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Sources imprimées

* * *

1876

xxx. High school of Montreal under the direction of the protestant board of school commissioners - Session 1876-77. Montréal, Gazette printing house, 1876. 21 p. ICMH A- 02306.

[On indique les livres dont on se servait].

1876
xxx. Règlement général pour les collèges commerciaux et industriels des frères des écoles chrétiennes en Canada. Montréal, J. Chapleau, 1876. 29 p. ISBN 0-665-93444-0.

[On indique, pour chaque discipline, les manuels utilisés; autant que possible ceux de la communauté].

1876
Jacotot, Emile. Education - Comment se fait l'inspection primaire. Québec, Léger Brousseau, 1876. 58 p. ISBN 0-665-11773-6.

[L'auteur se dit ancien professeur].

"VII

LIVRES CLASSIQUES.

"On connaît l'importance d'un bon livre classique, ou de texte à étudier. Ceux surtout dont l'enseignement est la profession, et qui aiment à marcher à la lumière, attachent un grand prix aux ouvrages bien composés, rédigés avec soin et convenance, gradués avec prudence et ménagement, enfin adaptés en tout aux intelligences auxquelles ils s'adressent.

[p. 27]

Malheureusement, nous sommes passablement en arrière, sous ce rapport, dans la Province de Québec.

A part, en effet, la série de livres des Frères des Ecoles Chrétiennes, qui s'améliore et se complète tous les jours, nous ne voyons pour la plupart que des ouvrages isolés et écrits par différents auteurs plus ou moins versés dans la science pédagogique.

Les uns sont très-bons [sic], sans doute, et ils font regretter que leurs auteurs se soient reposés après ce premier essai, mais les autres, hélas! n'auraient jamais dû voir le jour, pour l'honneur de leurs papas!

Pour ne parler que des livres de lecture généralement usités [sic] dans les écoles, nous dirons que leur grand défaut, c'est de n'être pas assez bien gradués. Il ne suffit pas, en effet, de mettre en tête d'un ouvrage: «Sixième livre de lecture,» etc., pour en faire un manuel réellement adapté à l'enseignement; il faut encore, et pardessus [sic] tout, que le contenu en soit parfaitement méthodique et didactique. Le fait est que nous ne connaissons aucune série française sans de grands défauts du côté de la gradation des sujets. Les américains sont bien en avant de

[p. 28]

nous sous ce rapport, - comme sous deux ou trois autres, du reste!

Une lacune qu'on ne peut aussi que regretter vivement, c'est celle des gravures qui devraient toujours accompagner le texte et lui donner de la vie. Cet enseignement par les yeux est frappant; il va droit à l'intelligence de l'élève. Nos compatriotes d'origine étrangère peuvent encore nous servir de modèle en cette circonstance. N'allons pas, s'il vous plaît, nous récrier contre cette comparaison: elle n'est que juste. Tâchons plutôt de suivre leurs traces en ceci, quitte à les laisser aller seuls dans tant d'erreurs qu'ils nourrissent et qu'ils propagent.

On parle d'une nouvelle série de livres de lecture, que publie M. Montpetit, avec l'approbation du conseil de l'Instruction publique; ne l'ayant pas vue, nous sommes bien empêché d'en indiquer la valeur; mais il est à espérer qu'elle est de nature à satisfaire même les plus exigeants. Dieu, le Conseil et l'auteur en soient bénis!

Quelques inspecteurs soupirent après le jour où ils pourront distribuer le nouvel ouvrage dont nous venons de parler: d'autres mentionnent quelques livres

[p. 29]

classiques parmi les meilleurs, et prouvent, du moins, qu'ils se sont occupés de cette question en visitant les écoles. Ecoutons trois d'entre eux:

1°. M. Archambault: «Je vois avec une grande satisfaction que dans les écoles de mon district, on fait encore usage de l'excellent et pieux livre Les Devoirs du chrétien, comme livre de lecture, malgré les efforts d'une certaine école pour en faire perdre le goût.»

Pauvre vieux livre, où nous avons appris l'histoire de l'établissement, des progrès, du triomphe, etc., du christianisme; manuel religieux, que les neuf-dixièmes de ceux qui savent lire aujourd'hui, ont parcouru, ont avalé plutôt comme un breuvage substantiel et fortifiant, est-ce donc que vous vous faites trop vieux? que votre morale est trop sévère pour nos temps de progrès? - Allons! on n'est pas sérieux assurément et quiconque se permettrait de mettre de côté cet excellent ouvrage, aurait sans doute à s'expliquer devant Nos Seigneurs les Evêques de la Province, qui viennent d'approuver la dernière édition du «Traité des Devoirs du Chrétien» par F.P.B. - Disons en passant que cette édition l'emporte de beaucoup sur les

[p. 30]

précédentes, outre qu'elle contient un traité de civilité chrétienne très-bien rédigé, tout à fait en rapport avec les moeurs, coutumes, habitudes, de notre pays et de notre peuple.

2°. M. Grondin. «Les livres d'école le plus en usage sont la série des livres des Frères des Ecoles chrétiennes, éditée sous le nom de F.P.B.; la grammaire de Lhomond et celle de Bonneau, d'après l'Académie, avec exercices correspondants, l'arithmétique de Toussaint et celle de Bouthillier (!!!), l'histoire du Canada par Garneau, la grande et la petite géographie par l'abbé Holmes, celle de Toussaint, et autres livres approuvés par le Conseil de l'Instruction Publique.»

Rappelons, en passant, que l'histoire de Canada par M. l'abbé Laverdière, et celle de M. Toussaint, sont préférables de beaucoup à celle de M. Garneau, et que les «géographies-Atlas» des Frères l'emportent également sur tous les autres traités de géographie; nous aurons ainsi rendu justice aux auteurs et à leurs oeuvres.

3°. M. Stenson. «Les livres de lecture en usage dans nos écoles (les écoles françaises) sont tout à fait au-dessus de la

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portée des jeunes enfants, et au lieu de leur présenter de l'attrait, ne leur fournissent qu'un travail sec et aride. Dans les écoles anglaises, au contraire, tant catholiques que protestantes, les livres de lecture sont adaptés à l'intelligence des enfants, et les amusent tout en les instruisant.»

Nus voudrions tout citer, mais nous dépassons déjà, depuis longtemps, les limites que nous nous sommes imposées. Pourtant, nous prendrons le temps encore de louer, à tous les points de vue, les rapports de M.M. Alexander et Stenson.

Il nous fait peine d'avoir à répéter qu'un trop grand nombre d'inspecteurs ont négligé d'attaquer et d'exploiter ce terrain. C'était une véritable mine, dont les richesses eussent profité, d'abord à la grande cause de l'instruction publique, ensuite à un grand nombre de leurs lecteurs.

VIII.

MANUEL D'AGRICULTURE.

Nous faisons halte un moment pour parler de ce petit livre, dont nous

[p. 32]

connaissons parfaitement la valeur. Auparavant, toutefois, prêtons l'oreille aux chants de triomphe ou de défaite qu'entonnent en son honneur quelques-uns des inspecteurs d'écoles.

1°. M. Alexander. «N'a rencontré d'opposition nulle part pour faire acheter le petit livre de M. LaRue.»

2°. M. Archambault: «Je regrette d'être obligé de dire que l'enseignement de l'agriculture a rencontré un refus formel dans les écoles communes du comté de Richelieu, excepté néanmoins dans les écoles de St. Marcel, où il a été donné avec succès ...»

St. Marcel n'est pas si bête, après tout, puisqu'il ne refuse pas les livres qu'on lui donne; et M. LaRue, qui tient assez à l'argent, ne doit pas aimer cette paroisse à la façon de l'aigle qui avait pris sous ses soins les petits de l'ourse.

3°. M. Bégin: «J'ai aussi constaté que généralement les contribuables s'opposent à la mise en usage dans les écoles, du petit manuel d'agriculture du Dr. LaRue, alléguant que cela est parfaitement inutile

Mais ces gens-là ont du sens commun, plus que M. l'Inspecteur n'a l'air de le penser. Savez-vous qu'on peut être bon

[p. 33]

citoyen et bon patriote, et ne pas tenir à faire apprendre par coeur, surtout dans les écoles primaires élémentaires, ce petit abrégé qui ne contient, après tout, que des choses connues de tous les cultivateurs?

Avec des jeunes gens dont l'intelligence est déjà développée, il peut être utile de s'occuper d'agriculture, mais plutôt pratiquement que théoriquement: c'est-à-dire que si l'instituteur avait un jardin, il pourrait donner à ses élèves les plus avancés quelques notions utiles sur la botanique et l'horticulture; mais, encore une fois, mettre cet ouvrage entre les mains de tous les élèves - garçons et filles, - de quelque âge qu'ils soient, l'idée nous paraît ridicule à l'excès. Nous ne connaissons qu'un homme qui puisse se réjouir de voir adopter dans toutes les écoles le petit manuel; on devine sans peine qui nous désignons ici.

Mais lisons attentivement ce que M. Bégin propose comme remède infaillible, ou, - si vous l'amiez [sic: lire aimiez] mieux, - comme propre à inspirer le goût de l'agriculture:

«J'ai dû, en conséquence, donner bien des conseils et des prescriptions aux institutrices et aux commissaires d'école

[p. 34]

et j'espère qu'à ma prochaine visite, j'aurai lieu de constater des changements pour le mieux

Remarquons ici que le verbe constater est employé par vingt inspecteurs. Il paraît bien que, sans ce fameux mot, l'hon. ministre de l'Instruction publique attendrait encore les rapports de ses subordonnés; mais enfin l'inénarrable terme s'est rencontré sous leurs plumes, et presqu'aucun ne l'a raté.

4.° M. Caron: «Plus de 2000 enfants apprennent le Manuel par coeur; j'en ai vendu plus de 2600 exemplaires.»

Il serait curieux de savoir, après cela, combien d'élèves savent leur cathéchisme [sic]. Il est à remarquer que pas un Inspecteur n'a parlé de l'instruction religieuse: entendez-vous - Pas un. Sommes-nous dans un pays catholique? habitons-nous le Canada français, qui a été arrosé du sang des missionnaires et des martyrs? Ne sommes-nous pas plutôt en France, en Allemagne, ou chez les Hottentots? - allons! MM. les Inspecteurs: frappez-vous la poitrine du côté où est le coeur. - Voici venir maintenant:

5°. M. Delâge: «Il m'a fait plaisir, ainsi qu'à un grand nombre de cultivateurs

[p. 35]

de voir qu'on ait rendu obligatoire l'enseignement de l'Agriculture, d'après le petit Manuel du Dr. LaRue. A la vérité, il n'est encore enseigné que dans quelques municipalités. J'ai lieu de croire que l'enseignement en sera bientôt général.».

Savez-vous, amis lecteurs, comment on s'y prend pour faire adopter le petit Manuel du Dr? - On dit aux commissaires: «Prenez-le, ou vous ne recevrez pas l'allocation annuelle!!!» Dans quel pays vivons-nous? - En Chine? A Tombouctou? - Sous le gouvernement constitutionnel anglais.? - Pas possible!

Qu'on nous comprenne bien: nous ne sommes point opposé à l'enseignement agricole; mais nous n'en voudrions que quand la chose est parfaitement praticable; dans aucun cas, nous n'approuverions que l'agriculture prît les devants sur le catéchisme, la lecture, la grammaire, le calcul et l'écriture. Tous les hommes sensés seront de votre avis. Il n'est pas possible que le Conseil de l'Instruction Publique ait eu dans la pensée de faire prendre aux enfants des leçons de science agricole, quand ces pauvres petits n'ont pas même encore fait leurs dents.

[p. 36]

6°. M. Pilon. «Je constate à regret (il n'y a vraiment pas de quoi!) que la plupart des municipalités ont négligé de se confirmer aux instructions du département, leur enjoignant d'introduire sans délai (entendez bien, s. v. p.) le traité d'agriculture du Dr. LaRue. dans leurs écoles.»

On ne traite point la liberté et la dignité humaines avec plus de mépris. Mais il y a ici une fiche de consolation: c'est que ces «ordres péremptoires» partent quelquefois de subalternes ignorants, et qu'ils aboutissent comme des abcès: ils crèvent."

[p. 37]

[On peut consulter le texte intégral de cette publication dans le site Notre mémoire en ligne].

1876
Meilleur, Jean-Baptiste. Mémorial de l'éducation du Bas-Canada. 2e éd. Montréal, Léger Brousseau, 1876. 454 p. ISBN 0-665-09859-6

"Académie de St. Henry.

Un Ordre de frères enseignants a été formé en 1854 et établi à St Henri de Mascouche, diocèse de Montréal, par Messire J.M. Chevigny, alors curé de cette paroisse. Sous les auspices de leur fondateur, aidant, ils ont enseigné avec succès les sciences usuelles et l'agriculture. (p. 238).

[...]

Messire Chevigny est auteur d'un excellent petit traité d'agriculture, et j'en ai recommandé l'usage dans nos écoles primaires, ainsi que le livre de M. Ossaye, sur le même sujet, le premier, comme classique, le second, qui est dialogue entre deux cultivateurs, comme livre de lecture.

Cependant, je dois avouer ici que l'espèce de langage que M. Ossaye attribue à un Canadien, dans son livre intitulé: «Veillée Canadienne,» ne m'a jamais plu. En recommandant l'usage de ce livre dans nos écoles et dans nos bibliothèques de paroisse, j'ai sacrifié la forme et mon opinion, pour porter nos cultivateurs à utiliser le fond. (p. 239).

[...]

Mgr. Langevin nous dit que Mgr. Baillargeon, Archevêque de Québec, a contribué lui aussi beaucoup, à l'établissement des écoles normales, et, avec autant de vérité, Mgr. Langevin aurait pu dire la même chose de lui-même relativement aux écoles normales de [sic] Québec. La large part qu'il a prise dans le fonctionnement et la direction de ces écoles est notoire. L'habileté et le zèle avec lesquels il a rempli, le premier, la charge difficile de «Principal» et son traité de pédagogie, fort apprécié, sont des preuves irrécusables des services éminents que Sa Grandeur a rendus à la cause de l'éducation dans le Bas-Canada.

Au moyen de cet excellent traité, l'enseignement normal peut être donné plus facilement aujourd'hui, dans le pays, qu'auparavant. A l'aide de ce livre, nos institutions supérieures d'éducation pourraient plus ou moins se charger de l'enseignement normal avec succès dans ces institutions. L'usage universel de ce traité mettrait à l'unisson la méthode et les principes des sciences usuelles dans l'enseignement, non seulement dans nos écoles normales, mais encore dans nos écoles primaires comme dans nos institutions supérieures d'éducation. Chacune, dans son espèce d'ubiquité, agirait d'une manière conforme à la pratique suivie en même temps partout ailleurs dans le pays, et il en résulterait une harmonie [p. 276] effective fort agréable pour établir partout l'uniformité praticable dans l'enseignement.

Voilà pour la méthode ou le mode d'enseignement dans nos institutions d'éducation primaire, et, pour les matières, les branches d'instruction prescrites par la 50e clause de la loi d'éducation pourraient être partout les mêmes, et enseignées simultanément dans tout le pays, suivant ce même mode d'enseignement, si elles étaient consignées dans un seul et même livre. Et bien! nous l'avons ce livre, mais la dernière édition est épuisée.

Or, ce livre, c'est le Guide de l'instituteur, rédigé par demandes et par réponses. Il contient un abrégé de toutes les sciences prescrites par la loi d'éducation, développées à un degré suffisant pour le besoin des élèves des écoles primaires.

Le Guide de l'instituteur, qui contient un abrégé des sciences usuelles dont la connaissance pourrait être grandement utile au lecteur dans toutes les phases de la vie active, devrait être en usage dans toutes nos écoles primaires et se trouver dans toutes le familles. Il pourrait être pour toutes un véritable guide et un bon instructeur. Au moyen de ce livre, ces sciences seraient bientôt répandues partout [sic] le pays sur une base unique, uniforme et solide. Avec quelques ajoutés [sic], faciles à faire, et un peu de bonne volonté de la part des hommes habiles parmi nous, ce livre pourrait être un excellent moyen d'instruction pratique, et un précieux volume sous le rapport du fond et de la forme.

Je réclame donc humblement, en faveur de notre jeunesse, l'usage universel de ce bon livre dans nos écoles, et dans les familles laborieuses et industrielles.

Le contenu du Guide de l'instituteur est une réponse faite en détail à une série de questions imprimées que j'avais répandue dans tout le pays à l'adresse des commissaires d'école, des bureaux d'examinateurs et des instituteurs qui s'en servaient habituellement dans leurs écoles respectives. Ces questions étaient déjà un pas fait vers l'uniformité dans l'enseignement, et elles étaient généralement très-utiles; mais les réponses étant nécessairement le produit de l'étude de différents auteurs, souvent trop spéculatifs, elle ne pouvaient être uniformes. Ce fait était un inconvénient qui demandait un prompt remède. C'est pourquoi, je pria un ancien ami, professeurs actif depuis près de 50 ans, de se charger de rédiger une réponse à chacune de ces questions, et il le fit avec un succès remarquable.

Le Guide a été imprimé à six éditions, je crois, et la dernière à 8,000 exemplaires. Cette édition est épuisée, et l'auteur, plus modeste qu'ambitieux, et déjà sur le déclin de la vie, n'a pas le courage de refaire un peu son travail, de l'augmenter suivant le besoin actuel, et de le remettre sous presse. Dans tous les cas, l'auteur, homme instruit, expérimenté et éminemment respectable, aura bien mérité du pays pour le progrès signalé qu'il a contribué à faire faire à la [p. 277] cause de l'éducation de notre studieuse jeunesse. Le lecteur comprend bien sans doute , que j'ai désigné ici M. F. X. Valade, ancien instituteur, et depuis nombre d'années inspecteur d'école dans le district judiciaire de Montréal. Le Guide de l'instituteur était en usage dans les écoles françaises établies dans le Nouveau-Brunswick. (p. 276-278).

[...]

Le vénérable Jos. F. Perrault, protonotaire à Québec, véritable philanthrope, est auteur de nombreux ouvrages élémentaires sur l'histoire du Canada, sur l'agricul-ture et sur l'éducation primaire dont un, en manuscrit, se trouve dans la bibliothèque du bureau de l'instruction publique à laquelle je l'ai envoyé comme étant la place où on pourra mieux le conserver et le consulter au besoin. L'auteur me l'avait donné quelques années avant son décès, arrivé à un âge très avancé. (p. 293).

[...]

Amable Berthelotd'Atrtigny, bibliophile, avocat distingué, né à Québec, en 1777, était un de nos littérateurs les plus appréciés, et un ami zélé de l'éducation. Outre sa savante dissertation sur un canon de bronze trouvé en 1827, à Champlain, dans le fleuve St. Laurent, et une autre sur les restes du vaisseau frança-is de mer appelé la Petite Hermine, il est auteur de nombre d'écrits [sic] ayant trait à l'histoire et à l'éducation- et notamment d'essais d'analyses grammaticales, suivant les principes de l'abbé Girard. Ces essais sont très-recommandables, surtout aux instituteurs qui ne bornent pas leur [p. 293] enseignement de la grammaire à la partie purement mécanique. (p. 293-294).

[...]

Le Dr. Jacques Labrie, de St. Eustache, district de Montréal, auteur d'une Histoire du Canada, restée à l'état de manuscrit [...]. (p. 294).

[...]

Son Histoire du Canada, dont M. J.J. Girouard était le dépositaire, a été malheureusement brûlée dans le sac de St. Benoit, en 1838. (p. 294).

[...]

M. [Michel] Bibaud est auteur d'une Histoire du Canada, fort exacte [p. 295] et fort appréciée par ceux qui en ont fait l'étude. Il aussi auteur d'une arithmétique marchande très-estimée et très-répandue dans les écoles et dans nos colléges [sic]. (p. 295-296).

[...]

M. l'abbé Et. Chartier, qui a été un des directeurs du collége [sic] de Ste. Anne, est auteur d'une grammaire raisonnée à l'usage des élèves de cet établisse-ment. (p. 299).

[...]

M. Jérôme Demers, V.G., qui fut supérieur du Séminaire de Québec et au collége [sic] professeur de philosophie, a contribué à élever la dignité et l'utilité de cette chaire, par un ouvrage écrit en latin sur la logique et sur la morale, très-estimé par les connaisseurs.

M. Jérôme Demers prit part, en 1842, à une intéressante discussion qui eut lieu entre lui et le savant Messire McGuire, V.G., ancien directeur du collége [sic] de St. Hyacinthe et chapelain des Dames Ursulines de Québec, au sujet d'un ouvrage publié par celui-ci, en français, touchant les locutions vicieuses introduites dans la langue française en Canada. [p. 300]

M. Demers prétendit, avec raison, que M. McGuire avait exagéré, et avait donné comme vicieuses, dans son livre, des locutions qui ne l'étaient pas, et qu'ainsi il en avait augmenté le nombre pour servir un purisme outré.

Cette intéressante discussion se trouve toute au long dans la Gazette française de Québec du mois de Juin, 1842. M. Demers me dit alors qu'il avait consulté avec avantage mon petit traité sur les règles de la prononciation de la langue française écrit en anglais, à l'usage de ceux dont la langue maternelle est la langue anglaise dans laquelle j'ai donné l'explication de ces règles.

La néologie est utile et souvent nécessaire, pour être mieux compris, à mesure que nous faisons de nouvelles découvertes et de nouveaux progrès dans les arts et les sciences, et dans tous les genres d'industrie, et j'ai lieu de croire que le vénérable M. Demers était de cette opinion, reçue de nos jours. C'est ainsi que le vocabulaire des langues modernes parlées par les peuples civilisés et progressifs, se grossit tous les jours. Or, M. Demers était un homme de progrès autant que de lumières. Les améliorations qu'il a faites au cabinet de physique du collége [sic] de Québec en sont une preuve. (p. 300-301).

[...]

M. Dufresne [Michel Dufresne, curé de Saint- Nicolas, et ensuite de Saint-Gervais] aurait voulu établir la pratique de la chimie appliquée à l'agriculture en Canada, et il est un de ceux qui se sont donné le plus de trouble pour répandre et faire utiliser mon traité sur cette science d'une application universelle. C'était pour répondre à ce désir, je devrais dire à une demande souvent réitérée à cet effet, que j'entrepris, en 1835, de rédiger un autre petit traité de chimie, par demandes et par réponses pour les écoles et pour le peuple. J'envoyais mon travail, à mesure que je le faisais pour la publication, au journal intitulé «Le Glaneur,» imprimé en forme de pamphlet à St. Charles de la rivière Chambly. Mais les troubles de 1837, commencés, là au moins, dès 1836, ayant mis fin à la publication de ce journal, la mit aussi à mon travail que les circonstances ne m'ont pas permis de reprendre depuis. (p. 302).

[...]

Il est encore une autre recommandation que j'ai faite dès le début de mon administration, qu'on a attaquée dans le temps, et qu'on repousse encore aujourd'hui par une pratique opposée; c'est de s'abstenir dans nos écoles, autant que possible, de l'usage des livres venant de l'étranger. Voir, à ce sujet, mon rapport de décembre 1842.

Telle était et telle serait encore ma recommandation franche et sincère à ce sujet, si j'avais mission de la faire. Les livres dont je recommandais spécialement l'usage dans nos écoles, étaient tous d'origine canadienne, ou avaient au moins été réimprimés en Canada, après avoir subi les changements que nos propres besoins et l'es-prit de nos propres institutions avaient indiqués à des personnes aptes et habiles à les faire d'une manière convenable.

En effet, toutes autres choses étant égales, notre intérêt bien entendu demande que nous tâchions de nous suffire à nous-mêmes en fait de livres d'école, comme en toutes autres choses indispensables.

Le besoin des livres d'école étant continuel et grand, le débit l'est de même, et leur grande consommation, si elle se faisait à même nos propres livres, serait d'un profit immense à l'industrie canadienne. Elle stimulerait en outre l'ambition de nos hommes lettrés et de nos industriels, et serait dans notre littérature un sujet d'occupation, et dans notre commerce un objet de compétition très honorable et très louable.

Car, si nous bornions, autant que possible le choix de nos livres d'école à ceux que le pays peut nous fournir, nous contribuerions, par le [sic] fait, à encourager davantage l'étude des connaissances usuelles, le talent d'en faire des traités pratiques convenables, le goût de les enseigner et l'aptitude de le faire avec succès; nous contribuerions encore à encourager plusieurs branches d'industrie honnêtes et profitables qui aideraient à alimenter le commerce et les familles, telles que la papéterie [sic], l'impression, la reliure, la vente, etc., toutes plus ou moins engagées dans la reproduction et la diffusion de ces livres.

Si l'usage de nos propres livres devenait un système, il servirait encore a introduire, dans le pays le colportage de livres, qui a certainement aussi son bon côté, puis la librairie prendrait un nouvel essor. Nous aurions sans doute, com-me dans les vieux pays, des libraires-éditeurs auxquels les auteurs pourraient vendre leurs manuscrits, et jouir ainsi de suite du prix de leurs travaux.

Certes, si nous réfléchissons sérieusement, nous conviendrons aisément que ce se ne sont pas là des choses de petite considération dans notre intérêt littéraire et industriel, surtout dans un temps où nous faisons tant de sacrifices pour répandre l'instruction, et tant d'efforts pour encourager nos manufactures et notre industrie domestique, afin de les rendre prospères et attrayantes, et empêcher ainsi le découragement et l'émigration de nos jeunes compatriotes. [p. 403]

Or, la composition et l'impression de nos livres d'école seraient de véritables manufactures, et leur débit une véritable branche de commerce, lesquelles, soutenues et encoura-gées convena-ble-ment parmi nous, donneraient de l'em-ploi, de l'alimentation et du bon-heur à un grand nombre de familles désoeuvrées et découragées, dont nous voyons tous les jours des membres souffrants demander de l'ouvrage ou du pain!..

C'est là une des tristes conditions que le manque de travail et le défaut d'encouragement font à une grande partie de nos jeunes gens dont les uns encombrent inutilement nos professions libérales, et les autres émigrent chaque année, par milliers aux Etats-Unis ou ailleurs, dans l'espérance d'y trouver au moins le nécessaire à la vie. C'est dans ce dernier espoir qu'ils vont, chagrins et humiliés, offrir à l'étranger l'application de leur intelligence naturelle et la vigueur proverbiale de leurs bras musculeux. Ils demandent ici de l'ouvrage et du pain, et ils n'obtiennent ni l'un ni l'autre! Aux Etats, ils demandent seulement de l'ouvrage, et ils trouvent généralement l'un et l'autre! Là, avec de la bonne volonté et du courage, leur subsistance est pour la plupart assurée; ici, avec un degré surhumain de ces vertus, ils n'ont guère d'autre perspective qu'un besoin extrême des choses nécessaires à la vie, sans pouvoir espérer avec confiance de trouver les moyens de les satisfaire convenablement.

En 1858, j'avais la douleur de voir un jeune homme fort intelligent, et plein de santé et de bon vouloir, appartenant à la presse, qui me demandait de l'emploi dans une autre carrière, afin de pouvoir gagner sa nourriture au moins, et celle de vieux parents devenus infirmes et caducs!...

Eh bien! ce jeune homme bien disposé, honnête et capable, que le manque d'ouvrage a porté le maître à congédier, que tous les autres ateliers d'imprimeurs ont vu depuis s'offrir en vain à leur service, a dû émigrer à l'exemple de tant d'autres de nos compatriotes pleins de sève et de courage qui l'ont dévancé [sic] aux Etats-Unis, où ils émigrent tous les jours en grand nombre.

Le nombre des Canadiens qui ont émigré aux Etats-Unis depuis 1819 jusqu'à 1854 inclusivement, se monte à près de 100,000, nombre tout à la fois humiliant et désolant pour nous... et on prétend avec raison que ce nombre a plus que doublé depuis.

Ma proposition obtient une force additionnelle considérable lorsque l'on réfléchit que, dans le cours de l'année (1858), plusieurs jeunes gens de la presse sont venus me demander de l'emploi, ainsi que nombre d'autres encore qui, pour n'être pas imprimeurs, n'étaient ni moins à plaindre ni moins découragés. Sans doute qu'ils se sont bien présentés à d'autres [p. 404] personnes, pour avoir de l'emploi, et que je n'ai pas vu moi-même tous ceux qui en cherchaient. Dans tous les cas, le fait est incontestable, et est le sujet d'une affliction générale parmi ceux qui en connaissent l'existence et les conséquences déplorables.

La charité, l'intérêt et l'économie politique devrait [sic] donc nous porter à mettre en pratique tous les moyens en notre pouvoir, propres à donner constamment de l'emploi et de l'encouragement à nos jeunes compatriotes. Or, alimenter la presse par nos propres productions serait un de ces moyens infaillibles, et dont la facile pratique aurait pour effet de retenir au moins un certain nombre de nos compatriotes au sein de la patrie." (p. 403-405).

1876
Ouimet, Gédéon. Circulaire aux inspecteurs et aux commissaires d’écoles. Québec, Département de l’instruction publique, 1876. [2] p.

"Québec, le 21 octobre 1876.

Monsieur,

Le Conseil de l’instruction publique s’est depuis longtemps préoccupé de fournir aux écoles catholiques une série de livres de lecture graduée, convenant à l’esprit de l’enfance et appropriée aux besoins du pays. Les livres de cette nature faits à l’étranger ont un mérite incontestable, mais ils sont tous rédigés au point de vue spécial d’un pays qui n’est pas le nôtre: ainsi, pour ne parler que de ce détail, les leçons et les exemples de patriotisme qu’ils contiennent sont à peu près perdus pour nos enfants. Et néanmoins il importe au premier chef que le coeur de l’enfance soit formé de bonne heure, en même temps qu’à l’honnêteté et à la vertu, aux nobles sentiments de l’amour de la patrie.

Obéissant à cette préoccupation, le Conseil de l’instruction publique, en novembre 1871, a mis au concours une série de cinq livres de lecture graduée, trois pour les écoles élémentaires, et deux pour les écoles modèles et les académies.

Monsieur a. N. Montpetit, répondant à cet appel, a d’abord préparé trois livres qui ont obtenu l’entière approbation du Conseil, dans sa séance du 16 octobre 1874. Les deux autres livres ont été approuvés le 12 mai 1876. Les trois premiers viennent d’être mis en vente par la maison Rolland & Fils, 12, Rue St. Vincent Montréal, sous le titre: Nouvelle série de livres de lecture graduée. Les deux autres sont sous presse.

Le 16 Octobre 1874, le Conseil de l’instruction publique a décidé - et j’attire spécialement votre attention sur ce fait - «de ne point approuver un ouvrage du même genre avant le premier Septembre 1880.» L’intention du Conseil vous paraîtra évidente: c’est que cette série de livres sera généralement adoptée dans toutes les écoles catholiques de la province. Et le but de la présente circulaire est de vous faire part de cette intention. Vous voudrez bien vous y conformer dans les limites de vos attributions.

Ces livres se vendent aux prix suivants:

Premier Livre, in-18, cartonné, 160 pages, 32 gravures, $1.20 la douzaine.
Deuxième Livre, idem, 240 pages, 40 gravures, $1.80 la douzaine.
Troisième Livre, 320 pages, 56 gravures, $2.40 la douzaine.

On peut acheter à la maison Rolland ou chez les libraires dont voici l’adresse:

Fabre & Gravel, rue Notre-Dame, Montréal.
Chapeleau & Labelle " "
Beauchemin & Valois, rue St. Paul "
Chs. Payette, " "
N.S. Hardy, 4, rue Notre-Dame, Québec
M.L. Crémazie, 12 rue Buade, Québec.
J.A. Langlais, 61, rue St. Joseph Québec.
I.P. Déry, rue St. Pierre, Québec.
O.L. Trudel, Trois-Rivières.
E.H. Richer, St. Hyacinthe.
Dlle Conlin, Sorel.
A. Delisle, Joliette.
I. Bourguignon et J. Lovell Carson, St. Jean.
Dupuy & Dupuy, Sherbrooke.
James Durie & Son, Ottawa.
C.F. Pequegnot & Cie, Sandwich, Ont.

Il y va de l’intérêt des enfants de pourvoir les écoles de ces nouveaux livres. A part leur mérite général, dont l’approbation des membres du Conseil de l’instruction publique est la meilleure garantie, ils ont ce mérite particulier de contenir de nombreux extraits d’auteurs canadiens et des récits intéressants tirés de l’histoire de notre pays. M. Montpetit a donné à son travail le cachet national; c’est pourquoi il sera à la fois si utile et si agréable aux élèves des écoles chrétiennes.

J’ai l’honneur d’être,
Messieurs,
Votre obéissant serviteur,
Gédéon Ouimet,
Surintendant." [Retranscription de l’exemplaire conservé dans le fonds J.A. Langlais,
Archives nationales du Québec, P406/1, chemise 13].

1876
Ouimet, Gédéon. Rapport du surintendant de l'instruction publique de la province de Québec pour l'année 1875-76 et documents relatifs à 1874-75 non-publiés dans le dernier rapport. Québec, François Langlois, 1876. xxxv, 332, iv p.

"Dépôt de livres, cartes [...]." (p. xiii-xiv). [Le même texte a été reproduit dans le Journal de l'instruction publique, vol. 21, no 2(fév 1877):18].

1876.01
xxx. "Nouvelle série de livres de lecture graduée", Journal de l'instruction publique, 20, 1(janv. 1876):11.

"M. Montpetit vient de publier le premier livre de lecture de la série approuvée par le conseil de l'instruction publique en octobre 1874.

Sur une semblable matière, nous n'avons pas à nous prononcer après que le conseil a parlé. On nous permettra, cependant, d'offrir à l'auteur nos sincères félicitations sur la manière dont il s'est acquitté de sa tâche. Les sujets sont extrêmement bien choisis et la rédaction est à la portée des enfants. Chaque article est suivi, comme l'exigeait une des conditions du concours, d'un petit questionnaire. Le maître, néanmoins, ne devra pas se renfermer complètement dans le cadre de ce questionnaire, mais il pourra le restreindre ou le développer suivant les circonstances, ou le degré d'intelligence des élèves.

Ce premier livre est illustré de trente gravures, ce que nous considérons comme une amélioration très importante. Nous n'avons jamais manqué l'occasion de dire un mot en faveur des livres illustrés pour les enfants, et nous croyons, en effet, que c'est le système le plus rationnel. Nous sommes donc heureux de voir que M. Montpetit l'a adopté pour ses livres de lecture.

Cet ouvrage n'est pas encore obligatoire dans les écoles, mais il est probable que le conseil et le département de l'instruction publique en décrèteront [sic] l'usage exclusif pour le mois de juillet prochain.

Le premier livre de lecture forme un fort joli volume in-18, cartonné, de 160 pages, illustré, comme nous l'avons dit, de 30 gravures. L'impression est soignée et le papier de qualité supérieure. Il est édité part MM. Rolland et fils à Montréal. Le prix de l'exemplaire, est de 13 cents. Pour les acheteurs à la douzaine, ou en quantités plus considérables, on fait une déduction raisonnable.

Les autres livres de la série seront mis en vente pour la rentrée des classes, en septembre 1876."

1876.03
xxx. "Bulletin bibliographique", Journal de l'instruction publique, 20, 3(mars 1876):44.

"Le Chansonnier des écoles: Recueil de romances choisies,(paroles françaises et anglaises) à l'usage des écoles, académies, pensionnats, etc. Ouvrage autorisé par M.M. les commissaires d'écoles catholiques romaines de la cité de Montréal pour les écoles sous leur contrôle. Montréal, chez A.J. Boucher, éditeur de musique, 252, rue Notre-Dame, 1876: Prix, 25 cts.

Ce joli petit cahier de iv-28 pages, contient 28 morceaux de chant à l'usage des écoles. Les parles sont très-bien faites et d'une grande moralité La musique est également bien choisie, au point de vue style. Certains airs nous semblent un peu difficiles, mais ils pourront servir aux élèves plus avancés. L'ouvrage est précédé de quelques éléments et exercices de solfège, et nous parait irréprochable au point de vue de la typographie.

M. Boucher a eu une heureuse idée, et personne plus que nous ne se sent porté à l'encourager de tout coeur. Le chant, dans les écoles, a une importance bien plus grande qu'on ne le pense généralement. Nous avons déjà développé ailleurs cette idée que nous croyons juste, comme on le reconnaîtra un jour. M. Boucher, à notre point de vue, fait donc une oeuvre très-méritoire et a droit à un support efficace de la part du public intelligent.

Voici, du reste, en quels termes il annonce sa publication:

«Le présent recueil est offert à la jeunesse canadienne comme pouvant servir avantageusement, d'une part, aux jeunes enfants que les aridités du solfège seraient de nature à décourager, - en contribuant, par le charme de ses mélodies à former et à développer le goût musical, - puis, à d'autres plus avancés, comme complément du solfège et délassement de l'étude.

Toutefois, afin de suppléer au cas où les enfants ne pourraient pas se procurer le solfège, nous ferons précéder chaque livraison, comme la présente, de quatre pages d'exercices extraits des meilleurs auteurs en usage.

Nous nous proposons, si le présent recueil est favorablement accueilli du public musical du pays, de continuer cet ouvrage parla publication d'autres livraisons de même nature, que nous ferons paraître à des intervalles assez rapprochés.»

Nous espérons que cet appel sera entendu et qu'un encouragement mérité mettra M. Boucher en mesure de continuer une oeuvre dont le besoin se fait impérieusement sentir."

1876.05
xxx. "Bulletin bibliographique' Journal de l'instruction publique, 20, 5(mai 1876):75.

"Le livret des écoles ou Petites leçons de choses, par F.E. Juneau, 125 pages in-18, Québec, J.A. Langlais, 1876. Nous saluons avec plaisir l'apparition de ce petit livre qui sera bientôt entre les mains de tous les enfants. M. Juneau a su condenser dans ces quelques pages et sous une forme attrayante, une foule de renseignements utiles que l'enfant recueillera avec autant d'intérêt que de profit [?]. L'ouvrage est orné d'un grand nombre de gravures."

1876.06
Boucherville, C.B. de. "Rapport du ministre de l'instruction publique", Journal de l'instruction publique, 20, 6(juin 1876):93.

"Dépôt de livres, cartes, &c.

Je dois insister encore, cette année, sur la nécessité d'établir, au plus tôt, un dépôt de livres, cartes géographiques, globes terrestres et autres fournitures d'école. On n'a pas, jusqu'ici, attaché assez d'importance à ce projet qui, cependant, serait si propre à donner un nouvel élan à nos écoles. Il est très-difficile, actuellement, de se procurer ces objets, de première nécessité dans nos écoles. Ils sont très-rares, et le prix en est si élevé qu'il décourage les meilleures volontés. Au moyen des dépôts dont je parle, on pourrait réduire les prix de moitié, ce qui permettrait d'obliger toutes les écoles à se pourvoir.

On ferait un dépôt entre les mains du secrétaire-trésorier de chaque municipalité, lequel se chargerait de faire lui-même la distribution aux instituteurs et institutrices, suivant le besoin. Aucun élève, alors ne manquerait des objets qui deviennent nécessaires à mesure que son instruction progresse. Le tout serait acheté au nom de la municipalité et fourni à demande. Une légère augmentation dans la taxe suffirait pour couvrir ces dépenses, et les parents verraient leurs enfants mieux pourvus à bien meilleur marché."

1876.07
Boucherville, G. B. de. "Report of the Minister of Public Instruction", The Journal of education, 20, 7(July 1876):109-115.

"Depot of books, maps, &c.
I must again, this year, insist upon the necessity of establishing, at as early a date as possible, a depot of books, geographical maps, terrestrial globes, and other school furniture. Up to this time sufficient importance has not been attached to this scheme, which is however, admirably calculated to give a new impetus to our schools. They are rare, and the price is so high as to discourage even those desirous of obtaining them. By means of depots of which I speak, the price might be reduced one half, which would enable us to compel all schools to provide themselves therewith.

A depot might be made with the secretary treasurer of each municipality, who should be entrusted with their distribution amongst the teachers both male and female, as occacion might require. No pupil would then be retarded in pursuing his studies, through lack of school material, rendered necessary by his continued progress. Every thing would be bought in the name of the municipality, and supplied on application. A slight increase in the tax would suffice to defray this expenditure, and parentsd would see their children better and at much less cost." (p. 113).

1876.10
xxx. "De l'usage des livres dans l'école primaire", Journal de l'instruction publique, 20, 10(oct. 1876):159.

"A une époque qui n'est pas encore très-éloignée de nous, le livre était à peu près tout dans la plupart des écoles primaires: le rôle du maître se bornait à faire réciter mot à mot les leçons données la veille, et à en indiquer de nouvelles pour le lendemain, de telle page à telle autre, de tel à tel paragraphe. C'était tout l'enseignement oral, sauf peut-être en arithmétique. Dire qu'à ces écoles on recevait une bonne et solide instruction, ce serait sans doute beaucoup exagérer; car si quelques intelligences d'élite arrivaient alors à des résultats sérieux, la masse des élèves n'apprenait guère qu'à lire et à écrire, et encore dans le sens le plus restreint de ces mots.

Mais il faut se rappeler aussi pour s'expliquer l'insuffisance de cet enseignement, que les maîtres alors n'avaient pas eu, comme nous, la ressource de l'Ecole normale pour faire leur propre instruction, qu'ensuite, pour ne pas mourir de faim, il leur fallait être secrétaires de mairie, tambours-afficheurs, sonneurs, chantres, sacristains, balayeurs de l'Eglise, arpenteurs, etc., etc., toutes fonctions fort nécessaires, je le veux bien, mais dont l'exercice ne permettait guère de préparer les classes.

Le temps a marché depuis cette époque. L'établissement des Ecoles normales a rendu possible le recrutement des maîtres plus instruits; la position de l'instituteur a été l'objet de certaines améliorations, bien lentes pourtant et bien insuffisantes encore jusqu'à la bienfaisante loi du 19 juillet 1875. La pédagogie, sans rentrer ouvertement dans les programmes scolaires, d'où l'avait exclue la loi de 1850, a repris place cependant dans les études des écoles normales, et les conférences d'instituteurs, organisés dans presque tous les départements, ont obligé les maîtres à étudier d'une façon sérieuse les méthodes et les procédés d'enseignement. Les errements du "bon vieux temps" ont donc été laissés de coté [sic]. L'action des instituteurs, plus directe, substituée à la lettre morte du livre, a mené [sic] la vie dans les classes, la lumière dans les intelligences; l'animation a remplacé l'ennui.

Aux premiers temps de cette réforme, on traita le livre avec une grande sévérité. Pour le punir sans doute de l'abus qu'on en avait fait, on alla jusqu'à le proscrire entièrement, le bannir de nos classes. «Point de livres, s'il se peut, entre les mains des élèves,» disait-on. C'était, à notre sens, tomber d'un excès dans un autre. L'emploi du livre, en effet, n'exclut point du tout l'initiative du maître; il vient au contraire le seconder, en fournissant aux élèves un memento, en leur offrant comme autant de jalons, autour desquel [sic] se grouperont les développements qu'a donnés le maître. Il en est du livre comme des meilleures choses, qui deviennent nuisibles dès qu'on en abuse. Mettons donc des livres entre les mains de nos élèves, mais avec la ferme volonté d'en faire un usage restreint et intelligent.

Voici comment nous comprenons cet usage.

Pour les élèves du cours élémentaire, le livre servirait peu. Il n'y a de possible avec les jeunes enfants que la méthode inventive, qui, comme on le sait, consiste à tirer de l'abservation [sic] de faits isolés, mais analogues, l'énoncé d'un principe, d'une règle générale. L'instituteur, après avoir donné sa leçon à l'aide des interrogations que comporte cette méthode, en fait ensuite l'application dans les services oraux; un petit devoir à écrire pour le lendemain, sert de récapitulation; cette leçon est d'ailleurs très -courte, comme toutes celles qui sont faites au cours élémentaire.

Dans les cours moyen et supérieur, il n'en est plus de même; la matière de chaque leçon devient plus étendue; il y a donc avantage à ce que les élèves en puissent retrouver la substance dans un livre; ils ne risquent pas ainsi d'oublier certaine partie de l'exposition du maître, qui, sans cela, aurait pu leur échapper. Ensuite le maître n'est plus tenu aussi rigoureusement de n'employer que la méthode inventive; les intelligences, déjà aguerries, sont capables de suivre la méthode expositive [sic], qu'exigent [sic] souvent, d'ailleurs, l'étude de certaines facultés, telles que l'histoire et la géographie. Mais si le maître peut faire comprendre une leçon, il ne peut plus espérer que son auditoire la retienne séance tenante d'une façon définitive. Il y a donc nécessité pour l'élève de revoir seul cette leçon, soit en la rédigeant au moyen de notes qu'il aurait prises, soit en l'étudiant dans son livre. Le premier moyen nécessiterait un temps que, dans nos écoles, nous ne pouvons guère lui donner; le second seul peut donc être employé.

Beaucoup d'ouvrages élémentaires, à l'usage des écoles primaires, sont accompagnés d'exercices, dont on peut toujours tirer un bon parti et qui réalisent pour le maître une économie de temps très-appréciable. Il ne faudrait pas cependant, hâtons-nous de le dire, que l'instituteur se crût obligé de suivre pas à pas, dans tous leurs détails, toutes les parties de l'ouvrage, sans exception, tous les devoirs et rien que ceux-là; ce serait encore à un degré moindre, c'est vrai, mais enfin, ce serait encore de la routine. L'autorité universitaire nous conseille, nous prescrit l'emploi de certaines méthodes générales; mais voulant provoquer l'esprit d'initiative dans chacun de nous, elle nous laisse une grande latitude sur la manière d'appliquer les méthodes dans leurs détails. Les procédés sont quelque chose de personnel; ils perdent toujours de leur valeur à changer de mains; si l'instituteur veut réussir dans son enseignement, il faut qu'il s'en crée lui-même; il faut, en quelque sorte, qu'il fasse lui-même son livre dans chaque faculté; il doit se tracer un plan tel que l'ouvrage, placé entre les mains de ses élèves, ne l'en fasse nullement sortir. A lui donc de choisir les livres de classe qui s'accordent le mieux avec ses idées personnelles ou qui s'en rapprochent le plus; à lui aussi de voir ce qu'il faut y ajouter ou en retrancher, pour les mettre en harmonie avec son programme et ses méthodes particulières.

Ce que nous venons de dire prouve assez que les livres de classe n'ont dans l'enseignement qu'un rôle tout à fait secondaire."

1876.12
xxx. "Bibliographie", Journal de l'instruction publique, 20, 12(déc. 1876):194.

"Traité Élémentaire d'Arithmétique par L. H. Bellerose, 2ème édition, Revue, complètement corrigée, et augmentée d'un nombre considérable de matières très utiles. 1 vol. in-12 br. $2.50 la douzaine. Montréal: J. B. Rolland et fils, libraires-éditeurs, rue St. Vincent.

Le succès qu'à [sic] obtenu la première édition de cet ouvrage a engagé l'auteur a [sic] en publier une seconde édition.

Tout en suivant le même ordre de gradation et de division, l'auteur a introduit dans cette nouvelle édition un grand ombre de matières nouvelles et très utiles.

Les explications sont toutes claires et précises, on n'y trouve pas de ces longues phrases explicatives qui n'embrouillent que trop souvent l'intelligence des jeunes élèves, mais on y voit tout ce qui est nécessaire pour permettre aux élèves les moins intelligents de savoir facilement le sens des règles et leurs applications.

Les personnes les plus compétentes en ces matières ont très favorablement accueilli cet ouvrage et le Conseil de l'Instruction Publique a bien voulu honorer la première édition de sa haute approbation."

Page modifiée le : 17-05-2016
 

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