction de nos jours règne sur l'industrie comme sur toutes les autres oeuvres de l'activité humaine; telles écoles, telle industrie. Suivons cet axiome. Et le dessin étant la base de l'industrie, enseignons le dessin le mieux possible; donnons-lui dans nos programmes la même importance qu'à l'écriture. Le dessin est à l'industrie ce que l'écriture est à la tenue des livres. Comme je le dis dans mon rapport de cette année, «le dessin est devenu partout la base des principales industries, et le jour arrive où tout le monde saura dessiner comme écrire. On a reconnu que son enseignement dans toutes les écoles sans exception est la condition sine qua non d'une lutte dans les arts industriels avec les pays les plus avancés. L'avenir sera ainsi témoin d'un progrès général dans les arts, et si nous voulons prendre rang à côté des autres peuples, il nous faut nécessairement adopter leurs procédés d'instruction. C'est là le point

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essentiel, et c'est parce que je suis pénétré de cette idée que je demande si instamment la généralisation de l'enseignement du dessin dans notre province.»

En outre, le dessin est une des plus précieuses ressources que la pédagogie moderne offre à l'instituteur. Que de choses l'on peut enseigner par le dessin, depuis l'alphabet et l'écriture jusqu'à l'histoire naturelle! D'est par les sens que l'intelligence connaît les choses; or, le dessin est un des meilleurs moyens possibles d'utiliser le sens de la vue au profit de l'intelligence. Faites à un enfant la description d'un ours, il vous comprendra peut-être; dessinez-le, il comprendra certainement.

Mais, direz-vous, il va donc falloir pour cela engager de nouveaux instituteurs?

Non messieurs; suivant la méthode adoptée par le conseil des arts et manufactures, c'est par les instituteurs et institutrices ordinaires que le dessin est enseigné, et cela, sans qu'il soit nécessaire à ceux-ci de suivre un cours préparatoire. Bien entendu, si le maître a l'occasion de se faire donner quelques leçons, ce n'en sera que mieux pour lui; mais cela, je le répète, n'est pas nécessaire.

Sachez bien, d'abord, qu'il n'est pas question d'apprendre à vos enfants à faire des dessins de fantaisie; ces choses de pur agrément sont un luxe auquel nous ne songeons pas; nous visons à l'instruction utile, pratique. Ce que nous voulons faire enseigner dans nos écoles, c'est le dessin linéaire géométrique, le dessin industriel, suivant le titre même du manuel à l'usage du maître; nous n'apprendrons pas à vos enfants à dessiner des bouquets de fleurs pour l'ornement d'un salon, mais les objets de forme régulière que l'industrie reproduit dans ses oeuvres. Eh bien! il vous est facile de comprendre que cette espèce de dessin dépend moins que le dessin d'objets naturels de la dextérité de main du professeur. Ensuite cette méthode est d'une simplicité si parfaite, si savante, et d'une gradation si logique que l'intelligence la plus ordinaire peut, sans effort, en comprendre tous les procédés, et d'ailleurs elle ne dépend aucunement de la belle exécution des figures par le maître; il faut qu'il soit en état de les faire sur le tableau noir d'une manière assez claire pour que l'élève en saisisse le caractère, voilà tout. Bref, il en est du dessin, suivant cette méthode

[p. 29]

comme de l'arithmétique et de l'écriture: pour enseigner l'arithmétique, il n'est pas nécessaire d'être un grand mathématicien, ni un calligraphe distingué pour enseigner l'écriture; il suffit, dans l'un et l'autre cas, de savoir enseigner à des enfants. Or, vous instituteurs et vos institutrices sont censés posséder cette aptitude spéciale et les progrès de leur école en matière de dessin seront en raison directe, non pas de leur habileté comme dessinateurs, mais de leur talent comme professeurs. Si, à cause de leur âge ou pour toute autre raison, ils n'arrivent pas eux-mêmes à exécuter élégamment les exercices graphiques au tableau noir, les élèves ne laisseront pas pour cela de devenir habiles et adroits, car ils auront toujours sous les yeux des exemples parfaits dans les Cartes-modèles qui seront mises entre leurs mains.

Je me résume sur cette matière: - 1°. L'enseignement du dessin dans les écoles primaires est une nécessité, au point de vue national; - 2°. Le dessin est un grand moyen pédagogique; - 3°. Le dessin peut et doit être enseigné par les maîtres ordinaires.

Comme première mesure, je vous prie de recommander à tous vos instituteurs et institutrices de se procurer au plustôt [sic], en s'adressant à moi, le Manuel de dessin industriel. Le prix en est de $0.75.

Je vous dirai enfin que cet enseignement nouveau ne vous expose à aucune dépense trop forte. Les élèves ne sont pas tenus d'acheter le Manuel, mais seulement une série de Cartes-modèles spécialement à leur usage, et qui ne coûtera que $0.15. Vous me ferez sans faute, dans le courant des mois de juillet et août prochains, la demande d'autant de séries de cartes que vous avez d'élèves dans vos écoles."

[p. 30]

1877
Ouimet, Gédéon. Rapport du surintendant de l'instruction publique de la province de Québec pour l'année 1876-77. Québec, Charles-François Langlois, 1877. xiii, 414, ii p.

"Mais une pareille loi [loi du dépôt de livres votée en 1876], véritable loi organique, n'a pas pu avoir sa pleine et entière application dans ce court espace de six mois; ce laps de temps est à peine suffisant pour une ébauche des réformes projetées. L'année qui vient de finir est donc une période de transition, et je ne puis pas encore faire un rapport complet sur le fonctionnement de la nouvelle loi.

Qu'il me soit permis seulement de dire d'une manière générale que l'oeuvre du Dépôt de livres, commencée vers le milieu de juillet dernier, s'annonce sous les auspices les plus favorables. Je n'en veux d'autre preuve que le fait que le 1er décembre courant le chiffre des ventes du Dépôt s'élevait à $12,600, réparties entre 265 municipalités.

Je me suis trouvé, pour les premières opérations du Dépôt, en face de difficultés sérieuses. D'abord, quelques intéressés ont cru voir dans la loi la création d'un monopole dangereux. Ce n'est pas ici le lieu de discuter la loi; je me contenterai de dire que je l'ai interprétée autrement, et que j'ai fait publier dans le Journal de l'Instruction Publique la déclaration la plus catégorique à ce sujet. En réalité, il n'y a pas de monopole, comme chacun peut le constater en comparant le chiffre total des municipalités, qui est de 949, avec celui des municipalités qui ont acheté au Dépôt. J'ai raison de croire que certains libraires ont vendu beaucoup plus cette année que les années passées; redoutant la concurrence du Dépôt, ils ont fait plus de propagande que de coutume. Cela prouverait au besoin que le dépôt ne cause pas leur ruine, comme ils l'ont redouté; mais ce qui est plus important à constater, c'est que cette activité nouvelle, créée par le Dépôt dans le commerce de livres et de fournitures scolaires, aura pour résultat de pourvoir un plus grand nombre d'écoles. C'est là l'essentiel. Que ces écoles soient pourvues par le Dépôt ou par les libraires, c'est tout à fait secondaire, au point de vue des intérêts publics. Aussi, pouvons-nous espérer que l'an prochain nos inspecteurs auront moins à se plaindre de l'insuffisance de fournitures dans les écoles de la campagne.

L'approvisionnement du Dépôt a été une autre grande difficulté. Il a fallu s'adresser, soit aux auteurs, soit aux libraires, et prendre, telle qu'ils l'offraient, une marchandise indispensable. Sous le rapport de la typographie et de la reliure, les livres qui n'ont pas été publiés spécialement pour être offerts au Dépôt, sont en général d'une qualité inférieure. Cependant, je n'ai pu m'en passer pour les débuts. A l'avenir, je serai en état de faire mes conditions, et, sans augmenter les prix, de fournir des livres mieux imprimés.

Il y a plus. L'intention de la loi est d'établir l'uniformité des livres classiques dans toute la province; or, il m'a été impossible de me conformer à cette partie de la loi; car, d'une part, le Conseil de l'instruction publique n'a pas encore revisé [sic] la liste des livres approuvés, et, d'autre part, je ne pouvais, dès la première année, prendre sur moi de faire un choix, sans courir le risque de jeter la confusion dans certaines écoles. Il serait pourtant bien à désirer que cette uniformité règnât [sic] dans toutes les écoles; l'enseignement y gagnerait et l'inspection serait bien plus facile. Déjà pour la lecture l'uniformité s'établit promptement au moyen des Livres de lecture graduée de Montpetit, dont le quatrième et le cinquième viennent de paraître, et MM. les Inspecteurs s'accordent à en redire les bons résultats.

Dans le cas où le Conseil de l'instruction publique, pour des raisons graves, ne voudrait pas reviser maintenant la liste des livres approuvés, il y aurait peut-être un moyen d'obvier à cet inconvénient: ce serait de laisser libre le commerce de tous les livres approuvés, mais de n'en vendre au Dépôt qu'un petit nombre choisi. Ce moyen serait beaucoup plus lent qu'une révision complète; mais il aurait toujours sa valeur en ce qu'il manifesterait une préférence de la part des autorités." (p. v-vii).

Procès-verbal de la séance du 25 mai 1877 du comité catholique:

"[...]. Les règles et règlements suivants passés par le Conseil des arts et manufactures, dans ses séances du 8 février et du 16 avril dernier, concernant l'enseignement du dessin, sont lus:

Montréal, 16 avril 1877.
«Extrait des minutes d'une séance du Conseil des arts et manufactures, tenue à Montréal le 8 février 1877:

Proposé par M. Lévêque, secondé par le Rév. O. Audet: Qu'un comité composé de M. L. I. Boivin, du proposeur et du secondeur, soit nommé pour choisir les ouvrages qu'il est nécessaire d'adopter pour donner effet à la nouvelle loi sur l'instruction, en tant qu'elle se rapporte à l'enseignement du dessin dans les écoles communes, et que ce comité soit requis de faire rapport le plus tôt possible. - Adopté.

Le comité chargé de recommander les livres et modèles pour l'enseignement du dessin dans les écoles, désire recommander le premier Teachers' Manual du professeur Walter Smith, pour les écoles anglaises, et le Manuel de dessin industriel d'après la méthode de Walter Smith, par M. Oscar Dunn, pour les écoles françaises, ainsi que les deux séries de cartes correspondant aux gravures des manuels, publiées par les mêmes auteurs, avec le texte en français pour les écoles françaises et en anglais pour les écoles anglaises.

(Signé)

A. Lévêque,
L. I. Boivin,
O. Audet, ptre.

Proposé par M. Bumer, secondé par M. Beauchemin: Que le rapport du comité, qui vient d'être lu, soit reçu, et que le comité soit requis de continuer son oeuvre et de faire rapport sur le manuel français cet après-midi. - Adopté.

Le comité nommé pour examiner le Manuel de dessin industriel d'après la méthode de Walter Smith, par M. O. Dunn, a l'honneur de faire rapport qu'il a examiné cet ouvrage et qu'il en recommande l'adoption par ce Conseil, avec les modifications suivantes:

1. Pour rendre les définitions plus apparentes, elles devraient être en italique au lieu de caractère ordinaire;

2. Les gravures devraient être dans le texte, comme dans le manuel de W. Smith publié par Osgood & Co.

3. Chaque page devrait avoir un encadrement.

4. Ce livre devrait être égal, quant à la partie matérielle, impression, qualité du papier, encre et fini du travail, au manuel américain publié par Osgood & Co.

5. Il faudra mettre un titre à l'introduction du professeur Smith, à la page 8, et ajouter quatre lignes qui ont été omises à la page 19.

(Signé)

A. Lévêque,
O. Audet, ptre.,
L. I. Boivin.
S.C. Stevenson,
Sec. C. A. & M.
Ce rapport fut adopté.

A l'Hon. G. Ouïmet, Surintendant de l'instruction publique pour la Province de Québec.

Conformément à l'acte de la dernière session, nous avons l'honneur de soumettre à l'approbation du Conseil de l'instruction publique les règlements suivants relatifs à l'enseignement du dessin dans les écoles qui tombent sous l'action des lois de l'instruction publique en cette province:

1° . Les instituteurs et les institutrices dans les écoles tenues sous le contrôle des commissaires d'écoles et des syndics des écoles dissidentes, donneront aux élèves, dont ils ont à diriger l'enseignement, au moins trois leçons de vingt minutes par semaine.

2° . Pour l'enseignement du dessin dans les écoles susdites, on suivra la méthode de Smith telle qu'elle est détaillée dans le Manuel de Dessin Industriel d'Oscar Dunn.

3° . Les instituteurs et les institutrices des écoles susdites conserveront jusqu'à la fin de l'année scolaire, les dessins préparés, dans le cours de l'année, par leurs élèves, afin que ces dessins puissent être examinés, en tout temps de l'année scolaire, par ceux que la loi nomme visiteurs des écoles en rapport avec l'enseignement du dessin dans les écoles communes.

L.I. Bovin,
Président.
S.C. Stevenson,
Secrétaire.
Bureau du Conseil des Arts et
Manufactures,
Montréal, 12 mai 1877.»

Sur proposition de l'honorable M. Chauveau, il est résolu:

Que ce comité ayant examiné les règlements du conseil des arts et manufactures, concernant l'enseignement du dessin dans les écoles, d'après la méthode de Walter Smith, approuve ces règlements tel que passés, pour avoir toute leur force et effet en vertu de l'article 33 de la 40 Vict., ch. 22, et le surintendant fera publier ces règlements et la présente approbation dans le Journal de l'Instruction Publique." (p. 376-378).

1877.02
xxx. "Rapport du surintendant pour l'année 1875-76.

[...]

Dépôt de livres, cartes, etc., et musée.

On lit encore dans le même rapport de l'hon. M. de Boucherville:

« Je dois insister encore, cette année, sur la nécessité d'établir au plus tôt un dépôt de livres, cartes géographiques, globes terrestres et autres fournitures d'école. On n'a pas, jusqu'ici, attaché assez d'importance à ce nouvel élan à nos écoles. Il est très difficile actuellement de se procurer ces objets de première nécessité dans nos écoles. Ils sont très rares, et le prix en est si élevé qu'il décourage les meilleures volontés. Au moyen des dépôts dont je parle, on pourrait réduire les prix de moitié, ce qui permettrait d'obliger toutes les écoles à se pourvoir.

On ferait un dépôt entre les mains du secrétaire-trésorier de chaque municipalité, lequel se chargerait de faire lui-même la distribution aux instituteurs et institutrices, suivant le besoin. Aucun élève alors ne manquerait des objets qui deviennent nécessaires à mesure que son instruction progresse. Le tout serait acheté au nom de la municipalité et fourni à demande. Une légère augmentation dans la taxe suffirait pour couvrir ces dépeness [sic], et les parents verraient leurs enfants mieux pourvus à bien meilleur marché.»

Je ne ferai à personne l'injure de croire qu'il faille démontrer la justesse de ces remarques. Le matériel et les appareils de nos écoles seront toujours insuffisants tant qu'il n'existera pas au département de l'instruction publique un dépôt de livres, cartes, globes, etc. Le bon sens dit que nos 4,030 écoles ne seront pas suffisamment pourvues si on laisse à chaque instituteur ou à chaque municipalité isolément le soin de les pourvoir. Aussi la législature ne saurait plus tarder à mettre le département de l'éducation en position de créer ce dépôt." Journal de l'instruction publique, 21, 2(fév. 1877):18.

1877.02
Lawson, W. "On teaching geography", The journal of education, 21, 2(February 1877):17-20.

[...]

"Text Books.
"It is generally admitted that there has been a great improvement in text-books of all kinds during the last twenty years. Still they are far from being perfect; and, in geographical text-books especially, I am afraid we crowd in too many facts, and do not always make a judicious selection of them. It is true, that with school children, as a rule, memory is the strongest faculty, and there is no great harm in giving it plenty of exercice. But we shlould take care that the facts which we ask them to learn are suitable, and not such as they will be sure to forget as soon as they leave school. We should impart to them such knowledge as they can assimilate. Their mental appetite is, indeed, vigorous, but we should not, when they look to us for bread, give them a stone.

Next to memory, perhaps the imagination is the most strongly developed faculty in a child; but this fact is generally overlooked. Our text-boks are too often crowded with dry, uninteresting lists of facst and names, and seldom with any attempt at description. Of course, a text-book cannot admit o f description to any considerable extent, but something may be done. In treating of the surface of a counrty, for example, instead of giving a number of isolated facts respecting the heights of the mountains, and extent of the plains, we might describe the surface, and so endeavour to place before the mind of the reader the appearance which the country actually presents. Again, with respect to towns and other places, we can give a long description, but we may very often link the name with some striking event or celebrated person. Mr Quick, in his valuable work on Educational Reformers, remarks how popular with boys are books of travel; «but,» he goes on to say, «as boys are engrossed with the adventrures, and never trouble themselves about the map, they often remember the incidents without knowing where they appened.» Now it is important to remember this, and it is one reason why we should seek to associate the names of places [p. 19] with incidents of travel, or events in history. The allusion, however brief, may bring a flood of recollection to the boy's mind, and his desultory reading becomes definite and useful. Or again, sometimes the situation of a place may be described very briefly, and yet quite definite enough to satisfay the imagination. Thus Barmouth on the Welsh coast, has been described as « a mimic Gibraltar on a mimic Mediterranean;» and it has been sait that «Milan stands amidst a sea of green trees, as Venice does amidst a sera of green weaters.».[p. 20 ...] - The Educational Times."

1877.03
xxx. "Circulaire du Surintendant de l'instruction publique adressée à Messieurs les commissaires et syndics d'écoles.
Québec, le 10 mars 1877.
[...]". Journal de l'instruction publique, 21, 3(mars 1877):39.

[Voir plus haut:

1877

[Ouimet, Gédéon]. Circulaire du surintendant de l'instruction publique. [Québec, 10 mars 1877]. 39 p. ISBN 0-665-07196-5.]

1877.04
Ouimet, Gédéon. "Circular of the Superintendent of Public Instruction", The Journal of education, 21, 4(April 1877):49-59.

"The 29th clause of the law enacted last session authorizes the establishing, in the Department of Public Instruction, of «a Depot of books, maps, models, specimens, apparatus, and other School furnishings» and a temporary credit to the extent of $15,000 has been opened for this object. This measure is one of the most important that have ever been adopted, relative to Public Instruction, in this country. In a few words I will explain to you its nature. A system of Public Instruction was organized in our Province in the year 1841. Since that time, the Superintendant, or the Council of Public Instruction, having control of the regulation of the text books and equipments for Schools, has been [p. 54] obliged to limit the surveillance over these to articles brought into market, that is to say, sold by the booksellers. But many of these articles are very defective in comparison with others more modern. Grammars and Geographies, which you yourselves used long ago, have now lost their value through the publication of similar but improved works. Progress in this direction needs surprise no one. It is the same with respect to School books, &c., as agricultural implements - we are always on the look out for the means of perfecting them. It is true that the Council of Public Instruction has not lost sight of those improvements, nor failed to approve and recommend good Manuals whenever these were published; but the law left full liberty to the municipalities to buy for themselves the old and the new works alike, and it si easy to see that the publishers had an interest in not causing the old ones to be displacet by offering you the new. One can also comprehend, on the other hand, that the Secretary Treasurers of School Municipalities have not all specially qualified themselves to judge conconcern in methods of teaching and the comparative merits of School Text-Books. The result has been that comparatively few scholars have profited by the introduction of improved works.

Another result has been to cause confusion in respect of text books, and to expose you to considerable expense whenever new teachers reject the Manuals used by their predessors.

The creation of a depôt in the Department will put an end to those inconveniences. The law, as it now stands, is to the following effect: every year, in the course of July and August (clause 30), you are required to transmit to the Superintendent a requisition for the text books, &c., needed for each of your Schools; these will be dispatched to you without delay; the furnishings required will all be of the best make and the most inexpensive that can be produced; the books wil be the best of those sanctioned by the council of Public Instruction, and will be sold to you at cost price with the addition of the charges for storage, transport, &c.; regard should be had to this expenditure at the times when you lay the School rates, but should you not thus make provision for it by means of the rates, then the reimbursement of the cost must be procured by the distribution of the books and other arcticles required by the scholars, to whom, however, they muyst be supplied at prices not exceeding what you have paid for them. All matters relative to this subject will be managed subject to regulations to be established by the Superintendent and to come into force when sanctioned by the Lieutenant Governor in Council.

It is evident that this system implies economy for the parents. First, there will be a saving in respect of commercial profits, and secondly in avoiding the frequent changes of text books; in future, it will become possible to have uniformity in these. In short, we shall have the most approved text books at the smallest possible cost.

It has been suggested that the system is calculated to be hurtful to the interests of the booksellers. Not so. The new law will not make the Superintendent either a publisher or a book maker. It will be open to the booksellers always to realize just profits by furnishing the Educational Depôt. I know, however, very well, that the law will be a source of real benefit to the country at large. It has been called for in past years by my predecessors and by the Council of Public Instruction.

I only regret that the Depôt cannot be made complete at once; in fact, for that, a couple of years time will be necessary. Nevertheless, you should transmit your requisition next July and August, for then, it will be practicable to furnish a considerable number of articles, including some of the most approved of the text books sanctioned by the Council of Public Instruction, copy books, pencils, globes, wall maps etc., and the account books, already referred to in this circular." [p. 55]

1877.06
xxx. "Depository for Books, Maps, Models, Specimens, Apparatus and other school necessaries", The journal of education. 21, 5-6(May - June 1877):91-92.

"His Excellency the Lieutenant Governor has been pleased by order in council, dated the 12th of June instant (1877), and [p. 89] in virtue of the article 31 of the act 40 vict. Chap. 22, to approve the following rules:

Rules concerning the Depository for books and other school furniture, established by the Superintendent of Public Instruction, under article 31 of 49 [sic; lire 40] Victoria, chap. 22, 1876.

1. The superintendent of Public Instruction shall establish, organize and administer the depository for books and other school necessaries, authorized by 40 Victoria, chap. 22, sect. 29, 1876, by means of the amount voted by the Legislature, and with the help of clerks engaged by him, by the month or by the year, whose pay shall not exceed $2.00 per day. He shall transmit the names of such employés to the Lieutenant Governor in council.

2. The Superintendent shall purchase the articles to be kept in the depository, and sell them to school municipalities at cost price, plus cost of storage and dispatch.

3. School Municipalities must pay cash or authorize the superintendent to retain the amount of their order from their annual grant. As to those that come under the head of poor municipalities, the Superintendent may retain from their ordinary annual grant, or from their supplementary grant, the whole or part of the amount of their orders, or for purchases made previously and still due.

4. School Commissioners and Trustees, in regular meeting assembled shall decide, after due deliberation noted in the minutes of said meeting, as to the nature and amount of purchase to be made, and as to the manner of payment; if considered necessary they may authorize one to make payment and receive the goods; the following resolution should then be adopted:

«The said commissioners (or trustees) oblige themselves to distribute these books and school necessaries, according to law and to the rules laid down by the Superintendent, to the pupils of the schools under their control exclusively.»

5. Orders signed by the chairman and secretary treasurer of commissioners or Trustees, should be addressed to the Superintendent, and may be according to the following form:

«Place and date
To the Superintendent of Public Instruction, Quebec,
Sir,
The School Commissioners (or Trustees) of the municipality of ........ in the county of .......... at a regular meeting held on the ..........day of .........have decided to purchase for the use of schools under their control the following school necessaries:
..........
Please find inclosed amount of foregoing order, (or Please retain amount of this order from the annual grant credited to our municipality) Address: Or, as the case may be: The bearer is duly authorized to pay amount of this order and to receive the goods.

In testimony whereof, we have signed (and if the municipality have a seal, and hereunto set te seal of our municipality at .... this ... day of .....18.
A.B.
Chairman.
C.D.
Secretary.»

6. Forms of orders and catalogues of articles to be found at the depository are furnished to School Municipalities by the Superintendent.

7. - 1. All letters concerning the pruchase of books or other necessaries, shall be entered in the ordinary register for letters received at the Department of Public Instruction, or in a special book, and docketed with date and amount of order marked thereon.

2. All sums of money received shall be entered in a special book, and then deposited in a bank, in the name of the Superintendent as trustee for the depository.

3. Amounts retained on annual grants shall also be placed in bank, after having been credited to the depository in the book of money received, and debited to the municipalities in the book of grants forwarded.

4. The clerk charged with the dispatch of school necessaries shall enter in a book for that purpose, the date and amount of such order and the name of the person making it, as also the date and amount of the bill, and according to circumstances, the name of the person to whom goods are delivered, or the manner in which they have been forwarded.

8. When Commissioners or Trustees have provided by assessments for the payment of their orders, or if they have authorized the retention of the amount on their annual grant, they shall immediately distribute the articles purchased to the pupils gratuitously; if they have not so provided they shall sell them at cost price.

The rate of assessments required for the purchase of school necessaries, is fixed according to the number of children of an age to attend school, according to the recommendation of the Catholic Committee of the Council of Public Instruction.

10. The Superintendent will render, every six months, to the Provincial Secretary, an account of the operations of the depository."

1877.06
xxx. "Règlements concernant le Dépôt de livres et autres fournitures d'école, établis par le Surintendant de l'instruction publique en vertu de l'article 31 de la loi 40 Victoria, chapitre 22, 1876, et sanctionnés par le Lieutenant-Gouverneur en Conseil le 11 juin 1877.

I

Le Surintendant de l'instruction publique établit, installe, organise et administre le Dépôt de livres et autres fournitures d'école, dont la création est autorisée par l'article 29 de la loi 40 Victoria, chapitre 22, 1876, au moyen du crédit, ou capital roulant, voté par la législature, et avec le concours d'employés engagés par lui au mois ou à l'année et dont le salaire ne dépasse pas $2.00 par jour. Il transmet les noms de ces employés au Lieutenant-Gouverneur en Conseil.

II

Le Surintendant achète les articles composant le Dépôt et les vend aux municipalités scolaires le prix coûtant, plus les frais de magasin et d'expédition.

III

Les municipalités scolaires payent comptant ou autorisent le Surintendant à retenir le prix de leurs commandes sur leur subvention annuelle. Quand à celles qui sont portées sur la liste des municipalités pauvres, le Surintendant retient sur leur subvention annuelle ordinaire, ou sur leur allocation de secours, le total ou une fraction du prix de leurs commandes ou de leur achats antérieurs non soldés.

IV

Les commissaires ou syndics d'écoles, réunis en assemblée régulière, décident, par une délibération qui est inscrite au procès-verbal de leurs séances, de la nature et du montant de l'achat, ainsi que du mode de payement [sic], et, s'il y a lieu, ils autorisent quelqu'un à effectuer ce payement ou à prendre livraison des articles; puis ils votent la résolution suivante:

«Les dits commissaires (ou syndics) s'engagent à distribuer ces livres et autres fournitures d'école, suivant la loi et les règlements du Surintendant, exclusivement aux élèves des écoles tenues sous leur contrôle.»

V

Les commandes, signées par le président et le secrétaire-trésorier des commissaires ou syndics, sont adressées au Surintendant, et peuvent être faites selon la formule suivante:
«Lieu et date.
Au Surintendant de l'instruction publique,
Québec.
Monsieur,
Les commissaires (ou syndics) d'écoles de la municipalité de.....dans le comté de.....réunis en assemblée régulière le.....de.....courant (ou dernier), ont décidé d'acheter pour les écoles qui sont sous leur contrôle, les fournitures dont voici la liste:
....................................
....................................
....................................
Ci-inclus le prix de cette commande (ou bien: Veuillez retenir le prix de cette commande sur la subvention annuelle attribuée à notre municipalité). Adressez:
Ou, suivant le cas: Le porteur est dûment autorisé à effectuer le payement [sic] de cette commande et en prendra livraison. En foi de quoi nous avons signé (et, si la municipalité a un sceau, apposé le sceau de notre municipalité scolaire) à....., ce.....de.....187......»

VI

Les formules de commandes, ainsi qu'un catalogue des articles composant le Dépôt, sont fournis aux municipalités scolaires par le Surintendant.

VII

1. Toute lettre concernant l'achat de livres ou autres fournitures est entrée, au nom de la municipalité qui fait cet achat, dans le livre ordinaire des lettres reçues au département de l'instruction publique, ou dans un livre spécial, et mise sous dossier avec une note constatant la date et le montant de la commande.

2. Toute somme reçue est entrée dans un livre spécial, puis déposée dans une banque, au nom du Surintendant en fidéicommis pour le Dépôt.

3. Les retenues sur la subvention annuelle sont de même déposées en banque, après avoir été créditées au Dépôt dans le livre des sommes reçues, et débitées aux municipalités dans le livre d'expédition des subventions.

4. Le préposé à l'envoi des fournitures inscrit dans un livre spécial le nom de l'auteur, la date et le montant de la commande, ainsi que la date et le montant de la facture, et, suivant le cas, le nom de la personne à qui les articles ont été livrés, ou la manière dont ils ont été expédiés.

VIII

Si les commissaires ou syndics ont pourvu par les cotisations au payement [sic] de leurs commandes, ou s'ils en ont fait retenir le prix sur leur subvention annuelle, ils distribuent les articles aux élèves gratuitement et sans délai; sinon, ils les leur vendent au prix coûtant.

IX

Le chiffre des cotisations que nécessitent les achats de fournitures d'école est fixé d'après le nombre des enfants en âge de fréquenter l'école, suivant la recommandation du comité catholique du Conseil de l'instruction publique.

X

Tous les six mois, le Surintendant rend compte au Secrétaire Provincial des opérations du Dépôt." Journal de l'instruction publique, 21, 5-6(mai - juin 1877):82-83.

1877.06
Ouimet, Gédéon. "Circular to the Inspectors of Schools", The journal of education, 21, 5-6(May & June 1877):73-81.

[...]

"I notice in one of Dr. Meilleur's circulars, dated the 20th September 1851, the following passages:

[...]

4. The Inspectorsd will specify also the branches of instruction taught in each kind of School, the books which are in use, and the method of instruction followed;

[...]

21. The Inspectors will endeavour to see that as much uniformity as possible be shewn in the method of teaching and in the choice of books, and, among other methods of imparting instruction, will recommend the use in the Schools of the blackboard and of maps and globes. [p. 74]

[...]

VI.

The creation of a Depôt of Books and school furnishings, in the Department of Public Instruction, ought to become a starting point for the bringing about of very important reforms, in respect - I would say - of uniformity of teaching through the Province. How was it possible to arrive at such uniformity while the furnishings of school books was left to every one's concurrence? Certainly, the Council of Public Instruction had the right to recommend the use of the best works, as quickly as these were prepared and published, but it had not the power of preventing the supply of others, and the Secretary-Treasurers have always been free to procure any books, no matter from whom. In future, if the law takes its regular course, they will procure only the best. I trust that you will exert yourselves to make the advantages of the law, in this behalf, thoroughly understood, and to shew the School Commissioners and Trustees that it is their interest, as well as their duty, to facilitate its immediate application. Insist, particularly, upon the beneficial hearing of clause 29 of 40 Vict., chap. 22. According to this clause, the School Commissioners pay, by means of school rates, for the books procured from the Department of Public Instruction, and then distribute them, gratuitously, to all the scholars. The system will be attented with the two result, 1- The scholars will be supplied without any delay, and, 2- The cost of the books will not prove burdensome to the parents beyond the proportion of taxes paid by them - a thing which will be entirely to the advantage of the poorer classes.

The depot cannot be completetely organized this year, as time is required for carrying into effect a plan of such extent; but in the month of June next, I will cause to be published in the «Journal de l'Instruction Publique,» and the «Journal of Education,» a list of the articles which can be supplied to the School Municipalities in July following, and the necessary requisitions may be made accordingly.

VII

I desire of you, gentlemen, most urgently, to do all you can to promote the giving of instruction in Agriculture in all the schools. Do not be discouraged by obstacles which you may encounter in the some quarters. Just as it is inevitable that a good idea will prevail, sooner or later, according to the zeal and energy of its supporters. Persevere, that is all. Have the patience to struggle on until the seed which we shall have sown to day has borne fruit; then, in the face of the results gained, all opposition will cease necessarily.

The teaching of agriculture in the schools is opposed by two classes of adversaries. Of these one finds such instruction useless on the grounds that a farmer's son can learn on the paternal soil all that is contained in the «Elementary Manual of Agriculture.» You know how to meet this objection, for the farmers themselves do not know the contents of such Manual, and cannot consequently, impart them to their sons. In any case, the latter outht to be made to acquire some knowledge of the theory, as it is important for each to know the principles of the practice he follows and to possess the power to reason, himself, upon what he does in the way of routine.

Persons belonging to the other class of oponents, though not numerous, will tell you that any theoretical instruction in agriculture cannot but prove injurious to children, whose minds are already loaded with the study of the manuals they are made to learn by heart. A moment's reflection will suffice to disprove this capricious objection. In fact, to pretend that the farmer's sons cannot profit by the study of an elementary manual because it contains a theory too abstract for those who live, so to speak, in the very bosom of practical agriculture, is to express an objection which would inspire teachers with despair, if it were not a nature wholly pueril, and contrary to ordinary common sense. Assuredly it is a grave fault only to overload the memory of children, giving them instruction à priori, and any method is to be condemned, which only acts on the [79] mind without the aid of the senses; but in regard to the question before us there is no room for fearing that. In learning by heart the rules for working, sowing seeds, irrigating crops, and other kinds of occupation on a farm, the youthful learner would not find his mind over-burdened with un-meaning words unintelligible to him; on the contrary, every expression represents to him some object or process which he witnesses daily. He comprehends what he learns, and consequently we are justified in expecting that the teaching of this banch will be profitable to him in the highest acceptation of the term. Do not, gentlemen, allow your efforts to be arrested by these contrarieties; proceed steadily towards the end at which we, in common, aim, and the future will do us justice.

VIII.

The recently enacted law prescribes the teaching of Linear Drawing in all schools under the control of School Commissioners of [sic] Trustees. According to the spirit of this law, it is our duty to attach the same importance to this branch as to writing.

Possibly this reform will take by surprise a portion of the public, for it has been inspired by an idea comparatively novel in this country. I believe, nenertheless, that it will be easy for you to demonstrate its utility, and much more the nessessity of it in relation to all the arts of industry.

The most common objection to it will be this: «It is impossible to instruct, successfully, all children in so difficult a branch as drawing, which requires special aptitude.» The simple reply to this will be an appeal to the example of England, France and Germany, where such instruction, generalised, has been established with the most complete success, and proved by experience. Moreover the example of the United States might be cited, where the Method of Walter Smith is now taught to more than five millions of scholars. And, why should Linear Drawing be styled a difficult branch? It seems to us to be merely because of its novelty. In the same way writing would seem to be hard to be learned by a whole people at once,if it were an heretofore unknown branch of instruction.

In truth, what an amount of labour and industry would be represented when for the first time, a piece of steel, dipped in ink, should be seen to glide easily over the paper, committing to it, mechanically, the most intimate thoughts of the writer! Estimate the distance between the child drawing his first lines in a copy book and the man writing from dictation; or compare Phonography with ordinary writing, before speaking of drawing - which is also writing, a conventional language - not acquired perhaps by every one. Whoever possesses intelligence sufficient for learning to write, is able, equally well, to learn linear drawing.

Let it be well understood that we are now speaking of Linear Geometrical Drawing, which depends not on manual dexterity, like drawing from nature. To acquire good hand-writing is an object with respect to this particular branch, but not an indispensably necessary one in respect of intellectual culture and the ordinary requirements of life; and the same is the case in regard to Linear Drawing. But, as a branch of instruction calculated to exercise an educative influence, Linear Drawing is greatly superior to writing, because the former constitutes, in itself a constant exercise of the memory, imagination and judgement, which one cannot say of writing, which ends in being a mere unconsciously performed operation.

You must be careful to explain to the male and female teachers that it is not necessary fort them to have undergone a course of preparation to enable them to teach drawing according to the Method of Walter Smith. Observe how the mode of the instruction is laid down in the first book, the only one which will be, for some time to come, furnished to the elementary schools:

The teacher, at the black board, gives marks and explains, by means of illustrative examples, the words Line, Centre, Point, Left, Right, Oblique, Curved, &c. Afterwards, he makes pupil go through the same, at the black board, interrogating him as he proceeds. Then the scholars, generally, draw on their slates the figures given in the model-charts, while the teacher shews them one example on the black board; dictating each successive line clearly. Lastly, when the teacher thinks proper, he makes the scholars draw, from memory, the figures given in the model charts, or dictates fresh ones. It will be understood that the model-charts make up for the more or less imperfect execution of the figures by the teachers, as in the case of ordinary writing in copy-books; it will suffice, for the objects in view, if the teacher reproduces, on the board, the figures, sufficiently well for the scholars to know what they are. The teacher's chief task will be, not to draw well, but to explain clearly the construction of the figures in all their details. He will adopt, for that purpose, the simultaneous method, that is to say, will make the whole class work together, and then pass along the desks to correct the drawing of each scholar. As to the process, properly styled teaching,he will adopt the intuitive method. The Manual, in this respect, is a perfect guide. I request of you, gentlemen, to desire the Secretary-Treasures to forward to me, without delay after the 1st of Jnuly, their requisitions fort the model charts. They should likewise provide slates for all the children, without exception as the the teaching of linear drawing will render these more indispensable.

As to the «Manual of Industrial Drawing», for the use of teachers of the Elementarty Schools, the arrangements which I have made will admit of their being supplied at $0.25 each, insteat of $0.75 - the price stated in my circular of the 10th of March last. You will inform the teachers of this reduction, who will be glad to recognize in this another proof of the great disire of the authorities to concentrate attention upon this subject.

You also, gentlemen, will please to devote a considerable share of space to this matter in the reports you make to me." [p. 80]

1877.07
xxx. "Renseignements

Pour répondre à de nombreuses demandes adressées au Département de l'Instruction Publique, nous croyons devoir donner les explications suivantes:

1° Les municipalités ont le droit d'acheter les fournitures d'école soit au dépôt officiel, à Québec, en s'adressant au Surintendant, soit chez un libraire quelconque. Leur intérêt évident est d'acheter au dépôt, car le dépôt est en position de vendre les meilleurs livres au meilleur marché possible.

2° Les municipalités n'ont pas le droit d'acheter des livres qui ne sont pas revêtus de l'approbation du Conseil de l'Instruction Publique.

3° Les municipalités n'ont pas le droit de négliger de fournir aux écoles certains livres, sous le prétexte qu'ils ne sont pas en vente chez les libraires; elles doivent faire enseigner toutes les matières du programme et acheter au dépôt les livres qu'il faut pour cela.

4° Toutes fournitures achetées au dépôt et payées par les cotisations ou par un ordre de retenue sur la subvention annuelle, sont fournies gratuitement, et non vendues aux enfants; autrement, elles seraient payées deux fois: une fois par la municipalité et une fois par les enfants.

5° Si une personne vient au dépôt prendre livraison des articles, elle doit produire le document qui l'autorise." Journal de l'instruction publique, 21, 7(juill. 1877):100.

1877.12
Dufresne, Candide. "Lacunes regrettables de l'Arithmétique Bellerose", Journal de l'instruction publique, 21, 11-12(nov.-déc. 1877):185-187.

"Seconde édition, revue, complètement corrigée et augmentée d'un nombre considérable de matières très-utiles, Montréal, J.B. Rolland & Fils, librairies-éditeurs, 1877.

De fait, cette arithmétique est une bien humble production, laquelle a du bon, mais ne répond nullement à ce qu'en dit la préface. Citons: ....«J'y ai introduit un grand nombre de matières nouvelles et très-utiles, qui font de cet ouvrage un livre assez complet pour permettre aux élèves d'étudier et d'approfondir la science des chiffres dans toutes ses parties

Après avoir parcouru l'ouvrage, on se dit que cette préface est entachée d'outrecuidance par trop visible.

En effet: -J'y ai introduit un grand nombre de matières nouvelles et très utiles!

Si le livre est si maigre, ;après ce pompeux avancé, qu'était donc la première édition ..., si la deuxième, qui est si pauvre en matières, renferme pourtant, selon l'auteur, grand nombre de matières nouvelles?

L'accusé de réception assez ronflant de plusieurs journaux a attiré mon attention particulière, et j'ai cru devoir me mettre au fait de connaître cette nouveauté qui, venue après tant d'autres bons ouvrages du même genre, devait avoir le mérite de la supériorité; mais non, il n'en est rien, elle s'en tient plutôt aux lieux communs de la spécialité.

Comme je l'ai dit en commençant ces notes - cette critique, si vous voulez - cette arithmétique a du bon. Il y règne un certain arrangement qui plait [sic]. Elle est d'un caractère facile; et si l'auteur eut simplement dit sans sa préface qu'il livrait au public un ouvrage purement élémentaire, il en aurait eu le mérite. Mais quand on promet, il faut tenir, et c'est ce que l'auteur n'a pas fait. Voyons et parlons d'après la mirobolante préface toujours:

1re lacune. - La Réduction est terminée, de même que les quatre règles qui s'y engagent, et il n'est pas question de la réduction, ni des quatre règles, sur les mesures de superficie et de solidité françaises et anglaises; pas de rapports de comparaison entre l'arpent et l'acre; aucune application de la conversion des mesures des deux pays: chose importante pour approfondir la science des chiffres. Donc, pas de règles pour la vente ou l'achat de terrains d'après leur étendue en surface ou simplement en front, quoiqu'il y ait cependant 2 ou 3 problèmes de ce dernier cas dans la récapitulation, page 83. Il est vrai qu'à la fin du livre on donne les tables de ces mesures; mais pourquoi n'en avoir pas fait l'application comme des autres?

2me lacune. - Dans la règle de Trois Simple, il aurait été bon, sinon indispensable, de dire à l'élève qu'une fois le problème posé par la méthode inverse, il faut réduire les deux premiers termes à la même plus petite espèce; puis lui faire remarquer que la réponse est toujours identique au 3me terme. Si mon but pour le présent n'était pas unique: démontrer les lacunes de l'ouvrage, je contredirais cet avancé de la page 86 que la méthode de réduction à l'unité est préférable à la méthode inverse, quoique l'auteur dise que la 1re est beaucoup plus facile et surtout plus courte que la 2me. Elle n'est ni l'une ni l'autre. Aussi, pourquoi avoir renvoyé la règle de Trois composée à la fin du livre, au lieu de lui faire emboiter [sic] le pas après sa soeur? c'est matière de goût, me direz-vous. - Oui, de mauvais goût.

3me lacune. - Dans l'Intérêt Simple, pourquoi n'avoir pas dit que dans tous les cas d'intérêt à trouver, on multiplie la somme par le taux, puis ce produit par le temps et qu'on divise par 100 quand il s'agit d'années, par 1200 pour les mois, par 5200 pour les semaines (Mr. Prêtant à la semaine) et par 36000 pour les jours ou 36500, si intérêt de la banque? N'est-ce pas plus simple, plus pratique et plus facile à retenir? Puis donner des exemples de procédés simplifiés tels qu'employés dans nos maisons commerciales, vu que l'élève devra en agir ainsi. Même remarque pour la règle d'Intérêt composée, laquelle est renvoyée à la fin du volume, et, s'il vous plaît, sans lui avoir accolé une table qui rend ces calculs si faciles.

4me lacune. - Commission et Assurance: - D'après les règles et les exemples donnés, je voudrais bien savoir comment l'élève opérerait le problème suivant: Je reçois [une] traite de $1270 pour acheter des marchandises à 2 1/4 de commission; que prendre sur ce montant pour ma commission d'abord, puis acheter des marchandises pour le reste? Puis pourquoi ne pas faire suivre ces règles de leurs congénères: Couvrir la commission et l'assurance, au lieu de renvoyer à la 2me partie? Ce serait plus rationnel.

5me lacune. - Règle de la Compagnie: - Imparfaite dans son application et suivie de rien de ce qui s'y rattache, comme les Répartitions et les Taxes qui ont pourtant leur importance. En effet, il est bon de savoir la marche la plus expéditive à suivre dans les répartitions, soit comme taxes imposées, capitation, bâtisses d'églises, d'écoles, etc. Enfin répartir les frais sur les marchandises, comme par exemple: Comment trouver le prix des marchandises pour couvrir les frais de douane, de transport et autres, et aussi s'assurer un profit.

6me lacune. - Il en est de même de la règle d'Echéance Commune qui aurait dû être suivie de la partie la plus essentielle de son application: - L'Equation des comptes courants; car il est nombre de maisons commerciales dont tous les items du débit et du crédit des comptes personnels portent intérêt du jour de la transaction à celui du règlement de compte, ce qui est un corrosif au crédit qu'il ne tue pas malheureusement, mais qu'il affaiblit. Toutes les arithmétiques un peu complètes en parlent, sans renvoyer cette spécialité à la Tenue des Livres.

7me lacune. - La règle des Mélanges paraît assez complète; néanmoins, pourquoi n'avoir pas mis des applications comme celle-ci: Combien mettre d'eau dans du brandy à $3.75 le gallon, pour pouvoir le vendre $3 comme celui de mon voisin qu'on me dit aussi bon? etc. Est-ce pour éviter la falsification? Mais non, l'eau est trop anodine pour cela.

8me lacune. - Règle de Change. Deux pages en tout ... Et s'il vous plaît, presque en entier hors de ce qui se pratique dans les Banques ou par les Négociants. Disons par parenthèse qu'il n'est pas dit un mot des Banques, dans un livre assez complet pour permettre aux élèves d'étudier et d'approfondir la science des chiffres dans toutes ses parties.

Evidemment, les élèves apprennent ce qu'ils doivent faire à la porte des Banques seulement; car le sanctuaire leur en est interdit. Mais revenons au Change. Quand il s'agit d'une partie aussi importante que celle-là, on ne peut trop, dans un ouvrage qui se targue d'être augmenté d'un nombre considérable de matières très utiles, donner trop d'extension au calcul des opérations du Change, quant à sa vraie manière d'être opéré; d'expliquer in extenso les lettres de Change, les Traites; d'en donner des modèles, et d'en faire voir le rouage dans la comptabilité. En effet, tous les paiements non seulement à l'étranger, aux Etats-Unis, mais même d'une ville à l'autre chez nous, s'effectuent par traites à vue, à tant de jours de vue ou de date. La plupart sont tirées par des Banques et escomptés par d'autres; puis il y a le change en sus de l'escompte. Une traite est achetée à prime ou à escompte sur la valeur de l'argent des différents lieux, ce dont il faut augmenter ou diminuer la face de la traite, puis calculer le change à y ajouter. Rien de tout cela [185] dans l'arithmétique Bellerose. Et puis la question de lettres de Change avec l'Angleterre et la France? - Pas un mot d'explication tant dans la teneur à leur donner que le vrai calcul des Banques à en faire. Que répondrait un étudiant de l'arithmétique de Bellerose aux problèmes ci-après donnés? Je certifie qu'il ferait comme cet élève universitaire qui avait toujours très-bien répondu à toutes les questions qui lui furent posées lors d'une [sic] examen et qui pourtant ne faut pas admis.

Que répondait-il donc? Il disait après chaque question: Je ne sais pas. Cette réponse banale irait à merveille aux étudiants dans la science des chiffres qui n'auraient étudié que dans cette arithmétique. On a une facture à payer en Angleterre ou un à-compte à expédier à un correspondant. - Dit-il qu'en ce cas il faut s'enquérir du taux du change aux banques, acheter la lettre où il est le plus bas, puis en faire le calcul d'après la table ou autrement, en prenant le percentage [sic]du taux de change sur l'ancien par $4.4444 et l'ajouter avec, ce qui ramène à la table, puis multiplier par le montant de la facture à payer. Voyons: que payer à la banque pour une lettre de change de £270-15-6 stg, si le change est 10 1/4; et quel sera le montant d'une traite de la valeur de $2000 à 9 3/4 de change stg.

Pour 10 ¼ la table des banques donne
        $4.8999
               270.15.16

        ___________
        $1326.77 valeur de la lettre.
Et $2000 ./. 4,8777 pour 9 3/4 donne $410-0-7 montant de la traite.

Ces lettres de change sont généralement à 60 jours et si on les voulait à échéance plus éloignée ou plus rapprochée, les banques chargeraient 1/2% par mois de plus ou de moins, selon le cas, calculant l'argent en Angleterre à 6% par an, ce qui est 1/2% par mois.

Encore, comment payer une traite de 2550 francs sur Paris? Les lettres à 60 jours sur Paris sont 1/2% de plus que sur Londres, calculant le [sic] £ stg. à 25 francs. Donc voici comment on opère, supposant que le banquier me charge 10 1/8 de change sur Londres d'après le cours due change. 10 1/8 + 1/2 = 10 5/8;

Francs 2550 ./.25 = £102
    4
--------
$408.
1/9 =45.33
453.33
10%=45.33
½% = 2.27
1/8% = .57
48.17
.18 estampilles
-----------
Valeur de la traite $501.68
et voilà ce qui se pratique. Ce n'était pas plus malin que ça, voyez-vous; mais encore fallait-il le dire.

Il paraît que l'auteur n'a pas jugé ces choses matières nouvelles et très-utiles, vu qu'il n'en souffle mot; pourtant il promet d'approfondir la science des chiffres dans toutes ses parties.

Quelles malheureuses paroles! Il n'a qu'effleuré la science des chiffres. Voyons par ce qui nous reste à consigner comme lacunes regrettables.

Donc rien pour enseigner au jeune homme qui se destine aux affaires, comment il pourra résoudre les cas suivants qui se rattachent aux traites.

1- Combien payer en or (ou en billets de nos banques) à une banque de Québec pour qu'elle effectue un paiement de $2400 greenbacks à Philadelphie, si l'or vaut 112 et que le change soit 2 1/4%

3- [sic] Un marchand à Québec vend pour $2000. à un marchand de Montréal à 2 mois de crédit. Comment touchera-t-il l'argent immédiatement à Québec? Je me permettrai de répondre à ce cas-ci, ainsi qu'à celui qui le suivra, pour faire voir l'opportunité de donner une petite place à ces questions dans une arithmétique qui veut sortir du vulgaire.

En ce cas, je tire une traite pour le montant à 2 mois à mon ordre, que je présente à la banque pour qu'elle l'escompte. Si elle est acceptée, j'en touche le montant, moins l'escompte pour les 2 mois et moins le change. Alors le caissier l'endosse et l'expédie à son correspondant où elle doit être payée (Montréal). Celui-ci la fait accepter par le tiré. Voici la teneur de la traite:

      $2000
Quebec, October 22th, 1877.
            Two monts after date, pay to the order of ourselves
      Two thousand ....................... Dollars,
      value received and charge the same to account of    
Demers & Dion.
      To J. Langton,    
      Montreal.    

Dans cette transaction Demers & Dion endossent l'effet et écrivent à M. Langton qu'ils ont tiré sur lui, le priant de faire honneur à la traite. Voici ce qu'ils retirent de la banque.

Montant de la traite    $2000.00
Change 1/4% =500 ./. 100 = $5.00   
7% pour 2 1/10 mois = 24.50   
Estampilles .60 30.10
_________
Remis par la banque $1969.90

3- Un marchand à Québec vend à "Pourville de Montréal, lui disant qu'il tire sur lui à 10 jours de vue pour le montant de la facture plus les frais. Comment s'y prend-il pour ne rien perdre?

En ce cas, il fait la traite du montant de la facture plus les frais que la banque lui charge.

Ex.- Dr.
Montant de la Facture $900.00
Cr.
Par notre traite à 10 j. de vue $904.81
Moins le change 1/4% = $2.26
Intérêt 7% 13 jours = 2.25
Estampilles = .30 4.81 900.00
___________________________
Voici la traite:
$904.81                                   Québec, le 15 Octobre, 1877.
A dix jours de vue, payez à l'ordre de Frs. Vézina, Ecr, Caissier,
Neuf cent quatre ...............................................81/100 Piastres,
valeur reçue, que vous chargerez au compte de
Vos, etc,
Demers & Dion.
Ls. Pourville,
Montréal.

Frs. Vézina endosse la traite à l'ordre de son correspondant à Montréal, lequel la fait accepter par Ls. Pourville.

Et bien d'autres exemples, mais abrégeons. Et puis est-il question de l'Arbitrage du Change? encore bien moins, pas un mot, pas connu. Comme le mot greenback [186] est venu sous ma plume dans l'article précédent, j'en fais le sujet de la

9me lacune. - L'arithmétique en question n'en parle pas; pourtant, il aurait été bon, sinon nouveau et très-utile de résoudre les six cas suivants:

1- Combien valent $800. greenback si l'or est coté 116%

2- Combien valent $700 or en greebnack au même taux?

3- Si l'or est à 113, quel est l'escompte?

4- Les greenbacks étant à 9% d'escompte, quelle est la valeur en greenback de $640 en or?

5- Et si les $640 étaient en greenback, quelle serait leur valeur en or?

6- Si les greenbacks sont à 12% d'escompte, à combien est coté l'or?

10me lacune. - Mais avant tout ce qui précède, l'intérêt inclusivement, n'aurait-il pas été à propos de consacrer quelques pages aux Percentages [sic], pour initier les élèves aux calculs qui s'y rattachent, comme par exemple: prendre 2 1/2% sur $450.25. 1 3/4% sur £176-14-6, 1/10% sur £420-13-0. 13 chelins 3d % sur £1240-10-0. 91c.% sur $870. 7/8% sur $975-20-50% sur $2700. 25% ou 33 1/3% ou 20% pi 75% sur $9420, etc. L'arithmétique est vierge de semblables misères.

11me lacune. - Il n'est aucunement question des sociétés anonymes, comme les banques, les chemins de fer, les bateaux à vapeur, les fonds publics, et, par conséquent, cours après la valeur des actions, la hausse ou la baisse, les dividendes, les placements à y faire, les rentes sur l'Etat, etc. Pourtant, il est indispensable de mettre les élèves en état de résoudre des problèmes du genre de ceux-ci.

1. Quelle est la valeur de $9500 du Fonds Social du Great Western à 11% de prime?

2. Si ces actions étaient à 5% d'escompte?

3. Combien puis-je acheter de ces actions pour $8700 à 11 1/4% de prime?

4. Si les fonds d'une banque sont à 8% d'escompte, combien puis-je en avoir pour $5400?

5. Que valent 5 actions de $100 d'une banque dont le fonds de réserve est 10% de son capital et qui paie un dividende de 12%

6. Que valent 8 actions de $100 que j'ai dans une Compagnie qui me paie $90 de dividende annuel, si je les transporte à un ami qui les réalise et ne m'offre que 7%

7. Combien payer actuellement à un homme auquel on doit $1400 dans 18 mois sans intérêt, calculant l'argent à 7%

8. Que recevrai-je pour 12 actions à 115. Courtage 1 1/4%

9. Combien coûtent £150 de rente à 4% au cours de £63-15-0?

10. Combien louer une maison payée $2700 pour retirer le même revenu que si j'eusse employé [sic] la même somme à l'achat de rente de 5 1/2% au cours de $92.50?

12me [sic] lacune. - Droits de Douane: qu'ils soient ad valorem ou spécifiés, qu'il y ait coulage, fracture ou non, tare, fret, etc., peu importe, il n'en est pas question.

13me lacune. - Règles des Moyennes et Calculs Duodécimaux, absents. Pourtant ça ne prend que quelques pages et c'est plus en usage que la racine cubique.

14me lacune. - Progressions, tant arithmétiques que géométriques, il n'en est pas fait mention.

15me lacune. - Les Fausses Positions, pas mentionnées. L'auteur s'est plutôt mis dans une position fausse en n'en disant mot, qu'en les traitant à leur juste valeur.

16me lacune. - Les Annuités brillent aussi par leur absence. Pourtant, quand on a augmenté un ouvrage d'un grand nombre de matières très-utiles et que cet ouvrage a pour but principal la science des chiffres dans toutes ses parties, il est regrettable de n'y pas trouver des matières de l'importance de celle-ci, dont l'application se rapporte aux Rentes Viagères, aux Assurances sur la vie, aux Tontines, aux Amortissements, etc., etc.

Il y a toujours du mérite à faire un bon ouvrage, quand même il n'est pas nécessaire; mais des médiocres, il y en a toujours assez." (p.187)

Page modifiée le : 17-05-2016
 

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