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Sources imprimées

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1834

xxx. Rapport d'un québécois sur quelques écoles élémentaires du district de Québec. S.l., s.n., [1834?]. 17 p. ISBN 0-665-21452-9.

[Commentaires louangeurs sur les manuels de Joseph-François Perrault].

"Je ne dois pas oublier après ce rapport du bazar, de vous rendre compte des livres que j'ai achetés de M. Perrault, rédigés par lui-même à l'usage de ses écoles.

Le premier est un ABC, comme je n'en ai pas encore vu d'aussi propre à faciliter l'épellation aux enfans [sic] par une progression naturelle des mots d'abord de deux lettres, ensuite de trois, quatre, cinq et six contenues dans des tableaux distincts et séparés par ordre alphabétique, au bas de chacun desquels sont de petites phrases des mots compris dans ces tableaux; en sorte qu'on est tout surpris de les entendre lire au bout de cinq à six semaines les phrases de ce premier tableau.

Ce qu'il y a de bien intéressant dans cet ABC est un tableau d'homonymes, c'est-à-dire, de mots qui ont la même prononciation, mais différemment orthographiés et n'ont pas la même signification, comme on peut le constater par les explications données à la suite de chacun. Ce travail, que l'on ne trouve nulle part a, sans doute, causé beaucoup de peine à l'auteur, et procuré aux amateurs de la bonne orthographe une grande facilité pour les écrire correctement

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quand ils veulent s'en servir et éviter les quiproquos qu'il peuvent occasionner.

Les 2nd, 3e et 4e contiennent des tableaux de mots de deux, trois et quatre syllables [sic] et plus, dans l'ordre alphabétique, avec des phrases contenues dans chacun de ces tableaux respectivement, pour montrer l'usage ou l'emploi qu'on doit faire de ces mêmes mots.

M. Perrault attend pour les faire imprimer que la législature adopte sa méthode d'enseignement. Suspendus aux télégraphes pour être épelés, lus et écrits par les élèves, ils supplééront [sic] aux livres que l'on est obligé d'avoir dans l'intérim, ainsi qu'aux lettres sur carton, et diminueront de beaucoup la dépense car un pareil tableau peut durer des années, au lieu que les livres sont gâtés dans peu de semaines.

Les 5e et 6e volumes contiennent l'abrégé de l'histoire du Bas-Canada jusqu'à l'arrivée du comte Dalhousie. A la fin de chaque chapitre est un résumé de son contenu par questions et réponses que les élèves apprennent par coeur et qu'ils répètent avec une assurance et une précision qui fait plaisir.

Tant de précautions pour conduire , comme par les main, les enfans, et leur faciliter les difficultés toujours arides pour les commençans [sic], doivent produire des effets surprenans [sic]; aussi ai-je vu des enfans de 9 à 10 ans, et moins de trois ans d'école, lire couramment, et plusieurs de la 6e classe écrire sur dictée jusqu'à dix lignes sans faute d'orthographe, et faire l'analise [sic] de ce qu'ils ont écrit avec une telle précision, qu'on peut dire, avec vérité, qu'ils sont grammairiens et connaissent parfaitement toutes les parties du discours: le tout constitue l'éducation élémentaire et civile donnée dans l'école élémentaire de M. Perrault.

Deux après-midi sont destinés chaque semaine, le samedi et le dimanche, à donner l'éducation religieuse, qui consiste à enseigner le catéchisme du diocèse et les prières tant en français qu'en latin. J'oubliais de dire que l'on montre aux enfans à lire en latin afin de les mettre en état de suivre les offices de l'église.

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Le 7e volume un est Traité de la petite culture ou jardinage, adapté au climat de Québec, qui nous enseigne les plantes que l'on peut cultiver dans ce froid climat, le temps et la manière de le faire et de les préserver durant l'hiver, ainsi que leurs qualités nutritives et médicinales. Ce petit livre indique la distribution du jardin potager, et contient un calendrier des travaux que doit faire un bon jardinier chaque mois de l'année et désigne les engrais dont on doit faire usage.

Le 8e et dernier livre que j'ai acquis, et qui est le plus précieux, est un Traité d'agriculture pratique adapté au climat, qui enseigne la grande et moyenne culture. Il est divisé en 7 chapitres. Le 1er traite des animaux domestiques dont on fait usage dans ce pays, indique leurs qualités et leur utilité, les soins qu'on doit leur donner, les maladies auxquelles ils sont sujets, et les remèdes dont on doit faire usage.

Le 2nd traite des bâtimens [sic], le 3e des semailles, le 4e des clôtures, le 5e des engrais, le 6e des instrumens [sic] aratoires, et le 7e des travaux.

J'ai parcouru rapidement ces différens [sic] livres pour vous donner une idée de leur importance, tant pour ce qui regarde l'éducation élémentaire, civile et religieuse, que l'agriculture. Pour moi, ils ont fait une telle impression sur mon esprit, que je suis irrévocablement décidé à mettre en pratique ce qu'ils indiquent pour l'éducation et l'agriculture.

Je suis déterminé d'avance à ne pas faire reposer ma terre, comme on dit, à diminuer au moins de moitié ce que j'ai coutume de laisser en pacage; je veux faire, en petit, l'essai des améliorations qui y sont mentionnées; alterner mes semences; chauler mes grains avant de les semer, les cultiver comme il est dit; les rechausser, les cercler, etc.; faire des prairies artificielles, des semences améliorantes, des compots [sic] pour fertiliser mes terres; me conformer, en petit, à tout ce qui est recommandé dans cet intéressant traité. Je recommanderai à tous les cultivateurs de se procurer un exemplaire de ce précieux livre, et de faire, en petit d'abord, les améliorations qu'il recommande.

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L'appel et la recommandation que l'auteur fait aux laboureurs Canadiens de se rendre aux désirs de l'Angleterre de leur voir cultiver le chanvre, mérite de leur part la plus sérieuse considération, puisque ce serait un moyen de lui marquer notre reconnaissance pour les bons traitemens [sic] qu'elle nous a faits, et de gagner les prémiums [sic] qu'elle nous offre pour le produit d'une plante qui réussit très-bien [sic] dans notre sol.

Je regrette infiniment de ne pouvoir vous parler des élémens [sic] de l'agriculture, de la médecine vétérinaire et d'un traité de l'arithmétique vulgaire, ouvrages inédits du même infatigable auteur; vous verriez dans ce traité d'arithmétique une méthode bien simple pour la montrer aux enfans, des tables de numération [sic], d'addition, de soustraction et de division, en imitation de celle de multiplication que l'on trouve dans toutes les imprimeries et que les élèves apprennent par coeur et répètent comme cette dernière.

Nous devrions charger nos représentans [sic] de solliciter leurs co-législateurs [sic] de faire l'achat des établissemens [sic], des livres et manuscrits de M. Perrault, qui, en raison de son grand âge, vont passer dans des mains étrangères et nous priver des avantages qu'ils nous procureraient s'ils étaient à la charge du public, ce dont je propose de vous donner l'aperçu dans ma prochaine lettre."

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[On peut consulter le texte intégral de cette publication dans le site Notre mémoire en ligne].

1834
Perrault, Joseph-François. Biographie de Joseph-François Perrault - protonotaire de la Cour du banc du roi pour le district de Québec - écrite par lui-même à l'âge de quatre-vingts ans, sans lunettes, à la suggestion du Lord Aylmer, gouverneur en chef du Bas-Canada. Québec, T. Cary, 1834. 41 p. ISBN 0-665-21455-3.

"Quelques années après, l'éducation étant venu l'ordre du jour [sic], je m'en occupai spécialement, comme plusieurs autres; je portai le zéle [sic] jusqu'à bâtir à mes propres dépens, deux écoles dans le fauxbourg [sic] St. Louis de Québec, une pour les garçons , en 1830, et l'autre pour les filles, un an après, qui existent encore, et où je leur fais montrer à lire, écrire et compter le matin, et l'après-midi à travailler; les garçons au jardinage l'été, et l'hiver à faire des instrumens [sic] aratoires; les filles à échiffer [sic], carder, filer et tricotter [sic], à faire de la toille [sic] et des étoffes, enfin à tailler et coudre des effets. J'ai pourvu l'une d'outils de menuiserie et de charronnerie [sic], et l'autre de différents métiers pour faire la toille

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et étoffe, de quenouilles et fuseaux et de cardes. J'ai déboursé pour ces objets près de deux mille louis, et à faire imprimer des ouvrages classiques, que j'avais rédigés moi-même, et dont le pays manquait; comme des grammaires anglaises, françaises et latines, des vocabulaires, des manuels pour les instituteurs et institutrices, un abregé [sic] de l'Histoire du Canada, un traité de grande et de petite culture, un extrait des principes sur lesquels la culture est fondée, enfin un traité de médecine vétérinaire, toutes choses que je désire voir enseignées à la jeunesse de mon pays, et pour le succès desquelles j'entrepris encore de former une ferme modelle [sic] que je confiai à Monsieur Girod, un élève de Hofroyt en Suisse, et qui a tombé complétement [sic] faute d'encouragement."

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Page modifiée le : 17-05-2016
 

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