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Sources imprimées

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1868.06

xxx. "Arithmétique", L'événement, 9 juin 1868, p. 2.

"L'arithmétique est une science qui s'est développée considérablement depuis un certain nombre d'années, notamment en Canada, surtout depuis l'introduction du calcul décimal que le gouvernement canadien a eu la sagesse d'obliger que les comptes et les transactions commerciales fussent computées et calculées d'après le cours en piastres et centins sous peine d'être refusés dans ses bureaux.

Dans notre siècle, où tout marche et tend vers le progrès, on ne doit pas s'étonner de voir un certain nombre d'auteurs chercher à donner jour à divers ouvrages didactiques. Il est donc de nécessité reconnue absolue que celui qui prétend au titre d'auteur, surtout en ouvrage de ce genre, soit d'abord compétent sur la branche qu'il veut traiter et en second lieu que le dit ouvrage ait raison d'être.

J'ai remarqué avec peine qu'un jeune compatriote de Montréal, M. Bellerose, se soit mis en tête de publier un traité d'arithmétique basé sur Bouthillier tout en lui étant inférieur. Que le lecteur veuille bien me suivre un instant, et il se convaincra que cette petite critique n'est point un parti pris contre l'auteur. M. Bellerose commence par donner comme premier et seul exemple des nombres à additionner dans lesquels l'élève est obligé de faire des retenues, ce qui dénote chez l'auteur un manque de tact pour savoir inculquer à ses élèves ce qu'ils ne peuvent comprendre de prime abord. De même pour la soustraction, un seul exemple est donné dans lequel l'élève est obligé d'emprunter. Dans la multiplication, les sous multiples sont mal divisés, ces mêmes sous multiples peuvent être réduits de manière à ce que la multiplication soit de beaucoup plus courte, sans exiger plus de conception de la part de l'élève. Dans la division, l'auteur donne à l'élève la manière de procéder par la division courte ou abréviative. L'élève ne peut procéder par la division courte qu'en autant qu'il possède bien la division longue. De plus, M. Bellerose nous donne une fausse définition dans la division composée. Je cite: "Lorsque le diviseur contient des unités de différentes dénominations, réduisez-le ainsi que le dividende à leur plus basse dénomination et opérez ensuite d'après une des deux premières règles." Comment l'auteur résoudrait-il, suivant sa définition, un problème dans lequel il y aurait des l et des d au dividende, et des arpents, perches, etc., au diviseur?

Passons à la conversion des l, d et s en piastres et centins. L'Auteur a trouvé ingénieux de convertir les l, d et s en Piastres et centins comme suit. Il commence par multiplier les louis par 20, et ce produit par 12 et ensuite par 2 pour réduire en sous et finir par multiplier par 5 et diviser par 6. Voilà la seule et unique méthode qu'il donne, et l'auteur ose nous dire dans sa préface qu'il a toujours très bien réussi dans l'enseignement de l'arithmétique depuis qu'il s'est servi de son traité, et ce n'est qu'après le succès qu'il a obtenu dans ses classes qu'il s'est décidé à publier ce traité. Vraiment, je serais fort curieux qu'un élève de M. Bellerose se présentât dans un bureau américain ou autre, muni d'un certificat de capacité dans le calcul donné par l'auteur et que sur examen de changer notre ancien cours monétaire en dollars et cents et que cet élève se servît de cette méthode de réduction que je viens de citer. Nos compatriotes d'origine étrangère auraient raison de dire que nous sommes sous ce rapporta en arrière de 50 ans et nous passerions à coup sûr pour une race inférieure. Dans les fractions ordinaires, on ne voit aucune abréviation. - Pour la règle de Trois, ci suit cette fameuse définition: "Trois nombres étant donnés, la Règle de Trois nous enseigne à trouver un quatrième nombre qui ait le même rapport que le second avec le premier." Voilà tout.

Les problèmes sont résolus par la longue méthode, point de méthode par contraction par laquelle on abrège beaucoup une opération. Dans l'Intérêt presque tout se résoud d'après de longues méthodes.

Problème résolu par 18 chiffres tandis que 7 chiffres font l'affaire et donnent le même résultat avec moins de travail et de difficulté. L'auteur ne donne qu'une manière de trouver l'escompte, quoi, qu'en réalité, ce soit le véritable, mais M. Bellerose aurait dû faire remarquer que cette méthode n'est point du tout celle suivie dans le commerce ni dans les banques. Comment ferait alors un étudiant pour trouver la valeur présente d'un billet escompté à une banque?

Les Equations de paiements, les règles de mélange de change etc., sont presque la copie fidèle de Bouthillier.

L'auteur nous donne encore une fausse définition dans la manière de trouver la solidité d'un corps quelconque, ci suit la définition. "On obtient la solidité d'un corps quelconque en multipliant sa superficie par s on épaisseur" ce qui est faux: vu que la superficie d'un corps quelconque signifie la surface entière. M. Bellerose a certainement une aptitude pour les chiffres et avec un peu d'étude jointe à plus d'expérience, il fera certainement un assez bon calculateur. Je lui conseillerais de consulter les divers ouvrages qui ont paru dans ce genre et de revoir de nouveau son traité, avant de livrer au jour le second qu'il promet.

Le Conseil de l'Instruction publique rendrait un service signalé à la cause de l'éducation en n'approuvant qu'un ou deux ouvrages du même genre, suivant le degré et le besoin des instituteurs, afin d'établir l'uniformité dans les écoles tout en obviant au désagrément qu'éprouvent les élèves et la bourse des parents, lorsqu'il survient un changement dans le personnel d'une institution destinée à l'enseignement. L'expérience nous prouve tous les jours, que mettre plusieurs classiques du même genre entre les mains des élèves, est très nuisible. D'ailleurs, il est inutile de publier des ouvrages qui sont inférieurs à ceux qui existent. Il faut qu'ils soient non seulement aussi bons mais supérieurs."

1868.07
Miles, H. H. "Official notices", Journal of education, 12, 7(July 1868):106.

"Ministry of Public Instruction. - Books sanctionned by the council of public instruction.

The Council of Public Instruction at its meeting of the 10th ult., sanctioned the use of the following books in the Schools of the Province of Quebec. This sanction was confirmed by His Excellency, the Lieutenant Governor of the Province, by a minute in council on the 16th ult.

1-. Syllabaire, for Elementary Schools only, by Messrs. Juneau and Lacasse, Quebec, 1868.
2-. Traité de chimie agricole, by Dr. Larue, Quebec, 1868.
3.- Traité d'analyse grammaticale, by Mr. Napoléon Lacasse, Quebec, 1867.
4.- Grammaire de Bonneau et Lucat [sic], revised by M. Michaud.
5.- Traité de l'art épistolaire, Sorel.
These last four may be used iu [sic] Model and Elementary Schools.
6.- Nouveaux éléments de la civilité chrétienne, for Elementary Schools only, C. Delagrave & Co., Paris."

Page modifiée le : 17-05-2016
 

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